SECTION 3 : APPROCHE DE LA THEORIE DU CYCLE DE
VIE
Dans la théorie économique,
l'analyse de la sécurité sociale et de l'épargne est
fondée la plupart du temps sur la théorie traditionnelle du cycle
de vie comme le montre les travaux de F. MODIGLIANI (F.Modigliani, 1963).
Selon cette théorie, les individus portent leur bien
être au maximum en maintenant un courant de consommation constant pendant
toute leur vie.
Les travailleurs épargnent pendant les années
d'activité pour désépargner plus tard au moment de la
retraite.
La sécurité sociale dans ce contexte se charge
à la place des travailleurs de collecter l'épargne au cours de
leurs années d'activité pour fournir ensuite des prestations.
La question qui se pose est de savoir la manière dont
l'épargne d'aujourd'hui finance les prestations de demain ?
Est-ce que l'épargne collectée sera
immédiatement transformée en prestations ou accumulée sous
forme de réserves ?
Si la sécurité sociale fonctionne selon le
système de répartition, les cotisations sont versées sans
retard aux pensionnés sous forme de pensions et de prestations, ce qui
réduit bien entendu l'épargne globale.
En effet, selon ce schéma les réserves de la
sécurité sociale sont très faibles. On définit les
réserves par :
Réserves = cotisations + produits de placements -
prestations - frais de gestion et autres charges.
Les cotisations pour un système de répartition
se transforment immédiatement en prestations donc : cotisations -
prestations sera faible d'où un niveau faible des réserves ce qui
réduit la capacité de placement et en conséquence les
produits escomptés.
Par contre, les frais de gestion ne cessent s'accroître
au fil des années à cause du développement de la
couverture sociale et l'augmentation du nombre des bénéficiaires
de prestations.
D'après l'expérience des régimes de
sécurité sociale de la Tunisie, les réserves de
l'année 1989 constituent une part très faible par rapport aux
cotisations, soit 11,6%.
Les frais de gestion, durant la période 1980-1989, ont
connu une évolution spectaculaire, soit un taux d'accroissement annuel
moyen de l'ordre de 20,6%.
Par contre, le taux d'accroissement annuel moyen des produits
de placements durant la même période est de 8,6% seulement.
Dans un système de capitalisation où les
pensions futures sont financées par les produits des réserves,
certains auteurs pensent que l'épargne globale augmente du fait de la
capitalisation de l'épargne forcée.
Selon A. H. Munnel (1986) les études empiriques ont
donné des résultats contradictoires.
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