2-4-1 La lutte chimique
L'application des pesticides de synthèse très
répandue dans les structures de stockage se fait essentiellement par
deux groupes de produits à savoir les insecticides de contact
pénétrant les tissus de l'insecte après avoir
traversé la cuticule, et les fumigènes qui agissent sur le
système respiratoire (Kossou et Aho, 1993).
Les familles d'insecticides les plus utilisées dans les
zones de culture du niébé sont les organophosphorés et
les organochlorés suivis par les pyréthrinoïdes et les
carbamates (Ngamo, 2004). Parmi les organochlorés, le lindane est
très efficace contre C. maculatus. Les composés
organophosphorés (malathion, pirimiphos méthyle) sont
caractérisés par une bonne efficacité contre les ravageurs
de stock. Les carbamates (le carbaryl) sont d'un emploi limité dans le
domaine de la protection des cultures. Les pyréthrinoïdes de
synthèse possèdent une efficacité relative contre les
coléoptères. En condition sahélienne, la
deltaméthrine à la dose 1ppm assure une protection efficace du
niébé pendant 6 à 7 mois de stockage (Hussein et
Abdel-Aal, 1982 ; Seck et al., 1991).
Parmi les fumigants, l'hydrogène phosphoré (la
phosphine : PH3) est le plus couramment utilisé dans les pays
chauds, et s'avère très efficace contre les oeufs et les larves
de C. maculatus (Singh et al., 1990). Le bromure de
méthyle (CH3Br), le phosphore d'aluminium, le tétrachlorure de
carbone, l'acide cyanydrique ont été longtemps utilisés
à titre curatif par les paysans en Afrique de l'Ouest et au Sud de
l'Inde.
Nonobstant leur efficacité, l'utilisation des
insecticides de synthèse et des fumigants n'est pas une stratégie
recommandable pour le contrôle des ravageurs. La plupart de ces produits
utilisés sont très toxiques. Selon la banque mondiale
citée par Jackai (1995b), les valeurs des Doses Létales DL50 de
plusieurs insecticides utilisés dans les exploitations sont en dessous
de la norme (200mg/kg). Ces pesticides engendrent une pollution de
l'environnement et constituent des risques pour la santé des hommes et
des animaux ; ils affectent l'équilibre biologique de
l'écosystème du niébé. De plus, les
Coléoptères des denrées ont développé des
phénomènes de résistance en raison de la
multiplicité, de la nature, de la dose et de la technique des
traitements (Delobel et Tran, 1993 ; Haubruge et Amichot, 1998 ;
Isman, 2000). Les mécanismes de résistance peuvent être
d'ordre comportemental, physiologique ou biochimique.
2-4-2 Méthodes
traditionnelles de lutte
Ces méthodes comprennent les pratiques endogènes
au milieu paysan acquises au cours de générations. Outre les
pratiques religieuses et magiques, ces méthodes comprennent les
techniques culturales, le triage de la récolte, la désinfection
des structures de stockage (GTZ, 1995 ; Lienard et Seck, 1994). En absence
d'un programme approprié de contrôle, les cultures
associées assurent dans les fermes traditionnelles moins de perte
(Kumar, 1984) en rendant l'environnement défavorable pour les ravageurs
ou en réduisant les niveaux d'infestation au champ ou alternativement
elles fournissent un environnement favorable aux ennemis naturels.
Au nombre des méthodes préventives, on peut
aussi citer l'utilisation de la température et de l'humidité,
l'addition de substances minérales, l'addition des substances
végétales et le stockage hermétique.
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