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Etude des possibilités d'utilisations des formulations à  base de fruits secs de Xylopia aethiopica Dunal (Annonaceae) pour la protection des stocks de niébé contre Callosobruchus maculatus Fabricius (Coleoptera : Bruchidae)

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par Jules DJOSSOU
Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux Belgique - Master complémentaire 2006
  

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2-4-4 Les phytopesticides

2-4-4-1 Généralités

Compte tenu des dangers que présente l'utilisation des insecticides synthétiques, de nombreuses recherches sont axées sur l'utilisation des extraits des plantes douées des propriétés anti-insectes et dont les effets indésirables n'ont pas été signalés chez l'homme (Isman, 2000). Il s'agit souvent de plantes consommées dans l'alimentation humaine, par exemple comme condiment ou épice ou des plantes à activité médicinale. A cause du coût élevé des produits chimiques de protection des denrées et pour pallier les pertes post-récoltes, les producteurs utilisent des techniques alternatives telles que : le séchage en plein air, le séchage au-dessus d'un foyer par fumage, l'emploi des substances végétales et minérales (terres des diatomées), l'utilisation des huiles végétales au cours du séchage (Giles, 1964 ; Stoll, 1988 ; Bell et al., 1998 ; Stoll, 2000 ; Boeke et al., 2004).

De nombreuses espèces végétales sont utilisées traditionnellement pour la protection des denrées, c'est le cas du margousier ou neem (Azadirachta indica A. Juss.) (Meliaceae) dont les composés isolés ont été testés (Akou Edi, 1993), des huiles d'arachide, de coton, de soja et de maïs (Stoll, 1988 ; Stoll, 2000). De nombreuses substances végétales se sont montrées comme des agents répulsifs, perturbateurs du développement des ravageurs ou insecticides, par de la plante entière ou certaines de ses parties (Giles, 1964 ; Lambert et al., 1985 ; Bekele et Hassanali, 2001 ; Bouda et al., 2001 ; Tapondjou et al., 2002 ; Arnason et al., 2002 ; Kim et al., 2003 ; Boeke et al., 2004). Les familles les plus promotteuses dans la protection des denrées au cours du stockage appartiennent aux familles des Meliaceae, Annonaceae, Labiatae, Rutaceae, Asteracae, Canellaaceae (Jacobson, 1989).

L'utilisation des huiles essentielles pourrait aider à réduire les effets des ravageurs des denrées stockées à un coût acceptable vu que ces huiles peuvent être produites artisanalement sur place. Dans les années 1970, la possibilité d'emploi des composés naturels a été démontrée (Szafranski et al., 1991). Les insecticides végétaux en particulier les huiles essentielles ont fait l'objet de nombreuses recherches dans le but de diminuer les pertes post-récoltes : ce sont des produits biodégradables, respectueux de l'environnement et de la faune auxiliaire.

2-4-4-2 Les huiles essentielles comme alternative de lutte

Les huiles essentielles sont des mélanges très complexes de monoterpénoïdes, de sesquiterponoïdes et des phénols (Isman, 2002). Ce sont des produits obtenus à partir des végétaux dans lesquels les caractéristiques odoriférantes et aromatiques sont concentrées (Pruthi, 1980). Les huiles essentielles peuvent être extraites par hydrodistillation, distillation par vapeur d'eau et hydrodiffusion (Tuley de Silva, 1995).

Au Cameroun, les études réalisées sur les huiles essentielles ont été pour la plupart axées sur l'analyse de la composition chimique par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG/SM). On peut citer à cet effet les travaux de Amvam et al., (1991) sur Zingiber officinale ; Jirovetz et al., (1997) sur X. aethiopica et, Xylopia parviflora ; Ngassoun et al., (1999) sur Plectranthus Glandulosus ; Jirovetz et al., (2000) sur O. gratissimum et X. aethiopica. D'autres travaux sont orientés dans l'évaluation de l'efficacité des huiles essentielles d'O. gratissimum et X. aethiopica soit sur C. maculatus ou S. zeamais (Kouninki et al., 2005).

Sur le plan mondial, la production des huiles essentielles par an est d'environ 30 tonnes, ce qui représente un chiffre d'affaires de 15 milliards de francs CFA (23 millions d'Euros) (Amvam et al., 1991 ; Tchoumbougnang, 1997). Actuellement plus de 200 huiles essentielles font l'objet d'un commerce mondial particulièrement actif.

Les principaux producteurs sont : les Etats-Unis, la Chine, l'URSS, le Maroc, la Bulgarie, l'Inde, La France, l'Egypte et l'Espagne. Le Tableau 3 donne des estimations de la production totale de quelques pays en milliers de dollars. Ce tableau montre que la production d'huile essentielle est absente dans bon nombre de pays producteurs de niébé. Le développement de la production de cette huile serait non seulement générateur de revenus et d'emplois, permettrait aussi la fabrication des produits insecticides naturels, porteurs d'espoir pour la protection des denrées stockées.

Tableau 3: Estimation de la production d'huile essentielle de quelques pays en milliers de dollars

Pays

Valeurs

USA

Chine

URSS

Maroc

Bulgarie

Inde

France

Egypte

Espagne

Algérie

Haïti

Madagascar

Côte d'Ivoire

Burkina Faso

Cuba

145000

110000

30000

30000

26000

25000

20000

12000

10000

8000

8000

6000

3500

500

500

(Source : Tchounbougnang, 1997)

2-4-4-3 Importance et originalité des huiles essentielles des plantes aromatiques

pour la conservation des denrées au cours du stockage

Les plantes ont été longtemps utilisées par les paysans pour saveur des aliments ou pour protéger les produits récoltés (Jacobson, 1989 ; Keita et al., 2000 ; Isman, 2000). Les huiles essentielles extraites de ces plantes ont été largement utilisées dans la lutte contre les ravageurs de stocks (Dunkel et Sears, 1998 ; Hamraoui et Regnault-Roger, 1997 ; Prates et al., 1998 ; Liu et Ho, 1999 ; Golop et al., 1999 ; Tunç et al., 2000 ; Isman, 2000). Leurs propriétés insecticides, larvicides et ovicides, stérilisantes, antiappétentes, répulsives ont fait l'objet de plusieurs études (Hamraoui et Regnault-Roger, 1997 ; Stoll, 2000). La sensibilité d'un insecte pour une huile essentielle évolue en fonction de son cycle biologique. La cible d'action de ces huiles au niveau des insectes est différente de celle des hommes, ce qui fait qu'aucune toxicité directe sur l'Homme n'a été pour le moment mis en évidence. En effet, les récepteurs chimiques chez les insectes n'existent pas dans le système nerveux des mammifères (Isman, 2000). Ainsi, il a été montré que plusieurs composés des huiles essentielles (thymol, eugenol) sont des neurotoxines qui interfèrent avec le neurotransmetteur octopamine unique aux Arthropodes (Isman, 2002). A cause de leur faible persistance, les huiles essentielles des plantes aromatiques ne présentent pas de risques pour l'environnement. Leur activité peut varier en fonction des stades du cycle de vie d'un insecte (Regnault-Roger, 2002). Les molécules allélochimiques végétales appartiennent au métabolisme secondaire : terpènes, alcaloïdes ou glucosides, molécules qui sont facilement biodégradables par voie enzymatique, aucun phénomène de bioamplification n'ayant été décrit (Isman, 2002). Ces composés allélochimiques ne développent que peu de toxicité pour les vertébrés et sont régulièrement consommés dans l'alimentation (Regnault-Roger, 2002).

Les composés chimiques responsables des actions sur les ravageurs de stock sont les monoterpènes (1-8 cinéole, l'eugenol, le camphor présents dans les huiles essentielles de O. gratissimum et X. aethiopica) à effet insecticide sur la survie de C. maculatus ou S. zeamais (Kouninki et al., 2005) ou des alcaloïdes à effet inhibiteur du développement larvaire des ravageurs comme T. castananeum (Ngamo et al., 2001). Les recherches menées dans le but d'étudier l'effet insecticide de certaines plantes sur de nombreux insectes d'importance économique ont révélé des effets destructeurs et inhibiteurs de la croissance (effet par contact, par ingestion et par inhalation) et des effets répulsifs. Ces études ont été réalisées sur des plantes fréquemment utilisées localement par les paysans comme épice, condiment, ou en médecine traditionnelle.

Les résultats des tests insecticides effectués sur C. maculatus avec diverses formulations de plantes et quelques formulations à base de X. aethiopica utilisées pour le contrôle des insectes sont consignés dans le tableau 4

Tableau 4: Tests insecticides réalisés avec des formulations de diverses plantes

Références

Plante

Formulation

Mode d'application

Mode d'action

Keita et al. (1999)

O. gratissimum

Poudre

Mélange d'huile essentielle avec du kaolin

Protection du niébé contre les attaques de C. maculatus

six mois après traitement

Keita et al. (2000)

Hyptis suavolens, Ocimum canum, Ocimum basilicum, Tagetes minuta, Piper guineense

Poudre de kaolin extrait ethanolique

Fumigation

Effet insecticide

et pertubateur du développement de C. maculatus

Raja et al. (2001)

Mentha arvensis, M. piperata, M. spicata et Cymbopogum mordus

Composés volatiles de l'huile essentielle

Fumigation

Effet ovicide et insecticide sur C. maculatus

Keita et al., (2001)

O. basilicum et O. gratissimum

Poudre

Mélange d'huile essentielle avec du kaolin

Effets fumigant et insecticide sur

les adultes, effet retardateur de la croissance de C. maculatus

Tapondjou et al., (2002)

Chenopodium ambrosioides

Huile essentielle

Toxicité par contact et fumigation

Effets insecticide

et fumigation observés après 24 heures sur

C. maculatus

Pascual-villabos et Balletesta-Acosta (2003)

Ocimum basilicum

Huile essentielle

Toxicité par contact et répulsion

Inhibition de l'oviposition, effet répulsif et toxique pour les adultes de C. maculatus

Tapondjou et al. (2003)

Chenopodium ambrosiodes L. et Eucalyptus saligna

Huile essentielle

Toxicité par contact

Effet insecticide par contact sur

C. maculatus ;

C. ambrosiodes est plus efficace que E. saligna

Jirovetz et al. (2000)

X. aethiopica et O. gratissimum

Poudre

Mélange d'huile essentielle avec du kaolin

Effets insecticides sur S. zeamais

Ngamo et al. (2001)

X. aethiopica et O. gratissimum

Poudre

Mélange d'huile essentielle avec du kaolin

Effet insecticide

de deux huiles essentielles sur S. zeamais

(Source : Kouninki, 2005)

CHAPITRE III : METHODOLOGIE

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle