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Proposition d'une méthode d'évaluation du capital humain : cas de la filière riz pour le district de Mandoto et de Betafo

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par Ndriakita SOLONIONJANIRINA
Université d'Antananarivo, Madagascar - DEA 2008
  

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Partie II Mise en application de la méthode : le cas de la filière riz dans les districts de Betafo et de Mandoto

Cette seconde partie est consacrée à la mise en application de la méthode d'évaluation du capital humain que nous proposons dans le chapitre précédent. Dans le chapitre quatre, nous essayons de contextualiser cette mise en application et présentons notre méthodologie.

Le dernier chapitre est consacré aux présentations des résultats obtenus selon les étapes de notre démarche d'évaluation du capital humain. Ce chapitre s'achève par une étude de cas concrétisant la portée et l'intérêt de notre proposition.

Chapitre 4:  Choix de la filière, du terrain et présentation de la méthodologie

Ce chapitre a pour objectif de justifier le choix de la filière, du terrain et de présenter la méthodologie adoptée. La filière choisie touchant la majorité des malgaches, la tendance de son productivité suscite un intérêt particulier. Pour ce qui est de la méthodologie, la démarche globale sera sommairement développée.

4.1 Justifications du choix de la filière et du terrain

4.1.1 Choix de la filière riz

La majorité des Malgaches dépendent encore de l'agriculture. Trois ménages sur quatre pratiquent au moins une activité agricole. Pour les ménages qui en font une activité principale, environ deux chefs de ménage sur trois font vivre leur famille des activités liées à l'agriculture. En milieu rural, la proportion atteint trois chefs de ménages sur quatre. Les taux les moins élevés se rencontrent en milieu urbain dans les provinces d'Antananarivo et d'Antsiranana. Ces zones sont d'ailleurs vues comme celles où le taux d'incidence de la pauvreté est le moins élevé. A l'inverse, les régions rurales des cinq provinces à l'exception d'Antananarivo sont encore fortement agricoles avec un taux supérieur à 75%.

Tableau 4. Proportion des ménages agricoles par milieu et par province

Par conséquent, l'agriculture mobilise des ressources humaines considérables. En effet, l'agriculture touche une large couche de la population puisque en addition à cette forte proportion des ménages agricoles, la valeur traditionnelle malgache matérialisée par l'entraide reste présente dans les activités agricoles. Par exemple, 35,7% des travaux des champs font appel à l'entraide communautaire et 70,9% aux aides familiales. Il faut remarquer que dans la province d'Antananarivo, ces taux sont plus importants (respectivement 53,4% et 74,7%).

Tableau 5. Proportion de parcelles ayant nécessité différents types de main d'oeuvre, par province

Selon l'EPM 200450(*), c'est la culture du riz qui mobilise le plus de main d'oeuvre de tout type (entraide familiale, salariat et communautaire). Cela met en exergue l'importance stratégique de ce produit dans la vie des agriculteurs et par conséquent sur la vie des Malgaches. Dans l'optique de la théorie du capital humain, le niveau d'éducation devrait expliquer le niveau de revenu en agissant sur la productivité. L'amélioration du capital humain des agriculteurs devrait alors avoir d'importants impacts sur la réduction de la pauvreté.

Du point de vue technique, l'agriculture malgache reste très traditionnelle. Par exemple, seules les cultures faites sur 2,2 % des parcelles ont nécessité des tractions mécaniques. La majorité n'a eu besoin d'aucune traction (66,1%). Néanmoins, 33,1% des parcelles ont nécessité la traction animale. Là encore, c'est dans la riziculture que les outils à traction animale sont les plus utilisés. En effet, ces outils ont été utilisés dans 43,6% des parcelles de paddy contre 15,1% pour la pomme de terre et 18,8% pour les haricots.

Tableau 6. Utilisation des moyens de production par type de culture

Nous en déduisons alors que l'agriculture malgache est très en retard du point de vue technique. C'est dans ce contexte que l'introduction du concept de capital humain est intéressante. En effet, si c'est l'homme qui décide des techniques à adopter dans l'agriculture, c'est la qualité de l'humain qui doit être faible pour expliquer ce retard technique.

Supposons que le capital humain se mesure par l'année d'éducation, il est intéressant de mesurer le niveau de capital humain des agriculteurs. Apparemment, le niveau de capital humain des agriculteurs est faible car seulement près de la moitié des individus vivant en milieu rural ont atteint le niveau primaire et, moins d'une personne sur dix n'a atteint le niveau secondaire.

Tableau 7. Répartition de la population selon le niveau d'instruction, par milieu et par genre

Dans le cadre de la théorie du capital humain, est-ce que ce faible investissement en éducation reflète une faible nécessité de capital humain dans le secteur primaire, notamment dans la filière riz ? Toutefois, considérant l'expérience, le niveau de capital humain des riziculteurs devrait être élevé car la riziculture est une activité principale des Malgaches depuis des lustres. Quel est alors le niveau de capital humain de ces riziculteurs ?

D'après la base de notre raisonnement, il faut se référer à la productivité pour éclaircir le débat. A partir des données de l'International Rice Research Institute pour Madagascar couvrant la période 1962 à 2007, considérons l'équation suivante pour calculer le taux de croissance moyen51(*) du rendement à l'hectare:

Équation 1. Calcul du taux de croissance moyen du rendement du Paddy

LOG(YIELD) = C(1) + C(2)*YEAR,YIELD est le rendement moyen courant observé, YEAR l'année courante et C(1) et C(2) sont les paramètres à estimer (constantes).

Il en résulte que l'analyse de la productivité à partir du rendement à l'hectare n'apporte pas grand-chose. En effet, le taux d'accroissement du rendement à l'hectare à Madagascar est assez stationnaire. Malgré les années d'expériences, ce rendement évolue très peu. En effet, depuis plus de 30 ans, le taux d'accroissement moyen du rendement à l'hectare du paddy par an est de 2,7119% (ANTILOG (0,01162070753)-1). En d'autres termes, le rendement à l'hectare du paddy à Madagascar ne double que tous les 2652(*) ans (ln(2)/ln(1,027119)). Toutefois, depuis l'année 2005, il semble qu'il y ait une significative amélioration de cette performance (changement de tendance par rapport à cette moyenne).

Figure 6. Estimation du taux d'accroissement moyen du rendement à l'hectare du paddy à Madagascar

Source: Estimation sous Eviews, données de l'IRRI

Par rapport aux autres pays, la performance malgache avoisine celle des pays africains malgré que le riz constitue notre aliment de base. Vis-à-vis des pays asiatiques comme le Japon, cette performance est très faible. Au niveau international, c'est l'Égypte qui possède les meilleures performances depuis les années 9053(*). D'un point de vue global, notre performance ne s'écarte pas des 2,3 tonnes/ ha et en moyenne entre 1961 et 2007, notre rendement est de 1,9730 tonnes à l'hectare.

Tableau 8. Statistiques du rendement à l'hectare du paddy en moyenne entre 1961 et 2007

Sample: 1961 2007

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

MADAGASCAR

MAURITANIA

GHANA

EGYPT

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Mean

 1.973056

 3.414722

 1.461111

 7.053056

 Median

 1.915000

 3.515000

 1.615000

 6.050000

 Maximum

 2.590000

 5.000000

 2.280000

 10.08000

 Minimum

 1.560000

 0.000000

 0.590000

 5.060000

 Std. Dev.

 0.247788

 1.111718

 0.546248

 1.732112

Source : Eviews, base de données de l'IRRI54(*)

Figure 7. Le rendement à l'hectare du paddy au niveau international

Source : Eviews, base de données de l'IRRI

* 50 INSTAT, "EPM 2004 - Rapport Principal", 2006, P.32

* 51 Banque Mondiale, « Rapport sur le développement dans le monde 2002 : Des institutions pour le marché », 2002, P.279

* 52 Si Yt=Y0*(1+r)t, le doublement de Y par rapport à l'année de base correspond à 2Y0=Y0*(1+r)t. De cette équation, on peut facilement démontrer qu'il faut t=ln(2)/ln(1+r) années pour que Y double.

* 53 Voir Figure 7. Le rendement à l'hectare du paddy au niveau international, P. 36

* 54 Voir http://www.irri.org

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway