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La sécurité collective en Afrique centrale dans le cadre de l'accord tripartite entre le Congo, l'Angola et la République Démocratique du Congo

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par Giberly MOUANDA-MOUANDA
Université de Reims Champagne Ardenne - Master 2009
  

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Paragraphe 2 : Le pacte panafricain de non agression.

Partant du constat que les précédents engagements sous-régionaux et continentaux étaient lettre morte, le président congolais Dénis Sassou NGUESSO a proposé un projet suffisamment élaboré visant à répondre à la violence en Afrique d'où qu'elle vienne. Pour le gouvernement de la République du Congo, le pacte panafricain contre l'agression serait « un code de bonne conduite entre Etats africains qui viendraient opportunément en appui au cadre tracé par le conseil de paix et de sécurité de l'UA ».

Le pacte de non agression, texte de référence, fondateur d'une nouvelle vision entre les Etats africains, à vocation être le pilier de la sécurité de l'UA. A ce titre, il précise les conditions d'une réponse à 100% africaine à tout type d'agression qu'il s'agisse d'actes hostiles d'un pays à l'encontre d'un autre ou d'une tentative de déstabilisation d'un pouvoir démocratiquement élu par une rébellion. Il est aussi une manifestation devant le monde entier de la volonté des Etats de se soutenir mutuellement, de ne plus laisser les conflits internes ou externes ruiner leur développement et meurtrir leur population.

L'auteur de ce pacte pense que le temps est arrivé pour l'Afrique de s'investir sur la sécurité collective de façon réelle : « cet état de fait ne peut plus durer. Je le pense très sincèrement, il est temps que l'Afrique reprenne le contrôle de son avenir et cesse de subir son sort en réagissant si peu ou si tard. Je l'ai solennellement déclaré en maintes occasions, il est temps qu'elle regarde la réalité en face et comprenne que les incertitudes sur la paix et la sécurité en Afrique sont trop nombreuses pour ne pas mettre tout en oeuvre pour la défendre.

En d'autres termes, il est temps que l'Afrique prenne en main son destin et qu'elle se donne les moyens diplomatiques et militaires de répondre à la violence qu'elle qu'en soit la forme et d'où qu'elle provienne, dans l'intérêt du continent tout entier ».

La pertinence de ce pacte est qu'il débouche sur une politique de défense commune. Le projet de pacte de non agression comprend de grandes idées devant structurer un système de sécurité collective en Afrique, au regard des expériences dramatiques qu'a connues le continent : Rwanda, Somalie, Liberia, Sierra Léone...

Fondé essentiellement sur le droit, il comprend cinq chapitres.

Le premier chapitre porte sur les définitions, en particulier celle de l'agression, qui reprend sensiblement la résolution 3314 adoptées en 1974 par l'Assemblée générale des Nations Unies.

L'innovation se trouve au niveau de la définition de la « sécurité humanitaire » concept novateur dont le pacte dit qu'elle signifie la sécurité de l'individu eu égard à la satisfaction de ses besoins fondamentaux. Elle comprend également la création des conditions sociales, économiques, politiques, militaires, environnementales et spirituelles nécessaire a la survie et la dignité de l'individu, y compris la protection et le respect des droits humains, la bonne gouvernance et la garantie à chaque individu des opportunités et des choix pour son plein épanouissement.

Le chapitre trois énumère les nombreuses obligations des Etats parties au pacte, dont la principale est l'engagement à considérer toute agression ou menace d'agression contre un Etat partie comme une menace contre tous les autres. Dans le cadre de l'engagement des Etats africains contre l'agression, ils se doivent mutuellement assistance en cas d'agression, ils s'engagent à réagir par des moyens militaires à tout acte d'agression et à ne pas reconnaitre toute acquisition territoriale qui en résulterait. Ils s'engage encore à promouvoir des politiques de développement durable propre à assurer le bien être des populations y compris la dignité et les droits fondamentaux de toute personne humaine dans le cadre d'une société démocratique. Tout cela implique l'engagement à résoudre les différends de manière spécifique, tout en insignifiant la lutte contre le terrorisme international. Chaque Etat devrait ainsi empêcher l'utilisation de son territoire d'un autre Etat partie. Les auteurs de tels actes d'agression seront arrêtés et déférés devant la justice.

Enfin, les Etats s'engagent à fournir l'assistance qu'ils jugent légitimes aux opérations militaires décidées par le conseil de paix et de sécurité de l'UA. A terme, les pays de l'UA s'engagent à constituer une armée africaine en prenant en considération lé degré d'intégration du continent sur la base des contingents en attente, selon un délai à déterminer par la confiance des chefs d'Etas et de gouvernements.

Le pacte justifie une attention plus particulière notamment dans la perspective d'une mise en oeuvre concrète et de l'adaptation de mécanismes et outils ad hoc. Ainsi, l'article 2 fixe l'objectif général du pacte et, ce faisant, met l'accent sur la coopération entre les Etats membres ? L'article 5 quant à lui, porte sur la nécessaire collaboration des Etats parties en

matière de lutte contre le terrorisme international et toute autre forme de criminalité transnationale. Les articles 7 ,8 et 9 traitent de la responsabilité individuelle et collective des Etats membres dans les domaines de renseignement, des capacités opérationnelles des forces armées ainsi que celle des institutions africaines de recherche d'information et de formation.

Les articles 11, 12, 13 et 15 donnent un sens aux résolutions précédentes par : la création au sein du tout récent CPSUA de l'Union d'un comité africain de renseignement et d'une commission africaine du droit international ; l'importance accordée au développement de l'Académie africaine pour la paix et du centre d'étude et de recherche sur le territoire. Pour ce qui est du rôle des ensembles régionaux, le CPSUA aura en charge la mise en oeuvre du pacte et le développement des mécanismes devra davantage s'inspirer de l'OTAN. L'importance du renseignement se repose dans le projet du pacte à l'intention affichée de l'UA de se doter d'un comité de renseignement qui impérativement doit concrétiser dans les faits.

Le pacte se présente comme un éveil de l'Afrique aux réalités du monde moderne et à sa volonté d'assumer en propre ses responsabilités. L ouvre des voies de coopération interafricaine qui répondent, bien que de manière trop diplomatique, aux exigences de sécurité du continent et aux conditions fixées par le G8 pour aider l'Afrique à surmonter ses handicaps économiques et sociaux. Car l'éradication des conflits tribaux religieux ou de voisinage est, et restera le préalable indispensable à l'accession des pays africains à la modernité.

En outre, l'auteur de ce pacte, l'article autour de trois volets : engagement des Etats contre l'agression ; principes africains de prévention des conflits et instruments de prévention et de résolution des conflits.

Le premier volet amorce le principe « d'assistance mutuelle assurée » de tous les Etats signataires du pacte en cas d'agression de l'un d'eux, ce qui réduirait les motivations du pacte des Etats désireux d'agresser les autres. Cette assistance n'est pas limitée au seul cas d'agression, vu la définition de ce concept « emploi de la force armée contre la souveraineté, l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un autre Etat ou de toute autre manière incompatible avec la charte ».28 Mais elle est aussi valable dans le cas d'un conflit interne laissant le pays dans l'incapacité d'assurer sa sécurité : c'est le collapsus étatique. Ce premier volet intègre également la menace terrorisme et de l'intégration économique.

Le second volet est celui de la diplomatie préventive, du maintien et du rétablissement de la paix. Dans son Agenda pour la paix du 30 janvier 1992 BOUTROS BOUTROS-GHALI, alors Secrétaire général de l'ONU définissait la diplomatie préventive comme un ensemble de méthodes ayant pour objet : d'éviter que les différents ne surgissent entre les parties ; d'empêcher qu'un différend existant ne dégénère en conflit ouvert ; de faire en sorte, au cas où un conflit aurait néanmoins éclaté, qu'il s'étende le moins possible aux régions voire aux pays voisins. Cette définition trace un canevas dans le mécanisme de prévention, de gestion et

28 . Résolution 3314 du 14.12.1974 de l'AG de l'ONU

de règlement des conflits. La prévention dans ce volet comporte deux variantes, la précoce et la prévention ultime.

S'agissant de la prévention précoce, elle est celle qui consiste à éviter qu'un différend ne surgisse, J.H DUNANT disait : « si l'on m'avait soigné plut tôt, j'aurais pu vivre, tandis que ce soir je serai mort » le soir il était mort.29 Cette prévention est possible par la mise en place d'un mécanisme d'alerte au niveau africain.

Une fois le conflit déclenché, c'est la deuxième variante qui s'applique, la prévention ultime, faisant de sorte que le conflit ne s'étende pas aussi longtemps que possible.

Ces deux variantes de prévention conduisent au maintien de la paix.

Le troisième volet inscrit les instruments de prévention et de résolution des conflits. A ce niveau, l'instrument privilégié est l'Union Africaine, avec la création d'un réseau panafricain d'analyse et de prévision, car « la connaissance la plus exacte possible à la réalité est un préalable à toute action politique qu'elle qu'en soit la nature »30 Ce volet tient également compte de la coopération militaire, pour aboutir à la création d'une force panafricaine de paix à l'instar des casques bleus de l'ONU, de l'OTAN et bien d'autres. Un point important est mentionné dans ce volet, celui du pré positionnement des forces afin de stabiliser les frontières interafricaines.

La question des frontières interafricaines a jadis été réglée sur le plan juridique par les chefs d'Etats africains après les indépendances, en considérant les frontières issues de la colonisation. De nos jours l'explosion démographique et la chasse aux richesses du sol amènent certains pays à agresser les autres. Du fait que le pacte panafricain proscrit l'agression , l'Angola, le Congo et la RDC signe un accord tripartite dans le cadre de la sécurité des frontières donc la sécurité collective, qui est retenu par les pays d'Afrique centrale vise la réalisation d'une paix durable et englobe des éléments de réponse aux causes profondes des conflits de cette sous-région.

C'est ainsi qu'aux mesures de confiances politiques et militaires imaginés par le comité s'ajoutent d'autres mesures relatives aux droits de l'homme, la démocratie, à la coopération juridique et problèmes humanitaires. 31

Notre démarche dans cette deuxième partie, consiste à exposer sur les stratégies et procédures d'application de cet accord.

29 J.H Dunant cité par Eric David in principes de droit des conflits armés 1999, p36

30 Dénis Sassou NGUESSO, « pour un pacte panafricain de non agression » Géopolitique Africain, le 10 avril 2003 »

31 M. MABIALA, « coopérer pour la paix en Afrique centrale », UNIDIR , 2003, p 7

DEUXIEME PARTIE

LE MECANISME DE L'ACCORD TRIPARTITE DE
SECURITE

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