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La contribution de la banque populaire du Rwanda s.a au développement socio-économique du milieu rural. Branche de Musanze, sous branche de Remera

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par Samson NKUNZWENABAKE
Insitut d'enseignement supérieur de Ruhengeri - A0 2010
  

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1.4. Définition d'une banque populaire

Partant des notions sur les sociétés coopératives et plus précisément les COOPEC, nous pouvons définir une banque populaire comme étant une coopérative d'épargne et de crédit ; cette dernière peut aussi être définie comme étant un corps social, un groupe de personnes qui s'unissent en coopérative appelée Banque Populaire pour mettre en sécurité leur épargne et le redistribuer sous forme de prêt aux membres de ce groupe pour ses activités professionnelles ou pour améliorer son cadre de vie59(*).

1.5. Évolution historique des BPR S.A

Les Banques populaires trouvent leur fondement en Allemagne au XIX ème siècle par Fréderic Guillaume Raiffeisen (1818-1838). Au fur et à mesure du temps ces dernières se sont répandues partout au monde entier en vue de la satisfaction de la Population et entités à faible revenu60(*). La nécessité des Banques populaires s'explique par le fait que la plupart de fondateurs de banques ne s'intéressait qu'aux grands commerçants, les fonctionnaires de l'État, donc au monde urbain. La situation misérable des paysans a poussé F.G Raiffeisen à fonder le système des banques populaires, les premières coopératives d'épargne et de crédit. En avril 1848, F.G Raiffeisen est nommé bourgmestre du district communal de Flammersfeld en Allemagne, le district le plus important puisqu'il compte 33 communes. Il y constate une fois de plus les méfaits de l'usure et de la gravité de l'endettement des paysans envers les gros propriétaires61(*).

En effet, il arrive souvent que ces derniers mettent du bétail en location chez les paysans. Ces locations sont acceptées par les paysans qui attendent d'elles un complément de revenues. Mais il suffit que l'année soit mauvaise ou que la maladie frappe le bétail pour que le paysan ne puisse pas payer à son créancier le prix de location. C'est alors que le créancier exige une hypothèque sur les biens des paysans. Aussi longtemps que la situation du paysan s'aggrave, l'usurier fait valoir ses garanties au moment précis où la victime ne peut s'apurer de ses dettes. Le paysan est alors forcé de vendre son bien par adjudication. Ainsi, il ne reste plus au paysan, privé de sa propriété, qu'à s'adonner aux travaux journaliers des grands propriétaires terriens et éleveurs, donc à se prolétariser. Indigné par cette situation, F.G Raiffeisen va chercher des remèdes. Il constate que le paysan s'engage dans ce dangereux processus à partir du moment où il accepte de prendre du bétail en location. Les revenus de l'exploitation du paysan sont peu à peu absorbés par des intérêts usuraires. Le paysan se trouve contraint de disposer le bétail, et hypothèque le reste de son patrimoine pour rembourser le prix du bétail ainsi que les intérêts encourus. Le souci de F.G Raiffesen est de mettre en place une association qui achèterait le bétail et qui le céderait aux exploitants sur plusieurs années et à un taux modéré. C'est ainsi qu'est apparue la notion d'association et de prêt à un taux raisonnable. Par cela, il a facilité le paysan à acquérir le bétail et la location de ce dernier est depuis lors abolie.

Pour ce faire, il fallait de l'argent, et c'est ainsi que F.G Raiffeisen s'adressait aux personnes aisées de Flammersfeld pour leur demander une caution. En 1849, il a créé une société de secours aux agriculteurs impécunieux de Flammersfeld, où soixante personnes garantissent par leur caution que le capital emprunté sera remboursé par les paysans pour lesquels l'association garde un droit de gage. Le capital sollicité par Raiffeisen était couvert par une caution. Le conseiller et les membres de l'association sont bénévoles, et seul le caissier comptable était indemnisé annuellement en fonction des résultats. Dans une deuxième phase, la société de secours offre une rémunération sur les dépôts, ce qui est à la base d'un afflux de ressources. Dans une troisième phase, enfin, la société n'achète plus elle-même le bétail, mais prête de l'argent aux paysans qui en achètent directement sur les marchés62(*).

En 1852, Raiffeisen est nommé maire à Heddesdorf, en Allemagne. Juste avec son arrivée, il fonde l'association charitable d'Heddesdorf avec une soixantaine d'habitants aisés, avec les mêmes idées que celles appliquées à Flammersfeld mais avec un objectif plus vaste. Le but de l'association est d'accorder les prêts aux petits paysans et aux artisans dans un esprit de promotion matérielle et morale, promouvoir par tous les moyens appropriés l'assistance aux enfants abandonnés et leur éducation, l'emploi de chômeurs et de délinquants libérés, la fourniture à crédit de bétail aux cultivateurs sans ressources, et enfin la constitution d'une caisse de crédit à l'intention des classes modestes. L'idée nouvelle de Raiffeisen est de demander aux débiteurs de devenir membres de l'association et donc de lier les débiteurs et les créanciers, les uns et les autres recherchent la prospérité de l'association. Désormais, tout emprunteur doit être adhérant de l'association et tout emprunt doit être garanti par un cautionnaire solvable. Déjà d'autres associations de même type naissent dans les communes voisines63(*).

Bien que bon nombre de partenaires telles que les prêtres catholiques et les pasteurs protestants collaborent fraternellement pour diffuser l'idée et les institutions de Raiffeisen, son système n'a pas échappé aux critiques. Les premières critiques sont celles de Schulze (1808-1885) qui a fondé des banques de prêts à esprit coopérative en faveur des petits artisans et les commerçants urbains. Alors que Raiffeisen s'était intéressé aux paysans, Schulze s'intéressait au monde urbain.

Le système de Schulze diffère de celui Raiffeisen car les administrateurs ne sont pas bénévoles, ils sont rémunérés, les dividendes ne sont pas interdits, le capital social est rémunéré et les prêts sont à court terme (3 mois) et correspondent à la rotation plus rapide du stock dans le commerce et dans l'artisanat.

Selon Schulze, le système de Raiffeisen n'est pas viable du fait qu'il accorde des prêts à long terme avec des dépôts à vue, d'où un risque de transformation. En plus l'absence du capital social et la conscription limitée constituent une fragilité. Toutes ces critiques ont jailli de nouvelles réflexions chez Raiffeisen qui ont abouti à l'organisation des banques populaires telle qu'elle est connue aujourd'hui. Les Banques populaires se sont répandues partout au monde dans les pays d'Europe et d'Amérique comme: la Suisse, l'Autriche, la Russie, la Hollande, la Belgique, l'Espagne, l'Italie, le Canada et La France, puis l'Afrique et particulièrement au Rwanda64(*).

Depuis quelques années, un peu partout à travers le Rwanda, est apparu un nouveau signe : une clé et trois tiges de sorgho à l'intérieur d'un cercle. C'est le signe des banques populaires.

Le sorgho est un signe de prospérité. La clef qui ferme et qui ouvre permet à la fois de mettre la richesse en sécurité et d'y avoir accès.

Comme la clé, la banque populaire joue un double rôle : elle met en sécurité la richesse par l'épargne en même temps qu'elle donne accès à la prospérité par le crédit. Dans un cercle tous les points sont reliés les uns aux autres pour former un tout. COOPERATION, SECURITE, PROSPERITE, voilà le mot d'ordre de toutes les banques populaires du Rwanda lors de leur création. Au départ comme leur nom l'indique, les banques populaires sont des instituts coopératifs d'épargne et de crédits du type de caisse Raiffeissen constitués par le peuple pour le peuple. Banques du peuple, elles s'intéressent surtout au monde rural.65(*)

Ainsi, en 1975 la première banque populaire a été créée à Nkamba, à Kibungo, actuellement province de l'Est. Ceci a été suivi par la création des autres banques populaires dans tous les coins du pays. En 1986 toutes les banques populaires locales ont été fusionnées pour former un seul umbrella Union des Banques Populaires au Rwanda (UBPR) avec une mission coopérative.

A partit du 31/07/2007 des procédures de fusion de toutes les banques populaires déjà existantes avec la banque hollandaise RABOBANK pour se transformer en une banque commerciale ont commencé.

C'est ainsi qu'en janvier 2008, basée sur sa forte expérience de 33 ans dans le secteur financier au Rwanda l'Union des Banques populaires a été transformée d'une banque coopérative en une banque commerciale ainsi dénommée « BANQUE POPULAIRE DU RWANDA S.A » en vue de très bien développer leurs activités et aujourd'hui les activités s'améliorent au jour au jour66(*).

Toutefois elles n'ont pas abandonné le soutien des coopératives. Autre fois la comparaison pouvait se faire sur plusieurs variables. Le tableau ci-dessous illustre bien cette comparaison.

Tableau N° 1: Comparaison d'une banque populaire et une banque commerciale

Banque Populaire

Banque Commerciale

Une entreprise de services

Une entreprise de rapport

Les membres sont les sociétaires

Ils sont les actionnaires

Les membres sont des usagers

Ils sont les clients

La contribution financière est exigée en fonction d'un service

Le capital est risqué, fonction du produit (action)

Les excédents sont des trop perçus (ristourne)

Les excédents sont des profits

(dividendes)

Les ristournes sont distribuées au prorata des opérations effectuées

Les dividendes sont distribués au prorata des actions

Les réserves ne changent pas les valeurs des parts sociales

Les réserves changent les valeurs de l'action

L'intérêt sur part sociale est limité.

L'intérêt sur les actions fluctue au même rythme que les profits

Un homme une voix

Une action, un vote

Pas de vote par procuration

Le vote par procuration est acceptable

La concentration des coopératives vise à affranchir les classes populaires de domination du capital

La concentration des entreprises capitalistes vise à enrichir que quelques privilégiés.

Source : Fouquet, G., Le secteur, 4éd, de l'institution des études coopératives. Bale, 1965, p1

La Banque Populaire du Rwanda S.A est une société anonyme avec siège social à Kigali. Elle peut ouvrir des Branches, des Sous Branches, des Guichets, des Bureaux, des Agences et des Succursales sur décisions du C.A adoptées à la majorité de vote valide de 75% des membres du C.A .(Statuts de la BPR S.A version juin 2008,Art .2).

Elle a pour objet d'effectuer des opérations financières d'une banque commerciale pour elle-même et pour le compte des tiers. Son capital social est 15.813.373.846Frws représentés par 15.813.373 actions d'une valeur nominale de 1.000Frws par action. Ce capital a été entièrement libéré et il est reparti entre 617.332 actionnaires dont la liste a été établie en date du 31/07/2007. La participation au Capital social des anciennes coopératives est représentée par 65% alors que 35% représente la part de RABOBANK.

Cette liste est une compilation des listes des anciens actionnaires individuels des banques populaires locales (BPL) fusionnées avec la société le 05/01/2008.(Statuts de la BPR S.A version juin 2008).67(*)

La Banque populaire du Rwanda S.A a pour devise BANKI YACU, HAFI YACU de la signification anglaise  Our neighborhood bank  ce qui veut dire que la banque populaire du Rwanda S.A est une banque de proximité.

Actuellement elle compte 18 branches, 109 sous branches et 61 guichets68(*)

* 59 NYABANIKA G, Impact des banques populaires sur le développement rural et la promotion des coopératives,

Mémoire inédit, UNR, Juin, 1981, p.17

* 60 MANIRIHO.A., La contribution de la Banque Populaire de Gatonde dans l'amélioration de la vie socio-

économique de la population du District de GAKENKE, Mémoire de Licence, UNR, Huye, Octobre 2006, p.5

* 61 Idem., Op.cit p.6

* 62 Idem., Op.cit p.7

* 63 Idem., Op.cit p.7

* 64 Idem., Op.cit p.8

* 65 MINEPRISEC, Manuel de Technique du Commerce Intérieur, Livre de l'élève, DPES, KIGALI, 1986, p161

* 66 UBPR, www.ubpr.comhttp://www.ubpr.com [en ligne], page consultée le 26/10/2010 à 18h00

* 67 UBPR, http : //www.ubpr.co. rw/ consulté le 18/08/2010 à 18h15

* 68 : UBPR, //www.ubpr.co. rw/consulté le 18/08/2010 À 18h15

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery