WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les conflits armés en Afrique subsaharienne, un défi pour la communauté internationale

( Télécharger le fichier original )
par Simplice FEIKOUMO
Centre d'études diplomatiques et stratégiques de Paris - Master d'études diplomatiques supérieures 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2.2. Les déplacements forcés

Dans son ensemble, le déplacement forcé est considéré comme une forme de violence la plus descriptive, influant sur les droits humains, économiques, politiques et sociaux129. Lorsque le conflit éclate, la population quitte son lieu de résidence, abandonne tous ses biens ; la première préoccupation pour elle, est de se mettre à l'abri des combats. Privées de leur foyer, ces personnes sont victimes de persécutions de tous ordres (religieuse, politique..) car elles doivent se soumettre aux lois et règles des communautés d'accueil. Considéré comme une violation de droit à la vie, le déplacement forcé peut être interne ou externe.

_________________________________________________________

128- Olivia BENNET, Panos Oral Testimony Program: Women and Conflict, Archives

research 1993-1995, Disk 5, deposited 2001.

129- Christine BEERLI, Afrique : déplacements de populations civiles dans les conflits armés ou autres situation de violence, allocution prononcée lors du séminaire UA/CICR à Addis Abeba, 27 mai 2008 - http://www.icrc.org/fre

- Danièle LALIBERTE, crises humanitaires, santé des réfugiés et des déplacés : un cadre analytique, Revue Européenne des Migrations Internationales, vol.23-n°3/2007, p.85-96

4.2.2.1. Les déplacés internes

A la recherche d'un abri ou de lieu sûr, les personnes qui ne participent pas au combat donc civiles, se confrontent à des situations inhabituelles auxquelles elles doivent faire face. La brutalité de la survenance des affrontements et le manque d'attention des belligérants à s'occuper des vies humaines, donnent aux populations un sentiments d'abandon de la part de ceux là qui sont censés les protéger des troubles à l'ordre public, de l'insécurité, des catastrophes naturelles ou autres actes de violence, qui se produisent dans leur communauté. De ce fait, ces personnes décident de changer de lieu de domicile tout en restant sur leur territoire.

Pour les Nations Unies, ce sont « ... des personnes ou des groupes de personnes qui ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel, notamment en raison d'un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l'homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme ou pour en éviter les effets, et qui n'ont pas franchi les frontières internationalement reconnues d'un État. » 130

Comme conséquence de conflits armés en Afrique, les déplacés internes ne sont couverts par aucun instrument juridique internationalement reconnu. C'est en 2009, que les États africains vont adopter la première Convention de l'Union Africaine sur la protection et l'assistance des personnes déplacées en Afrique. Connue également sous le nom de Convention de Kampala131, cet instrument, dans l'attente de sa promulgation, vient combler un vide et, ouvre l'espoir pour soulager la souffrance des victimes de conflits armés internes. En attendant, la communauté internationale qui dispose de la convention de 1951 sur le statut et la protection des réfugiés, voit sa compétence limitée ; les populations déplacées internes continuent de vivre dans une précarité, accentuée par le conflit.

Considérée comme une période transitoire liée au conflit, la durée d'un déplacement interne finit par s'allonger par manque de résolution des conflits ou de sortie de crise.

___________________________________________________________________

130- Doc. ONU E/CN.4/1998/53/Add. 2 du 11 février 1998). Les déplacés Internes- Action humanitaire en faveur des personnes déplacées dans les conflits armés. Comité International de la Croix Rouge, juin 2010

131- Convention de l'Union Africaine sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala), art.2, Kampala, 22 octobre 2009.

Les enfants déplacés grandissent en dehors de leur foyer d'origine ; ils finissent par atteindre la maturité dans des conditions difficiles ou l'éducation de base est compromise dans un contexte de déficit psychosomatique.

De leur côté, les femmes déplacées n'arrivent plus à assumer leur responsabilité du fait des pressions que crée la guerre. Pendant cette période, les hommes abandonnent leurs familles, les femmes en deviennent les chefs; elles sont obligées d'inventer de nouvelles activités pour prendre en charge leurs enfants. Comme en Afrique, les ressources sont rares, les femmes privilégiées vont développer les activités de commerce, tandis que les moins nanties comme les filles, sont obligées de faire des travaux domestiques (entretien des maisons, garde d'enfants, vendeuses ambulantes...). Le déplacement interne, reflet d'un héritage forcé, peut toutefois, donner lieu à un avantage aux femmes, en leur procurant des connaissances dans le domaine de la santé, de l'éducation, du développement local, pour qu'elles participent davantage à l'amélioration des conditions de leur vie. Cependant, le déplacement interne apparait comme un déséquilibre qui compromet le bien-être et l'avenir des femmes avec une répercussion sur celui des enfants132.

.

________________________________________________________________

132 - Norvegian Refugee Council, laissés à l'abandon, enfants déplacés en République Centrafricaine, Internal Displacement Monitoring, Genève, 2008

-CICR, les déplacés internes, action humanitaire en faveur des personnes déplacées dans les conflits armés, CICR, juin 2010, p.8-9

4.2.2.2. Les réfugiés

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la communauté internationale s'intéresse au statut des réfugiés et s'attèle à compenser le vide juridique qui existe, afin d'apporter aide et soutien aux personnes qui ont quitté leur pays pour raisons d'insécurité due au conflit. Cette démarche aboutit à l'adoption de la convention de 1951 et son protocole additionnel de 1967 sur le statut des réfugiés. En article premier point deux de ladite convention, est réfugiée,  « Toute personne qui, par suite d'événements survenus avant le premier janvier 1951 et craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions publiques, se trouve hors de son pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays, ou qui, dans lequel elle avait sa résidence habituelle, à la suite de tels événements ne peut ou en raison de la seule crainte, ne veut y retourner »133.

L'Afrique, ne voulant pas rester en marge de cette démarche, adopte en 1969 la convention de l'OUA sur les réfugiés, en précisant dans son article 1er paragraphe 2 que: « Le terme réfugié s'applique également à toute personne qui, du fait d'une agression, d'une occupation extérieure, d'une domination étrangère ou d'événements troublant gravement l'ordre public dans une partie ou dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont elle a la nationalité, est obligée de quitter sa résidence habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à l'extérieur de son pays dont elle a la nationalité » 134.

Le rapport statistique du Haut Commissariat des Nations des Unies pour les Réfugiés (HCR) sur les tendances mondiales en 2010, montre que 43,7 millions de personnes à travers le monde sont contraintes à vivre en dehors de leur foyer (déplacés internes) ou de leur pays d'origine (réfugiés). Avec la flambée des affrontements armés internes, l'Afrique devient le premier continent au monde qui compte plus de réfugiés. Du conflit de Sahara occidental aux guerres dans la corne de l'Afrique en passant par l'Afrique occidentale, la région du Grand Lac et l'Afrique centrale, le flux des migrations forcées n'est pas prêt à s'estomper.

____________________________________________________

133  - Convention relative au statut des réfugiés adopté le 28 juillet 1951.

134 - UNHCR, Recueil de traités et autres textes de Droit international concernant les Réfugiés, Genève, 1988, p.227

En 1999, le continent africain compte plus de 6 millions de réfugiés soit environ 3,5%135 de l'effectif mondial publié par le HCR (21, 5Millions), pour atteindre onze millions  de réfugiés en Afrique centrale et de l'Est en 2010, sur les 43,7 millions que compte le monde. Si dans une moindre mesure, ces déplacements sont le fait des catastrophes naturelles, ils relèvent en bonne partie des conflits armés internes.

Ce phénomène d'ordre social, juridique voire politique, compromet l'avenir d'une génération et constitue un poids pour les seuls pays d'Afrique qui doivent désormais faire face à la fois aux défis des conflits et, à celui de survie des populations. Les ressources mises à disposition pour venir en aide aux réfugiés africains est en constante baisse, la méfiance des pays occidentaux à s'impliquer dans la recherche de solutions collectives entrave l'élan mondial que le HCR mène dans une dynamique de solidarité internationale. « Les craintes d'afflux supposé de réfugiés dans les pays industrialisés sont très exagérées ou associées à tort avec des problèmes relatifs à la migration. En attendant, ce sont les pays les plus pauvres qui doivent supporter le plus lourd fardeau. », a déclaré António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Devant la chute de Mogadiscio et le renversement du gouvernement suite à la guerre de 1991, le HCR établit à Dadaab 136, le premier camp des réfugiés d'Afrique, lequel devient par la suite le plus grand camp des réfugiés dans le monde. Dès lors on assiste sur le continent, à une succession des camps qui s'ouvrent face à l'augmentation des populations qui fuient leurs pays pour raisons d'insécurité due aux conflits armés.

Initiés dans le but de soulager à court terme la souffrance des réfugiés, donc temporaires, ces centres d'accueil tendent à s'éterniser du fait de non retour à la normale dans les pays d'origine.

____________________________________________________

135- Philippe REKACEWICZ, en Afrique, des millions de réfugiés, Le monde Diplomatique-mai 2000

136- Fiona EHLERS, Afrique, le camp de Dadaab, « une prison pour l'éternité », Courrier International, 05 août 2011. http://www.courrierinternational.com/article/2011/08/05/

Cette situation peut entrainer de graves problèmes de santé et d'environnement. Les réfugiés arrivent dans les camps souvent épuisés, appauvris car partis précipitamment, ils abandonnent tous leurs biens et après de longues semaines de marche voire des mois, sous le soleil ou la pluie, « On essayait d'avancer quand le soleil n'était pas trop chaud », dit Khadija, une somalienne de Dadaab. Les enfants dénutris et dont l'état de santé très dégradé n'arrivent pas à survivre par manque de moyens immédiat de prise en charge adéquate.

Dans ces camps, les installations sanitaires ne sont conçues que pour des périodes relativement courtes avec des matériels de premiers soins limités ; les abris d'habitation sont des huttes construites par les réfugiés, avec des bouts de bois recouvertes de bâche blanches fournies par le HCR137. Quotidiennement, les réfugiés attendent des vivres de cet organisme qui participe à développer un programme d'aide à leur installation. La sécurité étant assurée par le pays d'accueil qui doit veiller à assurer un environnement propice à la libre circulation de toutes ces personnes en détresse.

L'une des difficultés à laquelle les réfugiés doivent faire face, est la promiscuité et la surpopulation. Généralement conçu au départ pour un effectif réduit, le camp va accueillir au fil des temps un effectif pléthorique des personnes. C'est le cas du complexe de Dadaab qui au départ était prévu pour 90.000 personnes mais qu'aujourd'hui accueil plus de 470.000 réfugiés138 y compris les réfugiés de « troisième génération » c'est-à-dire des enfants qui sont nés dans ce camp.

En plein conflits armés, le camp devient le principal cadre de vie où chaque personne forcée à quitter son domicile, son pays y s'installe et apprend de nouvelles modes de vie individuelles ou collectives. C'est de là qu'on observe comment chaque famille, chaque culture et chaque société se croise, pour fonder une nouvelle vie tournée vers l'avenir139.

________________________________________________________

137-Norvegian Refugee Council, le toolkit de gestion de camp, projet de gestion de camp, éd. 2008, p.454 - 481

138- HCR, le camp de réfugiés de Dadaab le plus vaste au monde a 20 ans, Centre d'actualité de l'ONU, Janvier 2012 http://www.un.org. Dadaab, ville située à l'Est du Kenya, à 80Km de Mogadiscio.

139- Michel AGIER, la guerre, le camp, la ville. Rapport de mission IRD/MSF-B, juin-juillet 2000.

Dans les camps, les réfugiés se trouvent dans un milieu où règnent le doute et l'espoir de quitter un jour cet « enclos ». Avec impatience, ils attendent un probable retour dans leur foyer, soumis aux réalités du terrain ; la paix et la sécurité sur lesquelles ils espèrent, deviennent illusoires dans leur pays.

Partagés en sections ou subdivisés en blocs, les camps de réfugiés voient la participation des organisations humanitaires qui fournissent les articles de première nécessité140 : produits d'hygiène, nourriture, eau, médicaments essentiels, matériels scolaires et outils didactiques. Pour assurer un séjour descend à la population réfugiée, des mesures d'ordre administratif sont définies et développées tels que le poste de police pour la sécurité des camps, les points de loisirs, les blocs administratifs qui sont situées à la périphérie où à l'intérieur des camps.

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) fournit de la nourriture sous la responsabilité des agences humanitaires qui disposent du personnel volontaire. Chaque membre de famille des réfugiés, dispose d'une carte délivrée par la Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) 140, laquelle carte permet l'accès aux différents services offerts dans les camps y compris celui de la nourriture. La distribution de la nourriture se fait une fois par semaine ou deux fois par mois. Les habits et autres produits nécessaires à la vie quotidienne, sont distribués une fois par mois. Afin d'obtenir de l'argent liquide pour s'acheter d'autres produits qui ne sont pas fournis par les humanitaires, tels poisson frais, viande de brousse, de petits gadgets indispensables à la famille, les réfugiés revendent une partie de leur dotation en vivres aux populations locales ou aux commerçants. Pour faciliter l'accès des réfugiés à d'autres produits, des marchés s'ouvrent aux environs ou à l'intérieur des camps. Ils sont approvisionnés par des vendeurs ambulants qui viennent des villes voisines ou des capitales. Sur ces marchés, se trouvent des ustensiles de cuisine, des tissus autres que ceux donnés par le HCR, des produits pharmaceutiques et tout ce qui fait la vie d'une plateforme commerciale. Dans le secteur, avec la présence des réfugiés, se développent des activités de loisirs et des petits emplois qui occupent à la fois les habitants locaux et les réfugiés. Les activités agropastorales se développent par les réfugiés, avec l'appui des autorités locales qui leur mettent à disposition des terres cultivables.

___________________________________________________

140- Norvegian Refugee Council, le toolkit de gestion de camp, projet de gestion de camp, éd. 2008, p.454 - 481

141-UNHCR, manuel relatif à la planification et à la mise en oeuvre des programmes d'aide au développement pour les réfugiés (DAR), Genève, juin 2008, p.16

Dans les camps, les hôpitaux ou les centres de santé y sont construits. Ils comprennent divers services allant des activités préventives aux soins curatifs. La plupart du personnel soignant est constituée des réfugiés et des femmes qui sont formées comme matrones accoucheuses ou aide malades et qui mènent les activités sous la direction des agences humanitaires, responsables du programme santé. L'accès aux soins est gratuit et par endroit, le HCR apporte une prise en charge aux réfugiés qui se rendent dans des services sanitaires plus spécialisés. En dépit de cette organisation officielle, menée par les agences humanitaires, se développent aussi, des activités de médecine traditionnelle dans les camps ou à l'extérieur, menées par les réfugiés ou par les autochtones au profit des réfugiés.

Sur le plan éducatif, le HCR veille à installer un système scolaire pour permettre aux enfants réfugiés de bénéficier d'une scolarisation adéquate142. Financée par le HCR ou d'autres agences, la scolarité est gratuite. Par souci d'assurer une éducation à leurs enfants, les parents réfugiés participent à la construction des bâtiments avec des matériaux locaux ; l'enseignement est fourni par les réfugiés « maitre parents » ou par des volontaires recrutés par les agences. Toutefois, certaines difficultés sont perceptibles ; les agences manquent de fonds pour le financement des activités scolaires.

En matière d'emploi, la seule opportunité qui s'offre aux réfugiés est de travailler pour le compte des organisations humanitaires à des postes moins qualifiés : jardiniers, agents d'entretien, chauffeurs, éducateurs.... Pour permettre d'offrir aux familles une large possibilité de travail, les agences développent des activités dites communautaires, où sont menées les activités génératrices de revenus (AGR). Ce cadre offre aux populations vulnérables, par exemples les femmes chefs de ménages, les handicapés physiques, les filles et mères adolescentes, à se procurer une activité rémunératrice.

Dans les camps, des conflits ne sont pas absents. Entre les membres des communautés des réfugiés, des considérations interethniques peuvent entrainer des dissensions de nature à créer un trouble grave au sein du camp. Pour permettre une cohésion entre tous, les agences initient des entités de règlement de conflits gérés par des délégués hommes et femmes, désignés parmi les réfugiés. De manière hiérarchisée, cette organisation participe à la vie des camps, au côté des agences qui les considèrent comme des partenaires sociaux.

__________________________________

142- Norvegian Refugee Council, le toolkit de gestion de camp, projet de gestion de camp, éd. 2008, p.542-543

Cependant, les agences humanitaires se confrontent aussi à des difficultés dans leur rapport avec les gouvernements des pays d'accueil ou avec les délégués des réfugiés. Dans le premier cas, les autorités considèrent les missions humanitaires comme un risque de fixer de manière durable les réfugiés sur leur territoire ; ils estiment aussi impossible l'intégration des réfugiés dans leur pays, compte tenu de l'insuffisance de leurs ressources. Souvent, la lenteur dans la mise en oeuvre des dispositions contenues dans la convention sur le statut des réfugiés par les pays d'accueil est source de friction entre les gouvernements et les agences humanitaires qui voient-elles, une violation des principes des droits de droit de l'homme. Pour leur part, les agents recrutés localement, s'offrent l'occasion de demander aux agences humanitaires une amélioration dans les conditions de travail, ignorant le caractère du volontariat de la mission, et que la main d'oeuvre locale constitue une part de contribution que les réfugiés apportent pour le bon déroulement de la vie dans les camps.

Comme le déclare Luc Cambrézy, le camp des réfugiés marque la frontière entre « l'autochtone et l'étranger, le citoyen et l'exilé » 143. Le bouleversement qu'apporte cet état de fait dans la vie d'un homme, d'une famille ou d'une communauté est considéré comme un déclin qui met frein à la promotion d'un mieux être, entache la culture des réfugiés qui doivent désormais compter avec d'autres cultures pour assurer leur survie. Le combat qu'ils mènent quotidiennement avec l'appui des agences humanitaires, elles mêmes confrontées au déficit des moyens matériels et financiers, n'a qu'un seul but, vivre dans l'espoir d'un retour. S'ils se sont mis à l'abri des coups de canons, des tirs de mitraillettes et autres armes automatiques, les réfugiés sont affectés sur le plan psychologique, face aux nombreux défis que présente un camp de réfugiés.

_______________________________________________

143 - Luc CAMBREZY, les camps de réfugiés du Kenya : des territoires sous contrôle, Géo confluences, Afrique subsaharienne, territoires et conflits, janvier 2006.

http://www.géoconfluences.ens-lyon.fr

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld