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Histoire et épidémiologie historique de la noyade dans le Rhône XIXème-XXème sièclespar Charlotte Gouillon Université Lyon 2 - Master 2 2025 |
II- Des métiers à risques près des cours d'eau à LyonDésormais, nous allons nous attarder un instant sur les métiers des rives qui permettaient le développement économique de la ville tout en représentant un danger pour les personnes qui les pratiquaient. Pour cette partie, nous avons choisi de traiter non pas l'intégralité des métiers des rives existant à Lyon ce qui aurait été trop conséquent, mais de développer les métiers qui sont selon nous les plus importants et et les plus influents à Lyon aux XIXème et XXème siècle et que nous avons pu rencontrer en étudiant les cas des noyades dans les archives des ADR et des AML. a) Les pêcheurs La pêche est une activité qui fut pratiquée dès la période de l'Antiquité. À Lyon, les produits de la pêche constituent une grande richesse pour les habitants. Permettant aux Lyonnais de se nourrir de poissons d'eau douce et de rivière qui sont des mets très appréciés, la pêche se professionnalise et se concentre dans les quartiers de la Platière et celui de Saint-Vincent. L'essentiel de ces pêcheurs sont alors originaires des bourgs de la basse Saône. Différentes techniques de pêche se développent comme la pêche à ligne flottante, à l'épervier ou à la bascule. Les pêcheurs utilisent également différents matériels tels que des filets, des carrelets et des nasses afin de pêcher différentes espèces parmi lesquelles on retrouvait la brème et le brochet mais également certains poissons migrateurs qui remontent le fleuve avec l'arrivée du printemps comme des esturgeons, des anguilles ou des aloses62. Si la pêche se développe dans le secteur professionnel, elle se développe également en tant que loisir63. Généralement pratiquée à partir d'une berge ou dans un batelet, la pêche à la ligne comptabilise chaque année de nombreux participants et constitue l'une des activités les plus importantes pratiquée à Lyon. Les pêcheurs appréciant le caractère calme et paisible de la pêche participent également à de nombreux concours de pêche organisés sur ces deux cours d'eau avant d'aller se détendre dans une guinguette64. Malgré cette appétence pour la pêche, la pratique de cette dernière ne reste pas sans danger et des noyades sont a déplorées au sein de ces pêcheurs professionnels ou amateurs. Par exemple, au sein des PV dépouillés aux ADR nous avons eu le cas 62 MUSÉE GADAGNE, Lyon, Exposition Les pieds dans l'eau : Vivre avec le Rhône et la Saône, 2021. 63 Jacques ROSSIAUD, Lyon : la rivière et le fleuve, Lyon, Éditions Lyonnaises d'art et d'histoire, 2013, pp55-57. 64Louis BONNAMOUR, La Saône, une rivière, des hommes, Christine Bonneton Éditeur, 1981. 34 de la noyade d'un enfant nommé Auguste Alan qui alors âgé de 12 ans s'était noyé accidentellement en pêchant dans la Saône65. Son cadavre fut retiré de l'eau le 14 juillet 1864 en aval du pont Napoléon. Cette noyade illustre bien que malgré le fait que l'activité de la pêche soit considérée comme quelque chose de joyeux, le danger n'en était pas moins absent pour autant. b) Les bateliers L'un des métiers des rives les plus importants et les plus répandus à Lyon aux XIXème et XXème siècles est le métier de batelier. Dès l'époque gallo-romaine, la batellerie était omniprésente sur la Saône comme l'attestent notamment les plombs commerciaux retrouvés dans la Saône66. Au XIXème siècle : « est légale considéré comme patron-batelier toute personne, propriétaire d'un bateau automoteur ou de deux bateaux sans moteur, qu'il conduit lui-même avec l'aide de sa famille. Ils sont assimilés à des prestataires de services et ne sont, par conséquent, pas reconnus par la chambre des métiers. Il existe pour dénommer ces travailleurs indépendants, une diversité des termes dont il est difficile d'apprécier la nuance : marinier, batelier, artisan batelier, patron batelier67 ». L'une des activités principales de ces bateliers était d'assurer la traverser d'une rive à l'autre des cours d'eau, ce qui générait par ailleurs régulièrement des embouteillages et des conflits, les bateliers se montrant désireux d'obtenir les meilleurs places sur les rives68. L'autre rôle majeur des bateliers étaient de transporter différentes marchandises telles que du bois, des pierres, du sable ou des matériaux divers. Les embarcations étaient nombreuses et variées, on retrouvait par exemple des radeaux, des pirogues, des péniches, des bateaux-moulins que nous avons pu évoquer précédemment ou même encore des plattes, ces bateaux destinés à laver le linge69. L'exercice de ce métier n'était pas sans risque : de nombreux accidents de noyades sont à déplorer chez les bateliers et batelières Lyonnais aux XIXème et XXème siècles. Nous pouvons par exemple citer deux cas de noyades : celle du jeune Henry Mougenot, âgé de 28 ans qui s'est noyé accidentellement dans la 65ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M494. 66 Gilbert SALMON, « Bateaux et bateliers sur Rhône et Saône : un voyage lexical en domaine franco-provençal au Moyen-Âge », Presses universitaires de Provence. Disponible sur : < https://books.openedition.org/pup/4327> 67 Jean FAYOLLE (Dir.), Lyon au fil des fleuves, Multitude, Châtillon-sur-Chalaronne, 1982. 68 MUSÉE GADAGNE, Lyon, Exposition Les pieds dans l'eau. : Vivre avec le Rhône et la Saône, 2021. 69 L'INFLUX, « La batellerie sur le Rhône à travers les siècles », Lyon et région, modifié le 19 mars 2019. Consulté le 15 mai 2024. Disponible sur : < https://www.linflux.com/lyon-et-region/la-batellerie-sur-le-rhone-a-travers-les-siecles/ #chapitre4a> 35 Saône le 22 juillet 1836 70 alors qu'il conduisait un batelet et celle du marinier Gaspard Morel qui 71 s'est quant à lui noyé le 16 février 1935 dans la Saône à Lyon près du port de Belleville alors qu'il conduisait une barque chargée de vin et qui a chaviré72. Nous aurons l'occasion de développer plus en détails les accidents et les noyades liés à la navigation au sein du premier chapitre de notre deuxième partie qui traite des noyades accidentelles. c) Les tireurs de sable Les tireurs de sables étaient des ouvriers dont le métier consistait à draguer le fond de la rivière depuis une barque afin d'en extraire le sable. Cette extraction du sable se faisait généralement à l'aide d'une bâche d'une dizaine de mètres de long que l'on amarrait ensuite sur un haut fond73. Ce sable était ensuite passé dans un tamis afin d'être réutilisé au sein de chantiers de construction après qu'il fusse été transporté à l'aide d'une barque ou d'une charrette. Le Rhône étant un fleuve particulièrement tumultueux possédant un lit parfois peu profond, des bancs de sable sans cesse en mouvement se créaient et nécessitaient ainsi l'intervention des hommes. Régulièrement cités au sein de la presse dans la catégorie des faits divers, l'exercice de ce métier pouvait se montrer particulièrement dangereux. Au sein de nos archives des PV de l'ADR nous avons eu l'occasion d'étudier plusieurs cas de noyades en rapport avec ces tireurs de sable. Par exemple, nous pouvons citer le cas de Philibert Lorin, sablonnier, qui disparu dans le Rhône à Lyon le 14 octobre 1824. Il se noya à la suite de la submersion du bateau qu'il montait dans le Rhône. Nous pouvons ici émettre l'hypothèse que ce sablonnier de profession, c'est-à-dire vendeur due sablon s'est noyé après avoir récupéré du sable dans le fleuve. Le 27 octobre 1864, deux hommes, François Lambert et Louis Bleu, tous deux sablonniers et âgés respectivement de 36 et 43 ans connaissaient le même sort en se noyant à Lyon dans le Rhône, leur bateau ayant été emporté par la force du courant du fleuve74. 70ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M493. 71 Petit bateau à rames. 72ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M493. 73 Jean FAYOLLE (Dir.), Lyon au fil des fleuves, Multitude, Châtillon-sur-Chalaronne, 1982, pp183. 74 ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M494. d) Les haleurs Le dernier métier à risque dont nous allons parler aujourd'hui est le métier d'haleur. Le halage est une action qui consiste à remonter un bateau le long d'un chemin de halage, c'est-à-dire d'un chemin longeant un cours d'eau75. Au début du XIXème siècle, le halage des bateaux se faisait à l'aide de chevaux qui, attachés par des câbles et grâce à leur forte musculature parvenaient à tirer ces bateaux76. Durant la période de l'Antiquité et pendant plusieurs siècles, le halage se faisait par la force humaine avant d'être remplacé par la force animale77. Dans son mémoire daté de 1809, Pierre Arnollet précise que généralement 6 chevaux remontaient environ 15 à 20 bateaux vides. De nombreux obstacles perturbaient le halage des bateaux tels que le mauvais état ou l'absence de chemin de halage ou le blocage du tirage dû notamment aux nombreuses constructions que l'on pouvait retrouver le long des cours d'eau78. Cette technique de transport de marchandises par le fleuve remonte à l'époque romaine et est utilisée jusqu'à l'apparition des bateaux à vapeur. L'itinéraire emprunté par les haleurs n'est pas fixe, il peut varier en fonction du voyage et des gravières ou bancs de sable. Parfois, il est même nécessaire de traverser sur une autre rive en transportant les animaux sur des barques ce qui peut occasionner une augmentation du coût de la manoeuvre mais également un danger supplémentaire pour les haleurs79. Chaque équipage comptait environ 50 à 100 chevaux et remontait le fleuve peu importe les conditions météorologiques en présence. Nous avons par ailleurs au cours de nos recherches rencontré de nombreuses noyades qui furent provoquées lors de la pratique de ce métier. Par exemple, nous pouvons évoquer la mort du jeune André Pierre, âgé de 24 ans qui se noya dans le Rhône en face des Brotteaux le 29 mars 1818 alors qu'il avait été « entrainé dans le fleuve par la corde d'un bateau tiré par des chevaux80 ». 75 LE ROBERT, « Halage ». Dans Dictionnaire en ligne. Consulté le 3 juin 2024. Disponible sur : < https://dictionnaire.lerobert.com/definition/halage> 76 Jean COULON, Emmanuel VINGTRINIER, La Vie Lyonnaise : Autrefois, aujourd'hui, Éditions de Lyon, 1983, p345 à 348. 77 CULTURE & PATRIMOINE, « 2000 ans de navigation sur le Rhône et l'axe Rhône-Saône », Cap sur le Rhône. Consulté le 13 juin 2024. Disponible sur : < https://www.capsurlerhone.fr/thematique/navigation-rhone-laxe-rhone-saone> 78 Louis BONNAMOUR, Le XIXè siècle et la Saône. Tradition et Bouleversements, Z'est Éditions, 2020, p97-98. 79 L'INFLUX, « La batellerie sur le Rhône à travers les siècles », Lyon et région, modifié le 19 mars 2019. Disponible sur : < https://www.linflux.com/lyon-et-region/la-batellerie-sur-le-rhone-a-travers-les-siecles/ #chapitre4a> 80ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M489. 36 L'étude de ces 4 professions ne reflète qu'une partie du développement des activités professionnelles autour des fleuves qui ont lieu aux XIXème et XXème siècles sur le Rhône et la Saône. Malgré cette relation complexe qu'entretiennent les Lyonnais avec leurs fleuves de part notamment le risque que représente l'exercice d'activités sur ces cours d'eau, ces derniers se montrent toujours plus désireux de vivre avec leurs fleuves, sur leurs fleuves et grâce à leurs fleuves. III- Les activités aquatiques dans le Rhône et la Saône à Lyon au XIXème et XXème siècles La construction de la ville de Lyon à la confluence de deux fleuves accroît cet intérêt qu'ont les Lyonnais pour ces cours d'eau de part notamment cette omniprésence de l'eau au sein de leur ville. C'est pour cette raison qu'en plus des professions et des constructions qui se sont établies autour de ces cours d'eau à Lyon, des activités aquatiques s'y développent également et sont grandement pratiquées dans le Rhône et la Saône aux XIXème et XXème siècles. a) Les baignades La première, et pas la moindre des activités aquatiques que nous allons évoquer est la baignade. Depuis tout temps la baignade est pratiquée dans le Rhône et la Saône à Lyon. Avant l'aménagement des rives et quais, les bords de ces deux cours d'eau étaient un espace naturel en ville. Durant l'été, c'est la Saône qui attire principalement les baigneurs81. Dans son étude consacrée à la pratique de la nage à Lyon à l'époque moderne, Françoise Bayard décrit « les adeptes de l'eau vive comme étant jeunes, de sexe masculin et appartenant aux gens de rivières et aux domestiques82 », nous aurons l'occasion de revenir plus tard sur le profil des baigneurs durant les XIXème et XXème siècles. Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, la pratique de la baignade à Lyon est monnaie courante. Malgré les dangers, les Lyonnais s'adonnent régulièrement à la baignade notamment sur la rive gauche du Rhône qui demeure naturelle au début du XIXème siècle, 81 Pauline DELON, « Sais-tu nager? Pardi, je suis Lyonnais! » : La politique municipale de la ville de Lyon en matière d'établissements de bains au 19ème siècle. Mémoire de recherche IEP, séminaire Ville et pouvoir urbain, mémoire sous la direction de Renaud Payre, 2007. 82 Françoise BAYARD, « Nager à Lyon à l'époque moderne, 17ème-18ème siècle » dans Jeux et Sports dans l'Histoire. Actes du 116ème Congrès national des sociétés savantes. Section histoire moderne et contemporaine, Chambéry, 1991. Paris, éditions CTHS, 1992, pp. 229-242. 37 38 se jetant des ponts le plus souvent dans le plus simple appareil83. C'est au cours du XIXème siècle que les lieux de baignades commencent à s'organiser et que sa pratique est encadrée, comme nous aurons l'occasion de le voir ultérieurement. Si la baignade représente pour les Lyonnais un moyen de se détendre et de se rafraîchir lors des chaudes journées d'été, elle représente néanmoins un danger important. De nombreux incidents sont à déplorer quant aux baignades aux XIXème et XXème siècles, nous pouvons par exemple citer le cas de Louis Béro, domestique, qui s'est noyé le 1er juillet 1818 dans le Rhône près du pont de la Guillotière alors qu'il se baignait dans le fleuve84. Une fois de plus, nous aurons l'occasion de développer ce point plus en détails plus tardivement au sein de notre étude. b) Les promenades en barque Si une bonne partie des bateaux étaient utilisés à des fins professionnelles, certaines barques étaient quant à elles utilisées à des fins divertissantes et récréatives. La promenade récréative en barque est alors rendue possible par deux voies différentes : soit les particuliers possédaient leur propre barque, soit il était possible d'en louer une. On note même la présence d'un établissement flottant proposant la location de barque au début du XXème siècle près de la passerelle Saint Vincent sur la rive droite de la Saône. On note également la présence d'autres établissements de ce genre qui étaient installés sur des pontons flottants à hauteur de l'Ile Barbe, de Collonges ou de Neuville et qui proposaient à la fois la location de bateaux mais réalisaient également la construction de ces derniers85. Cependant, il était fréquent, avec la difficile maîtrise de l'eau et notamment du Rhône que des accidents surviennent lors de ces promenades en barque, tel que le chavirement de ces bateaux. Par exemple, nous pouvons citer un accident ayant eu lieu le 10 juin 1864 sur le Rhône à Lyon dans lequel Jean Favier perdit la vie après que sa barque ait chaviré : « traversant le Rhône sur un canot (É) la barque a chaviré et tous deux sont tombés dans l'eau. Des mariniers se sont empressés de leur porter secours mais Thalon seul a pu être sauvé »86. 83 MUSÉE GADAGNE, Lyon, Exposition Les pieds dans l'eau : Vivre avec le Rhône et la Saône, 2021. 84ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M489. 85 Louis BONNAMOUR, Plaisirs de Saône, Collections Nathalie et François Murtin, 2009. 86ADR, Lyon, Série 4M « Police », 1800-1939, Côte 4M494. 39 c) La joute nautique En 1866, Jules Rambaud dans un article intitulé « La naumachie Lyonnaise » déclarait ceci à l'égard de la pratique de la joute nautique à Lyon : « À Perrache, aux Brotteaux, à Vaise, à Saint-Foy, chacun le coeur joyeux, regagne son chez soi, commentant les bons coups tout au long de la route et se promettant bien de revoir une joute. Ce jeu si fort goûté du temps de nos aïeux se transmettra sans doute à nos derniers neveux. Agréable tournoi, pacifique peu d'armes, qu'on peut voir et fournir sans éprouver d'alarmes, utile amusement et digne du beau lieu, où deux fleuves jumeaux furent unis par Dieu87 ». Cette description, quoique légèrement poétique décrit pourtant bien l'importance qu'avait la joute nautique à Lyon. La joute nautique est un : « sport consistant en une confrontation entre deux jouteux montés sur des barques propulsées par des rameurs ou un moteur »88. Cette pratique d'un duel sur l'eau paraît être l'équivalent des duels médiévaux qui opposaient deux chevaliers même si la mise à mort n'était pas de mise lors de sa pratique et que la joute nautique est de prime abord purement divertissante. Les jouteurs étaient par ailleurs accompagnés dans la barque de sauveteurs et de mariniers. À partir du milieu du XIXème siècle, l'apparition de la navigation à vapeur fait peu à peu disparaître la profession des mariniers, qui sont dès lors remplacer par des ouvriers lors de la pratique des joutes nautiques. Pratiquées sur la Saône qui se montre plus docile que le Rhône, les joutes nautiques demeurent jusqu'à la fin du XIXème siècle des événements rares, ce duel n'étant pratiqué que lors de grandes occasions mais accueillant toujours de nombreux spectateurs. Lyon est réputée pour être la première ville à avoir accueillie la première véritable organisateur de jouteurs, à savoir la compagnie des « trente-trois »89. Cette activité nautique ne restait pas sans danger et nombreux furent les blessés lors de ces tournois. Cependant, généralement les jeunes gens qui pratiquaient cette activité savaient nager tout d'abord pour pouvoir se sauver lorsqu'ils tombaient à l'eau et d'autre part car la joute était généralement accompagnée d'autres divertissements tel que le tir à l'anguille qui nécessitait aux joueurs de savoir nager90. Peu de cas de noyade sont donc recensés lors de la pratique de cette activité. 87 Jules RAMBAUD, « La naumachie Lyonnaise », La revue du Lyonnais, série 3 n°1, 1866, p97. 88 LA LANGUE FRANÇAISE, « Joute nautique ». Dans Dictionnaire en ligne. Consulté le 12 juin 2024. Disponible sur : < https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/joute-nautique> 89 Sébastien FITTE, L'histoire oubliée des joutes nautiques à Lyon. De l'âge d'or à la disparition : chronique d'un sport dans la ville, Université Lumière Lyon 2 : Institut d'Études Politiques de Lyon, Lyon, 2010. 90Jean COULON, Emmanuel VINGTRINIER, La Vie Lyonnaise : Autrefois, aujourd'hui, Éditions de Lyon, 1983, pp 364. d) L'aviron Une autre activité aquatique avait coutume d'être pratiquée sur la Saône à Lyon durant les XIXème et XXème siècles, il s'agit de l'aviron. L'aviron est un : « sport nautique pratiqué sur un plan d'eau aménagé, où une embarcation est propulsée à l'aide de rames91 ». L'histoire de ce sport est multiple. S'inspirant du « rowing », c'est-à-dire de l'aviron anglais, cette activité se développe tout d'abord en France à Paris dans les années 1830-1840 avant de s'exporter ensuite dans le reste de la France et de se développer à Lyon à la fin du XIXème siècle. Le premier club d'aviron est créé le 29 octobre 1879 à Caluire, il s'agit de l'Aviron Club Lyon Caluire, qui est par ailleurs toujours effectif actuellement. Un second club toujours actif également est fondé durant cette période, il s'agit de l'Aviron Union Nautique de Lyon, qui fut créé le 12 juin 1880 sous l'impulsion de son premier président, M. Grange. Ce club fut notamment plusieurs fois champion de France durant les années 189092. En conclusion, nous pouvons dire que les Lyonnais vouent un véritable culte à leurs fleuves. Si ces derniers leurs procurent tout d'abord de l'eau pour la réalisation des activités de la vie quotidienne, comme boire, abreuver le bétail ou laver le linge, ils ont également permis peu à peu, le développement d'activités professionnelles à Lyon qui permettent par la suite l'essor de l'économie de la ville comme le commerce fluvial. Enfin, de nombreux loisirs et activités à but non-lucratif se sont également accrus reflétant ainsi la place importante des fleuves dans la vie professionnelle comme quotidienne des Lyonnais. 40 91 LAROUSSE, « Aviron ». Dans Dictionnaire en ligne. Consulté le 15 juin 2024. Disponible sur : < https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/aviron/> 92AVIRON UNION NAUTIQUE DE LYON, « Histoire ». Consulté le 15 juin 2024. Disponible sur : < https://aunlyon.com/histoire> 41 |
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