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La Convergence Régionale dans l'Union Européenne. Le Rôle des Fonds Structurels.

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par François Defourny
Université de Liège - Maîtrise en Sciences Economiques 2003
  

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Chapitre 2 : Evaluations empiriques des différents

schémas de convergence

Comme nous venons de le voir, la convergence économique est un concept clé dont la littérature théorique ne cesse de discuter. Que ce soit au niveau mondial ou dans le contexte européen, il faut bien admettre que l'enjeu est capital. Parce que c'est une condition sine qua non à sa prospérité et à sa stabilité, l'Union Européenne a fait de la réduction des disparités économiques une de ses priorités absolues18. Nous présenterons plus loin les outils dont elle s'est dotée pour réaliser ses ambitions. Nous tenterons alors de voir dans quelles mesures la politique régionale européenne a atteint ses objectifs de convergence. Mais avant cet examen, nous devons d'abord essayer de comprendre en profondeur les termes du débat et pour cela cerner précisément les concepts clés. Qu'entend-t-on exactement par convergence? Existe-t-il différents types de convergence économique régionale? Une fois le cadre méthodologique dessiné, nous observerons l'évolution du processus de convergence régionale en Europe ces dernières décennies. Ce n'est qu'ultérieurement que nous chercherons un éventuel lien entre l'évolution des disparités régionales et la politique régionale européenne.

A. La convergence : cadre méthodologique

"Il y a convergence lorsque la différence entre des séries ou leur dispersion se réduit dans le temps." (Fuss, 1999, p. 222)

Cette définition assez simple cache une réelle complexité. La littérature présente en effet de nombreux types de convergence économique. Il peut s'agir par exemple de convergence nominale d'indicateurs macroéconomiques, comme dans le cadre du Traité de Maastricht19. Pour notre part, nous nous intéresserons ici à la convergence réelle et plus précisément, à la réduction de disparités de bien-être entre régions ou entre pays au sein de l'Union Européenne.

Dans ce domaine particulier, il existe encore différents schémas de convergence20 et quantité de techniques d'évaluations différentes21. Si certains auteurs proposent parfois des méthodes

18 Article 158 de l'Acte Unique Européen signé en 1986.

19 Convergence des taux d'inflation, des taux d'intérêts, des déficits publics et des dettes publiques nationales.

20 Voir notamment Fuss (1999).

21 Ex: tests de convergence en panel, tests de convergence en distribution, tests de convergence en séries chronologiques. Pour une revue de la littérature, voir Fuss (1999)

d'estimation très personnelles. En revanche, les tests de convergence en coupe transversale, tels qu'introduits par Baumol (1986), puis développés par Barro et Sala-i-Martin (1991, 1992), sont incontournables et de nombreux auteurs emploient ces méthodes pour leurs propres exercices empiriques.

Présenter, de façon synthétique et comparée, un nombre important de ce type d'estimations de convergence pour pouvoir en dégager certaines tendances nous a paru être le meilleur moyen de participer au débat. Vu la quantité et la diversité des travaux déjà menés dans le domaine, ainsi que le faible nombre d'analyses synthétiques, il nous a semblé utile de mener un tel travail pour l'essentiel des recherches réalisées sur ce qu'on appelle la ý-convergence, la f3- convergence absolue et conditionnelle. En effet, malgré les limites de ces techniques sur lesquelles nous reviendrons, ces trois grands types de convergence restent de loin, à l'heure actuelle, les méthodes d'estimation les plus répandues et donc les plus à même de permettre des analyses comparatives de leurs résultats.

Dans cette revue de la littérature, une comparaison crédible et pertinente des résultats des différents auteurs nécessite, dans la mesure du possible, l'emploi de termes et de variables homogènes. Ainsi, pour ce qui est du découpage géographique des régions, nous nous référons, comme la plupart des auteurs, à la Nomenclature des Unités Territoriales Statistiques (NUTS). Il s'agit du classement des différentes zones et régions administratives de l'Union Européenne en catégories relativement homogènes. L'ensemble du territoire est ainsi subdivisé en plusieurs niveaux. L'Europe des 15 compte 77 régions NUTS I, 206 régions NUTS II et 712 régions NUTS III. Pour la Belgique, le niveau NUTS I correspond aux trois régions, le niveau NUTS II aux 10 provinces et le niveau NUTS III aux 43 arrondissements. Soulignons tout de même que ces chiffres peuvent évoluer avec certaines réformes nationales comme le passage de 9 à 10 provinces en Belgique ou la scission de l'Irlande en deux régions NUTS II en vue de conserver une partie de son territoire éligible à l'Objectif 122.

Enfin, les tests de convergence économique peuvent porter sur quantité de variables différentes : la productivité par travailleur (Boldrin & Canova, 2001), la valeur ajoutée brute par travailleur (Martin, 2001), le produit intérieur brut par travailleur (Paci & Pigliaru, 2001), la production par personne en âge de travailler (Lebre de Freitas, Pereira & Torres, 2003), le taux de chômage (Basile, de Nardis & Giradi, 2001), etc. Nous avons, pour notre part, retenu le Produit Intérieur Brut par habitant (PIB/hab.) comme variable de référence pour nos comparaisons. C'est incontestablement l'indicateur le plus couramment utilisé dans la

22 Nous avons développé ce dernier point dans notre rapport de stage (Defourny, 2004, p. 45.)

littérature, essentiellement en raison de sa disponibilité23. Il n'est pourtant pas exempt de reproche et son interprétation exige une certaine prudence. Comme le font remarquer Houard et Marfouk (2000, p. 25) "le PIB doit être interprété comme une mesure de la production totale d'une région et non de son niveau de richesse ... il représente la somme des valeurs ajoutées produites par les unités de productions résidentes dans une région, sans prendre en considération la localisation (lieu de résidence) des facteurs de production."

Plus le niveau d'analyse sera détaillé et la nomenclature fine (ex : au niveau NUTS III), plus le biais généré par le choix du PIB par habitant comme indicateur du bien-être régional sera important. Comme le souligne Magrini (2003), cette remarque prend tout son sens dans le cas de régions métropolitaines où le lieu de résidence est souvent différent du lieu de travail. Le contexte belge est particulièrement parlant. En effet, plus de la moitié des travailleurs employés dans la région de Bruxelles-Capitale sont des "navetteurs" résidant en Wallonie et en Flandre. En préférant le PIB par habitant, nous observerons donc des écarts régionaux nettement plus importants que si nous avions choisi le revenu par tête.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus