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La perestroika ou réformer l'irreformable

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par Vincent Geraud
Université de Toulon La Garde - Master 1 2006
  

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23. Les réformes du coeur du système économique

Les deux décennies précédent l'arrivée de Gorbatchev ont été marquées par un déclin des performances de l'économie soviétique. Celle-ci a en effet été confrontée à une décélération continue de la croissance du PIB et des investissements, induisant une dégradation significative du niveau de vie des Soviétiques, au renforcement de la démotivation au travail (chute de la productivité), ainsi qu'au développement de l'économie souterraine. Revitaliser l'économie est donc apparu indispensable et c'est ce que va tenter de faire Gorbatchev par des mesures spectaculaires. Elles peuvent être séparées en deux grandes catégories : Les réformes du système qui concerne l'industrie d'Etat et les réformes sur des points particuliers du système comme l'agriculture ou le commerce extérieur.

La réforme industrielle de 1987 est la clef de la perestroïka économique. Elle définit plusieurs grandes orientations : les entreprises industrielles doivent fonctionner sur la base de l'autofinancement et de l'autonomie comptable. Après avoir payé à l'Etat la location du terrain, des équipements, des bâtiments, les entreprises pourront employer à leur convenance les profits réalisés, celles qui continueront à enregistrer des pertes pouvant être fermées. Cette exigence de rentabilité et la nécessité de rationaliser des postes de travail doit inciter les entreprises à se débarrasser du personnel en surnombre. Cette loi donna lieu à d'importants dégraissages. La logique du nouveau système est que chaque entreprise réalise une partie de la production selon des modalités proches de l'ancienne formule de planification centralisée. (Ordres administratifs, approvisionnement centralisé, prix fixés), et l'autre partie de façon plus autonome, à partir des liens directs avec les fournisseurs et les clients et à des prix libres. Il s'agit d'une forme d'économie mixte avec une diminution de la partie centralisée. L'objectif recherché ici est de passer d'un système de pénurie où dominent les vendeurs à des marchés plus équilibrés voire des marchés d'acheteurs. Une telle configuration nécessite des réorganisations institutionnelles dans plusieurs domaines que sont : l'organisation hiérarchique, l'approvisionnement, les prix et le crédit, le salariat. Le but des réformateurs dans ce cadre là est d'induire un changement des comportements économiques qui pourront transformer les cercles vicieux en cercles vertueux permettant une accélération de la croissance.

La loi sur l'entreprise permet à l'entreprise d'élaborer de façon autonome son plan quinquennal. Les commandes d'Etat étant le seul élément obligatoire, on est en présence en réalité d'un système dual couplant planification impérative et planification indicative. La structure duale de l'économie réformée suggère les modalités d'une transition graduelle par une augmentation progressive de la part décentralisée de l'économie. La structure du nouveau système de planification est donc mixte, l'introduction de comportements influencés par une logique de marché étant supposée contribuer à la rationalisation de la sphère centralisée restante. Ainsi, ce projet à l'ampleur inédite comporte d'autres volets que nous allons présenter.

231. Dégraissage de la hiérarchie bureaucratique

La perestroïka maintient le système ministériel, tout en cherchant une réduction de son pouvoir comme le montrent les nouvelles modalités de planification. Au niveau des ministères de branche, qui se voient supprimer leurs fonctions de contrôle au jour le jour sur les entreprises, la réforme consiste à concentrer l'organigramme et à concentrer les effectifs.

La création de superministères qui regroupent plusieurs ministères couvrant le même domaine d'activité doit permettre une simplification de la hiérarchie intermédiaire facilitant le contrôle du centre. Ainsi sept superministères sont crées entre 85 et 87 dans plusieurs branches : agriculture, construction, relations économiques extérieures, la construction mécanique, énergie, complexe chimique et du bois, développement social. La réduction des effectifs doit accompagner la réorganisation administrative. D'importants redéploiements sur des centaines de milliers de fonctionnaires ont eu lieu, renforçant ainsi la défiance de la population vis à vis des réformes. Cette réorganisation est une véritable rupture dans une société où la garantie de l'emploi bureaucratique était un des piliers du compromis social. Cependant, on peut observer qu'elle contraste avec la logique générale des réformes qui est de promouvoir une logique concurrentielle dans l'activité et les comportements économiques. Le ministère garde des fonctions élargies. En effet, s'il doit respecter les nouveaux droits de l'entreprise, il reste tenu responsable de l'activité de sa branche.

Les mesures de 1987 prévoient également de mieux accorder la nature des branches et des administrations responsables, l'industrie lourde devant relever de ministères fédéraux et l'industrie légère de ministères fédéraux républicains.

Enfin elles prévoient d'intégrer une déconcentration régionale de l'industrie, qui élargit les responsabilités économiques des soviets locaux. Les budgets locaux percevront des revenus accrus en provenance de taxes sur les profits des entreprises de la région, et pourront être gérés avec une plus grande autonomie, renouant ainsi avec l'esprit originel de la réforme.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon