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La perestroika ou réformer l'irreformable

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par Vincent Geraud
Université de Toulon La Garde - Master 1 2006
  

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114. Le commerce extérieur

Contrairement à l'idée que l'on peut se faire selon laquelle l'URSS aurait une économie quasi autarcique, le commerce extérieur joue un rôle important. L'Etat a, en Union Soviétique, le monopole du commerce extérieur. Comme tous les participants au marché mondial, l'Etat soviétique a intérêt à échanger et à se spécialiser. Cette spécialisation s'est opérée notamment dans les productions pétrolière et gazière dans un premier temps, puis agricole dans un second temps.

Pierre Georges explique dans son ouvrage6(*) que le fonctionnement du commerce extérieur en URSS est centralisé par le ministère du commerce extérieur. Il achète aux entreprises soviétiques aux prix intérieurs les produits qu'il exporte contre les devises à l'étranger, et réalise les opérations inverses pour les importations. Pour décider de la spécialisation, le ministère du commerce extérieur applique la procédure suivante :

- Tout d'abord, il compare les prix relatifs internationaux et intérieurs pour sélectionner les produits à exporter et à importer

- Ensuite, il recherche le maximum de différence entre importations et exportations valorisées aux prix intérieurs

- Enfin il fait produire aux entreprises nationales les exportations prévues

Pour faciliter ces tâches, le ministère convertit les prix étrangers exprimés en toutes sortes de devises, en une unité de compte spéciale appelée rouble devise selon un barème de change unique.

Ensuite existe le rouble intérieur qui est une monnaie inconvertible. Chaque produit dispose d'un coefficient spécifique : par exemple, dans le cas céréales/petrole, 1$ vaut 1 rouble pour les céréales, mais 1$ vaut 0,4 roubles pour le pétrole. Les négociations commerciales de l'Etat monopole soviétique avec d'autres Etats portent donc en général sur des paquets d'échanges, et doivent donc se faire séparément avec chaque Etat : c'est donc un système de bilatéralisme.

Le bilatéralisme a des inconvénients. Il tend, en effet, à réduire le volume des échanges aux capacités d'exportations du pays qui a les plus faibles capacités, ou d'obliger le pays ayant des capacités plus élevées d'accepter des biens dont il n'est pas très demandeur.

115. Un faible progrès technique

Le culte du progrès technique constitue depuis longtemps un des piliers de l'idéologie soviétique officielle, surtout depuis que le régime s'est fixé comme but, il y a cinquante ans, de rattraper et dépasser les pays capitalistes avancés. Pourtant, l'Union soviétique connaît un décalage important entre la science et la production. En effet son appareil scientifique est considérable, mais trop souvent la science est coupée des bureaux de réalisation et ceux-ci de la production. De plus on observe dans le comportement des managers une attitude concentrée sur le court terme. (Aspect que l'on retrouve aujourd'hui dans le capitalisme traditionnel pour des raisons différentes). La réalisation du plan en cours demeure leur préoccupation principale. Or le progrès technique recèle en lui-même la nécessité d'une vision à long terme. De plus l'innovation suppose une prise de risque qui n'est pas stimulée dans un tel système. Ces blocages en terme de possibilités d'innovations prennent trois formes :

- Une modification technique pourrait induire un temps d'adaptation qui pourrait nuire à la réalisation du plan.

- La prééminence d'objectifs quantitatifs n'incite pas spécialement à l'amélioration de la qualité

- La rigidité du système de prix (cf. rôle passif de la monnaie) fait que l'entreprise ne profite pas d'une amélioration de la productivité.

On comprend ainsi le peu d'intérêt qu'ont les gestionnaires à innover.

Par ailleurs la possibilité pour les entreprises de financer les réparations en capital sur leurs fonds d'amortissement pousse les entreprises à réparer et maintenir en activité des équipements souvent obsolètes. Abel Aganbeguian7(*) conseiller économique de Gorbatchev explique que les inconvénients de cette situation sont multiples :

- L'hypertrophie des dépenses de réparation

- La ponction de force de travail sur les productions existantes, puisque l'ensemble de l'investissement va aux nouvelles constructions

- Le maintien d'un fort taux de travaux manuels

- La baisse du rendement du capital en raison d'équipements obsolètes et du fait qu'une partie des emplois reste vacante

Ainsi les unités ont comme particularité d'avoir en même temps des équipements anciens et très récents. Ces différences considérables ne permettent pas la mise en place de normes de production communes et compliquent les effets de la planification.

* 6 Pierre Georges : L'économie de l'URSS, presses universitaires de France, 1985.

* 7 A.Aganbeguian : Perestroïka: le double défi soviétique, Paris, Economica 1984.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo