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L'avenir du régime de non prolifération : La position iranienne dans la crise

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par Adrien Lopez
Université Toulouse 1 - Master Relations Internationales et Politiques de Sécurité 2008
  

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b. Capacité et efficacité du contrôle de l'AIEA :

Nous allons utiliser maintenant les différents indicateurs que nous avons retenus.

Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux délais, aux niveaux de réponse et au zèle mis en place par l'Iran. Dans un deuxième temps, nous verrons l'attitude de l'Iran lorsqu'une tricherie est découverte. Dans un dernier temps, nous verrons les alternatives s'il n'y a pas de réponse aux demandes de l'AIEA et les possibilités intra et hors - régime mises en place.

1. Respect des engagements :

Le fait que l'AIEA demande à l'Iran de reconstituer avec une précision extrême l'ensemble de son programme de recherche nucléaire clandestin dans les 20 dernières années pose déjà une sacrée question. Un état dit autoritaire prend-il les mesures de transparence et de « monitoring » adéquates, si oui ensuite, l'exhaustivité demandée est elle atteignable. Le plus frappant c'est qu'il semble que oui, l'évolution des différents problèmes va être continue et par enquête et reconstruction, les inspecteurs de l'AIEA vont réussir à faire la lumière sur le programme nucléaire passé de l'Iran. Pris tel quel, on peut dire que le travail de l'AIEA a été efficace, en moins de cinq ans ils ont éclairci tous les problèmes relevant du programme de recherche nucléaire civil clandestin actif depuis une vingtaine d'années. Il reste un seul problème en suspends, les études présumées. Ce problème est en discussion, mais le revirement surprenant mais prévisible128(*) de la diplomatie américaine aujourd'hui le 19 juillet 2008 nous amène à nous poser quelques questions sur ces allégations.

· Délais de réponse :

Commençons par les délais de réponse, les officiels ont toujours maintenu un contact étroit avec les responsables de l'AIEA. Ils n'ont jamais quitté les négociations et ont toujours répondu par des affirmations positives et constructives aux demandes. Certes, ces mots ne sont pas toujours suivis par des faits, mais c'est l'objet du point suivant. Le directeur général de l'AIEA fait de fréquents voyages en Iran et est accueilli par les responsables iraniens. Sur les objectifs à « court terme » dans la négociation, c'est-à-dire ceux portant sur des questions techniques, il semble que des réponses soient données rapidement pour ne pas interrompre la négociation. Chacun des comptes rendus du directeur général fait état de négociation ayant eu lieu ou en cours. On peut mieux se rendre compte du déroulement de la négociation avec un exemple, celui-ci est tiré du compte rendu de février 2008 et montre bien l'enchaînement des questions/réponses sans interruption.

Février 2008 : « Le 15 septembre 2007, l'Agence a soumis à l'Iran des questions concernant la source de la contamination par des particules d'uranium constatée sur certains équipements d'une université technique, la nature de ces équipements, leur utilisation envisagée, ainsi que les noms et les rôles des personnes et entités impliquées, y compris le Centre de recherche en physique (CRP) (GOV/2007/58, par. 24). Ces équipements avaient été achetés par l'ancien directeur du CRP, qui avait aussi été professeur à l'université. Il avait aussi acheté, ou tenté d'acheter, d'autres équipements, comme des machines à équilibrer, des spectromètres de masse, des aimants et du matériel de manutention du fluor, qui pourraient être utiles pour des activités d'enrichissement d'uranium (GOV/2006/27, par. 25).

Du 10 au 12 décembre 2007 et les 15 et 16 décembre 2007 ont eu lieu à Téhéran des réunions entre l'Agence et des représentants de l'Iran, au cours desquelles l'Iran a apporté des réponses aux questions et l'Agence a demandé d'autres éclaircissements sur l'affectation prévue des équipements, les personnes et les entités qui les avaient commandés, les destinataires, et l'utilisation et l'emplacement des équipements, dans le passé et actuellement. Dans une lettre de suivi datée du 18 décembre 2007, l'Agence a communiqué à l'Iran d'autres détails sur les équipements.

Dans une lettre du 3 janvier 2008, l'Agence a rappelé à l'Iran qu'il devait fournir des éclaircissements supplémentaires pour permettre une évaluation complète de la question de la source de la contamination et des activités d'achat.

Dans une lettre du 8 janvier 2008, l'Iran a donné des réponses aux questions posées par l'Agence dans sa lettre du 3 janvier 2008 ». 

Les délais semblent courts quand on sait que les relations diplomatiques ont un rythme propre. On voit ici que les réponses aux questions du 15 septembre sont données lors de la visite de l'agence en décembre. Moins de un mois plus tard, et suite à une relance, l'Iran répond. Si on présume que l'Iran, à déjà les réponses à toutes les questions, on peut poser comme hypothèse que ces délais sont tout de même importants et cachent quelque chose. Si on estime que l'Iran attend les demandes pour essayer de trouver la réponse en se replongeant dans son programme nucléaire clandestin les délais tout au long de cette crise semblent acceptables. Si on compare avec d'autre pays en crise on se rend compte que les délais semblent à peu près les mêmes :

23 Aout 2007 : GOV/2007/45-GC(51)/19 : Document relatif à la Corée du Nord

« Le 23 février 2007, le Directeur général a reçu une invitation de la RPDC à se rendre dans ce pays pour développer les relations entre la RPDC et l'Agence, et discuter de problèmes d'intérêt commun.

Il s'est rendu en RPDC les 13 et 14 mars 2007, et a indiqué au Conseil des gouverneurs en juin 2007 que ses discussions avec les représentants de la RPDC avaient été résolument tournées vers l'avenir et avaient été axées sur la question d'un possible rétablissement des relations entre la RPDC et l'Agence, et que l'Agence restait prête à collaborer avec la RPDC à propos de la surveillance et de la vérification de la mise à l'arrêt et de la mise sous scellés de l'installation nucléaire de Yongbyon, comme prévu dans les Actions initiales pour la mise en oeuvre de la Déclaration commune sur la question nucléaire de la péninsule coréenne, approuvées lors des pourparlers à six tenus à Beijing le 13 février 20071.

Le 3 juillet 2007, le Directeur général a soumis au Conseil des gouverneurs un rapport sur la surveillance et la vérification en RPDC (GOV/2007/36), dans lequel il a présenté au Conseil les résultats de la visite de l'équipe de l'Agence en RPDC du 26 au 29 juin 2007 et l'arrangement ad hoc relatif à la surveillance et à la vérification convenu entre l'Agence et la RPDC et prévu dans les Actions initiales approuvées lors des pourparlers à six.

Le 9 juillet 2007, le Conseil des Gouverneurs a autorisé le Directeur général à mettre en oeuvre l'arrangement ad hoc, sous réserve que des fonds soient disponibles ».

18 Septembre 2004 : GOV/2004/59 : Document relatif à la Libye :

« On 30 June 2004, the Agency provided Libyan authorities with written comments on the

declarations submitted by Libya on 26 May 2004 required under Article 2 of its Additional

Protocol. From 19 to 22 July 2004, the Agency held discussions with Libyan representatives on Libya's initial Additional Protocol declarations and uranium conversion programmes, and also discussed the Agency's plans to visit the Welding Institute near Tripoli and to conduct complementary access at the Renewable Energies and Water Desalination Centre (REWDC).2

From 25 to 28 July 2004, the Agency verified Libya's declared «yellowcake»3 holdings at

Sabha. On 2 August 2004, the Agency received revised declarations pursuant to Article 2 of Libya's

Additional Protocol. On 13 August 2004, the Agency sent the latest results of environmental sample analyses to Libyan authorities for comments. On 16 August 2004, the Agency met with senior Libyan officials in Vienna to review progress and to agree on the actions to be taken regarding the investigation of Libya's past nuclear activities. During this meeting the Agency was given revised accounting reports for the uranium conversion research and development facility at REWDC, as well as additional revisions to Libya's declarations pursuant to Article 2 of its Additional Protocol. »

Le temps moyen semble donc variable, on peut dire qu'il est en moyenne d'un mois avec des pics d'activité (comme ici avec la Libye) et des périodes plus longues allant de 2 à 3 mois. Quoi qu'il en soit l'Iran semble donc être dans la « norme ». Une autre façon de mesurer les délais des objectifs à court terme est de voir si les calendriers imposés, lorsqu'il y en a, sont respectés. On ne trouve pas de trace de calendrier complet avant Août 2007 : 

« Le 21 août 2007, un plan (ci-après dénommé « plan de travail »), qui inclut les points d'accord entre le Secrétariat et l'Iran sur les modalités, les procédures et le calendrier de règlement de ces problèmes, a été finalisé. Un exemplaire de ce plan de travail (également publié sous la cote INFCIRC/711 le 27 août 2007) est joint au présent document ».

Voici un document129(*) résumant ce plan de travail :

Figure 15 : Plan de travail entre l'AIEA et l'Iran :

Nous pouvons maintenant comparer cela avec la date réelle de résolution des problèmes. Les différents problèmes seront repris un par un dans la section suivante, ici il n'est question que de délai.

Extraction : Mine de Gchine :

Prévu : Mars 2008

Effectif : Février 2008 (Avance 1 mois)

Retraitement :

Plutonium :

Prévu : Août 2007

Effectif : Août 2007 (A temps)

Polonium :

Prévu : Mars 2008

Effectif : Février 2008 (Avance 1 mois)

Uranium métal :

Effectif : En cours

Enrichissement :

P1/ P2 :

Prévu : Décembre 2007

Effectif : Novembre 2007 (Avance 1 mois)

Contamination Université :

Prévu : Janvier 2008

Effectif : Février 2008 (Retard 1 mois)

Etudes présumées : En cours

Le planning n'a accusé que des retards maximum d'un mois ce qui semble acceptable dans le contexte dans lequel nous nous situons.

On peut dire que l'Iran répond aux demandes de l'AIEA à temps, lorsqu'il accepte un planning il le respecte.

Novembre 2007 : « L'Iran a accordé un accès suffisant aux personnes, a répondu dans les délais aux questions et a fourni des éclaircissements et précisions sur les problèmes soulevés dans le contexte du plan de travail. Toutefois, sa coopération a été réactive plutôt qu'active. Comme indiqué précédemment, pour que le plan de travail convenu puisse être mis en oeuvre entièrement et rapidement, il est essentiel que l'Iran fasse preuve d'une coopération active et de totale transparence ».

Maintenant il faut bien sûr dépasser le stade du délai pour voir le contenu des réponses, une réponse non satisfaisante donnée à temps peut rentrer dans une stratégie visant à gagner du temps en relançant l'AIEA dans une longue procédure de vérification des réponses données ».

L'Iran, depuis la reprise de l'enrichissement et l'arrêt de l'application volontaire du protocole additionnel n'a pas bougé de point de vue sur ces questions. Au motif qu'aucune règle juridique n'oblige l'Iran à suspendre son programme d'enrichissement, ni à appliquer les mesures de transparence dépassant le cadre du TNP demandées par la communauté internationale, l'Iran a défié l'autorité de l'AIEA en ne pliant pas aux résolutions du conseil des gouverneurs.

Résolution conseil des gouverneurs : GOV/2004/90 : novembre 2004 :

« Accueille avec satisfaction la décision de l'Iran de poursuivre et d'étendre la suspension de toutes ses activités liées à l'enrichissement et de retraitement, et souligne que l'application complète et le maintien de cette suspension, qui est une mesure volontaire non juridiquement contraignante d'instauration de la confiance devant être vérifiée par l'Agence, sont essentiels pour la résolution des questions en suspens » 

Jusqu'en février 2006 l'AIEA est restée seule à traiter cette crise, puis elle a fait appel au conseil de sécurité. Ces problèmes ne sont toujours pas réglés à cette date. (Samedi 19 juillet 2008).

· Niveau de réponse :

Tout d'abord quant aux négociations qualifiées en « délai court », en lisant les rapports de l'AIEA on peut se rendre compte qu'il y a un jeu de questions réponses. L'AIEA trouve les anomalies par des tests, l'Iran reconnaît, fournit une explication, l'AIEA vérifie, contredit, repose des questions, l'Iran propose une réponse alternative ou précise sa réponse précédente. Ce cycle a duré 5 ans pour certains problèmes. L'AIEA a donc dû jouer au commissaire menant une enquête avec des sources d'information peu fiables. Chacune des déclarations a été présumée suspecte, toutes les affirmations ont été vérifiées et testées. Voilà un exemple des interrogations exprimées dans ces rapports.

Septembre 2004 : « Origine de la contamination : L'Iran a continué d'affirmer que les particules d'UFE et d'UHE décelées à Natanz, dans les ateliers de la Kalaye Electric Company, chez Farayand Technique et, plus récemment, à Pars Trash provenaient d'une contamination des composants de centrifugeuses P-1 importés. Toutefoiss, plusieurs questions restent sans réponse :

· si la contamination des composants de centrifugeuses fabriqués localement était due uniquement à une contamination des composants importés, pourquoi a-t-on essentiellement relevé de l'UFE sur les composants locaux, mais de l'UFE plus de l'UHE sur les composants importés ?

· si la contamination a la même origine (à savoir les composants importés), pourquoi la contamination à l'IPEC était-elle différente de celle relevée dans les ateliers de la Kalaye Electric Company et chez Farayand Technique ?

· pourquoi des particules d'uranium 235 (235U) enrichi à 36 % ont-elles été localisées essentiellement dans trois des emplacements où se trouvaient des composants importés et non pas dans d'autres et pourquoi a-t-on relevé, dans les ateliers de la Kalaye Electric Company, un nombre relativement important de particules de 235U enrichi à 36 % par rapport au nombre de particules de 235U présentant d'autres niveaux d'enrichissement ? »

L'AIEA dans ses rapports n'hésite pas à exprimer clairement ses doutes, l'Iran répond puis l'investigation recommence. C'est une des raisons du temps nécessaire au travail de l'AIEA :

14 Novembre 2003 : « Tout en reconnaissant en février 2003 avoir utilisé une partie de l'uranium naturel importé en 1991 pour tester certaines parties du procédé de conversion (dissolution de l'uranium, purification par colonne pulsée et production d'uranium métal), 'Iran a nié avoir testé d'autres procédés (par exemple, conversion d'UO2 en UF4 et d'UF4 en UF6), déclarant qu'ils avaient été élaborés à partir des schémas du fournisseur. Dans une lettre datée du 19 août 2003, l'Iran a en outre reconnu avoir effectué des expériences de conversion d'UF4 à l'échelle du laboratoire au cours des années 90 dans les laboratoires de radiochimie du CRNT avec de l'UO2 appauvri importé qui avait été déclaré auparavant comme perdu au cours du traitement (perte en cours de procédé). L'Iran n'a reconnu cette activité qu'après que les résultats de l'analyse des déchets effectuée par l'Agence en juillet 2003 eurent indiqué la présence d'UF4 appauvri.

Le 9 octobre 2003, l'Iran a en outre reconnu que, contrairement à ses déclarations précédentes, pratiquement toutes les matières importantes pour la conversion de l'uranium avaient été produites en laboratoire et dans des expériences à l'échelle du laboratoire».

On peut donc dire que bien que la coopération ne soit pas interrompue et en fréquence soit de bonne qualité, dans le fond et selon les officiels de l'AIEA elle n'est pas pleine et entière. C'est un des aspects qui pourraient faire penser à une instrumentalisation de l'AIEA pour gagner du temps.

Nous allons maintenant reprendre les différents problèmes relatifs au nucléaire iranien et voir les constatations faites par l'AIEA lors de leur clôture ou du dernier rapport émis.

v L'extraction :

Février 2008 : « La plupart des informations ainsi fournies par l'Iran n'avaient pas été présentées à l'Agence lors de discussions antérieures relatives à Gchine. L'Agence a conclu que les informations et les explications fournies par l'Iran étaient étayées par les pièces justificatives, dont le contenu est compatible avec les informations qui ont été déjà mises à la disposition de l'Agence. L'Agence considère que cette question est réglée à ce stade ».

v La conversion :

Septembre 2004 : « L'Agence a examiné les informations qu'il lui avait fournies afin d'analyser les déclarations faites à propos de ces expériences. Elle a conclu que les déclarations de l'Iran relatives à la portée technique de ses travaux, au matériel utilisé et aux quantités de matières nucléaires utilisées et produites étaient compatibles avec ce qu'elle avait établi à l'issue de ses enquêtes ».

v Le retraitement :

Plutonium :

Août 2007 : « En tenant compte de toutes les informations disponibles, l'Agence a conclu que les déclarations de l'Iran à propos de ces expériences sont compatibles avec ses propres constatations concernant les dates, et les quantités et les types de matières utilisées dans les expériences (GOV/2006/53, par. 15 et 16). Ce problème est donc considéré comme réglé ».

Polonium :

Février 2008 : « Après avoir examiné toutes les informations fournies par l'Iran, l'Agence a conclu que les explications concernant la teneur et l'ampleur des expériences sur le polonium 210 étaient compatibles avec ses constatations et les autres informations dont elle dispose. L'Agence considère que cette question est réglée à ce stade ».

Uranium métal :

Novembre 2007 : « Hormis les expériences de conversion d'UF4 en uranium métal au Centre de recherche nucléaire de Téhéran (GOV/2004/60, annexe, par. 2), l'Agence n'a vu aucune indication d'une quelconque activité de reconversion et de moulage d'UF6 en Iran. Il convient de noter toutefois qu'une petite chaîne de conversion d'UF6 en uranium métal dans l'installation de conversion d'uranium (ICU) a été déclarée par l'Iran dans le questionnaire concernant les renseignements descriptifs pour cette installation (GOV/2003/75, annexe 1, par. 3). Cette chaîne n'est pas construite, comme ont pu le vérifier les inspecteurs de l'Agence. & Mai 2008 : « Pour une évaluation d'ensemble de la nature du programme nucléaire iranien, l'Agence a aussi besoin, notamment, de comprendre le rôle que joue le document relatif à l'uranium métal » 

v L'enrichissement :

L'origine des centrifugeuses :

Novembre 2007 : « P1 : Sur la base des entretiens qu'elle a eus avec les responsables iraniens disponibles et des membres du réseau d'approvisionnement, des documents en nombre limité communiqués par l'Iran et des informations sur les achats qu'elle avait recueillies au cours de ses enquêtes indépendantes, l'Agence a conclu que les déclarations de l'Iran concordent avec d'autres informations dont elle dispose au sujet de l'acquisition par l'Iran de la technologie déclarée d'enrichissement par centrifugeuses P1 en 1987.

(...)

P 2 : Sur la base des visites effectuées par ses inspecteurs dans l'atelier des centrifugeuses P2 en 2004, de l'examen du contrat du propriétaire de la société, de rapports d'étape et de carnets de bord et d'informations obtenues sur les demandes de renseignements avant achat, l'Agence a conclu que les déclarations de l'Iran sur le contenu des activités déclarées de R-D sur les centrifugeuses P2 concordent avec ses propres constatations. Les échantillons de l'environnement prélevés dans des emplacements et sur des équipements déclarés de R-D n'ont pas indiqué que des matières nucléaires avaient été utilisées pour ces expériences.

(...)

L'Agence a pu conclure que les réponses données à propos des anciens programmes déclarés concernant les centrifugeuses P1 et P2 sont compatibles avec ses constatations. »

La contamination sur les centrifugeuses :

Août 2007 : « Les données indiquent qu'en fait plusieurs assemblages de commande avaient fui, et que le taux de combustion déclaré correspondait à celui qui avait été calculé pour une majorité des particules d'UHE. L'Agence a donc conclu que les déclarations de l'Iran n'étaient pas incompatibles avec ses propres constatations et considère désormais le problème comme réglé ».

Enrichissement par laser :

Septembre 2004 : « L'Agence a achevé l'examen du programme SILVA iranien et a conclu que les données fournies par l'Iran sur les taux d'enrichissement obtenus par le procédé SILVA au LST du CRNT et à Lashkar Ab'ad et sur les quantités de matières utilisées pour ses activités antérieures étaient compatibles avec les informations dont elle dispose à ce jour. L'Iran a présenté tous les équipements clés déclarés, qui ont été vérifiés par l'Agence ».

v Contamination à l'Université technique :

Février 2008 : « Elle en a conclu que les explications et les justificatifs fournis par l'Iran à propos de la source possible de la contamination par des particules d'uranium à l'université n'étaient pas incompatibles avec les données dont elle dispose actuellement. Elle considère que cette question est réglée à ce stade ».

v Etudes présumées :

Mai 2008 : « Outre l'application du protocole additionnel de l'Iran, pour que l'Agence puisse donner des assurances à propos de l'absence de matières et d'activités nucléaires non déclarées en Iran, celui-ci doit notamment : résoudre les questions liées aux études présumées (GOV/2008/4, par. 35) (...)

L'Agence est toujours en train d'évaluer les informations et les explications fournies par l'Iran. Toutefois, à ce stade, l'Iran n'a pas fourni à l'Agence toutes les informations nécessaires, ni l'accès aux documents ou aux personnes susceptibles de confirmer les déclarations de l'Iran. À la lumière de la discussion du 14 mai 2008, l'Agence est d'avis que l'Iran pourrait avoir, notamment sur les essais d'explosifs brisants et les activités liées au missile, des informations supplémentaires susceptibles d'apporter des éclaircissements sur le caractère de ces études présumées et qu'il devrait les partager avec elle ».

Le dernier aspect des problèmes entre l'AIEA et l'Iran qui court toujours est le rôle des militaires dans le projet de nucléaire civil, c'est un handicap à la certitude de non-détournement.

Mai 2008 : « clarifier les activités d'achat et de R-D pouvant être liées au nucléaire menées par des organismes et des sociétés associés au secteur militaire (GOV/2008/4, par. 40 et 41) ; et donner des éclaircissements sur la production d'équipements et de composants nucléaires par des sociétés appartenant aux industries de la défense ».

On peut rajouter pour terminer cette section sur le niveau de réponse, que l'Iran a parfois refusé la coopération ou l'a limitée. Nous avons déjà parlé de l'arrêt de la suspension et du refus d'appliquer le protocole additionnel mais à cela on peut rajouter le refus de mesures considérées comme excessives par l'Iran ou le fait de laisser traîner certains problèmes en se concentrant sur d'autres. On trouve des refus de délivrance de visas ou par exemple des refus d'installation de caméras sur les sites.

§ Sur les caméras :

Février 2007 : « Dans une lettre datée du 23 janvier 2007, l'Iran n'a pas voulu accepter à ce stade l'application de la télésurveillance et a demandé à l'Agence de lui fournir des arguments juridiques détaillés la justifiant, ainsi que des exemples d'autres États où de telles mesures sont déjà appliquées dans des installations sensibles. L'Agence lui a fourni les éclaircissements demandés dans une lettre datée du 9 février 2007 et attend sa réponse. Dans l'intervalle, elle a accepté des arrangements provisoires pour la vérification à l'IEC consistant à accorder à ses inspecteurs un accès fréquent à cette installation en l'absence de la télésurveillance, à condition qu'ils soient en place avant que l'Iran commence à alimenter les cascades en UF6. Elle a fait savoir à l'Iran que ces arrangements (qui sont maintenant effectifs) ne seraient valables que tant que le nombre des machines installées à l'IEC ne dépasserait pas 500, et qu'une fois ce nombre atteint, toutes les mesures de garanties requises devraient être appliquées ».

§ Sur les visas :

Février 2007 : « Le 17 janvier 2007, l'Agence a reçu une lettre de l'Iran, dans laquelle ce dernier l'informait qu'il n'était pas en mesure d'approuver la désignation de 10 inspecteurs proposés pour remplacer ceux qui avaient quitté l'Agence et s'opposait au maintien de la désignation de 38 autres inspecteurs préalablement désignés pour l'Iran. Dans une note verbale datée du 23 janvier 2007, elle a regretté la décision de l'Iran et l'a invité à la reconsidérer. Elle lui a fait savoir que sa décision se traduirait par une marge de manoeuvre réduite et une utilisation moins efficiente des ressources. Elle n'a reçu aucune réponse de sa part à cet égard ».

· Zèle :

Malgré des défaillances tenant à la coopération l'Iran accepte un niveau de contrôle supérieur à la normale depuis 2003. Dans un premier temps l'Iran a fait beaucoup de concessions, nous l'avons vu plus haut pour la suspension et l'application du protocole additionnel sans ratification. L'Iran a de plus accepté que ses obligations face à l'AIEA soient renforcées.

Juin 2003 : « La partie générale des arrangements subsidiaires en vigueur avec l'Iran de 1976 jusqu'au 26 février 2003 inclus comprenait ce qui était, jusqu'en 1992, un libellé standard prévoyant que les renseignements descriptifs pour une installation nouvelle devaient être communiqués à l'Agence 180 jours au plus tard avant que des matières nucléaires ne soient introduites dans cette installation, et que les renseignements sur un EHI nouveau devaient l'être en même temps que le rapport concernant l'arrivée de matières nucléaires dans l'EHI. L'Iran ayant accepté, le 26 février 2003, les modifications aux arrangements subsidiaires proposées par l'Agence, la partie générale des arrangements subsidiaires prévoit désormais que l'Iran doit informer l'Agence des installations nucléaires nouvelles et des modifications d'installations existantes en soumettant des renseignements descriptifs préliminaires dès que la décision de construire, d'autoriser la construction ou de modifier a été prise, et communiquer à l'Agence d'autres renseignements descriptifs tout au long des travaux. Les renseignements doivent être fournis à un stade précoce lors des phases de définition du projet, de conception préliminaire, de construction et de mise en service. »

L'Iran malgré une qualité de coopération juste nécessaire a fait des concessions au-delà de ce qui lui était demandé, cela sans doute dans une optique de négociation. Les visites dans les sites militaires peuvent être un exemple, afin de prouver leur bonne fois :

Février 2006 : « Le 1er novembre 2005, l'Agence a eu accès au site militaire de Parchin où plusieurs échantillons de l'environnement ont été prélevés17. Elle n'a observé aucune activité inhabituelle dans les bâtiments visités, et les résultats de l'analyse des échantillons de l'environnement n'ont pas indiqué la présence de matières nucléaires dans ces emplacements ».

2. Tricherie :

La question fondamentale lorsqu'on aborde le problème de la tricherie est le fait de savoir si l'Iran possède ou non l'ensemble des informations demandées par l'AIEA. Si le programme nucléaire clandestin s'est fait sans toute la rigueur de contrôle et d'enregistrement que seule une administration compétente peut mettre en place et si les archives ne sont pas à disposition de tous les chefs d'États et responsables iraniens, on peut penser que l'Iran est dans la même situation que l'AIEA, il mène une enquête sur son propre programme nucléaire. La nécessité de négociation a peut-être poussé dans certains cas (autres que les cas de dissimulation) à fournir des informations partielles pour maintenir la négociation en marche. Cependant des cas de dissimulation volontaire ont été avérés et nous allons nous y intéresser afin de voir quelle est l'attitude des iraniens quand la tricherie est découverte et quelles sont les mesures qu'ils mettent en place. Le processus est en général le même, la dissimulation est vite mise à jour par l'AIEA et l'Iran après avoir constaté que l'AIEA dispose des informations et des preuves pour les étayer reconnait les faits qui lui sont reprochés et reprend la négociation.

Novembre 2004 : « De février à octobre 2003, l'Iran a pris un certain nombre de mesures visant à cacher l'origine, la source et l'ampleur de son programme d'enrichissement, et notamment : refus de l'accès aux ateliers de la Kalaye Electric Company en février 2003 et de l'autorisation de prélèvement d'échantillons de l'environnement en mars 2003 ; démantèlement des équipements utilisés dans les ateliers et leur transfert à Pars Trash (autre filiale de l'OIEA située à Téhéran) ; rénovation d'une partie des ateliers de la Kalaye Electric Company afin d'empêcher de découvrir l'utilisation des matières nucléaires ; soumission de déclarations incorrectes et incomplètes. Ces efforts sont décrits en détail dans les précédents rapports du Directeur général au Conseil Après que le Conseil eut adopté sa résolution en septembre 2003, le 16 octobre 2003, M. H. Rohani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran, a informé le Directeur général qu'il avait été décidé de fournir à l'Agence un état complet des activités nucléaires passées et présentes de l'Iran. Le 21 octobre 2003, l'Iran a envoyé à l'Agence une lettre dressant ce qui était décrit comme un tableau complet des activités nucléaires, lettre dans laquelle il reconnaissait notamment, avoir utilisé des matières nucléaires pour tester des centrifugeuses »

&

14 Novembre 2003 : « Tout en reconnaissant en février 2003 avoir utilisé une partie de l'uranium naturel importé en 1991 pour tester certaines parties du procédé de conversion (dissolution de l'uranium, purification par colonne pulsée et production d'uranium métal), 'Iran a nié avoir testé d'autres procédés (par exemple, conversion d'UO2 en UF4 et d'UF4 en UF6 ), déclarant qu'ils avaient été élaborés à partir des schémas du fournisseur. Dans une lettre datée du 19 août 2003, l'Iran a en outre reconnu avoir effectué des expériences de conversion d'UF4 à l'échelle du laboratoire au cours des années 90 dans les laboratoires de radiochimie du CRNT avec de l'UO2 appauvri importé qui avait été déclaré auparavant comme perdu au cours du traitement (perte en cours de procédé). L'Iran n'a reconnu cette activité qu'après que les résultats de l'analyse des déchets effectuée par l'Agence en juillet 2003 eurent indiqué la présence d'UF4 appauvri.

Le 9 octobre 2003, l'Iran a en outre reconnu que, contrairement à ses déclarations précédentes, pratiquement toutes les matières importantes pour la conversion de l'uranium avaient été produites en laboratoire et dans des expériences à l'échelle du laboratoire »

Il y a cependant un sujet ou l'Iran n'a pas reconnu ses torts malgré la « présence » de faits, et cela concerne les études présumées.

Mai 2008 : « Le 14 mai 2008, l'Iran a communiqué une évaluation générale écrite des documents que l'Agence lui avait présentés. Il a déclaré que les documents « ne font apparaître aucun indice que la République islamique d'Iran travaille à la mise au point d'une arme nucléaire ». L'Iran a déclaré aussi que les documents n'étaient pas authentiques, qu'ils étaient « falsifiés » ou « forgés de toutes pièces ». L'Iran n'a pas nié que certaines des informations figurant dans les documents rapportaient des faits exacts, mais il a dit que les événements et les activités concernaient des applications civiles ou militaires classiques. Il a déclaré que les documents contenaient de nombreuses incohérences et étaient basés sur des informations librement accessibles. Il a affirmé que « la République islamique d'Iran n'a pas et n'aura pas de programme d'armement nucléaire. »

L'avenir nous dira ce qu'il en est de ce dossier, cependant le fait que l'AIEA ne puisse montrer à l'Iran des informations transmises par des services secrets qui ont classifié l'information top secret dans ce but est un peu étrange. C'est l'affaire du portable iranien contenant toutes les informations relatives au programme nucléaire dans un seul disque, à un seul endroit, retrouvé par les services secret américains130(*).

3. Force des sanctions :

Nous allons ici nous intéresser aux actions prises par les responsables de l'AIEA après la constatation de la tricherie. Elles ont été de deux ordres, une tentative intra régime, d'un côté le conseil des gouverneurs est resté saisi de l'affaire pendant 3 ans puis à transférer le rapport au conseil de sécurité et de l'autre certains pays ont mené une diplomatie parallèle.

A ce sujet nous essayerons d'éclaircir le rôle des autres acteurs qui se sont saisis du dossier en parallèle à l'AIEA.

· Les alternatives intra - régime si l'Iran ne cède pas :

Lorsque la tricherie est avérée, c'est au conseil des gouverneurs de prendre des résolutions pour inciter le pays à revenir dans le droit chemin (cf.partie suivante). Cependant le conseil des gouverneurs a pendant trois ans réitérer des invitations à revenir dans le droit chemin à l'Iran sans jamais menacer de suspendre ou d'exclure l'Iran. Malgré en 2004 il y a eu une tentative de rappel à l'ordre, il n'y a eu que des invitations à agir sans menace concrète jusqu'au transfert au conseil de sécurité en mars 2006. La résolution de février 2006 mettait clairement en garde l'Iran d'un transfert du dossier :

Conseil des gouverneurs, GOV/2004/11 : Mars 2004 : « Décidé que, si d'autres manquements graves de l'Iran venaient à être connus, le Conseil des gouverneurs se réunirait immédiatement pour étudier, à la lumière des circonstances et des avis du Directeur général, toutes les options s'offrant à lui, conformément au Statut de l'AIEA et à l'accord de garanties de l'Iran »

A la lecture des résolutions du conseil des gouverneurs on est frappé par la forme du texte et l'enchaînement des alinéas. Nous allons prendre un exemple, la résolution qui suit immédiatement la mise en garde dans la résolution de mars 2004.

Conseil des gouverneurs : GOV/2004/49 : juin 2004 : « 1. Reconnaît que la coopération de l'Iran a permis à l'Agence d'avoir accès à tous les sites qu'elle a demandé à visiter, (...)

2. Déplore, dans le même temps, (...), la coopération de l'Iran n'ait pas été aussi entière, diligente et active qu'elle aurait dû l'être, (...) ;

3. Souligne qu'avec le passage du temps, il devient encore plus important que l'Iran oeuvre activement pour permettre à l'Agence de comprendre pleinement son programme d'enrichissement (...) et engage l'Iran à poursuivre et intensifier cette coopération (...)

4. Engage l'Iran à prendre d'urgence toutes les mesures nécessaires pour aider à résoudre toutes les questions en suspens, (...) ;

5. Accueille avec satisfaction la soumission, par l'Iran, des déclarations prévues aux articles 2 et 3 de son protocole additionnel (...) ;

6. Souligne qu'il importe que l'Iran continue de se conformer aux dispositions du protocole additionnel (...) ;

7. Rappelle que le Conseil a demandé à l'Iran, dans ses résolutions précédentes, de suspendre toutes ses activités liées à l'enrichissement et activités de retraitement ; se réjouit des décisions volontaires prises à cet égard par l'Iran ; regrette que ces engagements n'aient pas été pleinement appliqués et invite l'Iran à remédier immédiatement à tous les manquements observés (...)

8. Dans le contexte des décisions volontaires de l'Iran de suspendre toutes les activités liées à l'enrichissement et activités de retraitement, invite l'Iran, à titre d'autre mesure d'instauration de la confiance, à réexaminer volontairement sa décision d'entreprendre des essais de production à l'installation de conversion de l'uranium et aussi, comme mesure additionnelle d'instauration de la confiance, à réexaminer sa décision de démarrer la construction d'un réacteur de recherche modéré à l'eau lourde »

On est frappé dans ce document par l'absence totale de menaces ou de quelconque anticipation si les demandes n'étaient pas remplies. Le conseil se réjouit, déplore, regrette, beaucoup de termes qui renvoient à l'affectif, qui décrédibilisent un peu ces résolutions qui sont censées émaner de l'organe de contrôle, de l'autorité contrôlant un domaine aussi vital et important que la technologie nucléaire et son détournement. Cela peut sous entendre que par ses constatations, le conseil des gouverneurs est persuadé que l'Iran ne représente pas une menace nucléaire militaire ou alors qu'en raison de sa composition et du fait du très peu d'homogénéité de ses membres il est incapable de prendre une décision ferme soit qu'il laisse volontairement du temps à l'Iran. Cette dernière hypothèse semble peu crédible. Hors le conseil de sécurité a été saisi de l'affaire en février 2006 et a formulé une première mise en garde demandant la suspension du programme d'enrichissement et l'application du protocole additionnel. Cette fois-ci suite au refus de l'Iran les sanctions ont commencé à tomber. La question que l'on se pose, est si l'intervention du conseil de sécurité est intra régime ou hors régime. On peut essayer de répondre à cela par le statut de l'AIEA et le texte qui régit les relations entre le conseil de sécurité et l'AIEA.

ARTICLE XVI: Relationship with other organizations : Statuts de l'AIEA :

« A. The Board of Governors, with the approval of the General Conference, is authorized to enter into an agreement or agreements establishing an appropriate relationship between the Agency and the United Nations and any other organizations the work of which is related to that of the Agency.

B. The agreement or agreements establishing the relationship of the Agency and the United Nations shall provide for:

1. Submission by the Agency of reports as provided for in sub-paragraphs B- 4 and B- 5 of article III;

2. Consideration by the Agency of resolutions relating to it adopted by the General Assembly or any of the Councils of the United Nations and the submission of reports, when requested, to the appropriate organ of the United Nations on the action taken by the Agency or by its members in accordance with this Statute as a result of such consideration.

THE TEXTS OF THE AGENCY'S AGREEMENTS WITH THE UNITED NATIONS : INFCIRC/11 : 30 October 1959 :

«The United Nations recognizes the International Atomic Energy Agency (hereinafter referred to as the Agency) as the agency, under the aegis of the United Nations as specified in this Agreement, responsible for international activities concerned with the peaceful uses of atomic energy in accordance with its Statute, without prejudice to the rights and responsibilities of the United Nations in this field under the Charter.

 (...)

The United Nations recognizes that the Agency, by virtue of its inter-governmental character and international responsibilities, will function under its Statute as an autonomous international organization in the working relationship with the United Nations established by this Agreement ».

L'AIEA est donc autonome mais pas indépendante, elle est sous l'égide des Nations Unies, elle doit faire des rapports aux Nations Unies et doit se soumettre aux résolutions de celle-ci. Cette précision est très importante dans le cas présent, cela change complètement l'angle d'approche du problème, l'intervention du conseil de sécurité est considérée comme intra régime. Cependant à côté de l'intervention du conseil de sécurité dans son rôle, les pays qui le composent ont créé un groupe de négociation qui est venu concurrencer l'AIEA dans son rôle de négociation et de renseignement. Nous verrons cela dans la partie suivante.

Essayons maintenant de comprendre quel arrangement juridique a permis au conseil de sécurité de se saisir de ce cas et pourquoi il l'a fait.

Conseil de sécurité des Nations Unies : SC/8792 : Résolution 1969 : 31 Juillet 2006 :

« Acting under Article 40 of Chapter VII of the Charter of the United Nations in order to make mandatory the suspension required by the IAEA »

Nous allons nous intéresser à ces articles pour comprendre pourquoi le conseil de sécurité a été saisi.

Charte des Nation Unies : CHAPITRE VII : ACTION EN CAS DE MENACE CONTRE LA PAIX, DE RUPTURE DE LA PAIX ET D'ACTE D'AGRESSION :

« Article 39 : Le Conseil de sécurité constate l'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux Articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.

Article 40 : Afin d'empêcher la situation de s'aggraver, le Conseil de sécurité, avant de faire les recommandations ou de décider des mesures à prendre conformément à l'Article 39, peut inviter les parties intéressées à se conformer aux mesures provisoires qu'il juge nécessaires ou souhaitables. Ces mesures provisoires ne préjugent en rien les droits, les prétentions ou la position des parties intéressées. En cas de non-exécution de ces mesures provisoires, le Conseil de sécurité tient dûment compte de cette défaillance

L'article 40 renvoie à l'article 39, les cas où le conseil de sécurité peut agir et imposer des sanctions sont clairement identifiées, menace contre la paix, rupture de la paix ou un pacte d'agression.

Cela qualifie donc la crise iranienne d'une menace contre la paix, seul motif valable en présence. A moins que l'article 40 est été interprété, il ne faut peut être plus la constations d'une menace mais une présomption de menace et une action « Afin d'empêcher la situation de s'aggraver ».

Contrairement à ce qui est avancé par les représentants iraniens dans une circulaire d'information faisant partie du corpus, INFCIRC/724, le transfert du dossier par l'AIEA au conseil de sécurité n'est pas illégal. Les relations entre l'AIEA et le conseil de sécurité sont gérées par ce un texte.

THE TEXTS OF THE AGENCY'S AGREEMENTS WITH THE UNITED NATIONS : INFCIRC/11 : 30 October 1959 : « ARTICLE III Reports of the Agency to the United Nations

1. The Agency shall keep the United Nations informed of its activities. Accordingly it shall:

(a) Submit reports covering its activities to the General Assembly at each regular session;

(b) Submit reports, when appropriate, to the Security Council and notify the Council whenever, in connexion with the activities of the Agency, questions within the competence of the Council arise;

(c) Submit reports to the Economic and Social Council and to other -organs of the United Nations on matters within their respective competences.

2. The Agency shall report to the Security Council and the General Assembly any case of noncompliance within the meaning of Article XII, paragraph C, of its Statute. »

Le 2eme alinéa renvoi aux statuts de l'AIEA :

«C. (...). The inspectors shall report any non-compliance to the Director General who shall thereupon transmit the report to the Board of Governors. The Board shall call upon the recipient State or States to remedy forthwith any non-compliance which it finds to have occurred. The Board shall report the non-compliance to all members and to the Security Council and General Assembly of the United Nations »

L'AIEA a donc transféré le dossier dans le cadre de son statut de manière normale. Ce qui peut être discutable sont les raisons invoquées par le conseil de sécurité pour prendre des sanctions, cependant on sent bien l'influence américaine, l'Iran est une menace à la paix mondiale. Les sanctions du conseil de sécurité ont été appliquées en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations Unies :

« Article 41 : Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions, et peut inviter les Membres des Nations Unies à appliquer ces mesures. Celles-ci peuvent comprendre l'interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques ».

Elles limitent en premier lieu la coopération entre l'AIEA et l'Iran, mais ne rompent pas totalement celle-ci, elles font du cas pas cas pour chacun des programmes nucléaires.

Février 2007 : « Mesures à prendre par le Secrétariat :

10. Le Secrétariat continuera de garder à l'examen toutes ses activités d'assistance technique pour s'assurer qu'aucune d'entre elles ne contribue aux activités nucléaires de l'Iran sensibles du point de vue de la prolifération visées dans la résolution.

11. Sous réserve de l'approbation du Conseil, le Secrétariat mettra en oeuvre la coopération technique avec l'Iran comme spécifié aux paragraphes 7 et 8 ci-dessus.

12. Les obligations envers des tiers découlant des activités d'assistance technique et des projets de coopération technique qui sont mis en attente sont gardées à l'examen par le Secrétariat et seront traitées conformément aux conditions stipulées dans les contrats pertinents. »

Elles établissent ensuite une limitation des déplacements pour une liste d'officiels iraniens et la surveillance des échanges financiers des banques impliquées dans les programmes nucléaires et balistiques et elles prévoient l'inspection des cargaisons aériennes et maritimes en provenance et à destination de l'Iran Sur l'efficacité de ces sanctions, certains auteurs sont pessimistes. Thierry Coville131(*) analyse l'impact des sanctions sur l'économie iranienne. Nous allons nous concentrer d'abord sur les sanctions dans le cadre des Nations Unies. Pour lui ces sanctions qui associent une grande partie de la communauté internationale ont plus de chance d'être efficace. Hors selon ses analyses, la croissance iranienne est soutenue par le recyclage des revenus pétroliers dans l'économie. Les sanctions limitant les importations mais n'influent pas sur les exportations contribuent à accentuer la croissance. Cependant la pression faite aux banques européennes pour ne plus travailler avec l'Iran a eu un impact sur le volume des importations. Mais le commerce s'est réorienté en passant par les Emirats Arabes Uni, des entreprises iraniennes ont créé des réseaux avec les entreprises basées à Dubaï. Pour l'auteur la hausse de l'inflation dépend essentiellement de la politique budgétaire menée. L'explication de constat réside dans le fait que l'embargo n'est pas appliqué par tous, le commerce iranien s'est réorienté vers l'Asie. Au final l'auteur pense que ces sanctions peuvent être instrumentalisées pour des objectifs de politique intérieure, elles touchent en effet les couches les plus pauvres en provoquant une inflation même relative, elles peuvent être le symbole de la résistance à l'ennemi et elles peuvent justifier des erreurs économiques ou des choix budgétaires.

L'intervention du conseil de sécurité a été qualifiée intra régime, mais elle a reconnu un rôle à un groupe de pays volontaires qui ont mené les négociations diplomatiques depuis 2004.

· Les alternatives hors régime mises en place face aux refus de l'Iran :

Le hors régime commence très tôt, 4 ou 5 mois après le début du problème. On peut trouver une chronologie des relations entre ce groupe de pays volontaires et l'Iran sur le site du ministère des affaires étrangères132(*).

Déclaration conjointe à l'issue de la visite des ministres des affaires étrangères de Grande-Bretagne, de France et d'Allemagne en république islamique d'Iran,  Téhéran, 21 octobre 2003 : « 1. À l'invitation du gouvernement de la République islamique d'Iran, les ministres des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne se sont rendus en visite à Téhéran le 21 octobre 2003. A l'issue de consultations approfondies, les autorités iraniennes et les ministres ont arrêté des mesures destinées à régler l'ensemble des questions en suspens avec l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) concernant le programme nucléaire iranien et à améliorer la confiance dans la perspective d'une coopération pacifique dans le domaine nucléaire. »

Il semble donc que ce soit les iraniens qui aient invités les européens si on s'en tient au texte et que cette intervention hors régime ait été demandée par les iraniens. Cette intervention a commencé avec quelques pays Européens et va au fur et à mesure des années voir d'autres pays rejoindre ce groupe de négociation. Ce groupe va continuer son travail et cela va mener à la signature des accords de Paris en novembre 2004. Le Haut représentant de la Politique Etrangère de Sécurité Commune de l'Union Européenne fait son entrée dans la négociation. Les négociations pour un accord dépassent le cadre nucléaire :

« Ces négociations porteront sur les questions politiques et de sécurité, sur la technologie et la coopération, sur les questions nucléaires (...) Ce processus aura deux objectifs :

· nous donner dans le long terme les garanties objectives que le programme iranien a une finalité strictement civile ;

· faire des progrès dans une série de domaines de coopération et de dialogue, économiques, techniques, de sécurité.

Ce processus ouvrira la voie à une coopération plus étroite de l'Union européenne et de l'Iran et à un développement de leurs relations. La France continue à agir avec le plein soutien de l'Union européenne et en étroite concertation avec ses partenaires du G8, qui partagent notre objectif de résoudre la question nucléaire iranienne »

 

On voit apparaître le nom du G8,  « groupe de discussion et de partenariat économique de huit pays parmi les plus puissants économiquement du monde : les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Canada, et la Russie. Ensemble, les pays du G8 représentent 61 % de l'économie mondiale »133(*).

L'AIEA de son côté ne critique pas cette aide extérieure bien au contraire :

Novembre 2004 : « Notant avec intérêt l'accord conclu entre l'Iran, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni avec l'appui du Haut Représentant de l'Union européenne, rendu public le 15 novembre (INFCIRC/637) ».

Ce groupe s'appelle pour le moment E3+Eu dans les rapports et dans la presse, on peut aussi entendre parler de Troïka européenne. Depuis que les négociations se sont déroulées à l'Onu le groupe de négociation est devenu le groupe des 6 ou groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) cependant comme au temps du groupe E3+Eu, le diplomate en chef de l'Union Européenne (Javier Solana) est resté saisi du dossier. Il est présent à toutes les négociations. Les américains n'ont pas assisté aux réunions avec les représentants iraniens sur le sujet du nucléaire avant ce samedi 19 juillet. Cependant il a des contacts de plus en plus fréquents en Irak au sujet du nucléaire et avec les Nations Unis pour combattre la production et la vente de drogue. La Turquie134(*) est en train elle aussi de jouer sa carte dans la négociation pour permettre de rentrer officiellement dans le club des puissances qui ont de l'influence dans la négociation. L'offre du groupe de négociation dépasse la question nucléaire, en échange d'une suspension préalable les négociateurs des 6 et de l'UE ont proposé des avantages qui ne devraient peut-être pas être soumis à condition. L'accès au commerce international, des aides pour l'agriculture, la levée des embargos, des aides pour le développement civil des infrastructures, l'autorisation pour les iraniens d'importer des pièces pour rénover leur flotte civile de boeing qui tombe en ruine, des aides pour prévenir des catastrophes humanitaires. Ces aides touchants en majorité la population, si l'on se place d'un point de vue idéaliste, en lisant les valeurs humaines et humanitaires qui sont portées par les organisations qui contrôlent la crise, on a dû mal à comprendre pourquoi toutes les aides basiques, humanitaires ne sont pas déjà distribuées. C'est une manière de prendre en otage la population afin de pousser au changement de régime interne.

Quoi qu'il en soit, cette forme de contrôle et de négociation est bien une forme dite hors régime. Les régimes sont interdépendants, liés, mais on a fait le choix théorique et méthodologique de séparer le régime de non-prolifération des autres régimes. On reconnaît dans cette réalité le concept de niche, « nesting », les régimes sont liés entre eux et une défection dans un régime entraîne des distorsions dans d'autres régimes. Il n'est prévu dans aucun statut qu'un groupe de pays qui correspond ici aux membres permanents du conseil de sécurité et l'Allemagne et le représentant de l'Union Européenne ou même la Turquie puisse négocier au nom de l'AIEA ou du conseil de sécurité dans un problème nucléaire. Leurs propositions et leurs constatations ne sont pas censées être reconnues par l'AIEA. C'est un aménagement du régime, cela ne correspond pas aux prérogatives conférées à ces organisations, la règle n'est pas respectée à la lettre.

Après l'examen de tous ces points nous pouvons donc nous faire une idée des relations que l'Iran a entretenues avec l'AIEA et de la capacité que celle-ci a eue à sanctionner les tricheries et à « demander de l'aide » lorsqu'elle s'est rendu compte de son impuissance. L'Iran a collaboré intensément en volume, mais de manière peu fructueuse en qualité. Lorsque les inspecteurs ont découvert des tricheries, l'Iran a reconnu ses fautes et a continué à coopérer. Cette coopération a cependant connu des aléas, l'Iran limitant certains domaines, oubliant certains dossiers et refusant de se plier à des injonctions qui lui semblaient injustes. Quant au contrôle, l'AIEA a été incapable de contraindre l'Iran à des mesures de confiance élargies qui n'étaient pas prévues dans le TNP ni dans les statuts de l'AIEA. Apres plusieurs années de demandes infructueuses, le dossier a été transmis au conseil de sécurité, mais au lieu de prendre les mesures qu'autorisait le traité dans une telle situation, c'est-à-dire l'arrêt de la coopération et au pire le bannissement du TNP, le conseil de sécurité a directement interprété l'article 40 pour imposer des sanctions à l'Iran. C'est une forme de sanction hors régime. En plus, le fait que des pays étrangers, ne devant pas normalement représenter l'AIEA ni le conseil de sécurité soient investis du pouvoir de négociation montre à quel point le régime de non-prolifération et l'AIEA ont été jugés inaptes à régler ce problème iranien. On peut penser que c'est l'inadéquation du régime aux enjeux actuels qui a poussé les puissances ainsi que les organismes internationaux à torpiller ainsi les règles qui régissaient le régime de non-prolifération. C'est sans doute que ces outils sont le reflet d'une époque différente et ne sont plus adaptés à la situation actuelle. L'Iran n'est qu'un des symptômes de cette inadéquation.

L'Iran est donc un tricheur au régime de non-prolifération, mais sa faute pour l'instant n'est autre qu'une dissimulation administrative qui peut se coupler avec une forte volonté de coopération, mais selon les termes iraniens. Nous ne donnerons aucune indication quand au projet militaire, l'auteur de ce mémoire n'a aucun moyen de savoir ce qui se passe actuellement en Iran. Les informations iraniennes comme européennes ou occidentales ne donnent avec une lecture rapide aucun élément fiable ou reconnaissable comme tel. L'auteur de ce mémoire n'a pas non plus le niveau technique souhaité pour estimer la fiabilité des rapports techniques de l'AIEA et donc ne peut se faire une idée sur une volonté atomique.

Conclusion de la première partie :

Après avoir présenté la crise du régime, nous avons pu montrer quel était le rôle de l'Iran dans cette crise et constaté qu'il y avait un aspect que la théorie des régimes pourrait difficilement expliquer mais qui avait son importance pour comprendre cette crise, le comportement et la diplomatie iranienne passée et présente avec les autres États du monde.

Si l'on utilise l'approche néo libérale quand aux problèmes liés à la coopération, c'est la tricherie de l'Iran et l'impossibilité d'y remédier qui a renforcé la crise du régime, introduisant un manque de confiance due à la présence de « free rider135(*) ».

Il y eut cependant une tentative de transformer la faute qui relève uniquement du nucléaire civil en une faute relevant du nucléaire militaire. Tout a été fait comme si l'AIEA avait ouvertement déclaré que l'Iran avait une arme nucléaire ce qui n'est pas avéré pour le moment. Cela peut laisser perplexe, soit les décideurs ont des informations qui ne sont pas laissées au grand-public et l'information donnée par l'AIEA est tronquée, soit c'est une tentative de punir l'Iran pour d'autres charges retenues contre lui.

Cela semble influencer la vision iranienne du régime de non-prolifération et la volonté de révisionnisme pour mettre fin à cette situation vécue comme injuste par l'Iran et remédier aux problèmes liés à la « coordination » dans le régime. L'Iran souhaite que l'hégémon arrête de dicter sa loi et ses conditions et surtout ne puisse pas changer les règles en cours de partie.

Les faits pourraient faire penser effectivement à une injustice cependant la crise nucléaire n'est pas le seul enjeu, il faut en rechercher l'explication à l'aide d'autres motivations connexes. La communauté internationale prend d'autres éléments en compte. La stratégie de communication iranienne pousse les grandes puissances à se méfier car elle n'est pas uniquement orientée vers la volonté de réviser le régime, mais conteste ouvertement la puissance et le rôle de l'hégémon et des grandes puissances dans le système international. Nous allons analyser la stratégie de communication iranienne dans la seconde partie de ce mémoire.

* 128 Revirement surprenant pour les Etats Unis qui ont rompu les relations diplomatiques et qualifié l'Iran de « pays du mal » mais moins surprenant quand on voit que la question nucléaire est quasiment réglée et que les États unis ont besoin de l'Iran pour stabiliser le Moyen Orient en vue de leur sortie et pour combattre les réseaux de drogue. La hausse des prix du pétrole a sûrement été un des autres enjeux, nous discuterons de tout cela dans la deuxième partie.

* 129 Carnegie Endowment, http://www.carnegieendowment.org/publications/index.cfm?fa=view&id=19967 , (consulté le 19 juillet 2008)

* 130 Broad, William, Sanger, David, Relying on Computer, U.S. Seeks to Prove Iran's Nuclear Aims, New York Times , 13 Novembre 2005 http://www.nytimes.com/2005/11/13/international/middleeast/13nukes.html?pagewanted=1&_r=1, (consulté le 19 juillet 2008)

* 131 Coville Thierry, De l'efficacité de la politique de sanction contre l'Iran, in « L'Iran Paradoxal », Euroorient, l'Harmattan, 2008

* 132 Question nucléaire, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/iran_420/question-nucleaire_4050/chronologie-relations-iran-aiea_2023.html , (consulté le 20 juillet 2008)

* 133 G8, http://fr.wikipedia.org/wiki/G8, Consulté le 20 juillet 2008

* 134 La Turquie soutien le dialogue sur le dossier nucléaire iranien, 19/07/08, http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-07/19/content_673137.htm , (consulté le 20 juillet 2008)

* 135 Cornes Richard, Sandler Todd, The Theory of Externalities , Public goods and club goods, Cambridge University Press,1996

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