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L'avenir du régime de non prolifération : La position iranienne dans la crise

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par Adrien Lopez
Université Toulouse 1 - Master Relations Internationales et Politiques de Sécurité 2008
  

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b. Présentation internationale de l'Iran :

Toujours pour comprendre au mieux la place de l'Iran dans le système international et ses réactions dans la crise du nucléaire, après avoir présenté l'Iran de manière nationale, il faut présenter l'Iran dans son contexte international. Tout d'abord nous allons rappeler quelques faits marquants de l'histoire proche iranienne qui vont conditionner sa politique aujourd'hui, puis nous nous livrerons à une analyse géopolitique. Le but sera de déterminer les relations qu'entretient l'Iran avec les pays voisins (1er, 2eme et 3eme cercle) et ensuite d'identifier les différents réseaux d'influence de l'Iran, mélange de soft power, d'avantages stratégiques et de guerre asymétrique.

v Historique :

Plusieurs événements ont marqué l'histoire internationale de l'Iran. Cet État nait le jour de l'instauration de la République islamique suite au référendum le 1er avril 1979. Les premiers signaux que donne ce pays sont catastrophiques pour le monde occidental. Renversement pur et simple des alliances et de la diplomatie de la période précédente. Des sommes colossales vont être perdues dans le nucléaire et les alliances stratégiques bouleversées. L'auteur pense que si l'on peut reprocher aux américains leur « hasards diplomatiques » il ne faut oublier les débuts chaotiques iraniens. Cet épisode est traumatisant, il a détruit la confiance à long terme. La haine vis-à-vis des américains va pousser l'Iran dans une histoire qui va configurer les relations entre ces deux pays jusqu'à aujourd'hui.

§ La crise iranienne des otages173(*) :

La crise commence lorsque les américains offrent l'asile et des soins au Shah alors que les iraniens veulent qu'il soit jugé pour les actes qu'il a commis et qui ont mené à la révolution. Le 4 novembre 1979, en représailles, des étudiants prennent d'assaut l'ambassade américaine et prennent en otage 66 américains. Le président américain rompt les relations diplomatiques et impose des sanctions en représailles, il expulse des ressortissants iraniens et gèle les fonds iraniens dans les banques américaines. La crise ne dégonfle pas et face à l'impossibilité de faire plier les iraniens le président américain décide d'envoyer des commandos délivrer les otages, c'est l'opération « Eagle Claw174(*) ». Celle-ci se solde par un échec suite à des « problèmes techniques », les américains abandonnent la mission et subissent des pertes humaines (8 morts). Ils abandonnent des hélicoptères dans le désert. Cet échec va profondément marquer les forces spéciales américaines et les iraniens vont pouvoir continuer comme si de rien n'était face aux États unis incapable de les contraindre par la force. Il faudra la mort du Shah, le changement de président et le début de la guerre Iran Irak pour que les négociations en vue de la libération des otages se concluent. Le 20 janvier 1981 les otages sont libérés suite à la médiation du ministre des affaires étrangères algérien, il négocie l'abandon de toutes poursuites et le dégel des fonds iraniens, ce sont les accords d'Alger. Les iraniens ont tenu tête aux américains et ont vu comme beaucoup de pays que la puissance américaine n'était pas totale, que leurs forces spéciales malgré la communication n'étaient pas invincibles. Cela a conforté les dirigeants iraniens révolutionnaires dans l'idée que la position défensive était tenable face aux américains. Le problème de l'Iran n'est pas directement lié aux américains à cette date, le problème vient des irakiens qui ont déclenché une guerre contre le régime islamique iranien.

§ La guerre Iran Irak175(*) :

L'Ayatollah Khomeiny appelle après la révolution à son exportation et tout d'abord en Irak. Le Guide veut pousser à la révolte les chiites d'Irak assez nombreux. Le 22 septembre 1980, et sur le motif d'un conflit de frontière, Saddam Hussein attaque l'Iran. L'Irak est soutenu par la communauté occidentale. Ce pays a su grâce à ses pétrodollars de réformer, c'est un pays laïc et un bastion du mouvement pan arabe. Il fait face au pire cauchemar de la communauté internationale, du monde arabe et des religieux. Pour eux l'Iran est un pays islamiste qui veut promouvoir une révolution qui va pousser les frères musulmans dans une nouvelle « guerre de religion ». En plus de ces explications religieuses, le contrôle des frontières était quand même un objectif et une annexion de zones pétrolières un bonus. Cette guerre va être sanglante et ruiner les deux pays. Elle connaît une première phase d'offensive irakienne qui va progressivement être arrêtée par la masse des iraniens notamment les Basij et l'aide des Pasdaran. Le rôle fort du martyr dans le chiisme (comme chez les chrétiens d'ailleurs) va pousser à des massacres de conscrits envoyés en première ligne face à une armée irakienne moderne. Le nombre va gagner sur la technique. Après une année de guerre le besoin de munitions et de pièces de rechange est important et chacun des camps va être soutenu par une puissance. Les iraniens vont recevoir des armes des américains176(*) , la Syrie et la Libye. L'Irak est approvisionné par la France, l'Union Soviétique, la Corée du Nord, le Viêt Nam, l'Egypte, la République populaire de Chine et les États-Unis. Fin 1982, l'Iran a repris le dessus et l'Irak décrète un cessez le feu. Celui-ci n'empêche pas les iraniens d'envahir une partie du territoire irakien avec comme objectif de renverser le chef d'état irakien et de propager la révolution. Les 6 années suivantes sont le théâtre d'une défense puis d'une reconquête très lente du terrain par les irakiens. Ils utilisent l'arme chimique177(*), des missiles et remportent les batailles petit à petit. En 1987, l'Iran tente des offensives d'envergure (Kerbala 5 et 6) qui marquent l'essoufflement des offensives iraniennes et le retournement du conflit en faveur des irakiens. L'Iran accepte finalement le cessez le feu proposé par la communauté internationale depuis les premiers mois du conflit, qui est signé le 18 juillet 1988.

Cette guerre a été terrible pour les deux pays, on compterait un million de victimes, l'utilisation d'armes chimiques, la mort d'adolescents. Economiquement la guerre aurait utilisé entre un tiers et la moitié du budget national. L'Iran estimait la reconstruction de son économie à 300 milliards de dollars, (la dette iranienne s'élevait à 10 milliards de dollars). Le gouvernement iranien tenait tête pour la deuxième fois à la communauté internationale et montrait que le pays était résolu à ne pas mourir, que la population soutenait la révolution et que le régime était prêt à de nombreux sacrifices pour garder son indépendance. Cependant cette guerre a permis la naissance de « pragmatiques » au sein de la classe politique iranienne. Certains membres du clergé ont vu le massacre et le coût elevé d'une politique d'indépendance et d'hégémonie et sont devenus peu à peu réformateurs. Cette guerre va aussi pousser à la création du conseil de coopération du golfe, réunissant les monarchies pétrolières qui se méfiaient autant de l'Irak que de l'Iran. Suite à la signature du cessez-le-feu, les sanctions américaines continuent et vont croissantes. L'Iran se reconstruit et a un besoin de « pragmatiques » afin permettre au pays de respirer et de se relever. Rafsandjani est élu en 1989 et tente de redresser l'économie iranienne. Il va pousser à la prudence en n'intervenant pas dans la guerre du golfe.Il favorise un début de réchauffement dans les relations américano iraniennes Son mandat n'est pas une réussite et cela pousse à l'élection de Khatami en 1997. Nous l'avons vu, plus haut ses réformes sont bloquées par les conservateurs et l'on arrive à l'élection du président Ahmadinejad.

Entre temps d'autres événements importants se sont déroulés. Les attentats du World Trade Center qui marquent le début de « moment américain », l'invasion de l'Afghanistan, de l'Irak, les différents problèmes libano syriens, et les différents problèmes israélo-palestiniens.

§ 11 septembre 2001 et invasion de l'Afghanistan :

Suite aux attentats du 11 septembre, les États-Unis, envahissent l'Afghanistan et épaulés de l'alliance du Nord renversent le régime Taliban. C'est une bonne chose pour les iraniens178(*), les relations entre les Talibans, extrémistes sunnites et les iraniens sont tendus depuis plusieurs années. L'Iran a soutenu l'opposition sunnite dès le départ des soviétiques, les Hazaras. La prise du pouvoir par les talibans en 1996 a continué de détériorer les relations avec l'Iran. En 1998, 7 diplomates iraniens sont assassinés par les Talibans et l'Iran décide d'accueillir les opposants au régime des Talibans (le leader pachtoune Gulbuddin Hekmatyar et les membres d'Hazaras). Avec l'invasion américaine la position de l'Iran va changer et devenir positive, il semble qu'il y ait donc une hiérarchie dans les différents combats menés par l'Iran.

§ L'invasion de l'Irak et la chute de Saddam Hussein :

Le 20 mars 2003179(*), l'Irak est attaqué par une coalition de pays, c'est l'opération Iraqi Freedom. En trois semaines les opérations militaires sont menées à bien et le premier mai 2003, le président américain annonce que les opérations sont terminées. L'Iran voit son ennemi de toujours tomber sous les coups d'un de ses autres ennemis de toujours. Le scénario est utopique. La contrepartie à cette « aide » américaine est bien sûre un encerclement militaire total de l'Iran par les forces américaines. Le gouvernement sorti des urnes est une coalition chiite. Cependant ces chiites, bien que certains aient été formés en Iran, sont avant tout irakiens et il semble qu'ils n'ont pas voulu ou pas pu inclure les mêmes principes de gouvernement par la religion qu'en Iran. Le mouvement chiite radical de Moktada al sadr est selon les sources soutenues par l'Iran180(*), ainsi que le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak et le parti Daawa islamiya. Cette chute de Saddam Hussein et l'élection d'un gouvernement chiite pas complètement aligné ne sont donc pas forcément la meilleure des choses. Les Iraniens ne peuvent se permettre de laisser soupçonner une attaque contre une figure religieuse trop importante sous peine de voir les deux pays s'embraser. La meilleure manière de contenir les extrémistes religieux c'est de les opposer à des religieux modérés puissants (sinon ils se font assassiner). On le voit même en Iran, ce sont les religieux modérés qui prêchent pour la modernité et le salut de l'Iran vient de ces gens-là, sans eux et sans l'intouchabilité de la figure religieuse (au moins pour la population) l'Iran ne serait qu'une dictature qui aurait déjà été renversé en interne depuis fort longtemps. On peut prédire à l'Iran (si les américains et les autres pays voisins le permettent) une ouverture démocratique, une transition. Soit après un coup d'éclat à la mode argentine, soit sans, comme beaucoup d'autres dictatures. Ce qui est certain cependant c'est que tant que la région sera aussi « dangereuse », l'Iran n'a aucun intérêt à élire des modérés s'il souhaite mener une logique de puissance régionale.

§ Les problèmes libano syriens :

Le Liban a connu une guerre civile entre 1975 et 1990 qui s'est soldé par sa vassalisation et l'ingérence militaire et politique de la Syrie. La classe politique s'est alors séparée entre pros et antis syrien et les gouvernements ont été le reflet de cette opposition. En 2004, on avait au Liban un président pro syrien (Emile Lahoud) et un premier ministre pro occidental (Raffic Hariri). La Syrie qui avait mis en place une politique d'ingérence complète a prolongé de manière inconstitutionnelle le mandat du président Lahoud et a poussé Hariri à la démission. Celui-ci, opposant fort au régime a alors été assassiné le 14 février 2005. Cet attentat a provoqué l'indignation de la communauté internationale et poussé au retrait des troupes syriennes en mai 2005 après trente ans d'occupation. A la suite d'assassinats répétés, un tribunal pénal international va être mis en place au Liban à la demande du gouvernement le 30 mai 2007181(*). L'Iran joue un rôle important au Liban car il est un des responsables de la création du Hezbollah et un de ses principaux financeurs182(*). Il garde un contrôle stratégique et continue de financer le parti qui a une représentation officielle à Téhéran, il est considéré comme un mouvement de résistance nationale. L'État d'Israël qui va occuper le sud Liban à plusieurs reprises va rentrer en conflit direct avec le Hezbollah, en 1995 avec l'opération « Raisins de la colère183(*) ». Elle va provoquer de nombreux mort (civils à Cana) et se terminer par un cessez-le-feu négocié par les américains. Le Hezbollah va devenir un vrai parti politique avec une représentation politique nationale. L'offensive israélienne de 2006, appelée finalement « changement de direction184(*) » va être la plus significative. Cette bataille va entraîner la perte de civils, avec l'utilisation de boucliers humains d'un côté et de bombes à sous-munition de l'autre. Elle ne va pas s'achever sur la victoire d'Israël et le Hezbollah qui est mieux armé que l'armée libanaise va montrer au monde son importance militaire. Celle-ci est directement liée aux iraniens. La Syrie est un allié de l'Iran, c'est l'autre parrain historique du Hezbollah Elle est actuellement en perte de pouvoir depuis le retrait du Liban.

Le dernier problème à présenter est un des plus épineux, c'est le problème israélo-palestinien.

§ Le problème israélo palestinien :

C'est le problème qui empêche toute stabilité au Moyen Orient. Il empêche toute confiance et anime chez tous les arabes, les israéliens et les autres individus au courant du problème une position forte. En effet, les injustices, les massacres, les tromperies, les traitements inhumains, le non-respect des règles internationales peuvent être retrouvés des deux côtés. C'est un problème dense et complexe qui dure depuis plusieurs dizaines d'années. Il y a tellement de rancoeur, d'inefficacité diplomatique, d'instrumentalisation qu'une solution « juste » semble presque impossible à trouver. La solution militaire n'a rien donné, il y a eu des guerres, mais le problème n'a pas été résolu. Actuellement le peuple palestinien vit sous contrôle militaire israélien, parqué entre des murs dans des territoires qui ressemblent plus à des camps. Le peuple israélien vit avec la peur au ventre, la peur des attentats-suicides, la peur de voir tomber des engins explosifs qui tuent sans discrimination. Si certains veulent une négociation, ils sont écartés ou assassinés, les partis sont maintenant assez fort pour s'opposer et le font déjà. Cependant qui sont ces partis ? D'un côté Israël et ses alliés occidentaux et de l'autre le mouvement palestinien, le Fatah et le Hamas. L'Iran soutient le Hamas185(*) depuis le début de sa création mais surtout suite au choix de l'OLP de se ranger du côté irakien. L'Iran va encourager le Hamas et le Djihad islamique mais vu leur faible poids dans les débuts, il ne va pas réellement avoir un impact dans la zone. De plus cette alliance semble un peu étrange, officiellement l'Iran est chiite, le Hamas sunnite et rien n'est censé rapprocher ces deux mouvements. Cependant c'est une stratégie iranienne en réponse à la présence américaine, l'Iran a soutenu le groupe islamiste et de manière croissante depuis le 11 septembre et le début du « moment américain ». Avec le résultat des élections et la victoire du Hamas aux élections palestiniennes186(*) et le coup de force du Hamas qui contrôle la bande de Gaza en juin 2007187(*), l'Iran peut désormais compter sur une grande influence dans la zone.

Conclusion

La politique américaine a poussé des ennemis communs à s'associer pour leur faire front par le fait qu'ils soient intervenus diplomatiquement ou militairement dans quasiment tous les pays du Moyen Orient. L'Iran devient petit à petit le catalyseur, le rassembleur de toutes ces haines, celui qui rend possible les envies de vengeance. Les soutiens de l'Iran et ses réseaux sont donc divers et variés et regroupent même parfois des ennemis, des opposés. Nous verrons les réseaux d'influences qui pourraient servir à l'Iran dans sa crise nucléaire en dernier lieu. Maintenant nous allons présenter les relations que l'Iran entretient avec ses voisins, c'est en effet important de connaître l'état des relations diplomatiques pour comprendre les stratégies iraniennes de communication ou même d'action.

v Géopolitique :

L'Iran a une place importante dans le Moyen Orient. Cependant ce pays a des relations très particulières avec ses voisins. Il n'a aucune alliance formelle avec les pays voisins. L'Iran est à la croisée de plusieurs sphères d'influences, il peut prétendre appartenir à plusieurs zones. Sa partie ouest l'Iran ouvert au monde Arabe et peut-être un jour à l'Europe avec la Turquie. L'Iran est ouvert à l'est sur le monde asiatique. Il a dans son deuxième cercle de voisinage des pays nucléaires comme Israël pour le côté arabe ou le Pakistan pour le monde asiatique. Toute la région connaît des conflits de basse intensité avec des révoltes menées par les minorités kurdes ou des groupes islamistes. Il y a aussi des conflits de haute intensité avec des guerres entre les américains et différents pays de la région. Les pays n'étant pas en guerre avec les américains acceptent sur leur territoire la présence de bases américaines et mettent à disposition leur espace aérien, terrestre et maritime.

Figure 18 :

Le Moyen Orient et ses voisins : 188(*)

Pays frontaliers :

§ Turquie : Les relations entre l'Iran et la Turquie sont assez ambiguës aussi. L'Iran est confronté à la Turquie pro-européenne et à son vassal azéri189(*). Il est en compétition pour cette zone situé au nord de son pays, mais n'a que peu de chance de pouvoir utiliser des réseaux chiites car les azéris chiites n'entretiennent pas de relations avec les chiites iraniens, sûrement à cause du choix de l'Iran de soutenir la Géorgie dans la région. L'Iran maintient une présence diplomatique et des échanges avec la Turquie190(*).

§ Pakistan : Le Pakistan est une menace pour l'Iran191(*). Il est sunnite et pro américain et se trouve en concurrence avec l'Iran en Afghanistan ou en Asie centrale post soviétique. Les officiels pakistanais sont reçus à la maison blanche192(*) et l'armée américaine mène des opérations en totale collaboration avec les pakistanais. Les américains ont fermé les yeux sur le programme nucléaire pakistanais en échange de l'aide que le Pakistan fournit aux États-Unis dans sa lutte contre le terrorisme.

§ Azerbaïdjan, Ouzbékistan : Considéré comme des potentielles « têtes-de-pont » américaines, l'Iran comme la Russie souhaitent isoler ces deux pays. On peut voir le soutien américain lors du partage de la mer et des réserves naturelles de la mer caspienne. Les iraniens voulaient un partage de la mer en parties égales et ces deux pays voulaient un partage proportionnel à la longueur des cotes. Les iraniens tentent de séduire ces pays sous le giron russe193(*). Cependant les Azerbaidjanais se montrent impitoyables, notamment en retenant du matériel à destination de la centrale de Busher et en faisant des difficultés aux russes194(*)

§ Arménie : Ce pays soutient directement l'Iran, il a fini la construction d'un gazoduc reliant les deux pays195(*) et l'Iran mène une politique de coopération accrue avec ce pays196(*).

§ Turkménistan : Les deux pays sont liés par des relations économiques et l'Iran tente de rallier les turkmènes afin d'avoir leur faveurs malgré la coupure cet hiver des livraisons de gaz. Le Turkménistan est dans la zone d'influence Russe197(*).

§ Afghanistan : Le pays est en guerre actuellement contre les talibans. L'Iran coopère avec le Pakistan et l'Afghanistan dans la lutte contre les réseaux de drogue198(*) sous l'égide des Nations Unies cependant l'Iran expulse massivement des milliers de réfugiés afghans ce qui provoque une crise humanitaire199(*). L'Afghanistan demande une coopération accrue avec l'Iran.

§ Irak : Le pays est désormais dirigé par un gouvernement majoritairement chiite et est épaulé par les américains dans sa lutte contre les factions soutenues par l'Iran. Les officiels irakiens cependant n'hésitent pas à se rendre en Iran pour parler de coopération200(*). La stabilisation de l'Irak est le sujet où les iraniens et les américains se rencontrent. C'est un pays hautement stratégique car les américains sont tous les jours attaqués par des miliciens dépendant de l'Iran.

Conseil de coopération du golfe :

§ Arabie Saoudite : C'est le principal rival de l'Iran, la rivalité est de deux ordres, une rivalité géopolitique pour l'hégémonie régionale et une rivalité religieuse, les saoudiens ont un mouvement radical islamique sunnite, le wahhabisme. Après la disparition de l'Irak et avec la faiblesse de la Syrie, l'Arabie Saoudite est devenue le champion de la défense du sunnisme. Les relations se sont réchauffées en 2001 avec la signature d'un traité de coopération pour la lutte contre la drogue et le crime organisé et enfin en 2008 avec l'invitation de l'ancien président Rafsandjani pour dialoguer au sujet de la religion201(*)

§ Emirats Arabes Unis : Les émirats arabes unis ont un conflit territorial avec l'Iran au sujet des îles d'Abou Massa et des petites et grandes Tombe. Ce contentieux ainsi que la peur d'un Iran nucléaire entretient la méfiance chez les membres du conseil de coopération du Golfe. Cependant il y a des échanges diplomatiques avec l'Iran et les diplomates n'hésitent pas à défendre le droit au nucléaire civil202(*). Depuis l'imposition des sanctions les E.A.U. sont devenus un important partenaire commercial de l'Iran, il utilise ces pays comme base d'exportation203(*).

§ Koweït, Barhein, Qatar, Oman : Ces pays négocient par l'intermédiaire du Conseil de Coopération du Golfe, mais entretiennent pour le moment des relations stables et diplomatiques avec l'Iran.

Pays non frontaliers, 2eme cercle :

§ Syrie : L'Iran entretient une coopération qui semble vitale pour les deux pays, elle est dite stratégique. Depuis le retrait du Liban, la Syrie doit reconfigurer sa place dans la région. Pour conserver le pouvoir, les dirigeants alaouites syriens doivent combattre l'islamisme sunnite qui pourrait être une source de révolution potentielle dans ce pays dont les dirigeants sont qualifiés défaillants par les spécialistes204(*), ce qui est aussi le cas des iraniens. Il a donc entre ces deux pays une alliance d'intérêts, elle s'est renforcée depuis le 11 septembre, mais même dans la période précédente, la Syrie avait tout comme l'Iran, le régime irakien comme ennemi car les deux pays prétendaient au rôle de champion sunnite de la région. De plus, pour faire face aux sanctions américaines les deux pays ont choisi de coopérer et de développer leurs échanges économiques Il ya un déséquilibre entre ces deux pays et l'avenir de cette coopération sera soit une vassalisation de la Syrie, soit abandon de la Syrie qui reviendra dans la société internationale. La présence du président Syrien au défilé du 14 juillet 2008 en France ainsi que pour la réunion sur l'union méditerranéenne peut laisser penser à la deuxième possibilité. Cependant il est trop tôt pour le dire.

§ Liban : L'Iran a un rôle important au Liban par l'intermédiaire du Hezbollah. Les relations diplomatiques entre ces deux pays se poursuivent en direct avec des visites ou l'Iran montre sa volonté de développer des relations bilatérales.205(*)

§ Israël / Palestine : L'Iran n'a plus de relations diplomatiques avec Israël. Depuis la crise du nucléaire iranien des menaces fortes sont proférées des deux côtés quant à une attaque militaire potentielle. L'état d'Israël parle de bombardement sur les sites nucléaires et d'attaques avec dans certaines déclarations des ultimatums206(*). Si une guerre devait éclater l'état d'Israël serait un des acteurs majeurs selon tous les spécialistes.

§ Egypte : Avec l'Arabie Saoudite et la Jordanie, l'Egypte est un des trois principaux alliés des américains dans la zone du Moyen Orient. L'Egypte a tout de suite été contre la révolution iranienne. Elle a accueilli le Shah après la révolution et a soutenu l'Irak pendant la guerre. Aujourd'hui les relations diplomatiques semblent s'améliorer peu à peu mais aucune coopération officielle n'est à l'ordre du jour.

§ Jordanie : Malgré sa coopération avec les États-Unis, la Jordanie entretient des relations commerciales avec l'Iran et les relations diplomatiques se sont rétablies avec la visite du roi de Jordanie en visite officielle à Téhéran en septembre 2003.

§ Russie : L'Iran et la Russie sont assez proches207(*), l'Iran est un marché pour l'armement nucléaire, il partage les mêmes ambitions d'endiguement des américains dans la région eurasiatique. La Russie apporte son soutien au programme nucléaire et a, en parallèle, développé des relations économiques importantes avec l'Iran. Cependant des problèmes subsistent notamment à cause des frontières. Les pays ayant un littoral commun sur la mer caspienne se sont réunis le 15 octobre à Téhéran208(*) et ont fini par soutenir l'Iran dans son programme nucléaire209(*) sans aborder le conflit entre les ex républiques soviétiques et l'Iran. La Russie veut toujours avoir son mot à dire et les intérêts irano russes sont souvent convergents dans cette région mais certains experts pensent que cette alliance est conjoncturelle et n'est pas si solide.

§ Inde : L'Iran tente de négocier des accords énergétiques avec l'Inde pour contrer le Pakistan cependant il semble que le projet de gazoduc passe par le Pakistan. Certains observateurs optimistes pensent que cela pourrait être le gazoduc de la paix210(*). L'inde approvisionne en essence l'Iran qui n'a pas les capacités de raffinage adéquates.

Pays non frontaliers, reste du monde :

§ Europe : L'Europe a soumis ses relations avec l'Iran à la suspension de l'enrichissement et à la résolution de la crise nucléaire. Les relations diplomatiques ne sont pas rompues bien au contraire, le représentant de l'Union Européenne est un des responsables des négociations internationales avec l'Iran. La politique de sanctions est en train de couper les derniers liens économiques et financiers qui liaient l'Iran à l'Europe et ces deux pays n'ont quasiment plus de liens. Si l'Iran fait le choix d'accepter l'offre Européenne la situation changera complètement.

§ États-Unis : Les États-Unis ont rompu les relations diplomatiques (et sont en train d'essayer de les reprendre actuellement) avec l'Iran depuis la prise d'otage dans l'ambassade américaine. Depuis cette date les États-Unis imposent à l'Iran des sanctions économiques et utilisent tous leurs droits de veto en représailles. Les américains ont fini d'encercler l'Iran en maintenant une présence militaire tout autour du pays. Ils sont une menace réelle pour l'Iran car ils ont la première armée du monde et le plus grand nombre d'armes nucléaires voir d'armes nucléaires tactiques.

§ Amérique du Sud : L'Iran tente de tisser des liens amicaux avec d'autres pays anti américains et a reçu l'appui du Venezuela du président Hugo Chavez. Ces deux pays sont les 4 eme et 5 eme producteurs mondiaux de pétrole et ont décidé de mettre en place une coalition au sein de l'OPEP211(*). Le Nicaragua, l'Equateur et la Bolivie ont tous reçu le président Ahmadinejad, et les présidents du Venezuela et du Nicaragua se sont rendus en Iran en 2007.

§ Chine : La Chine soutien l'Iran et a proposé son entrée dans l'organisation de coopération de Shanghai (SCO) qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Kirghizie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan212(*). Cela permettrait à l'Iran de se développer vers l'Eurasie et d'atteindre de nouveaux marchés. Cependant la Russie a refusé son entrée temporairement à l'Iran afin de lui signifier qu'il fallait choisir et que l'Iran ne pouvait en même temps se rapprocher des américains et se rapprocher des russes et des chinois213(*). L'OCS sert de forum international sans présence américaine ni européenne214(*). La Chine entretient des relations économiques, des échanges militaires, énergétiques, l'Iran est une opportunité face à la demande exponentielle de pétrole et de Gaz nécessaire au développement Chinois.

§ Japon : Le Japon est le premier partenaire commercial de l'Iran en matière pétrolière et a une place importante sur le plan industriel. La marge de manoeuvre du Japon est limitée, mais les deux pays entretiennent des relations diplomatiques notamment au travers des forums internationaux asiatiques.

Conclusion :

Malgré des relations de concurrence avec les pays frontaliers, toutes ces relations sont officiellement pacifiques et cela permet de garantir la sécurité du territoire. Cependant ces pays ont quasiment tous ouvert leur territoire aux bases américaines et cette relative paix n'est donc pas d'une très grande utilité en cas de conflit armé. Tant que ce cas extrême n'est pas arrivé, on peut dire que toutes ces relations sont importantes car elles permettent à l'Iran de développer des réseaux économiques, de coopération que la présence militaire américaine n'a pas pour but d'empêcher. Dans le reste de la zone et pour des pays non-frontalier seul Israël menace ouvertement l'Iran d'une guerre, c'est le seul qui a une attitude offensive. Les autres restent sur une position défensive et entretiennent des relations diplomatiques avec l'Iran bien que tous les chefs d'état connaissent la réalité des réseaux iraniens.

Au niveau mondial, seuls les États-Unis et certains pays européens se sont déclarés ouvertement hostiles et potentiellement capables de mener une guerre à l'Iran. La Chine et la Russie coopèrent avec l'Iran malgré les sanctions prononcées contre l'Iran et d'autres puissances moyennes font de même, l'Iran participe aux forums internationaux asiatiques, africains, eurasiens. Ce décalage entre la réalité de la coopération des États avec l'Iran et l'illusion d'une mise au ban de la communauté internationale nous amène à nous interroger sur les réseaux dont dispose l'Iran et sur leur force. Nous allons voir cela maintenant.

v Atouts et faiblesses de l'Iran :

L'Iran a réussi à utiliser le soft power inventé par les américains, sûrement en les étudiants dans les nombreuses universités de relations internationales qui existent en Iran. L'Iran fait preuve d'un réalisme et d'une stratégie diplomatique qui semble porter ses fruits. Cependant rappelons-le, elle se développe dans l'incapacité ou la compassion ou la peur ou quel que soit ce qui empêche les américains ou les israéliens d'attaquer l'ennemi qu'ils désignent comme le mal absolu sur terre. Une attaque américaine serait une défaite iranienne à coup sûr, il n'y a aucun suspens dans une telle guerre. Il semble en plus peu probable que le monde accepte de s'entretuer pour une guerre limitée, ciblée à un acteur qui ouvrirait de plus la voie à une nouvelle restructuration, à de nouveaux marchés. L'auteur de ce mémoire pense qu'une attaque contre l'Iran ne déclenchera pas une guerre mondiale, les américains avec l'Irak ont montré qu'ils étaient prêt à perdre des hommes pour jouer le jeu de la guerre conventionnelle, un autre état qui aurait eu une aversion totale au risque de perte n'aurait pas envahi de la sorte un pays hostile. La diplomatie iranienne se développe donc dans une certaine marge laissée par les américains nous l'avons en partie à cause de l'enlisement en Irak, du coût et de la durée de la guerre difficilement justifiable dans une démocratie (en argent et en hommes) et aussi parce que l'Iran a su montrer aux États-Unis qu'il disposait de différents leviers qui pourraient permettre aux américains s'ils négociaient avec lui de faciliter le retrait et les intérêts des américains dans la région. L'Iran ne dispose donc pas d'une diplomatie positive, il n'a plus grand-chose à offrir du fait qu'il négocie ses ressources naturelles avec d'autres grandes puissances. L'Iran dispose d'une diplomatie négative ou de nuisance, face aux américains ou face à Israël. C'est la diplomatie contestataire.

Nous allons tenter d'identifier les différentes orientations que pourrait prendre cette contestation ou ce révisionnisme en fonction des éléments géopolitiques et historiques. On peut identifier l'anti-impérialisme qui est au coeur de l'existence de la révolution iranienne, des réserves de gaz et de pétrole énormes qui en font un acteur qui va peser sur les défis énergétiques de demain. Le contrôle d'un détroit stratégique toujours dans l'avenir énergétique, un pan - islamisme qui se veut intégrateur et qui dépasse même les oppositions entre sunnites et chiites ravivées par les américains215(*), et enfin la défense de la cause palestinienne qui en fait un champion dans le monde arabe. L'Iran dispose enfin d'une capacité militaire d'opposition (ou de guerre asymétrique) et de défense de son territoire qui en fait un acteur potentiellement dangereux.

· Anti-Impérialisme :

Les iraniens combattent l'hégémonie américaine sur tous les fronts et avec tous les alliés. Dans toutes les tribunes internationales, l'Iran propose des discours profondément anti-impérialistes et antiaméricains. La participation de l'Iran au mouvement des non alignés et le soutien que cette association d'états vient d'apporter à l'Iran est à coup sûr le fruit de cet indéfectible lutte au travers de ses discours et de ses actions face aux États-Unis216(*). Le rapprochement avec les pays d'Amérique du Sud ou d'Afrique dans les différentes tribunes multilatérales régionales a permis à l'Iran de se transformer en champion des non-alignés depuis que les anciens champions ont fini par s'aligner. L'Iran représente le meilleur espoir et la meilleure tribune de ce mouvement, c'est une couche de plus dans stratégie de communication iranienne. Le soutien aux milices Chiites en Irak permet à l'Iran de pouvoir affirmer qu'il combat les américains et les nouvelles pertes américaines ne font qu'augmenter le crédit iranien dans le camp des antiaméricains violents.

· Réserves de gaz et de pétrole :

L'Iran détient les secondes réserves mondiales de gaz et de pétrole après l'Arabie Saoudite217(*) mais il n'a pas investi pour l'exploitation de ces réserves. Le pays se retrouve donc à devoir importer de l'essence car il n'a pas assez de capacité de raffinage, détruites pendant la guerre avec l'Irak. L'Iran n'a pas les moyens d'exploiter pour le moment ses réserves et il prend un retard industriel énorme faute de moyens pour investir dans l'exploitation de ses ressources. Il peut cependant en profitant des nouveaux investisseurs Chinois par exemple mettre sur pied des projets de développement. Le réseau électrique est de plus très insuffisant218(*) et contrairement aux autres pays du golfe persique l'Iran n'a pas réussi à obtenir une industrie électrique performante219(*), chaque année demande encore plus d'investissement pour palier à la vétusté des matériels. La consommation d'électricité du pays explose et les installations ont du mal à suivre. L'Iran est en train de tenter d'attirer les capitaux privés pour la rénovation de son réseau et les montants estimés pour la rénovation sont énormes.

Figure 19 : Iran Power Industry's Annual reports :

Les spécialistes iraniens estiment les coûts à environ 5 milliards d'euros par an. Même si l'Iran a prévu des énergies renouvelables, la production de l'énergie nucléaire semble être un outil adapté pour un pays qui a investi autant dans la recherche sur le nucléaire depuis tans d'année. Un pays qui pense nucléaire peut espérer gagner plus en exportant le gaz au lieu de l'utiliser dans ses centrales. L'auteur de ce mémoire n'a pas les qualifications nécessaires pour affirmer que l'Iran gagnerait plus à se spécialiser dans le nucléaire alors que sa consommation électrique explose, qu'il n'a pas les moyens pour rénover toute son industrie électrique et qu'il pourrait produire, enrichir, et utiliser l'uranium qu'il extrait de ses usines tous en vendant le surplus à tous les voisins. Surtout lorsqu'on regarde l'évolution du prix de l'uranium.

Figure 20 : Prix à long terme de l'uranium, en dollar par livre d'oxyde d'uranium U3O8220(*) :

« La production mondiale d'uranium (42.000 tonnes) est insuffisante depuis une vingtaine d'années. L'utilisation de sources secondaires d'uranium (25.000 tonnes), provenant de stocks civils et militaires, permet de combler la différence avec la consommation des centrales nucléaires (67.000 tonnes). Ces stocks seront épuisés en 2015 et la production minière ne pourra augmenter de façon suffisante en huit ans pour correspondre à la demande de consommation.

La production d'uranium est estimée de façon fiable une dizaine d'années à l'avance. Les projets d'exploitation de nouveaux gisements sont connus et il faut dix ans au moins pour mettre une mine en exploitation, en dehors des problèmes techniques imprévus.

Avec cette pénurie d'uranium dès 2015 et une production mondiale d'uranium en déclin à partir de 2025, le prix de l'uranium ne pourra qu'augmenter de façon considérable. Un prix supérieur à 200$/lb dans les prochaines années est non seulement réaliste mais sans doute sous-estimé en regard de la réalité des prix sur la période 2010-2020 et au delà. »

C'est une source de revenu potentiel énorme qui pourra être utilisé ou vendu. La volonté d'un nucléaire civil en Iran paraît tout à fait crédible, l'argument tenant aux réserves de pétrole n'a pas paru convaincant. Un autre argument invoqué est que l'Iran ne peut pas utiliser l'énergie nucléaire car il est en zone sismique, que dire du Japon qui possède plus de 52 réacteurs nucléaires221(*).

· Contrôle du détroit d'Ormuz :

Figure 21 : Détroit d'Ormuz222(*) :

20 % de la production mondiale de pétrole brute transite par le détroit d'Ormuz, l'Iran possède une flotte équipé de torpilles , de mines, de missiles et pourrait bloquer ce détroit pour faire exploser le prix du pétrole et diminuer les quantités de manière dramatique. Cependant comme certains le remarquent223(*), un blocage militaire entraînera une attaque certaine et une défaite de l'Iran et ensuite les puissances actuelles (Chine, Inde, Russie et les autres) qui négocient avec l'Iran pourraient avoir à subir aussi les mêmes désagréments. L'option du blocage semble donc une menace dissuasive et de contre attaque plutôt qu'une possible action offensive. Cependant les petits accrochages entre les iraniens et les américains ont réussi (conjointement avec d'autres facteurs) à faire monter le baril à des taux jamais atteints. Le plus nuisible devient alors la menace et pas l'action, car si un blocus était réalisé, la production s'interromprait, mais reprendrait juste après sous contrôle américain.

· Pan Islamisme :

L'Iran fait la promotion du pan islamisme. Plusieurs éléments permettent de montrer que la religion n'est pas le facteur principal dans les choix des réseaux et des soutiens que l'Iran dispense aux pays voisins. Tout d'abord le clergé chiite conscient du danger qu'aurait une séparation totale entre les deux mouvements multiplie ses participations et ses appels à l'unité dans les forums islamiques internationaux.224(*). Le deuxième aspect est que certaines communautés chiites ne sont pas soutenues par l'Iran, on pense à l'Azerbaïdjan225(*) qui n'est pas soutenu au profit de la Géorgie. Le dernier aspect est enfin un soutien de l'Iran à des groupes sunnites voir même radicaux sunnites. Le soutien au Hamas, au Djihad islamique, (certains disent l'utilisation d'une partie du réseau d'Al Qaeda226(*)) montre bien que l'Iran a une politique réaliste, qui ne répond pas qu'a un objectif religieux. Il souhaite rassembler le plus grand nombre et se fait le champion de la modernité de l'Islam, de la promotion du droit islamique en général.

· Cause Palestinienne et combat contre Israël :

Le soutien au Hamas, au Hezbollah, au Djihad Islamique nous l'avons dit est étrange dans une optique religieuse. Cependant différencier complètement les deux branches de l'Islam c'est déjà jouer dans une stratégie politique. L'Iran a récupéré la cause palestinienne pour plusieurs raisons. En raison du faible poids du Hamas dans les périodes précédentes et de l'envie de marginaliser l'Iran, les américains n'ont jamais invité les iraniens dans les négociations227(*). Cela a donc empêché l'Iran d'avoir les possibilités de contribuer à une solution de compromis. Ensuite ce soutien aux palestiniens par l'axe Iran Syrie Hezbollah a montré sa réussite en s'opposant de manière crédible à l'armée israélienne constitue un fait d'arme qui a augmenté la renommée et l'aura de l'Iran dans ce que les spécialistes appellent la « rue arabe ». La campagne de communication iranienne a réussi petit à petit à redorer l'image de l'Iran chez les combattants, les populations qui souffrent. Le fait que le Hamas assure aussi la continuité des services publics avec les fonds iraniens est une image de probité différente de celle de corruption ou de collaboration228(*) du Fatah (OLP) permet de gagner la confiance des populations sur le terrain. Petit à petit l'Iran devient un acteur incontournable et bientôt il sera peut-être invité à la table des négociations pour parler de la crise israélo-palestinienne.

· Capacités de défense du territoire :

L'Iran dispose de la capacité de défendre son territoire. L'Iran a mis en place une industrie de la défense229(*) et peut ainsi produire des blindés, (transport de troupes et chars d'assaut), des hélicoptères, des avions de combat, un programme de missiles230(*). L'armée iranienne dispose d'un contingent assez important, mais serait assez similaire à ce que l'Argentine avait, c'est-à-dire un contingent de conscrits énorme, à côté des professionnels peu motivé dans l'armée régulière et enfin des troupes d'élites qui ne seront pas, on le suppose, gaspillées dans des batailles massives. Le scénario peut sensiblement être le même, suite à une défaite, une modération du pouvoir, destitution du président si c'est toujours un radical et signature d'un traité de paix avec les conditions les plus défavorables. Il est peu probable que cela provoque un changement complet de régime, à part si c'est un objectif de l'intervention, dépassant l'unique volonté de contrainte sur le dossier nucléaire. Aujourd'hui les principaux fournisseurs d'armes de l'Iran sont la Russie et la Chine mais les pays intermédiaires peuvent bloquer les transports comme nous l'avons vu avec le cas du matériel nucléaire de Busher. Le but visé est clairement l'autarcie. Les capacités de défense anti-aériennes pour protéger les sites nucléaires sont selon les déclarations prêtes à contrer une attaque aérienne américaine231(*), les missiles iraniens une menace pour les américains232(*). L'Iran dispose d'une capacité dissuasive de missiles de courte et moyenne portée afin de contrer une invasion233(*). La capacité réelle de l'Iran nous est inconnue, le tout n'étant pas d'avoir des armes mais d'avoir l'opportunité de les utiliser et les savoir faire nécessaires. Une guerre contre les américains ou les israéliens serait différentes de ce que connaissent les forces iraniennes engagées actuellement. En cas d'invasion les techniques de guérilla ne pourraient que ralentir ces armées sur équipées. En cas d'arrêt de l'offensive, les réactions américaines pourraient devenir « excessives » avant toute opportunité de contre attaque. L'affrontement direct n'a pas eu lieu malgré l'escalade verbale des officiels dans les États concernés. Il est difficile d'avoir une idée car on ne peut connaître les secrets diplomatiques, et les véritables intentions des acteurs. Tout dépend de la disposition dans laquelle on analyse le problème, les faits ne peuvent nous indiquer ce qui se passe dans la tête des leaders. Au jour de la rédaction de ce mémoire, les États-Unis semblent ouvrir une voie de négociation avec l'Iran. Soit c'est une action pour négocier réellement et de multiples arguments peuvent venir accrediter cette idée (pacifier l'Irak, stabiliser la région), soit c'est le calme avant la tempête et la recherche d'un casus belli pouvant englober le plus de pays (le refus de négociation malgré une ouverture justifiant l'inutile de la négociation donc une seule option, l'intervention militaire).

Conclusion :

L'Iran dispose de plusieurs atouts pouvant lui permettre de mener une diplomatie plus « hégémonique » au niveau régional. Cependant il est attrayant tant qu'il est indépendant. Si demain l'Iran se fait attaquer est ce qu'un seul pays viendra l'aider ? Il n'y a pas d'accord militaire, si ce n'est avec la Syrie ou la Géorgie ? Bien sûr on ne connaît pas les alliances non officielles qui sont une coutume dans la diplomatie, on peut présumer que la Russie ou la Chine soutiendrait logistiquement, encore que cette aide serait rapidement dévoilée.

L'Iran est donc dans cette période « de vide » de la puissance américaine, qui est aussi provoquée par la succession (les élections), c'est à ce moment-là que les gouvernements sont les plus fragiles.

Pour résumer on peut dire que l'Iran :

§ Se développe un réseau de pays amicaux234(*) par des échanges diplomatiques et la participation à des forums internationaux. 

§ Arrive à contourner les sanctions en s'ouvrant sur l'Asie, en utilisant les capacités de ses voisins. 

§ Devient le champion de l'anti-impérialisme, de la cause palestinienne.

§ À une capacité militaire de défense de son territoire.

Tout cela donne à l'Iran une force dans les forums internationaux et pourrait l'inciter à mettre en place une stratégie de contestation.

Tous les éléments favorables à la mise en place d'une diplomatie contestataire sont là, l'état n'est pas intégré à la communauté internationale officiellement et est même mis au ban de celle-ci. Le coût de la défection est limité. L'Iran tente de mobiliser tous les alliés possibles en se rapprochant des ennemis de son ennemi américain et en intervenant dans les zones ou les américains sont déployés. L'Iran est enfin une source d'instabilité pour les américains car il peut mettre en danger les intérêts américains dans la région et cela le rend encore plus visible.

Maintenant que nous avons présenté l'Iran, de manière nationale et internationale, que nous avons identifié les différents réseaux qu'il peut utiliser, les différentes opportunités disponibles pour sa stratégie de communication nous allons présenter le fruit de l'analyse portant sur cette stratégie. Nous allons voir qu'elle est le type de la communication mise en place quand à la crise du régime de non-prolifération. Nous allons chercher les vecteurs, le message, les publics visés. Ceci nous permettra de pouvoir répondre à une de nos hypothèses, c'est-à-dire si l'Iran a mis en place concrètement une stratégie de promotion du révisionnisme ou si le révisionnisme n'est qu'un prétexte pour la mise en place d'une diplomatie contestataire.

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* 234 L'auteur de ce mémoire, pense qu'aucun des pays « amis », courtois tant que il y a des bénéfices à tirer, ne prendrait le risque de représailles, de guerre ou de pertes économiques importantes pour sauver le régime de Téhéran. L'Iran est donc seul à se défendre et il a son destin entre les mains des américains. La seule opportunité pour l'Iran de continuer dans sa stratégie hégémonique est une bienveillance des américains ou alors un improbable retournement des alliances mondiales ce qu'il ne faut pas attendre selon l'auteur de ce mémoire. Comme tout à l'heure, le manque d'informations stratégiques, non disponibles pour le chercheur et l'incapacité de savoir ce qui se passe dans la tête des dirigeant chinois, russes, américains ou israéliens impose de rappeler que tous les scénarios que l'on peut lire, toutes les opinions prospectives ne sont que des hypothèses, certes elle vont construire l'avenir car les dirigeants lisent les travaux les plus important mais elle ne pourront pas déterminer si l'Iran construit une bombe, si les Etats-Unis ou Israël vont attaquer l'Iran. Il faut et c'est primordial ne pas penser qu'on peut voir à travers le « brouillard de la guerre », certaines revues que l'auteur a consulté affirment que l'Iran a déjà une arme, affirment que les Etats-Unis vont attaquer l'Iran le mois prochain etc... Il faut se méfier énormément de ce genre de travaux

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