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Syndicalisme enseignant de l'enseignement superieur et universitaire et pouvoir politique (1999-2008)

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par Hermes Ndala
Université de Kinshasa - licence en science politique et administrative 2007
  

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CHAPITRE II : CONTEXTE SOCIAL DE LA LUTTE

Les luttes politiques n'émergent pas du néant mais sont «tributaires des structures objectives (du moment de leur manifestation) et des structures subjectives (systèmes de représentations et perceptions qu'a forgé le cours de l'histoire dans les agents » (56(*)). Ainsi, quand on veut répondre à la question quelles sont les structures dans les quelles se manifestent ces luttes, on retrouve non seulement des normes et des pratiques, des tendances du champs politique et universitaire considérées au moment de la manifestation des luttes et des dispositions intériorisées au cours de l'histoire.

Dans ce chapitre, nous évoquerons l'héritage symbolique du corps enseignant de l'UNIKIN, la démocratisation des années 1990 et la naissance et l'esprit de la mission de l'APUKIN. Ceci afin d'éviter le danger de l'anachronisme en restituant fondamentalement l'action politique dans son contexte (57(*)).

II.1. Héritage symbolique du corps enseignant de l'UNIKIN

En 1990, le corps enseignant est dans une situation complexe à la fois dans sa cohésion que dans ses rapports vis-à-vis de la population et du pouvoir politique. `'A son lancement, note MABI MULUMBA, le 24 avril 1990, la transition politique congolaise a hérité d'une économie exsangue '' (58(*)) que l'insécurité et autres maux culturels ont comblé, consacrant dans la perception populaire l'échec des dirigeants de la 2ème République. Dans la misère qui frappe cette population, seule, cependant, la catégorie des dirigeants est perçue exemptée ; d'où frustrations populaires.

Le corps enseignant que, selon ILUNGA KABONGO (59(*)), l'imagerie populaire associe en bloc aux dirigeants politiques, partageaient autant la responsabilité de cet échec politique. Il en résulta un divorce d'avec l'opinion publique et, pour paraphraser G. - Villers et OMASOMBO, `'des congolais moyens '' (60(*)) jugeant qu'il se bat pour des honneurs et les prébendes, comme toute l'opposition politique mais sous la soutane de la vérité scientifique. La preuve en vient des attitudes mêmes de cette population face aux grèves des enseignants perçues comme un dérangement, une affaire des professeurs pendant qu'en 1971, De Saint Moulin relève que la simple nationalisation de l'Education attira la désapprobation du pouvoir politique dans l'opinion publique.(61(*))

Quant au pouvoir politique de la 2ème république, en carence de légitimité électorale et démocratique, il s'entourait, selon MUABILA MALELA, « fièrement des professeurs » (62(*)). Ce, pour capitaliser les diverses légitimités, y comprise celle des intellectuels (à l'opposé de celle traditionnelle) surtout nécessaire par l'effet du clivage tradition - modernité et la faible capacité expressive de la majeur partie de la population dans le rapports de production culturelle et, donc, politique.

En outre, plus qu'un simple recrutement d'une poignet de ce corps, le pouvoir s'évertuait à charmer par des consultations, des gratifications symboliques et matérielles le corps entier, une nécessité de l'impératif de la politique de `'rupture'' contenue dans l'authenticité et zaïrianisation. Il y eut le besoin d'une production culturelle variée et qualitative, cette ressource culturelle rare et réduite qu'incarnait le corps enseignant tant pour la conception que la justification monocorde de ses idéologies. Ce fut l'origine de l'image des dirigeants politiques dans la perception populaire ; image qu'a maintenu par la suite le clientélisme d'une faction par l'effet des medias d'une part, et le musellement auquel fut soumis la majorité dudit corps, victime d'une méfiance intériorisée, d'autre part. l'effacement de la majorité a majoré la voix de la minorité.

Cependant, les frustrations populaires dues aux échecs cuisants des politiques économiques et des plans de l'authenticité ont concouru la lente distanciation de la majeur partie de ce corps, tel qu'admet des auteurs, d'une part, et l'incursion de la tutelle économique et, donc, culturelle (idéologie) des institutions de Brettons Wood, d'autre part. ce fut le début du divorce, amplifié par l'image contestatrice des milieux universitaires (63(*)). Ce corps et l'université furent soumis à des politiques et pratiques destructrices que, par conditionnement des champs politique et universitaire, le corps enseignant et les étudiants ont fini par reproduire et entretenir en système d'autodestruction très virulent.

* 56 TSAMBU BULU, Op. Cit. p74

* 57 DELWIT Pascal, op. cit, p.16

* 58 MABI MULUMBA, « Bilan économique de la transition », in la transition en République Démocratique du Congo : « bilan, enjeux et perspectives » (sous la dir.) MWAYILA TSHIYEMBE, Paris, Harmattan, 2005, p.53

* 59 ILUNGA KABONGO cité par MWABILA MALELA, « Quelle élite pour la République Démocratique du Congo », in élites et démocratie. Op. Cit. p.194 et 196

* 60 De VILLERS Gautier et OMASSOMBO TSHONDA, Zaïre, la transition manqué, 1990-1997, CEDAF et Harmattan, 1997, p. 17

* 61 DE SAINT MOULIN Léon, op. cit ; p.12

* 62 MWABILA MALELA, op. cit. , p. 196

* 63 Lire ABEMBA BULAIMU ET NTUMBA LUKUNGA, op. cit.

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