WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le contrôle des armes légères et de petit calibre en afrique de l'ouest

( Télécharger le fichier original )
par Salamane YAMEOGO
Institut de Hautes Etudes Internationales et du Dévelppement (IHEID) - Master en Etudes du Développement 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Source : Dramane Bouko 2006 : La circulation des armes légères et de petit calibre en Afrique de l'ouest: contribution à une étude au programme de désarmement.

Sommes toutes, ces circonstances qui contournent les normes et les institutions sont des obstacles sérieux au contrôle des transferts des ALPC en Afrique de l'Ouest en particulier et dans le monde en général. Il paraît impossible de contrôler les transferts des ALPC. Cependant, cette conception ne devrait pas prévaloir, car comme le rappelle un colonel des services secrets français : « Si on veut, en dix huit mois, on peut balayer toutes les filières » (Léger 2007,32). Mais, ne disposant pas des moyens de cet homme, il convient de proposer d'autres voies qui puissent contenir les flux et les reflux des ALPC. C'est ce à quoi les prochaines réflexions vont s'atteler.

SECTION II : LES STRATEGIES POUR UN MEILLEUR CONTRÔLE DES ALPC

Diverses stratégies pour le contrôle des ALPC ont été proposées : le traçage, le marquage, la non-réexportation, le courtage, le baromètre de transparence. En dehors de ces cas, les développements précédents permettent d'énoncer d'autres suggestions telles que le renforcement des capacités, la formation des acteurs impliqués dans la lutte contre la prolifération des ALPC, le renforcement et l'application des sanctions, la nécessité d'harmoniser les législations, pas seulement au niveau ouest africain mais sur un plan international. Cette liste n'est pas exhaustive.

Mais, ce qui paraît quelque peu surprenant, c'est qu'il n'existe pas de canaux d'information au profit de l'opinion publique, il y a aussi une certaine carence du volet éducation en matière de micro-désarmement. Ici, une autre proposition sans doute nouvelle est de créer un mécanisme d'évaluation entre les pairs au niveau ouest-africain, peut-être au niveau mondial. Ceux deux suggestions tiennent à diverses raisons. Pour le volet information et éducation, il est très important que l'information permettra à l'opinion publique d'avoir une idée claire du domaine du commerce des ALPC qui en général reste peu connu. L'éducation permettra aux populations de s'imprégner des conséquences des ALPC aussi bien dans leur propre environnement que dans le monde en général. Ce qui pourrait déclencher une certaine prise de conscience et susciter un intérêt de la part de la majorité de la population.

Quant à l'adoption du mécanisme, c'est l'idée qu'un tel système puisse accompagner la Convention dans sa mise en oeuvre. Son existence permettrait peut-être de limiter les faiblesses de la Convention comme dans le cas du Moratoire. Ainsi, il sera successivement analysé le contrôle des ALPC par l'information et l'éducation (§I) et la création d'un mécanisme ouest-africain d'évaluation entre les pairs en matière de contrôle des ALPC (§II).

§I : LE CONTRÔLE DES ALPC PAR L'INFORMATION ET L'EDUCACTION

« Le projet de désarmer semble utopique, le but impossible à atteindre ! Cependant même si cela est vrai, l'important, je crois, est la circulation de l'information dans ce domaine. Informer est une nécessité pour tenir au courant et faire prendre conscience à un large public » (Lepetit 1985, 23). Cette affirmation est une des stratégies incontournables pour contenir le commerce des ALPC sur tous les plans. L'information est une des clefs de la lutte contre la prolifération des ALPC sans aucun conteste. Aujourd'hui,

la maîtrise des flux de l'information, entrants et sortants, immatériels et éphémères, est un pilier de toute politique à explorer et à mettre au profit des acteurs sur le terrain. Méconnaître cet aspect fondamental du management public équivaut à vouer toute politique publique et toute action à l'échec. Le rôle des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication devrait être considéré. Il n'est pas forcement besoin d'attendre des véhicules tout terrain pour passer l'information. Les chaînes de télévision nationale et les chaines privées sont nombreuses dans les pays. Il suffit de faire passer une publicité avant ou après le journal télévisé, entre les séries télé, les matchs de football et de toute autre circonstance sportive. Cette publicité devra montrer les impacts de la prolifération des ALPC sur leur vie. Des débats télévisés sont aussi à promouvoir sur les questions des ALPC. D'autres canaux d'information comme les chaînes de radios sont multiples, et existant presque partout dans les grandes villes des Etats. Il suffit de faire passer des publicités dans les langues locales. Les cybers café sont aussi des moyens de communication par exemple en mettant sur les pages de garde les informations qui puissent interpeler l'internaute. On pourrait aussi impliquer les artistes musiciens dans leurs oeuvres musicales et les artisans dans la création d'objet d'art qui montrent les méfaits des armes. Tout ceci devrait être soutenu par les acteurs du développement, les Etats, les Organisation de la Société Civile. Il n'est pas exclu de mettre en place des numéros verts et gratuits pour que les populations informent les forces de l'ordre et de sécurité des violences liées aux armes. Pour la vulgarisation de l'information, un contrôle stricte sur les photos les publicités à diffuser est nécessaire afin d'éviter les instrumentalisations. Le citoyen le plus reculé dans sa campagne devrait être impliqué. Ces informations et ces interpellations vont faire naître une certaine confiance car le domaine des armes est peu connu et la plupart des populations ne veulent pas s'y mêler de peur des représailles et de l'insécurité. Par la confiance et l'union, de véritables fronts publics anti-armement apparaîtront. Les pouvoirs publics seraient dans ces conditions de jouer le jeu de la transparence pour éviter de se faire épingler par leurs citoyens.

En outre, l'éducation reste toute aussi importante que l'information. Selon les Nations Unies, « Au XXe siècle, la science et la technologie ont transformé le monde. Elles ont entraîné une amélioration de la qualité de la vie, mais ont rendu les guerres plus meurtrières. Des armes de destruction massive - biologiques, chimiques et nucléaires - et leurs vecteurs ont vu le jour, cependant que des armements conventionnels toujours plus sophistiqués étaient produits et que leur utilisation se généralisait. Les conflits armés demeurent sources d'horreur et de destruction. C'est pourquoi l'éducation et la formation en matière de désarmement et de non-prolifération n'ont jamais été aussi nécessaires. En vérité, les concepts de sécurité et de menace ont évolué, tout comme la perception qu'en a le grand public, aussi est-il urgent d'entamer une réflexion nouvelle, axée sur les objectifs du désarmement et de la non prolifération » (Nations Unies A/57/124 2002). Les Nations Unies ont aussi adopté d'autres résolutions pour promouvoir l'éducation de la culture de la paix. Il en va ainsi des résolutions A/RES/53/243 (1999) et A/RES/57/6 (2002) de l'Assemblée générale des Nations Unies sur une culture de la paix.

Ainsi, l'éducation est l'un des piliers fondamentaux pour lutter contre la prolifération des ALPC. Autant, les populations sont aujourd'hui impliquées dans la lutte contre le changement climatique à travers des cours dispensés dans les écoles, les grandes écoles et les universités, autant des programmes de désarmement devraient être intégrés dans les disciplines à enseigner. La CEDEAO a pensé à cette technique, mais jusqu'à ce jour aucun programme complet en matière de désarmement n'a été incorporé dans les enseignements des établissements ouest-africains. L'étude onusienne reprise par Marín-Bosch est riche d'enseignement et devrait être mis en oeuvre sans tarder. L'étude évoque pour commencer l'adaptation de l'éducation et de la formation en matière de désarmement et de non-prolifération aux réalités contemporaines. Ensuite, elle évalue les acquis d'expérience dans ce domaine et explique l'importance de l'éducation et de la formation à tous les niveaux - les familles, les écoles, les universités, les médias, les communautés, les ONG, les gouvernements, les parlements et les organisations internationales. La même étude indique ensuite des moyens d'utiliser les nouvelles méthodes pédagogiques, en particulier la révolution dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, puis décrit l'utilisation de l'éducation et de la formation en matière de désarmement et de non-prolifération à l'appui de la consolidation de la paix en situation d'après conflit. Elle souligne enfin l'importance de la coordination entre l'ONU et les organisations internationales dotées de compétences particulières en matière de désarmement, de non-prolifération ou d'éducation (Marín-Bosch 2004, 53). Un cours de tronc commun et obligatoire sur les questions de la prolifération des ALPC et de toutes leurs implications dans les communautés à travers la sous région et dans les autres parties du monde serait fortement intéressant pour les étudiants. Le plus souvent, la carence en la matière reste la règle. Les débats sont tournés autour de considérations subjectives sans fondements théoriques et pratiques. Les étudiants surtout en relations internationales et stratégiques, études du développement, en science politique, en diplomatie, en matière de défense devraient être familiers avec de telles questions au plan africain et au plan ouest-africain. En définitive, la promotion de ces outils est indispensable pour un meilleur contrôle des armes. Les questions de prolifération des ALPC sont assez importantes pour être seulement traitées par les politiques. L'opinion publique devrait s'y intéresser et apporter sa contribution. Mais cela sera possible si l'information et l'éducation sont au menu des actions effectuées actuellement.

En tout état de cause, il est évident que les Etats doivent renforcer leur rôle sécurité au profit des citoyens. Il est peu probable que dans une situation d'Etat fragile et en faillite, on demande aux populations d'abandonner leurs armes car dans cette catégorie d'Etat, le pouvoir central n'est à mesure de garantir la sécurité des populations sur l'ensemble de son territoire. Et, ce qui se passe dans certains pays ouest-africain en proie aux crises sociales, militaires ou en situation post conflit dans laquelle la sécurité peine à reprendre son envol. C'est exemple la Guinée Bissau, le Libéria et la Côte d'Ivoire (Châtaigner et Magro 2007 ; Muggah 2009). Une des limites de l'éducation et de l'information reste la question des Etats fragiles et en faillite dans l'espace CEDEAO. Il faut pour se faire mettre les citoyens en confiance. L'Etat devant par ailleurs jouer son rôle de garantie de la sécurité de ses populations faute de quoi, les armes seront toujours au menu des citoyens. Aussi, en dehors de l'information et de l'éducation, il serait souhaitable que la CEDEAO adopte en accompagnement de la Convention un Mécanisme d'Evaluation entre les pairs en matière de contrôle des ALPC.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon