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Etude des stratégies de communication utilisées dans la lutte contre le paludisme au centre de sante de référence de la commune IV du district de Bamako.

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par Makandjamba KEITA
INFTS - Diplôme Supérieur en Travail Social (DSTS) 2009
  

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CHAPITRE IV : CLARIFICATION DES CONCEPTS ET REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

1. Clarification des concepts

1.1. Stratégie : est un art de diriger et de coordonner des actions pour atteindre un objectif. Selon le dictionnaire universel, elle est un art de combiner des opérations pour atteindre un but.

1.2. Information : est une action d'informer ou de s'informer. C'est transmettre un message, une nouvelle, communiquer un savoir. Elle signifie tout élément ou système qui peut être transmis par un signal ou une combinaison de signaux.

1.3. Communication 7(*): est l'action de communiquer, de transmettre, des informations ou des connaissances à quelqu'un ou, s'il y'a échange, de les mettre en commun (ex : le dialogue).C'est établir une relation avec quelque chose, une relation dynamique qui intervient dans le fonctionnement, l'échange de signes, de message entre un émetteur et un récepteur.

D'après le dictionnaire Larousse, communiquer signifie faire connaître quelque chose, faire passer une information d'une personne à une autre, être en relation avec l'ensemble des processus d'échanges entre le sujet émetteur et le sujet récepteur des messages (verbaux ou non verbaux, gestuels etc....)

Ainsi la communication est inséparable de l'information comme l'atteste cette définition : « informe c'est communiquer. Elle est à la fois un moyen d'informer et de réduire l'incertitude. Toute communication a un contenu cognitif, plus ou moins important, qui est l'information. »

Cela implique qu'il n'ya pas d'information sans communication. La communication est un processus dont l'information est le contenu l'une ne peut être comprise sans l'autre, l'étude de l'une et de l'autre ne fait qu'un.

Selon Massa Makan Diabaté :  « elle est le vaste champ d'échanges, des faits, d'opinions entre humains. Ainsi la communication va de l'individu au groupe et réciproquement, et comprendrait toutes les acquisitions de l'homme. Sa fonction est de transmettre ce qui appartient au groupe depuis l'éducation et la culture jusqu'aux outils qui permettent de s'adapter dans et par le groupe »8(*).

En sociologie et en linguistique, la communication est l'ensemble des phénomènes qui peuvent intervenir lorsqu'un individu transmet une information à un ou plusieurs d'autres individus à l'aide du langage articulé ou d'autres codes (tout de la voix, gestuelle, regard, respiration....)

La science de la communication à pour objet de conceptualiser et de rationnaliser les processus d'échange de transmission d'information entre les entités (individus, groupes d'individus ou machine). La chaine de communication est constituée :

- de l'émetteur (expéditeur).

- Du récepteur(ou destinataire).

- Du message qui est transmission de l'un à l'autre.

- Du code qui sert à transmettre le message (ex : la langue),

- Le canal de transmission (ex : de vive voix, téléphone...)

- Le contexte

1.4. Communication interpersonnelle (CIP) :9(*) C'est un entretien entre deux ou plusieurs individus en vue d'échanger des informations, des sentiments, des attitudes.

Elle est un processus finalisé et structuré par lequel le personnel de santé partage les connaissances avec un client pour arriver à une compréhension mutuelle afin de lui faire adopter des comportements positifs à l'égard des questions de santé. Cette communication, le médecin ou l'infirmier la pratique tout le temps et principalement avec le patient ou avec la communauté.

1.5. Communication de groupe : C'est un échange d'information au sein d'un grand public sans recourir aux masses média.

La communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un message (communication) ciblé sur leur compréhension et leur culture propre.

Cette communication est pratiquée au niveau des CSCOM et CsRéf par les sages femmes et les travailleurs sociaux lors des séances d'IEC sur les thèmes comme la CPN, la CPON, les IRA, le paludisme etc.

1.6. Communication de masse media : La communication de masse s'étend également sur une très large échelle mais à travers les masses media. La Communication de masse c'est un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux) s'adressant à tous les récepteurs disponibles. On parle de médias de masse ou « Mass-médias ». En font partie la radiocommunication, la radiodiffusion et la télévision, internet...

1.7. Lutte : est un affrontement, un combat entre deux personnes, deux groupes dont chacun s'efforce de faire triompher sa cause. (Larousse)

La lutte est donc une action entreprise dans la quelle on cherche des solutions de sortie ou de gagner un combat.

Selon le dictionnaire universel de 1994, la lutte est une action contre une force, un phénomène, un évènement nuisible ou hostile.

1.8.Paludisme : est une maladie infectieuse fréquente dans les régions marécageuses, endémique en Afrique tropicale, due à un protozoaire (genre plasmodium) transmis par la piqûre de l'anophèle, se traduisant essentiellement par une fièvre intermittente mais pouvant avoir des manifestations viscérales, rénales et neurologiques (accès pernicieux paludisme).

1.9.District sanitaire 10(*): une circonscription sanitaire, constitue l'unité opérationnelle de planification conformément à la stratégie africaine de développement sanitaire. Il regroupe un certain nombre d'aires de santé. Le District sanitaire correspond au cercle ou à une commune Urbaine de Bamako.

1.10.Centre de santé de référence : Ce sont les centres de santé des chefs-lieux de district sanitaire assurant les fonctions de première référence technique et de santé publique telles que définies dans la politique sectorielle de santé.

1.11.Commune : collectivité territoriale administrée par un Maire assisté d'un conseil municipal.

1.12.Information-Education-Communication en santé : est un ensemble de moyens et de méthodes utilisé pour informer et sensibiliser le ou les groupes de populations, appelés groupe cibles, sur certains phénomènes et évènements de santé, en vue d'obtenir un changement positif durable des attitudes ou comportements.

1.13.Plasmodium : est le parasite du paludisme dont quatre espèces causent la maladie : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium malariae, Plasmodium ovale.

Anophèle femelle : est le moustique qui se nourrit de sang et qui seul transmet le paludisme.

1.14.Endémie : est la présence quasi permanente d'un phénomène de santé dans une population donnée.

1.15.Gîte larvaire : est le lieu dans lequel se développent les larves.

2. Revue critique de la littérature

Dans le cadre de l'élaboration de notre mémoire de fin de cycle sur les stratégies de communication utilisées pour la lutte contre le paludisme au centre de référence de la commune IV du District de Bamako, nous n'avons pas pu lire tous les documents traitant notre sujet. Ce pendant nous avons pu lire quelques documents en rapport avec notre thème.

Dans sa thèse intitulé " pratique du personnel de sante devant les cas présumes de paludisme au CSCOM de l'ASACOLA I en commune IV du district et de Bamako "11(*), Moussa Camara s'est intéressé aux pratiques médicales ou curatives auxquelles le personnel de la sante doit adopter ou appliquer pour traiter des cas présumés de paludisme. L'auteur dans sa recherche a étudié la prise en charge du paludisme par les agents du centre de santé communautaire de l'ASACOLA I. Au cour de sa recherche, il obtient que les consultations ont été faites par le médecin dans 91,3% des cas ; la prise de température a été faite par le thermomètre dans 79,4% des cas ; les prises de poids ont été faite par le médecin dans 91,1% des cas ; dans 74,8% des cas les malades ont été examinés torse nu ; la GE a été l'examen le plus demandé avec 78,1% ; la quinine injectable TSP (en relai) et la SP seule représentaient respectivement 41,7% et 32,5% des traitements appliqués.

Après l'analyse des résultats, il recommande au ministère de la santé d'organiser des formations régulières de recyclage à l'intention des médecins, des sages femmes et des infirmiers sur les schémas thérapeutiques standards de l'OMS adopté par le PNLP dans le but de l'application correcte de ces schémas ; d'assurer la disponibilité et à faible coût des deux combinaisons antipaludiques à base d'artemisinine (CTA) recommandé par le PNLP au Mali pour qu'elles soient accessibles à la population ; doter si possible tous les CSCOM du Mali d'ici à dix ans de matériel pour les tests de diagnostic rapides du paludisme. Il recommande également aux médecins, aux sages femmes et aux infirmiers

d'appliquer correctement les schémas thérapeutiques standards du PNLP dans le but de retarder les présumées de résistance au antipaludique, d'augmenter les demandes de la GE pour la confirmation du diagnostic du paludisme.

Dans ce document, l'auteur s'est beaucoup appesanti sur les moyens de traitement des cas de paludisme adoptés par le personnel de santé. Parmi les cinq grands axes stratégiques de lutte contre le paludisme, il s'est focalisé sur la prise en charge des cas de paludisme.

Cependant, la partie communication n'a pas été abordée ainsi que les autres axes alors que la prise en charge des cas ne peut se faire sans une bonne communication entre le prestataire et les patients. Il devrait intégrer la communication sur les moyens de prévention lors de la prise en charge. Comme la dit un adage « Prévenir vaut mieux que guérir ».Tous les axes stratégiques doivent intégrer un plan de communication bien structuré pour sa bonne exécution.

Dans la thèse de Mamadou M Diarra dont le thème est " Evaluation de la prise en charge du paludisme dans le milieu du Foot Ball au Mali à propos de deux clubs de la 1ère division de Bamako (ASB et COB)"12(*). Elle porte sur l'évaluation de la prise en charge du paludisme dans le milieu du Foot Ball au Mali dont le club ASB et COB sont le groupe cible.

Les résultats de ses études ont montré qu'en milieu sportif des deux clubs la prévalence est de 54,54%. Les périodes de transmission du paludisme se situent entre octobre et Novembre. La saison sportive Malienne commence au mois d'octobre. Ces deux paramètres peuvent expliquer cette prévalence. Il affirme avoir remarqué un déficit d'information des agents médicaux des clubs sur la chimio prévention, la GE n'était réalisé que chez 20,87% des cas, le manque de protocole de prise en charge appliqué au niveau du milieu de foot Ball Bamakois, un déficit de suivi régulier des joueurs par les agents médicaux des clubs, cette prise en charge était déficiente.

Pour écarter cette pathologie du milieu sportif, il suggère à l'encadrement des clubs de fournir chaque six mois des moustiquaires imprégnées aux joueurs de la première division de Bamako, aux agents médicaux de clubs d'organiser des séances d'information, de sensibilisation et d'éducation (ISE) aux staffs de la 1ère division du Foot Ball Bamakois.

L'auteur de ce document, en plus de la prise en charge des cas de paludisme en milieu sportif, a abordé les questions de communication qui va en étroite ligne avec notre thème. Selon lui, les agents médicaux des clubs fournissent peu d'information sur la chimio prévention à l'endroit des joueurs ainsi que les staffs.

Dans son mémoire dont le thème s'intitule " Analyse des stratégies de lutte contre le paludisme dans le District sanitaire de la commune IV de Bamako : cas de moustiquaire imprégnée d'insecticide dans la stratégie de lutte contre le paludisme"13(*), Mariam Gonanle  cherche d'évaluer la place et le rôle spécifique de la moustiquaire imprégnée dans la stratégie de lutte contre le paludisme.

Elle suggère de sensibiliser d'avantage la population pour un changement de comportement ; l'implication totale des autorités pour lutter contre ce fléau ; d'organisation périodique de journées de salubrité dans les quartiers ; la distribution gratuite de la moustiquaire imprégnée d'insecticide à toute la population une fois par an ; l'appui des partenaires techniques et financiers afin d'éviter les ruptures de stock périodiques de la MII dans les centre de santé ; la pulvérisation intra et extra domiciliaire à toutes les périodes de l'année.

Elle s'est limitée à l'évaluation de la place et le rôle de la moustiquaire imprégnée d'insecticide dans la lutte contre le paludisme chez les femmes et les enfants de moins de 5 ans qui fréquentent les centres de santé lors de la CPN et de la vaccination. En effet, hormis les couches vulnérables, la connaissance et l'acquisition de MII par les populations n'a pas été évaluées.

Ce pendant, cette évaluation se fait après des stratégies de communication bien coordonnée. C'est cette communication qui fait l'objet de notre analyse.

Dans son mémoire " Lutte contre le paludisme dans le centre de santé de référence de la commune urbaine de Kati : Cas des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans"14(*), il fait l'historique du traitement du paludisme au Cs réf de Kati.

Selon les résultats obtenus, il affirme que sur les 60 enquêtes 48 soit 80% se rendant au centre de santé en cas de paludisme, utilisant de l'approche syndromique et la prise en charge du paludisme chez les adultes, des femmes enceintes et les enfants de plus de 5 ans non couverts par PCIME (Prise en Charge des Maladies de l'Enfant) ; constituent des actions qui caractérisent l'itinéraire thérapeutique des femmes enceintes et enfants de 0 à 5 ans.

Sur les 60 sujets enquêtés 42 soit 70% déclarent que le paludisme est dû aux piqûres des moustiques.

Il recommande de développer les activités liées aux différentes stratégies d'intervention ; développer les activités à base communautaire ; accroitre la participation de la population dans la prise de décisions pour la résolution de leur problème de santé ; impliquer les ménages dans la gestion appropriée des problèmes de leur environnement ; concevoir et mettre en oeuvre une stratégie de communication et de mobilisation sociale efficace ; former tous les prestataires sur les techniques de prise en charge du paludisme ; ouvrir et équiper un centre de réimprégnation des moustiquaires ; étendre la distribution de moustiquaires imprégnées à l'ensemble de la population des zones endémiques.

L'auteur après avoir étudier l'itinéraire du traitement du paludisme chez les femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans, il recommande une stratégie de communication et de mobilisation sociale.

Dans son mémoire dont le thème est " la mobilisation sociale comme moyen de lutte contre le paludisme"15(*).

Selon Ibrahima Yamadou DIARRA, les résultats obtenus, 192 sur 200 personnes, soit 96% de la population, pensent que le paludisme est fréquent, 183 personnes, soit 91,5% dorment sous MII, 55% des enquêtés pratiquent l'automédication, 168 personnes soit 84% ont proposé les campagnes médiatiques (radio, Télévision) comme stratégie de lutte contre le paludisme.

L'auteur du document nous propose des stratégies de mobilisation sociale pour lutter contre le paludisme et qui sont le développement d'une compréhension commune en matière de communication pour le changement de comportement dans le cadre de lute contre le paludisme parmi les intervenants/ acteurs (partenaires, leaders communautaires, organisation à base communautaire, ONG) ; la mobilisation de tous les leaders clés de la lutte contre le paludisme dans la commune VI du district de Bamako ; le renforcement des capacités des professionnelles des medias dans la couverture et le traitement des questions relatives à la prévention, au traitement et au contrôle du paludisme ; le renforcement des capacités des leaders communautaires ; le renforcement des capacités des relais communautaires ; l'approvisionnement des structures sanitaires en médicament (CTA), TDR, SP, MII pour la prévention et le traitement du paludisme ; la mobilisation des ressources (finances et intrants) ; la responsabilité des prestataires sur la nécessité d'améliorer la qualité des services offerts ; le renforcement des capacités des prestataires dans la prise en charge du paludisme ; le renforcement des capacités des prestataires de soin/service en communication interpersonnelle ; le développement des matériels éducatifs et promotionnels pour promouvoir les bonnes pratiques de traitement ; la promotion des mesures préventives et nouvelles directives thérapeutiques ; responsabilisés les individus et des familles ; la participation communautaire et collaboration intersectorielle : appuyer les campagnes de masse ; la célébration d'événement exceptionnel ; le Suivi-Evaluation en vue de l'amélioration de la qualité des innervations/prestations de communication pour le changement de comportement, mobilisation sociale et plaidoyer [...].

* 7http://www.congoforum.be/upldocs/Memoire%20Online%20 %20Les%20moyens%20de%20communication%20traditionnels%20en....pdf

* 8 Massa Makan Diabaté, « La corrélation entre communication moderne et

traditionnelle », La Fonction culturelle de l'information en Afrique, Dakar, NEA, 1985,

p.17.

* 9 Manuel de formation pour la prise en charge des cas de paludisme au niveau des formations sanitaires, OMS, PNLP, MRTC/DEAP, PTF, Août 2005.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Communication

* 10 Décret n°05 portant création des directions régionales de la sante et des districts sanitaires sur  http://www.sante.gov.ml/index.php?option=com_content&task=view&id=671&Itemid=87)

* 11 Thèse de Moussa CAMARA : Pratique du personnel de sante devant les cas présumes de paludisme au CSCOM de l'ASACOLA I en commune IV du district et de Bamako 

* 12 Thèse de Mamadou M DIARRA : Evaluation de la prise en charge du paludisme dans le milieu du foot ball au Mali à propos de deux clubs de la 1ere Division de Bamako (ASB et COB), FMPOS.

* 13 Mémoire de Mariam Gonanle :Analyse des stratégies de lutte contre le paludisme dans le District sanitaire de la commune IV de Bamako : cas de moustiquaire imprégnée d'insecticide dans la stratégie de lutte contre le paludisme, INFTS, 2008-2009.

* 14 Mémoire de Chido DAKOUO : Lutte contre le paludisme dans le centre de santé de référence de la commune urbaine de Kati : Cas des femmes enceintes et des enfants de 0 à 5 ans, INFTS, 2008-2009.

* 15 Mémoire Ibrahima Yamadou DIRRA : La mobilisation sociale comme moyen de lutte contre le paludisme, INFTS, 2008-2009.

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