Source : SYSCOHADA
N.B. : sont exclues, les augmentations du capital par
incorporation de réserves ou par conversion de dettes, les
réévaluations d'actif et les dotations aux amortissement ou
provisions.
Il est nécessaire qu'un flux financier réel ait
une incidence sur la trésorerie pour être qualifié de
ressource ou d'emploi.
3-2-Soldes financiers et décisions
financières (TAFIRE)
Ces éléments se détermine à partir
de deux parties du TAFIRE comme suit : La première partie du TAFIRE
présente quatre soldes financiers.
3-2.1- Capacité d'Autofinancement Globale
(CAFG)
La CAFG est calculée dans le tableau par la
méthode dite soustractive à partir de l'EBE.
CAFG = EBE + Produit « encaissables » - Charges «
décaissables » à l'exclusion des cessions d'actifs
immobilisé.
Elle prend la dénomination de CAF dans la
littérature financière et peut être également
obtenue par la méthode additive. Dans ce cas, elle est calculée
à partir du résultat net comme suit :
CAF = Résultat net + dotation aux amortissements +
dotation aux provisions à caractère de réserves + pertes
exceptionnelles - profits exceptionnels ( + ou - values sur cession
d'actifs).
N.B. : Conformément à la pratique internationale,
les résultats sur cession d'actif immobilisé ne sont pas inclus
dans la CAFG.
CAF et Marge Brute d'Autofinancement (MBA) ; MBA =
Résultat net + dotation aux amortissements + ? dotation
aux provisions à caractère de réserves. La
différence majeure entre les deux est que la MBA n'exclut pas l'impact
des cessions sur le résultat.
3-2.2- Autofinancement (AF)
Il est obtenu en retranchant de la CAFG, les distributions
effectuées durant l'exercice :
Dividende de l'exercice N-1 et les acomptes sur dividende de
l'année N le cas échéant :
AF = CAFG - Distributions.
Il peut être également obtenu comme dans le cas de
la CAF, à partir du Résultat net :
AF = Bénéfice mis en réserves + dotation
aux amortissement + dotation aux provisions à caractère de
réserves + pertes exceptionnelles - profits exceptionnels
Il représente l'aptitude potentielle de l'entreprise
à financer elle-même ses investissements.
De ce fait, il peut être décomposé en
autofinancement de maintien ou de
renouvellement (amortissements &
provisions) et d'expansion (bénéfice mis en
réserves,
corrigé des pertes et profits exceptionnels) ?
solvabilité = capacité de
l'entreprise à faire face à ses engagements
immédiats. Elle s'apprécie, entre autre, par la capacité
d'autofinancement ou par l'autofinancement (liquidité potentielle).
3-2.3- Variation du Besoin de Financement d'Exploitation
(?BFE)
ABFE = Astocks +
Acréances clients - Adettes
d'exploitation Ou ABFE = BFE n+1 - BFE n
Ces variations sont calculées à partir des
montants nets des postes des bilans N et N-1 :
A = postes N - poste N-1. Elles constituent de
simples différences bilancielles.
Elles sont l'emploi correspondant à des besoins de
financement (augmentation des stocks, créances et diminution des dettes
d'exploitation) ou des ressources représentant des financements
(diminution des stocks, créances et augmentation des dettes
d'exploitation).
Ce besoin absorbe de la liquidité et peut ainsi
être la cause fondamentale d'un manque de trésorerie (cf. concept
de faillite ou de cessation de paiement).
3-2.4- Excédent de Trésorerie
d'Exploitation (ETE)
Le TAFIRE n'utilise pas synthétiquement ce solde.
Cependant, sa connaissance apparaît indispensable en Analyse
financière. Il est déterminé comme suit :
ETE = EBE -ABFE - Production
Immobilisée. Cet excédent correspond, dans une certaine mesure,
à la liquidité générée par l'exploitation de
l'entreprise--~ excédent de liquidité
constitué de l'enrichissement sécrétée par
l'exploitation corrigé de l'évolution de la ABFE
-~ liquidité d'exploitation.
Né à la grande crise économique de
1973,(période de forte inflation et d'absence de croissance
réelle), l'ETE permettait d'apprécier la capacité des
entreprises à
générer de la liquidité.
Liquidité = aptitude d'un actif à être rapidement
transformé en monnaie et sans perte de valeur. Elle se mesure par la
trésorerie immédiate et effective.
Les décisions financières comprennent les
décisions d'investissement et de désinvestissement, les
décisions de financement et les décisions de distribution de
dividende.
La deuxième partie du TAFIRE met en évidence
les décisions financières sur la base des aspects essentiels
suivants : les emplois à caractère définitif ou durable
à financer et les ressources dégagées ou obtenues durant
l'exercice. La différence constatée entre emplois et ressources
traduit un excédent ou une insuffisance de ressources qui à sa
contrepartie dans la trésorerie.
3-2.5- Emplois économiques à
financer
Ils sont répertoriés dans les trois premiers
blocs. Ils sont souvent les plus importants en valeur et comprennent les
emplois économiques : les investissements et désinvestissements,
la variation du besoin de financement de l'exploitation, les emplois HAO et les
emplois financiers contraints.
Le total des emplois économiques constitue le montant
des emplois totaux à fiancer à caractère définitif
ou durable. La politique de dividende ne peut être qualifiée
qu'avec plusieurs TAFIRE.
3-2-6- Ressources nettes de
financement
Elles sont reparties dans les trois derniers blocs. Ceux-ci
illustrent la politique de financement de l'entreprise, à savoir :
- Le financement propre ou interne par l'utilisation de la
CAFG
- Le recours à de nouveaux capitaux propres par
augmentation de capital
et éventuellement par obtention de nouvelles
subventions
d'investissement ;
- Le recours à de nouveaux emprunts enregistrés
au poste emprunts ou autres dettes financières. De ce poste, sont
déduits les remboursements anticipés d'emprunts antérieurs
inscrits en emplois.
La confrontation des emplois totaux et des ressources nettes
de financement dégagent soit un excédent, soit une insuffisance
de ressources. L'insuffisance de ressources se traduit par un
prélèvement sur la trésorerie (ressources) et explique la
variation de la trésorerie constatée entre les bilan N et N-1.
4- Technique d'analyse à partir des soldes
financiers et des décisions financières
4-1- Les éléments de
l'analyse
Sous l'angle du diagnostic financier, le TAFIRE offre une
photographie des décisions financières et leur impact sur la
trésorerie. Il permet d'apprécier les éléments
suivants :
· L'origine des ressources dégagées ;
· L'importance relative de chaque type de ressource ;
· La politique de financement (les emplois
réalisés au cours de la période) ;
· La politique d'investissement (les ressources et
notamment, l'adéquation entre la CAFG et les acquisitions) ;
· La politique de distribution de dividende (importance
& opportunité de la distribution) ;
· L'adéquation entre l'origine des ressources et
leur utilisation ;
· La variation de l'encaisse (trésorerie)
4-2- Détermination et diagnostic à
partir des éléments de soldes financiers et des décisions
financières
4-2.1- Première partie du tableau : soldes
financiers issus
décisions d'exploitation
4-2.1.1- CAFG et AF (compte de
résultat)
Ces deux éléments permettent d'apprécier
la capacité financière de l'entreprise (potentielle de
financement et liquidité). Ils constituent à ce titre la
rémunération des apporteurs de capitaux (dividendes), le
financement des investissements d'expansion et de renouvellement des
éléments d'actif (amortissements et provisions).
4-2.1.2- Variation BFE (bilan)
Elle permet l'appréciation de la gestion
financière courante de l'entreprise c'est-à-dire la
maîtrise avec laquelle l'entreprise contrôle les
conséquences de ses opérations d'exploitation.
Les opérations d'exploitation courante sont au niveau
de la gestion des stocks, crédit clients et des relations avec les
fournisseurs. Cette analyse peut être complétée par les
ratios de délai ou rotation clients, fournisseurs et stocks.
4-2.1.3- ETE (Excédent de trésorerie
d'exploitation)
Il traduit les flux de trésorerie (entrées et
sorties de ressources) d'exploitation sécrétés pendant une
période. Il mesure donc l'évolution du rapport de forces entre le
FRN et le BFE. En conséquence, il permet de comprendre si la
dégradation de la Trésorerie est due à une «
explosion » du BFE ou effritement du FRN ou à une combinaison des
deux.
Concernant le BFE, les raisons peuvent être un sur
stockage, des crédits clients trop généreux et/ou des
crédits fournisseurs trop restreints.
Pour ce qui est du FRN, l'explication peut être
attribuée à une exploitation déficitaire ne procurant pas
assez d'autofinancement et une politique d'investissement non
adéquatement financé.
4-2-2-Deuxième partie du tableau :
décisions financières
Cette partie permet d'expliquer l'impact des décisions
de financement, d'investissement et de distribution de dividende sur la
trésorerie et donc sur la liquidité de l'entreprise.
4.2-2.1- Décisions de financement et
d'investissement
La décision de financement implique le
détermination de la structure financière (combinaison capitaux
empruntés et capitaux propres) la plus adéquate possible en vue
de la maximisation de la valeur de l'entreprise. Son analyse vise à
répondre à deux questions essentielles en Analyse
financière moderne :
- L'entreprise pourra t'elle rembourser normalement ses
dettes ? la réponse, de façon plus simpliste, passe par les
ratios d'Endettement net / EBE < 4 et RE/Frais financier > 3 ;
- L'entreprise prend t'elle un risque d'illiquidité ? La
réponse tient à
l'étude comparative des dates d'exigibilité des
dettes et de liquéfaction
des actifs pour vérifier que leur durée est
inférieure à celle des dettes.
La décision d'investissement est relative à une
analyse minutieuse de l'allocation de ressources financières dans des
projets afin d'en tirer le capital investi et des bénéfices
satisfaisants dans le futur. L'Analyste financier peut se poser trois questions
essentielles :
- Quel est l'état actuel de l'outil industriel ? Cet
état peut se mesurer par le ratio Immobilisations nettes/
Immobilisations brutes pour juger de la vétusté (< 30%) ou de
la modernisation de l'outil industriel (> 1) ;
- Quelle est la politique d'investissement menée ?
Elle est révélée par le ratio ci-dessus et permettra de se
rendre compte si l'entreprise est dans une phase d'expansion, de maintien ou de
sous investissement, voire de désinvestissement.
- Quels flux ces investissements génèrent t'ils
? La relation théorique entre les flux générés par
l'exploitation et les investissements n'est pas simple à
déterminer.
En effet, toute stratégie d'investissement doit se
traduire par une augmentation des flux de trésorerie provenant de
l'exploitation. En conséquence, les flux doivent s'apprécier dans
une optique de rentabilité et d'équilibre dynamique des emplois
et des ressources. Il faut également s'interroger sur les cessions
d'éléments d'actif.
4-2-2.2- Décision de distribution de
dividende
La décision de distribution de dividende
suggère de trouver l'équilibre entre la rétention et la
distribution de la richesse créée par l'entreprise. Cette
décision s'analyse en relation avec la décision de
financement.
Le TAFIRE est spécifique à l'espace du
système SYSCOHADA. Dans le cadre Européen plus
spécifiquement Français, les tableaux de flux sont
utilisés. En conséquence, dans l'approche de l'Analyse
financière moderne, la lecture financière des tableaux de flux de
trésorerie est fondée sur le principe suivant :
- Variation des comptes du bilan entre deux dates
d'arrêtés de compte ;
- La présentation, pour un exercice donné, les
recettes et dépenses de
l'entreprise classés en trois grandes fonctions :
exploitation,
investissement et financement.
Tableau n°8 : Les flux de trésorerie
système Français