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Diagnostic financier et performance d'une entreprise en Cote d'Ivoire

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par Pecassioh Venance Ouattara
Ecole Superieure de Gestion de Paris - MBA Finance d'entreprise 2007
  

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4-3- Risque financier

Le risque financier correspond à la part de la variabilité des capitaux propres qui est due à l'endettement. L'influence du niveau d'endettement peut être formalisé par la notion de levier financier.

Effet de levier financier (DECF)

Soit Re = rentabilité économique = résultat

Rf = rentabilité des capitaux propres ou financière

i = charge d'intérêt ou frais financiers

CP = capitaux propres

t = taux d'impôt BIC

Rentabilité financière = Rentabilité économique + Effet de levier

Rf = Re + ( Re - i ) * D Sans impôt BIC

CP

Rf = [ Re +( Re - i) * D ] - ( i - t) Avec impôt BIC CP

L'effet de levier est donc le seuil au delà duquel tout endettement a un impact négatif sur la rentabilité financière de l'entreprise.

-Si Re > i alors l'effet de levier est positive, situation idéale pour l'entreprise -Si Re = i alors l'effet de levier nulle, seuil à l'équilibre pour l'entreprise

-Si Re < i alors l'effet de levier négative, situation difficile pour l'entreprise,

la rentabilité diminue d'autant la dette est élevée d'où l'effet de

massue.

Avant de décider de s'endetter, il faut toujours calculer l'effet de levier.

IV-ANALYSE ET DIAGNOSTIC A PARTIR DU TABLEAU

FINANCIER DES RESSOURCES ET DES EMPLOIS (TAFIRE)

L'analyse et le diagnostic fournissent l'explication des flux liés aux cycles d'exploitation, d'investissement / désinvestissement et de financement. L'approche est techniquement plus complexe mais, permet de retracer le parcours financier de l'entreprise pour détecter et expliquer les flux financiers.

1- Objectif :

Cette méthode permet de :

- raisonner dans une optique financière de liquidité et de solvabilité ; - expliquer les tendances des décisions financières.

2- Outils : Tableau de mutation et TAFIRE, système normal

2-1- Tableau de mutation

Le bilan fournit une photographie de l'entreprise à un moment donné. En conséquence, les montants sont également des soldes à un moment donné. Le bilan n'exprime donc pas de mouvements. Cependant, à partir des deux bilans, il est possible de reconstituer partiellement les mouvements financiers de la période N-1 à la période N. La comparaison des éléments d'Actif et de Passif du bilan fait apparaître des variations négatives, positives ou nulles. Ces données sont regroupées dans un tableau appelé tableau de mutation (ou tableau des emplois et ressources).

L'objectif in fine du Tafire est de ressortir l'excédent ou le déficit de trésorerie nette d'exploitation sur deux exercices, de mettre en relief les ressources dont à disposer l'entreprise et les emplois contraints qui ont été réalisés.

2-2- TAFIRE5

Le TAFIRE cherche à réaliser un compromis entre deux grands types de tableaux ayant existé en Analyse financière : le tableau de financement et le tableau de variation d'encaisse. Il présente les soldes financiers de la période dans une 1ère partie et les décisions financières dans une 2ème partie.

3- Méthode : Variation des masses financières, soldes financiers et décisions financières

3-1- Variation des masses financières (Tableau de mutation)

Chaque variation des postes du bilan est classée en emplois si elles a entraîné une sortie monétaire (flux de trésorerie négatif) et en ressources dans le cas contraire (flux de trésorerie positif). En règle générale, toute augmentation d'un poste d'actif ou diminution d'un poste du passif est classée en emploi et toute augmentation d'un poste du passif ou diminution d'un poste de l'actif est placée en ressources.

Tableau de mutation

EMPLOIS

 

RESSOURCES

 

<

Actif Passif

<

Passif Actif

 

Les variations positives de l'actif correspondent à des investissements, acquisitions ou créations de biens physiques et financiers. A contrario, les

5 Tafire :(Tableau Financier des Ressources et Emplois) Confère le syscoa (Système Comptable Ouest Africain)

variations négatives correspondent à des cessions d'actif ou échanges de biens contre la monnaie ou des créances. Les variations positives du passif sont des apports de fonds. Les variations négatives indiquent des remboursements et donc des sorties de flux monétaires. Ces éléments peuvent être synthétisés dans le tableau suivant :

Tableau n°7 : Variation des masses financières (mutation)

EMPLOIS

RESOURCES

-Distributions mises en paiement au cours de l'exercice (dividendes)

- Augmentation réelle d'un poste actif

- Diminution réelle d'un poste du passif

- Capacité d'autofinancement

- Cession ou réduction réelle

d'éléments d'actif

- Augmentation réelle d'un poste du passif

 

Source : SYSCOHADA

N.B. : sont exclues, les augmentations du capital par incorporation de réserves ou par conversion de dettes, les réévaluations d'actif et les dotations aux amortissement ou provisions.

Il est nécessaire qu'un flux financier réel ait une incidence sur la trésorerie pour être qualifié de ressource ou d'emploi.

3-2-Soldes financiers et décisions financières (TAFIRE)

Ces éléments se détermine à partir de deux parties du TAFIRE comme suit : La première partie du TAFIRE présente quatre soldes financiers.

3-2.1- Capacité d'Autofinancement Globale (CAFG)

La CAFG est calculée dans le tableau par la méthode dite soustractive à partir de l'EBE.

CAFG = EBE + Produit « encaissables » - Charges « décaissables » à l'exclusion des cessions d'actifs immobilisé.

Elle prend la dénomination de CAF dans la littérature financière et peut être également obtenue par la méthode additive. Dans ce cas, elle est calculée à partir du résultat net comme suit :

CAF = Résultat net + dotation aux amortissements + dotation aux provisions à caractère de réserves + pertes exceptionnelles - profits exceptionnels ( + ou - values sur cession d'actifs).

N.B. : Conformément à la pratique internationale, les résultats sur cession d'actif immobilisé ne sont pas inclus dans la CAFG.

CAF et Marge Brute d'Autofinancement (MBA) ; MBA = Résultat net + dotation aux amortissements + ? dotation aux provisions à caractère de réserves. La différence majeure entre les deux est que la MBA n'exclut pas l'impact des cessions sur le résultat.

3-2.2- Autofinancement (AF)

Il est obtenu en retranchant de la CAFG, les distributions effectuées durant l'exercice :

Dividende de l'exercice N-1 et les acomptes sur dividende de l'année N le cas échéant :

AF = CAFG - Distributions.

Il peut être également obtenu comme dans le cas de la CAF, à partir du Résultat net :

AF = Bénéfice mis en réserves + dotation aux amortissement + dotation aux provisions à caractère de réserves + pertes exceptionnelles - profits exceptionnels

Il représente l'aptitude potentielle de l'entreprise à financer elle-même ses investissements.

De ce fait, il peut être décomposé en autofinancement de maintien ou de
renouvellement (amortissements & provisions) et d'expansion (bénéfice mis en
réserves, corrigé des pertes et profits exceptionnels) ? solvabilité = capacité de

l'entreprise à faire face à ses engagements immédiats. Elle s'apprécie, entre autre, par la capacité d'autofinancement ou par l'autofinancement (liquidité potentielle).

3-2.3- Variation du Besoin de Financement d'Exploitation (?BFE)

ABFE = Astocks + Acréances clients - Adettes d'exploitation Ou ABFE = BFE n+1 - BFE n

Ces variations sont calculées à partir des montants nets des postes des bilans N et N-1 :

A = postes N - poste N-1. Elles constituent de simples différences bilancielles.

Elles sont l'emploi correspondant à des besoins de financement (augmentation des stocks, créances et diminution des dettes d'exploitation) ou des ressources représentant des financements (diminution des stocks, créances et augmentation des dettes d'exploitation).

Ce besoin absorbe de la liquidité et peut ainsi être la cause fondamentale d'un manque de trésorerie (cf. concept de faillite ou de cessation de paiement).

3-2.4- Excédent de Trésorerie d'Exploitation (ETE)

Le TAFIRE n'utilise pas synthétiquement ce solde. Cependant, sa connaissance apparaît indispensable en Analyse financière. Il est déterminé comme suit :

ETE = EBE -ABFE - Production Immobilisée. Cet excédent correspond, dans une certaine mesure, à la liquidité générée par l'exploitation de l'entreprise--~ excédent de liquidité constitué de l'enrichissement sécrétée par l'exploitation corrigé de l'évolution de la ABFE -~ liquidité d'exploitation.

Né à la grande crise économique de 1973,(période de forte inflation et d'absence de croissance réelle), l'ETE permettait d'apprécier la capacité des entreprises à

générer de la liquidité. Liquidité = aptitude d'un actif à être rapidement transformé en monnaie et sans perte de valeur. Elle se mesure par la trésorerie immédiate et effective.

Les décisions financières comprennent les décisions d'investissement et de désinvestissement, les décisions de financement et les décisions de distribution de dividende.

La deuxième partie du TAFIRE met en évidence les décisions financières sur la base des aspects essentiels suivants : les emplois à caractère définitif ou durable à financer et les ressources dégagées ou obtenues durant l'exercice. La différence constatée entre emplois et ressources traduit un excédent ou une insuffisance de ressources qui à sa contrepartie dans la trésorerie.

3-2.5- Emplois économiques à financer

Ils sont répertoriés dans les trois premiers blocs. Ils sont souvent les plus importants en valeur et comprennent les emplois économiques : les investissements et désinvestissements, la variation du besoin de financement de l'exploitation, les emplois HAO et les emplois financiers contraints.

Le total des emplois économiques constitue le montant des emplois totaux à fiancer à caractère définitif ou durable. La politique de dividende ne peut être qualifiée qu'avec plusieurs TAFIRE.

3-2-6- Ressources nettes de financement

Elles sont reparties dans les trois derniers blocs. Ceux-ci illustrent la politique de financement de l'entreprise, à savoir :

- Le financement propre ou interne par l'utilisation de la CAFG

- Le recours à de nouveaux capitaux propres par augmentation de capital

et éventuellement par obtention de nouvelles subventions

d'investissement ;

- Le recours à de nouveaux emprunts enregistrés au poste emprunts ou autres dettes financières. De ce poste, sont déduits les remboursements anticipés d'emprunts antérieurs inscrits en emplois.

La confrontation des emplois totaux et des ressources nettes de financement dégagent soit un excédent, soit une insuffisance de ressources. L'insuffisance de ressources se traduit par un prélèvement sur la trésorerie (ressources) et explique la variation de la trésorerie constatée entre les bilan N et N-1.

4- Technique d'analyse à partir des soldes financiers et des décisions financières

4-1- Les éléments de l'analyse

Sous l'angle du diagnostic financier, le TAFIRE offre une photographie des décisions financières et leur impact sur la trésorerie. Il permet d'apprécier les éléments suivants :

· L'origine des ressources dégagées ;

· L'importance relative de chaque type de ressource ;

· La politique de financement (les emplois réalisés au cours de la période) ;

· La politique d'investissement (les ressources et notamment, l'adéquation entre la CAFG et les acquisitions) ;

· La politique de distribution de dividende (importance & opportunité de la distribution) ;

· L'adéquation entre l'origine des ressources et leur utilisation ;

· La variation de l'encaisse (trésorerie)

4-2- Détermination et diagnostic à partir des éléments de soldes financiers et des décisions financières

4-2.1- Première partie du tableau : soldes financiers issus

décisions d'exploitation

4-2.1.1- CAFG et AF (compte de résultat)

Ces deux éléments permettent d'apprécier la capacité financière de l'entreprise (potentielle de financement et liquidité). Ils constituent à ce titre la rémunération des apporteurs de capitaux (dividendes), le financement des investissements d'expansion et de renouvellement des éléments d'actif (amortissements et provisions).

4-2.1.2- Variation BFE (bilan)

Elle permet l'appréciation de la gestion financière courante de l'entreprise c'est-à-dire la maîtrise avec laquelle l'entreprise contrôle les conséquences de ses opérations d'exploitation.

Les opérations d'exploitation courante sont au niveau de la gestion des stocks, crédit clients et des relations avec les fournisseurs. Cette analyse peut être complétée par les ratios de délai ou rotation clients, fournisseurs et stocks.

4-2.1.3- ETE (Excédent de trésorerie d'exploitation)

Il traduit les flux de trésorerie (entrées et sorties de ressources) d'exploitation sécrétés pendant une période. Il mesure donc l'évolution du rapport de forces entre le FRN et le BFE. En conséquence, il permet de comprendre si la dégradation de la Trésorerie est due à une « explosion » du BFE ou effritement du FRN ou à une combinaison des deux.

Concernant le BFE, les raisons peuvent être un sur stockage, des crédits clients trop généreux et/ou des crédits fournisseurs trop restreints.

Pour ce qui est du FRN, l'explication peut être attribuée à une exploitation déficitaire ne procurant pas assez d'autofinancement et une politique d'investissement non adéquatement financé.

4-2-2-Deuxième partie du tableau : décisions financières

Cette partie permet d'expliquer l'impact des décisions de financement, d'investissement et de distribution de dividende sur la trésorerie et donc sur la liquidité de l'entreprise.

4.2-2.1- Décisions de financement et d'investissement

La décision de financement implique le détermination de la structure financière (combinaison capitaux empruntés et capitaux propres) la plus adéquate possible en vue de la maximisation de la valeur de l'entreprise. Son analyse vise à répondre à deux questions essentielles en Analyse financière moderne :

- L'entreprise pourra t'elle rembourser normalement ses dettes ? la réponse, de façon plus simpliste, passe par les ratios d'Endettement net / EBE < 4 et RE/Frais financier > 3 ;

- L'entreprise prend t'elle un risque d'illiquidité ? La réponse tient à

l'étude comparative des dates d'exigibilité des dettes et de liquéfaction

des actifs pour vérifier que leur durée est inférieure à celle des dettes.

La décision d'investissement est relative à une analyse minutieuse de l'allocation de ressources financières dans des projets afin d'en tirer le capital investi et des bénéfices satisfaisants dans le futur. L'Analyste financier peut se poser trois questions essentielles :

- Quel est l'état actuel de l'outil industriel ? Cet état peut se mesurer par le ratio Immobilisations nettes/ Immobilisations brutes pour juger de la vétusté (< 30%) ou de la modernisation de l'outil industriel (> 1) ;

- Quelle est la politique d'investissement menée ? Elle est révélée par le ratio ci-dessus et permettra de se rendre compte si l'entreprise est dans une phase d'expansion, de maintien ou de sous investissement, voire de désinvestissement.

- Quels flux ces investissements génèrent t'ils ? La relation théorique entre les flux générés par l'exploitation et les investissements n'est pas simple à déterminer.

En effet, toute stratégie d'investissement doit se traduire par une augmentation des flux de trésorerie provenant de l'exploitation. En conséquence, les flux doivent s'apprécier dans une optique de rentabilité et d'équilibre dynamique des emplois et des ressources. Il faut également s'interroger sur les cessions d'éléments d'actif.

4-2-2.2- Décision de distribution de dividende

La décision de distribution de dividende suggère de trouver l'équilibre entre la rétention et la distribution de la richesse créée par l'entreprise. Cette décision s'analyse en relation avec la décision de financement.

Le TAFIRE est spécifique à l'espace du système SYSCOHADA. Dans le cadre Européen plus spécifiquement Français, les tableaux de flux sont utilisés. En conséquence, dans l'approche de l'Analyse financière moderne, la lecture financière des tableaux de flux de trésorerie est fondée sur le principe suivant :

- Variation des comptes du bilan entre deux dates d'arrêtés de compte ;

- La présentation, pour un exercice donné, les recettes et dépenses de

l'entreprise classés en trois grandes fonctions : exploitation,

investissement et financement.

Tableau n°8 : Les flux de trésorerie système Français

Fonctions

Exploitation

Investissement

Financement

CAFG

X

 
 

Cessions Actifs

 

X

 

Augmentation Capital

 
 

X

Dividende

 
 

X

Acquisition Immobilisation

 

X

 

Variation BFE

X

 
 

Désendettement (remboursement)

 
 

X

Total

XX

XX

XX

 

Source : Leutenegger M. « les tableaux d'analyse des flux »

La différence entre les flux de trésorerie provenant de l'exploitation et les flux d'investissement aboutit aux flux de trésorerie disponible ou free cash flow qui est après impôt et frais financiers.

Remarque : Les flux de trésorerie disponible (ETE - Dépenses d'investissement de la période après impôt et frais financiers) sont essentiels pour apprécier un investissement ou la valeur de l'entreprise. Mais, l'objet n'est plus seulement d'apprécier une capacité de remboursement des crédits. La nouvelle vision est de mesurer le cash disponible pour acheter d'autre entreprise (OPA, OPE et OPRA), rembourser une partie des capitaux propres ou se désendetter massivement. L'entreprise est « un trésor de guerre ».

L'ensemble des créanciers et des actionnaires se retrouve derrière la dynamique des flux de trésorerie pour mesurer la solvabilité de façon évolutive et pour évaluer l'entreprise.

De façon générale, la création de la richesse ou de la valeur, nécessite des investissements qui doivent être financés et être suffisamment rentables. Car, cette valeur devra être repartie entre les différents pourvoyeurs de fonds au

fonctionnement de l'entreprise. D'autant plus qu'une entreprise ne crée de la valeur que lorsqu'elle dispose d'investissement (actif économique) dont la rentabilité est supérieur au coût des capitaux utilisés.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera