3- LE STATUT
PROFESSIONNEL
La plupart des recherches menées sur le plafonnement de
carrière se sont limitées à une seule classe
professionnelle, à savoir les cadres ou les gestionnaires. Notre
investigation nous a par contre révélé que cette sensation
peut être ressentie à d'autres niveaux hiérarchiques.
Aussi, partant de l'idée selon laquelle les agents de maîtrise et
les employés constituent, à eux deux, 89% du potentiel humain de
CAMTEL, il nous a semblé important d'y accorder une plus grande
attention. Nous avons donc rencontré : 9 cadres, 15 agents de
maîtrise et 16 employés (qualifiés).
De manière globale, tous y voient en ce
phénomène, une source de frustration résultant de la
non-reconnaissance du potentiel et de la contribution des travailleurs dans
l'organisation.
Les cadres mettent tout de même l'accent davantage sur
la participation à la prise de décision. En effet, pour l'un
d'eux, « C'est pas nécessairement l'enrichissement des
tâches qui cause problème, c'est surtout le fait qu'après
tout, on soit juste de simples exécutants. Certains [d'entre nous] sont
convoqués à des réunions de direction, pendant qu'on
demande à d'autres de s'occuper seulement de l'application des
décisions. Et ça, à la longue, c'est très
énervant ».
Les agents de maîtrise et les employés, du fait
qu'ils se sentent enlisés à leur poste de travail qu'ils disent
connaître assez suffisamment, vivent assez mal cette situation. Surtout
que, selon un des agents de maîtrise, « (...) l'employeur
ne fait rien pour nous permettre de pouvoir espérer occuper d'autres
postes dans l'entreprise ». Ce travailleur fait allusion au
processus de formation de la CAMTEL, qu'il trouve « (...)
complètement à côté de la
plaque ».
Les employés sont convaincus que leur catégorie
est beaucoup plus exposée au plafonnement que celles des autres. Le
motif est tout trouvé : « Dans cette entreprise,
lorsque tu es en haut, à côté du DG, il n'est pas question
que tu ne sois pas à l'aise ».
Les agents de maîtrise, plus lucides et réalistes
que leurs collègues, énoncent plutôt l'obsolescence de
leurs compétences comme cause de leur situation de plateau. Selon l'un
d'eux, « Il y a actuellement des formations en GRH mais, comme on
refuse de nous aider à nous perfectionner, cela nous laisse très
peu de chances de voir notre statut évoluer ». Ces
derniers imputent donc la responsabilité de leur situation à la
hiérarchie qui, selon eux, « ...devrait se consacrer,
entre autres, à la définition d'un réel itinéraire
professionnel pour chaque classe d'emplois, avant de prétendre à
une bonne GRH à la CAMTEL ».
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