4- L'INTENTIONNALITE
Elle renvoie à une variable individuelle de
personnalité. Elle s'est traduite, pratiquement, par le désir des
travailleurs d'évoluer ou non. Dans le cadre de notre recherche, la
plupart des interviewés choisissant la première option, et
percevant le plafonnement comme source de frustration, nous avons établi
la distinction suivante, intéressante à plus d'un
égard : nous avons distingué d'une part entre ceux qui ont
le sentiment de détenir leur sort en mains (les volontaristes), et ceux
a contrario qui estiment être soumis aux forces externes (les
déterministes).
Pour les volontaristes, soit 18 de nos enquêtés,
hommes et femmes confondus, il est possible de faire évoluer les choses
dans le sens de leurs aspirations. Pour ces derniers, c'est à eux, et
non à l'entreprise, qu'incombe la charge d'être
éligibles, lors des sessions de formation d'une part, et
d'autre part lors des décisions en matière de mobilité
intra organisationnelle. Il est par conséquent question de mettre en
place un certain nombre de stratégies permettant d'y parvenir, allant de
l'obtention de bonnes notes jusqu'à l'accoutumance avec certaines
castes.
Les déterministes, qui se sont retrouvés plus
nombreux dans notre panel d'interviewés, pensent au contraire que tout
est joué d'avance. Selon eux, pas besoin de faire des efforts permettant
de réaliser leurs aspirations, puisqu'ils croient que ce qui surviendra
est indépendant de leur volonté. « De toutes les
façons, conclut une dame, au Cameroun, chacun s'assoit et c'est
Dieu qui le pousse ». Affirmation qui souligne clairement un
sentiment de résignation devant les modalités internes gouvernant
les décisions de mobilité (et de formation dans une plus large
mesure).
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