La méthodologie de la FAO est-elle toujours
d'actualité ?
Pour se rendre compte de la production et de la consommation
mondiale ou selon les différentes régions du monde, la FAO
fournit des statistiques à cet égard34.
Les évaluations de la FAO ne sont faites que sur les
céréales. Chiffre englobant la totalité de ce que
représente la production et le commerce des céréales. Ce
qui de surcro»t nous empêche de savoir ce que représente la
part destinée à l'alimentation animale et celle destinée
à l'alimentation humaine dans le cadre du commerce net et importation,
dans le cadre de la production vivri»re et dans le cadre du commerce des
denrées alimentaires.
La FAO travaille sur les récoltes prévisibles et
non sur la consommation humaine alors que l'on sait qu'une partie de la
récolte sera destiné aux animaux.
De plus, lorsque l'on parle de la part de la consommation
alimentaire par rapport à la consommation totale, les statistiques
proviennent de l'Organisation Internationale du Travail et de la publication
des pays et n'est qu'un chiffre général qui ne différencie
pas le type d'aliments consommés.
Pour finir, le chiffre de l'aide alimentaire ne concerne
également que les céréales, alors que l'on sait que l'aide
alimentaire comporte d'autres types de denrées alimentaires.
34 Les statistiques de la FAO sont fournis par
FAOSTAT.
Recevoir des évaluations pertinentes et justes est
capital pour pouvoir évaluer correctement les enjeux du probl»me
alimentaire mondial.
La FAO doit s'engager dans ce sens et être capable de
fournir une véritable représentation de la production mondiale,
de la consommation mondiale en distinguant la part destiné à
l'Homme et celle destiné à l'animal.
Absence d'identification des sources calories
La sous-nutrition se caractérise par un état de
manque important de nourriture du fait d'un apport alimentaire insuffisant pour
combler les dépenses énergétiques journali»res d'un
individu. Alors que la sous alimentation est l'absorption
réguli»rement insuffisante d'aliments par rapport aux besoins. Ces
deux états peuvent entra»nés des carences nutritionnelles et
peut par conséquences provoquer la mort.
Les carences en vitamines et en sels minéraux sont une
conséquence habituelle de la sous-nutrition et de la sous alimentation
entra»nant certaines maladies : l'anémie, le
béribéri, la pellagre et le scorbut35.
Lorsque la sous-nutrition se produit au stade de l'enfance,
elle a des effets graves sur la croissance du cerveau humain, et nuit de
fa»on parfois irréversible à ses capacités.
35 L'anémie est caractérisée par
un manque de fer, de vitamine B12 ou d'acide folique qui se traduit par un
manque de globules rouges.
Le béribéri est une maladie causée par un
déficit en vitamine B1 qui provoque une insuffisance cardiaque et des
troubles neurologiques.
La pellagre est une maladie liée à une carence en
vitamine B3 et en tryptophane et se traduisant par des lésions
cutanées.
Le scorbut est une maladie due à une déficience en
vitamine C qui se traduit par le déchaussement des gencives,
hémorragies et la mort.
Le rapport de 2004 de l' UNICEF et de la Banque
mondiale36 dresse un bilan accablant : les carences en fer parmi les
bébés de 6 à 24 mois affectent le développement
mental de 40 à 60 % des enfants des pays en développement ; les
carences en iodes ont fait reculer la capacité intellectuelle de ces
pays de 10 à 15 %, et causent la naissance de 18 millions d'enfants
handicapés mentaux par an; le manque de vitamine A entra»ne la mort
d'un millions d'enfants chaque année et la carence en protéine de
6 à 18 mois.
Lorsque l'on parle de Calories, la FAO distingue deux seuils
différents dans le domaine alimentaire :
Le seuil physiologique s'entend par la quantité de
nourriture nécessaire sur le plan biologique. Est évalué
en moyenne pour une population donnée, une disponibilité comprise
entre 1900 et 2400 (kilo) calories par personne et par jour. Ceci dépend
si la population est jeune ou âgée, active ou
sédentaire...La valeur moyenne retenue par l'institution sera celle de
2100 calories par personne et par jour.
Tandis que le seuil économique est la quantité
de nourriture qui doit être disponible pour que le prix ne flambe pas,
par conséquent pour que la population la plus pauvre puisse y avoir
acc»s, ce seuil se place autour de 2700 calories par personne et par
jour.
La moyenne mondiale est largement au dessus de ce seuil. Mais
le continent africain se situe en dessous, et par conséquence, une
partie de la population sous alimentée chronique en Afrique car la
pauvreté ne leur permet pas d'acheter de la nourriture37.
Calculer les calories dont chaque individu a besoin est
nécessaire mais pas suffisant. En effet, dans les analyses des
institutions internationales, les sources caloriques manquent, sont-elles
d'origines animales, végétales ? Le bilan calorique d'un individu
peut être correct et pour autant être dans un état de
malnutrition si son alimentation ne lui apporte les vitamines et
oligo-éléments nécessaires à son fonctionnement.
Il est essentiel de tenir compte d'une nourriture saine,
qualitativement et quantitativement et d'une nourriture acceptable
culturellement38, chaque civilisation
36 UNICEF and World Bank, Vitamin and Mineral
deficiency, global progress report, 2004.
37 Sylvie Brunel,Nourrir la plan»te,
Larousse, 2009, p.36.
se caractérisant par son propre rapport à
l'alimentation, pour apporter le chiffre de la malnutrition des pays en
développement et y apporter des solutions.
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