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Nécessité d'une gouvernance alimentaire mondiale

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par Mathilde DARRAS-SADIK
Institut de Relations Internationales et stratégiques - Master 1 Relations Internationales 2008
  

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Repenser aide alimentaire et aide publique au développement

Selon la FAO, l'aide alimentaire est le transfert de produits alimentaires d'un pays donateur à un pays bénéficiaire à titre de don pur ou de conditions de faveur exceptionnelles.

48 Département de l'information des Nations-Unies, Conférence de presse relative au lancement du rapport sur le retard pris dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, New York, 4 Septembre 2008.

49 Selon l'OCDE.

50 CNUCED, « Les objectifs du millénaire pour le développement ne pourront être réalisés que si le programme de Doha pour le développement aboutit «, nouvelle, 31 juillet 2008.

L'aide alimentaire est souvent accusée de nuire au développement agricole local, ainsi de faire baisser les prix et empêcher les paysans locaux de vendre leurs récoltes. Ce fut notamment le cas lors de la crise alimentaire au Niger à l'Eté 2005. Cette association ne peut être affirmée catégoriquement dans la mesure oü l'aide alimentaire répond à la logique de l'insécurité alimentaire, qu'elle soit permanente ou temporaire.

Traditionnellement, l'aide alimentaire et l'aide publique au développement peuvent être apportées sous deux formes, l'aide bilatérale et multilatérale51.

Tandis que l'aide multilatérale a les moyens d'être contrôlée par les agences internationales classiques (Banque mondiale, Commission européenne, Programmes et Agences des Nations-Unies), peu de moyen existe pour contrôler les dons de l'aide bilatérale.

La multilatérale d'origine européenne permet d'acheter les denrées alimentaires sur place ou dans les pays voisins52, et par sa logistique de terrain et le personnel local à sa disposition, elle s'av»re efficace, équitable par ses achats locaux et rapide.

L'aide multilatérale américaine est de nature différente et demeure largement la premi»re mondiale. En effet, 83 % de l'aide alimentaire achetée dans les pays donateurs en 2006 provenaient des Etats-Unis. Alors que 80 % de l'aide alimentaire fournie par les autres pays donateurs ont été achetés de producteurs agricoles des pays aidés ou de pays voisins53. Mais cela ne représente que 35 % de l'aide distribuée par le PAM.

Cependant, les critiques y vont de bon train contre l'aide américaine souvent
accusée de faire usage de l'aide alimentaire dans le seul but de se débarrasser des
excédents de nourriture et d'ouvrir ainsi de nouveaux marchés puisque les réels

51 L'aide bilatérale est directement destinée à un pays en développement, alors que l'aide multilatérale transite par une organisation internationale.

52 L'aide sous forme d'achats locaux est aussi appelé par le PAM l'aide triangulaire.

53 Selon The international food aid information system, Annual issue food aid monitor : Food aid flows 2006, Mai 2007.

profits sont distribués aux fermiers américains sous forme de subventions aux exportations pour leurs excédents agricoles . Or ceci s'av»re inexact puisque l'aide alimentaire américaine utilise des appels d'offres pour les céréales et le transport. Et, la production de céréales destinée à l'aide alimentaire représente que 0,022 % des marchés mondiaux.

Selon Jean Merckaert, Chargé de programme sur le financement du développement au Comité catholique contre la faim et pour le développement54, entre 100 et 180 milliards ont été détournés depuis le début de l'aide au développement globale.

Mais les milliards détournés ne représentent en fait que 5 à 6 % du chiffre total de l'APD depuis sa création dans les années 60. Et c'est une marge d'erreur acceptable pour tous les programmes de cette ampleur.

Ces accusations troublent la gestion de l'aide alimentaire. Elles ne font que se détourner des réels probl»mes qui sont ceux de l'aide bilatérale et de la baisse de l'aide alimentaire et l'aide publique au développement.

Selon le Conseil International des céréales55, l'aide alimentaire était de 8,3 millions de Tonnes en 2005/2006, de 7,5 millions de Tonnes en 2006/2007 et continue à baisser à 7,1 millions de Tonnes en 2007/200856.

Lorsque l'Union européenne est passée de l'aide en nature à une aide financi»re, les budgets ont été divisés par deux. Ceci prouve que l'aide pécuniaire coUte beaucoup plus ch»re que l'aide en nature et non le contraire.

L'aide alimentaire est en baisse et ce, alors qu'il y a beaucoup plus de personnes malnutries passant de 952 millions à 1,2 milliards en moins d'une année, et ceci dans un contexte de crise économique.

54 Jean Merckaert, « Entre 100 et 180 milliards détournés depuis le début de l'aide au développement «, interviewé par Guillaume Dumant, Institut fran»ais pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, le 16 Novembre 2007, suite à la campagne sur les biens mal acquis de chefs d'Etats africains par le Comité catholique contre la faim et pour le développement. Disponible sur http://www.ifrap.org

55 International Grains Council est une organisation intergouvernementale spécialisée dans les échanges de céréales. Pour en savoir plus http://www.igc.org.uk

56 International Grains Council, Food aid operations 2005/2006, 2006/2007, 2007/2008.

L'aide bilatérale est généralement utilisée à des fins de politique étrang»re57. Et cette aide est le plus souvent détournée. Cette aide bilatérale provient surtout des pays émergeants et est à destination principale des pays de l'Afrique de l'ouest. Elle ne comporte pas seulement des avantages et peut s'avérer ravageur pour le marché local par « l'inondation « de denrées alimentaires à des prix tr»s compétitifs, tel est le cas du riz.

Cette aide bilatérale n'étant soumise à aucun contrôle de la part des institutions internationales classiques58 en mati»re d'aide alimentaire, est souvent détournée de son but initial.

Les Etats donateurs n'ont pas la capacité d'évaluer les besoins du pays receveur d'une aide bilatérale, puis de contrôler le cheminement de cet argent.

L'aide alimentaire multilatérale est quant à elle ciblée, limitée dans le temps et réexaminée tous les six mois.

Les agences internationales classiques ont crées des outils. En effet, pour prévenir la survenue de crises alimentaires généralisées, a été con»u dés les années 70, un Syst»me d'alerte Précoce. Il permet de guetter les déficits de précipitations annonciateurs de mauvaises récoltes afin de prévenir leur impact humain59.

De même, le Programme alimentaire mondial a son propre outil d'analyse et de cartographie capable de définir les seuils de vulnérabilité qui permettront de déterminer l'impact des programmes sur la faim et la pauvreté et de définir les zones d'intervention les plus appropriées60.

57 Jacques Adda et Marie-Claude Smouts, La France face au sud, le miroir brisé, Karthala, 1989, p.35.

58 La FAO, le PAM et l'UNICEF.

59 Pour en savoir plus sur le site de prévention des crises alimentaires http://www.food-security.net/Le-systeme-d-alerte-precoce.php

60 Pour en savoir plus http://www.vam.wfp.org

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