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Une expérience d'art thérapie au sein d'établissement pour personne à¢gée dépendante

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par Daisy JOUAUD
Faculté de médecine François Rabelais Tours - Diplôme universitaire d'Art-thérapie 2010
  

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B/ Une prise en charge en art-thérapie orientée dés l'entrée en institution peut permettre à la personne âgée de mieux vivre les ruptures engendrées.

Malgré des démarches soutenues pour la recherche d'un équilibre entre ce qui est possible de faire dans un EHPAD et les attentes des résidents, il reste difficile d'éviter le phénomène de régression lors de l'entrée en institution. Ce phénomène, par sa fréquence, et ses implications, mérite un développement particulier.

L'idée principale qui ressort au cours du stage, concerne les nouveaux arrivants et l'importance d'une prise en charge particulière à leur entrée.

Puisque « l'accompagnement concerne aussi les personnalités vulnérables même lorsqu'il n'y a pas d'affaiblissement personnel particulier »10.

C/ L'atelier d'art-thérapie permet une continuité identitaire.

Les idées abordées, dans l'hypothèse d'une prise en charge en art-thérapie orientée dés l'entrée en institution, le sont, dans l'objectif de favoriser au mieux ce changement de vie pour la personne âgée et indirectement son entourage.

En effet, l'art-thérapie dans ce contexte pourrait participer à une adaptation la plus harmonieuse possible.

Si une entrée dans des conditions sereines ainsi qu'une préparation adéquate constituent des moyens pour prévenir certains risques, la poursuite de l'intérêt porté au résident une fois son entrée est importante

Chaque entrée se doit d'être adaptée, et, malheureusement, faute de temps et de moyen, l'équipe a souvent tendance à se « borner » aux seules cases du dossier d'admission, sans réellement se détacher de la partie purement administrative du recueil de données.

C'est pourquoi, la prise en charge en art-thérapie orientée dés l'entrée en institution pourrait aider le nouveau résident dans cette étape. Mais, elle pourrait également permettre à l'équipe de recueillir d'autres informations, non plus simplement administratives au sujet du nouvel arrivant.

L'art-thérapie, dans le but d'optimaliser ce grand bouleversement pour le résident, pourrait lui permettre d'entretenir et de nourrir le maintien de l'identité.

Nous avons vu que l'entrée en institution et l'existence collective qu'elle impose plonge brutalement la personne âgée dans une toute autre logique.

10 M.Personne, R. Vercauteren « Accompagner les personnes âgées fragiles » p7

Après avoir quitté son ancien lieu de vie, accepter le quotidien du séjour en institution entraîne également pour elle beaucoup de souffrance. Il lui faut se prêter à un certain nombre d'apprentissages.

Ainsi, à travers cette prise en charge le nouveau résident pourrait trouver :

-Un moyen de poursuivre ses activités

-Avoir l'occasion de sortir de sa chambre (souvent lieu d'isolement à l'entrée)

-Avoir la possibilité de rencontrer d'autres résidents à travers des prises en charges collectives - Maintenir son autonomie

- trouver du plaisir à travers une activité gratifiante

Réamorcer la possibilité d'un futur, d'un projet, faire entrevoir que les choses pourraient être autres et qu'on peut encore aspirer à quelque chose de bon, se projeter dans un futur, où on pourrait changer, ré-entamer une vie, pouvoir sortir du gris, du terne, de la souffrance glaciale, pour enfin pouvoir se permettre de vivre autrement, de se vivre sur un mode moins dévalorisant, faire redémarrer le temps en « injectant » du désir, en «injectant» du projet, en tentant de donner foi en un futur autre.

1/ Les résidents en situation d'institutionnalisation soudaine peuvent être réfractaires aux activités.

Les premiers temps de vie en institution sont souvent un moment de rupture marqué par l'angoisse, l'incertitude et l'indécision. Le second temps étant celui de la résignation.

Certains résidents choisissent de s'isoler volontairement, la vie en collectivité leur pèse, ils préfèrent rester dans leurs chambres et attendre la visite de leurs proches. Ils ne participent pas aux activités collectives et préfèrent que l'on passe un petit moment à bavarder avec eux. La fréquente brutalité de l'institution peut également provoquer chez la personne âgée une envie de s'isoler. Le sujet se voit alors refuser tout type d'activité pour signifier son refus d'institutionnalisation. On peut ainsi imaginer qu'il soit également réfractaire à l'idée de participer à un atelier d'art-thérapie.

2/ L'art-thérapie n'est pas qu'action mais aussi contemplation.

Il demeure cependant que l'isolement n'est pas toujours un choix. Concernant principalement les personnes alitées ou à mobilité réduite, en grande perte d'autonomie ou très dépendantes physiquement, quelques unes sont recroquevillées et silencieuses dans leurs fauteuils, sombrant dans un isolement total .

Lors du stage, j'ai été confrontée à des discussions à ce sujet avec l'équipe. En effet, certains membres du personnel affirmaient « qu'il n'y avait plus rien à faire » avec ce type de personne, que leur incapacité physique les empêchait de prendre part à tout type d'activité .

Il me semble important de poser une réflexion sur ce sujet.

Je rappelle en réflexion à ce sujet le chapitre que nous avons évoqué plus haut concernant l'implication du corps physique dans l'activité artistique.

La présence en soi est une participation, elle engage à se montrer aux autres, à s'impliquer avec les autres.

La passivité, ici associée à une activité (l'art-thérapie) n'est en aucun cas synonyme de vacuité. Ce temps de présence est directement en rapport avec l'action.

L'art-thérapie en plus de l'animation est peut être la seule circonstance où peuvent se rencontrer et cohabiter le temps d'une séance les résidents.

Les déplacements en maison de retraite n'ont pas souvent de rapport immédiat avec l'envie ou la volonté de se rendre quelque part.

Les résidents ne sont pas facilement acteurs de leur mobilité. Et c'est bien souvent l'organisation du travail qui programme les déplacements.

Aussi, donner la possibilité aux résidents de choisir ou non son déplacement à travers la proposition de participation à l'atelier d'art-thérapie, c'est déjà lui rendre la possibilité d'être maître de sa mobilité.

De plus, accepter de participer à ces séances, même sans implication physique dans l`activité mais ne serait ce que par sa présence c'est aussi être maître de sa volonté.

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