II-1-2-3 : la situation de l'éducation
Selon l'EDSGI (2000), en matière d'éducation, le
Gabon a un objectif double : d'une part, assurer « la scolarisation
obligatoire des enfants », d'autre part, couvrir les besoins en «
alphabétisation fonctionnelle ». Ainsi, selon les derniers
résultats du RGPH de 1993, près de 72% des résidents sont
alphabétisés (79% d'hommes et 66% des femmes) et près de
90% des enfants de 6-14 ans et 68% de ceux de 15-19ans fréquentent
l'école.
Toujours selon l'EDSGI (2000), 94% des femmes ont
fréquenté l'école et 77% d'entre elles savent lire sans
difficulté. De même, 6% des femmes de 15-49ans n'ont jamais
fréquenté l'école contre 8% des hommes de 15-59 ans.
Toutefois, 22% des femmes et 16% d'hommes ne savent ni lire ni écrire.
Ainsi, le système éducatif n'atteint donc pas complètement
son objectif minimum qui est d'apprendre à lire et à
écrire. D'après le PNUD (2002), le PNB consacré aux
dépenses publiques d'éducation est passé de 5,8% entre
1985-1987 à 2,9% entre 1995-1997. Le même organisme affirmait
déjà en 1998 que le système éducatif gabonais est
peu performant en grande partie à cause de surcharges d'effectifs dans
les grandes villes.
II-1-3 : le contexte socio économique
Le Gabon est classé parmi les pays à revenu
intermédiaire supérieur à cause de son niveau du Produit
National Brut par habitant qui tourne autour de 3400 dollars (EDSGI, 2000).
L'économie du pays repose essentiellement sur trois produits
d'exportation : le pétrole, le manganèse, et le bois.
Le pétrole est le principal produit avec 95% des
exportations et 37% de contribution au Produit Intérieur Brut en 1999.
Le manganèse place le Gabon au deuxième rang des pays
producteurs mondiaux après l'Afrique du Sud.
L'activité d'extraction d'Uranium s'est arrêtée fin juin
1999 suite à l'appauvrissement de ses gisements.
Enfin en ce qui concerne le bois, la forêt gabonaise
couvre près de 22 millions d'hectares soit 85% de la superficie du pays.
Près de 40% de la superficie demeure à l'état primaire, le
taux de déforestation dû aux activités agricoles
étant inférieur à 1% par an. La forêt gabonaise,
l'une des plus riches d'Afrique, recèle plus de 400 essences de bois et
présente 180 000 Km2 de réserves. Le potentiel commercial total
est de 400millions de mètres cubes dont 130 millions d'okoumé.
Chaque année, près de 2,5 millions de mètres cubes de bois
sont produits avec 90% d'exportation. Enfin, l'activité agricole
contribue très faiblement à la production intérieure (4,9%
du PIB de 1999).
On notera qu'après une période de croissance
soutenue (1980-1985), favorisée par l'augmentation du prix du baril de
pétrole, l'économie gabonaise est rentrée dans une
période de récession au cours des années 1986-1989 avec
l'effrondement du marché pétrolier, qui a été
suivie de la dévaluation du Franc CFA de 1994. Une certaine restauration
de l'économie s'est établie grâce aux mesures
d'assainissement des dépenses de l'Etat et par la privatisation des
entreprises para publiques.
Malgré tout ce potentiel économique, les
résultats d'une étude de la Banque Mondiale montrent que
l'incidence de la pauvreté au Gabon était de 60% en 1994
essentiellement en milieu urbain.
En outre, une autre étude émanant de
l'Enquête Gabonaise pour l'Evaluation et le suivi de la Pauvreté
(EGEP, 2005) confirme le caractère urbain de la pauvreté
gabonaise. En effet, avec une incidence de la pauvreté d'environ 30%, le
milieu urbain avec 80% de la population compte prés de 75% des pauvres
tandis que le milieu rural avec 20% de la population et une incidence de la
pauvreté d'environ 45% compte un peu plus de 25% des pauvres
(PNUD-GABON, 2005).
Depuis l'effondrement des cours du pétrole et du dollar
à la fin de l'année 1985, le Gabon connaît une crise
économique structurelle, aggravée par la dévaluation du
franc CFA en 1994, puis par la mise en place en 1995 de la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) (18 %), qui a provoqué une flambée des prix
et une dégradation du pouvoir d'achat. Sous l'effet de la crise, le
nombre d'emplois a été réduit dans tous les secteurs
(moins 25 % dans le secteur public et parapublic entre 1985 et 1992 et moins 50
% dans le secteur privé). Le Gabon a dû se résoudre
à mettre en place un programme d'ajustement structurel en 1986
(MOUVAGHA-SOW).
Toutes ces mesures ont un impact significatif au niveau micro
de la société. C'est ainsi que dans la majorité des
ménages, le chef de ménage est le principal
générateur de revenus et l'on compte un grand nombre de jeunes
adultes hébergés, à cause de la poursuite de la
scolarisation à des ages élevés et surtout du fort taux de
chômage des jeunes (Banque Mondiale, 1996).
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