II-1-4 : Contexte socioculturel
Du point de vue de la composition ethnique, la population
gabonaise présente une grande diversité ethnique. La confusion
courante entre langue et ethnie introduit une certaine imprécision dans
leur dénombrement. Cependant, la plupart des ethnologues s'accordent
à dénombrer 40 ethnies regroupées en 9 groupes
ethnolinguistiques, dont les plus importants sont les Fang (32%), qui
occupent toute la région Nord (Woleu-Ntem et Ogooué-Ivindo), une
partie de l'Estuaire et du Moyen-Ogooué ; les Myené
(15%) qu'on retrouve en majorité dans l'Ogooué-Maritime, dans
l'Estuaire et le Moyen Ogooué ; les Mbedé (14%), les
Punu (12%) et les Eshira qui vivent dans le centre
(Moyen-Ogooué, Ngounié), le sud (Nyanga) et à l'Est ; les
Adouma (Moyen-Ogoué), les Batéké et
Ombamba ( Haut-Ogooué), les Kota qu'on retrouve
beaucoup plus dans l'Ogooué Ivindo et bien d'autres
encore4.
Au delà de leur diversité, les populations du
Gabon présentent une même forme d'organisation sociale. Ce sont
des sociétés segmentaires basées, d'une part, sur les
notions de clans, de tribus, de lignages et, d'autre part, sur celles des
confréries religieuses et du village. Du Nord au Sud et d'Ouest en Est,
on retrouve des modes de productions identiques et une représentation du
monde similaire. Cela n'empêche pas chaque ethnie d'avoir ses coutumes
propres, ses croyances, ses rites, ses traditions, sa littérature orale,
etc. L'urbanisation, porteuse d'une occidentalisation des modes de vie, des
pratiques sociales et des valeurs, est responsable de la disparition
progressive des autres caractéristiques propres aux cultures
ethniques.
En matière de croyances, les populations gabonaises se
répartissent entre trois grands groupes religieux dont le groupe
majoritaire est constitué par le christianisme, avec 65% de catholiques,
19% de protestants, 12% d `églises indépendantes diverses puis
viennent l'islam et l'animisme. Contrairement à ce que d'aucuns
pourraient penser, ces chiffres, qui ne sont que des ordres de grandeur, ne
reflètent pas toute la réalité des pratiques
religieuses.
II-1-5 : le contexte sanitaire du Gabon
Depuis son indépendance le Gabon s'est doté de
nombreuses infrastructures reparties en10 régions sanitaires et 52
départements pour assurer la santé de sa population. Des efforts
sont de plus en plus entrepris pour l'amélioration du système
national de santé en dépit des faiblesses des résultats
sanitaires obtenus.
4 Gabon Wikipédia.
8 Tableau de bord général de
Santé (TBGS)
II- 1-5-1 le système sanitaire et la couverture
sanitaire
A) le système sanitaire
Il repose sur trois secteurs : public (civil, militaire),
parapublic (Caisse Nationale de Sécurité Sociale) et privé
(lucratif, non lucratif et traditionnel).
Le Secteur public civil comprend trois niveaux dont le
primaire avec quatre types de structure, le secondaire avec 9 hôpitaux
répartis dans les 9 capitales provinciales et le tertiaire avec 3
hôpitaux nationaux.
Le Secteur militaire avec un hôpital militaire et des
infirmeries dans les garnisons. Le secteur parapublic avec deux hôpitaux
à Libreville et Port gentil et neufs centres médicaux
fonctionnels. Enfin, le secteur privé avec des centres de santé
non lucratifs et lucratifs.
B) la couverture sanitaire
a- Les infrastructures sanitaires
Le ratio population / formation sanitaire varie d'une province
à une autre comme présenté dans le
tableau ci après.
Tableau 2-1 : Ratio population/formation
sanitaire
Province
|
Ratio population/formation sanitaire
|
Estuaire
|
2150
|
Haut ogooué
|
1332
|
Moyen-ogooué
|
997
|
Ngounié
|
664
|
Nyanga
|
633
|
Ogooué- Ivindo
|
890
|
Ogooué-Lolo
|
636
|
Ogooué- Maritime
|
2594
|
Woleu-Ntem
|
1164
|
Source : TBGS, 2003
L'analyse de ce tableau montre une insuffisance
d'infrastructures sanitaires en moyenne dans les provinces de l'Estuaire, de
l'Ogooué-Maritime, du Haut-Ogooué et du Woleu-Ntem par rapport
à celles de la Nyanga, du Moyen-ogooué et de
l'Ogooué-Lolo. La dispersion des villages et la faible densité de
population expliqueraient en partie les ratios élevés dans
certaines provinces. Cette répartition inéquitable des formations
sanitaires serait également exacerbée par l'absence d'un plan
national de développement sanitaire.
En outre, le niveau d'utilisation des dispensaires et les centres
médicaux est relativement faible, de 0,22 consultation par habitant et
par an à 0,48 consultation par habitant/an, respectivement.
b-les établissements pharmaceutiques
Sur les 167 officines pharmaceutiques que le pays compte, 44
officines (25%) sont implantées dans la province de l'Estuaire et 4
régions sanitaires en sont dépourvues (Moyen Ogooué,
Ngounié, Ogooué Ivindo et Ogooué lolo).Toutefois, il
existe des dépôts pharmaceutiques dans l'ensemble du
pays.8
Le traitement pharmaceutique administré en
prévention comme en curation du paludismeau Gabon est composé
soit de la chloroquinine, soit des arsiquiniformes, du quinimax et autres
antipaludéens (EDSG, 2000).
c- Les ressources humaines pour la
santé
Les effectifs en personnel médical tout secteur confondu,
sont loin de satisfaire les besoins nationaux. Ils sont essentiellement
concentrés à Libreville.
Tableau 2-2 : Personnel de santé (données
de 1997
Qualification
|
effectifs
|
Médecins
|
368
|
Pharmaciens
|
41
|
Chirurgiens dentistes
|
8
|
Sages femmes
|
385
|
Adjoints techniques de santé
|
316
|
Infirmières
|
1554
|
Sources : Atlas de l'Afrique, 2004
Il ressort de ce tableau que l'effectif en personnel de
santé est très déficitaire pour une meilleure prise en
charge de la population gabonaise estimée à 1014976 habitants. En
effet, le tableau suivant confirme ce déficit et la surcharge de travail
du personnel médical et paramédical.
Tableau 2-3 : nombre et catégorie d'agents par
habitant
Qualification
|
effectifs
|
Médecin
|
1/3400
|
Pharmacien
|
1/32137
|
Chirurgien dentiste
|
1/107123
|
Sages femme
|
1/2586
|
Paramédical
|
1/410
|
Source : TBGS, 2003
Avec de tels ratios, nous constatons que la surcharge de travail
du personnel médical se confirme car l'OMS (2006) recommande une
densité de ressources humaines pour la santé
(médecins, infirmières et sages-femmes) entre 20
à 25 pour 10000 personnes afin de vérifier la couverture
souhaitée en intervention essentielle de santé publique.
Il faut souligner que Libreville et la région de
l'Estuaire concentrent plus de la moitié des effectifs du personnel
soignant. Une grande partie des personnels affectés ne rejoignent pas
leur poste à cause de mauvaises conditions de travail (logement,
véhicule, équipement ...), préférant la capitale ou
ses environs (TBGS, 2003).
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