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Les déterminants de la prise en charge médical du paludisme au Gabon: cas des enfants de moins de cinq ans

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par Hassan MOHAMEDOU
Université de Yaoundé II( Cameroun) - DESS de Démographie 2007
  

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III-3-2-1 : les différences selon les facteurs socio culturels

A) le milieu de socialisation

Toujours dans le tableau 2-8, il ressort que le milieu de socialisation est associé significativement au seuil de 5% à la prise en charge médicale du paludisme chez l'enfant.

Les mères qui ont été socialisées dans les autres villes ont effectué à 51% une bonne prise en charge médicale de leurs enfants que celles socialisées à Libreville/Port gentil (46%) et celles socialisées en milieu rural (42%).

Cette forte association entre les mères des autres villes et la prise en charge de paludisme
s'expliquerait par l'acquisition et l'appropriation des normes d'hygiène sanitaire par les mères de
ces milieux. Conformément aux résultats recherchés par l'ordonnance 001/95/PR du 17 janvier

1995 renforçant le système de prévention : santé maternelle et infantile, l'hygiène publique et l'assainissement, l'information éducation et communication (I.E.C) en matière de santé (TBGS, 2003).

B) La religion de la mère

L'appartenance religieuse des mères est significativement associée à la prise en charge médicale du paludisme de leurs enfants au seuil de 10%.

Les mères de religion musulmane ont largement une bonne prise en charge médicale (65,5%) que celles des autres religions dont les pourcentages sont inférieurs à 50% soit respectivement 48,2%, 47,4%, 36,9% et 36,6% pour les mères catholiques, protestantes, animistes et autres.

Cette proportion élevée des mères musulmanes dans la prise en charge médicale de l'enfant impaludé pourrait s'expliquer par le fait qu'une grande partie de celles-ci est d'origine étrangère. Les pratiques culturelles en matière de soin à l'enfant n'étant plus les mêmes que dans leur pays d'origine, on peut penser qu'elles préfèrent plus recourir aux soins modernes que les mères d'autres religions qui vivent pour la plupart dans un environnement qu'elles maîtrisent et qu'elles peuvent y recourir pour se soigner de manière traditionnelle avant de se rendre probablement à un centre de santé.

Tableau 3-8 : Répartition de la prise en charge médicale du paludisme chez l'enfant selon certaines caractéristiques liées à la mère

variable

Prise en charge médicale

effectif

 

(%)

 

Milieu de résidence

(***)

1089

- Libreville et Port gentil

52,3

555

- Autres villes

49,2

278

- rural

37

257

Milieu de socialisation

(**)

1087

- Libreville et Port gentil

46

362

- Autres villes

51

346

- rural

42

238

- résidu

55,1

143

Religion

(*)

1089

-Catholique

48,2

604

-Protestante

47,4

306

-Musulmane

65,5

67

- Animiste

36,9

6

- Autres

36,6

102

Ethnie

(***)

1089

-fang

44,6

290

-kota

32

92

-mbede

52,3

99

-myene

31,2

24

-nzabi

48,5

111

-okandé

54,8

33

-punu

50,2

254

-autres

67,4

15

- résidu

54,8

171

Taille du ménage

(ns)

1090

-1 à 10 membres

47,9

663

-11 à 20 membres

47,2

370

- 21 à plus

51,7

57

Type de ménage

(ns)

1089

-monogamique

47,7

605

-polygamique

50,1

141

- résidu

47,4

343

Présence du mari

(ns)

1087

- dans le ménage

50,3

572

- ailleurs

41,5

173

- résidu

47

344

Activité du partenaire

(***)

1089

- technicien

53

144

- cadre

55,7

191

-commerçant

50,4

104

-agriculteur

36

276

- inactif

42,3

116

- résidu

43

259

Région de résidence

(***)

1090

Libreville-port gentil

52,3

555

Nord

26,6

141

Est

53,4

159

Ouest

47,3

119

Sud

45,2

114

Pouvoir financier de la mère

(ns)

1089

-faible

48,1

607

-moyen

45,4

262

-élevé

50,2

220

Expérience de la mère

(**)

1091

-pas d'expérience

48,7

290

-peu d'expérience

46,6

376

- moyenne expérience

40

163

- grande expérience

53 ,8

262

Accessibilité géographique

(ns)

1071

- proche

41,1

926

- loin

43,8

146

Niveau d'instruction

(*)

1089

-Sans niveau

53,4

51

-Primaire

43,8

451

-Secondaire et plus

50,6

587

(***) khi deux significatif à 1%.

(**) khi deux significatif à 5%

(*) khi deux significatif à 10%

(NS) khi deux non significatif

C) l'ethnie de la mère

Dans le tableau 3-7, la prise en charge médicale de l'enfant impaludé est fortement associée à l'origine ethnique de la mère au seuil significatif de 1%.

Quatre groupes se distinguent avec des taux de prise en charge supérieur à 50% : les Mbédé (52,3%), les Okandé(54,8%), les Punu (50,2%) et les autres petites ethnies (67,5%). Les Kota et les myénés ont une moins bonne prise en charge médicale respectivement de 32% et 31,2%.

Ces deux derniers taux peuvent s'expliquer par le fait que les enfants myénés sont ceux qui ont la plus petite prévalence de paludisme (18,6%) et dont la plupart habite dans la région ouest où la prévalence de26,5% est inférieure à la moyenne nationale (28,4%) ; il en est de même des enfants Kota qui vivent dans la majorité des cas à l'est du pays où la prévalence de paludisme n' est que de 26,6%.

D) le niveau d'instruction

Le niveau d'instruction est une variable associée à la prise en charge médicale du paludisme chez les enfants gabonais au seuil significatif de 10%. Les enfants impaludés nés des mères sans niveau d'instruction ont eu une bonne prise en charge médicale (53,4%) meilleure que ceux des mères de niveau primaire (43,8%) et de niveau secondaire et plus (50,6%).

Cet écart favorable aux enfants de mères sans instruction peut s'expliquer par leur effectif (51cas) largement inférieur à ceux des mères de niveau primaire (453 cas) et ceux de mères de niveau secondaire (587 cas). En outre, il se pourrait que les mères sans instruction soient plus réceptives aux enseignements issus des séances de IEC (information éducation communication) qui sont de rigueur dans les centres de santé maternelle et infantile du Gabon. Ces mères doivent mettre en pratique les enseignements reçus au profit de leurs enfants contrairement aux mères de niveau primaire qui n'ont effectué le plus souvent que les trois premières classes du primaire ; et la plupart y sont sorties analphabètes, ce qui en réalité ne les différentie substantiellement pas des mères sans instruction.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery