IV-1-1 : l'appartenance religieuse
Au niveau brut, la religion de la mère est fortement
associée à la prise en charge médicale de l'enfant
impaludé au Gabon au seuil significatif de 1%. Cette association devient
significatif au seuil de 10% quand on la contrôle par les autres
variables socio culturelles dans le modèle 1. Cependant, les
différences entre les catégories religieuses se maintiennent plus
ou moins. C'est ainsi que les mères de religion musulmane ont
près de deux fois une meilleure prise en charge médicale des
enfants impaludés comparativement aux mères catholiques ; et les
mères sans religion ont 37% de chance en moins de prise en charge
médicale appropriée de leurs enfants impaludés.
Enfin, après contrôle dans le modèle 5 par
la région de résidence des enfants impaludé, l'association
de la variable étudiée et la religion des mères se
maintient au seuil de 5% et les mères musulmanes ont toujours deux fois
plus de prise en charge médicale appropriée que leurs consoeurs
catholiques.
IV-1-2 : l'ethnie
La variable appartenance ethnique de la mère est
fortement associée au seuil significatif de 1% à la prise en
charge médicale de l'enfant impaludé au Gabon au niveau brut.
Cette association est significative au seuil de 5% après même son
contrôle par les autres variables socio culturelles. Les mères
fangs, kota-kelé et myené ont respectivement 31%, 50% et 64% de
chance de moins que les
mères Punu d'effectuer une prise en charge
médicale appropriée de leurs enfants impaludés. Cette
différence entre les mères Kota-Kelé, fangs et
myené ne varie pas significativement par rapport à ce qui a
été relevé au niveau brut. Le
décalage observé entre les groupes ethnique pourrait s'expliquer
d'abord par le faible effectif des ethnies Kota et Myéne dans
l'échantillon de l'étude. La situation de l'ethnie Fang pourrait
s'expliquer par le déficit du ratio formation sanitaire/population qu'on
a observé dans la région du nord où la majorité
d'entre elles sont originaires. Toutefois, ces résultats pourraient
cacher des dimensions psycho sociales de la perception de la maladie chez ces
groupes ethniques que malheureusement la base de données utilisée
ici ne permet pas de saisir. En effet, selon les régions du Gabon
(modèle 5), la dimension ethnique n'est plus significativement
associée à la variable étudiée. Ceci pourrait
s'expliquer par le fait que les différences culturelles tendent à
s'estomper face à l'influence et l'adoption des manières
d'être, de faire et de vivre à l'occidental quelque soit
l'ethnie.
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