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Les déterminants de la prise en charge médical du paludisme au Gabon: cas des enfants de moins de cinq ans

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par Hassan MOHAMEDOU
Université de Yaoundé II( Cameroun) - DESS de Démographie 2007
  

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IV-5 : Synthèse et discussion des résultats

Les analyses effectuées nous ont permis de constater que les déterminants de la prise en charge médicale des enfants impaludés au Gabon sont les variables socio culturelles et socio économique suivant :

- la religion de la mère

- l'activité du partenaire de la mère

- l' « expérience de la mère » en soin infantile

- la région de résidence.

Au niveau de l'appartenance religieuse, les mères musulmanes sont celles qui présentent une meilleure prise en charge médicale de leurs enfants impaludés comparativement aux mères catholiques. Par contre, ces dernières ont une meilleure prise en charge médicale par rapport aux mères sans religions. Ce résultat confirme ce que nous avons relevé au niveau de l'analyse bi variée. En fait, cette forte association que nous observons s'expliquerait par le fait que beaucoup de ces mères musulmanes sont d'origine étrangère. Elles n'ont généralement pas les mêmes pratiques culturelles en matière de soin que les nationaux d'où leur propension à recourir aux soins modernes dans la prise en charge médicale de leurs jeunes enfants car elles seraient prudentes au regard des thérapies traditionnelles de leur nouvel univers culturel.

A propos de l'activité du partenaire de la mère, les résultats montrent que celle-ci a un effet très significatif sur la prise en charge médicale de l'enfant impaludé. Ceci se vérifie aussi au niveau bi varié.

En effet, nous constatons que l'effet de l'activité du partenaire de la mère sur la prise en charge médicale de l'enfant impaludé est resté significatif au seuil de 5% malgré l'introduction des variables intermédiaires d'une part et la variable régionale de contrôle d'autre part. Autrement dit, quelque soit la région au Gabon, plus le statut socioprofessionnel du partenaire de la mère augmente moins le pouvoir financier ou l'accessibilité géographique au centre de santé ne sont significatifs en matière de prise en charge médicale de l'enfant impaludé. En particulier, les mères dont les partenaires sont commerçants, ont 51% de chance en moins d'assurer une prise en charge médicale à leurs enfants impaludés que celles dont les partenaires sont des techniciens.

Cette différence entre les deux groupes pourrait s'expliquer par des facteurs culturels notamment l'instruction et les pratiques médicinales. En effet, le groupe de commerçant au Gabon est constitué d'individus qui vendent plusieurs produits parmi lesquels les produits pharmaceutiques contrefaits essentiellement. La tendance serait pour ce dernier d'y recourir habituellement en automédication pour soigner leurs proches, sans penser à aller par la suite à un centre de santé immédiatement.

S'agissant de l'expérience de la mère en matière de soin, elle est la seule des variables intermédiaires introduites qui joue un rôle important dans l'action des variables socio culturelles et socio démographiques sur la prise en charge médicale de l'enfant impaludé. Les différences observées entre les mères pourraient s'expliquer du fait que l'on remarque que 67,1% des mères gabonaises ayant une naissance de rang1 contre 58,4% des mères ayant une naissance de rang4-5 ont mené en consultation dans un centre de santé leurs enfants en cas de fièvre (EDSGI,2000). Ceci s'expliquerait aussi par le fait que généralement au Gabon une jeune mère bénéficie de la solidarité familiale ou de celle de ses copines à propos des meilleures attitudes à tenir au cours d'une maladie touchant son enfant .

Enfin, la région de résidence est un déterminant de la prise en charge médicale de l'enfant impaludé. En effet, son introduction dans le modèle a rendu l'impact du milieu de résidence et de l'ethnie des mères non significatif par rapport la variable en étude. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la majorité de la population quelque soit la région vit essentiellement en ville d'une part, et d' autre part hormis la région Nord où l'on retrouve au plus trois groupes éthiques, les autres régions du Gabon ont plus de quatre groupes ethniques qui essentiellement ont les mêmes pratiques culturelles. Par conséquent, les mères ont tendance à avoir dans ces autres régions les mêmes comportements thérapeutiques.

Certains travaux abordant la problématique qui a guidé ce travail à savoir l'offre et la demande de soin de santé ont abouti plus ou moins sur quelque uns des déterminants trouvés ici. Notamment l'étude de WAMBERT (2005) montre entre autres que la religion est un déterminant du recours thérapeutique à Libreville (Gabon). Il ajoute que parmi les types de recours thérapeutiques, 53,7% de la population de Libreville se rend dans les centres de santé. Ce taux se rapproche de celui que nous avons trouvé dans notre travail c'est-à-dire 57,6% sur le plan national quand on sait que Libreville abrite plus de la moitié de la population gabonaise.

S'agissant des facteurs socio économique, WAMBERT (2005) montre que les individus qui sont occupés professionnellement à Libreville ont 67% plus de chance de recourir à un centre de santé que ceux qui n'ont pas d'occupation. Nous avons trouvé aussi, à peu près dans le même sens, que les mères dont le partenaire est inactif ont 36% de chance en moins de fournir une prise en charge médicale (antipaludique approprié et recours à un centre de santé) à leurs enfants impaludés de moins de cinq ans que celles dont le partenaire est technicien.

Dans une étude réalisée au Congo Brazzaville en 1995, TALANI et al (2003) montrait que le
manque d'argent explique essentiellement la non prise en charge efficace des signes annonciateurs
du paludisme. Ce facteur constaté dans cette étude corrobore en quelque sorte les résultats que nous

avons trouvés. En effet, une mère qui a un partenaire exerçant une activité aura le moyen financier de prendre en charge médicalement son enfant impaludé.

GLICK, DC (1989) dans une étude menée dans une région de Guinée Conakry souligne que l'insuffisance de centre de santé dans certaines régions du pays expliquerait le niveau de prise en charge médicale du paludisme de l'enfant. En effet, la région de Libreville/Port gentil offre 61% plus de chance à une mère de faire une bonne prise en charge à son enfant que celle de la région Nord ; car Libreville/ Port gentil regroupe plus de 60% de population et des infrastructures sanitaires et que la région du Nord est l'une des région qui est la moins couverte en infrastructures sanitaires par rapport à sa population.

Enfin, une étude menée dans une vallée au sud du Bénin en 1996 montrait que les facteurs tels que le lieu de résidence de la mère, le niveau socio économique de la mère et faiblement la religion de la mère expliquent cette attitude des mères enquêtées (KINIFFO, I.R et al, 2000).

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