2.2. Les structures paysannes
L'importance de la production maraîchère
à Réo et à Goundi a incité les paysans à une
organisation afin de mieux défendre leurs intérêts. Les
structures mises en place sont les groupements maraîchers et une
coopérative à Réo. Ces structures interviennent dans la
production et dans la commercialisation des produits maraîchers.
2.2.1 Les groupements maraîchers
Les groupements maraîchers à Goundi et à
Réo sont des organisations volontaires de producteurs appartenant
généralement à un même quartier. Ces groupements
masculins, féminins et mixtes à caractère
socio-économique permettent aux producteurs de mettre leurs
intérêts en commun. Ainsi, les noms comme
yiguia,korèji, biétolo, sonoyen des groupements de
Goundi et gianwanlè, guiédouniyen, soulouyen ceux de
Réo qui signifient pour la plupart union, solidarité,
fraternité, témoignent de l'intérêt que les
producteurs ont à s'associer. A titre indicatif, selon la DPAHRH du
Sanguié, on dénombrait 25 groupements maraîchers à
Réo et 5 à Goundi.
L'objectif de ces organisations est l'obtention des services
nécessaires à la marche de leurs activités
maraîchères. Ces regroupements leur permettent d'obtenir donc des
financements octroyés par les projets de développement rural
intervenant dans la zone, des facteurs de production (semences, engrais
chimiques, produits phytosanitaires), des équipements modernes et des
formations qui leur permettent d'assimiler les nouvelles techniques de
production.
Le fonctionnement des groupements est assuré par les
membres du bureau exécutif et un comité de gestion. Le
président, le secrétaire général, le
trésorier et leurs adjoints, constituent les membres du bureau
exécutif. Le comité de gestion est subdivisé en
comités de fonction précise : un comité
d'approvisionnement en facteur de production, un comité de supervision
des travaux dans le jardin collectif et un comité de commercialisation
qui se charge d'écouler les produits récoltés. Chaque
groupement dispose d'une caisse alimentée par la quote-part
financière de chaque membre. Les revenus sont issus
des jardins collectifs et la contribution financière des ONG et projet
de développement rural intervenant dans la zone. Ces groupements
maraîchers bénéficient également de prêts
bancaires auprès de certaines institutions financières de la
place notamment la caisse populaire. En plus de ces intérêts
économiques, ces organisations visent la cohésion sociale entre
membre du groupement par le travail participatif. Les revenus tirés des
jardins collectifs sont orientés dans l'achat de matériel
collectif, d'intrants et les cérémonies en fin d'année.
Ils permettent également de subvenir aux besoins
socio-économiques des membres en difficulté.
Cependant, beaucoup sont les groupements qui affirment
n'avoir plus bénéficié de soutien financier et de
formation comme autrefois. L'initiative est individuelle et chacun se consacre
à son jardin. Les jardins collectifs n'existent plus pour certains
groupements. Paradoxalement, on assiste selon la DPAHRH, à une
création multiple ces dernières années de groupements
maraîchers qui ne sont pas reconnus par les services techniques. Ces
regroupements sont beaucoup plus politiques dans le but d'obtenir des
financements et se résument à l'échelle d'une grande
famille.
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