2. L'encadrement de la production
Le maraîchage à Réo et à Goundi
est une activité purement traditionnelle. Cependant, il
bénéficie d'un encadrement. En effet, l'importance de la
production maraîchère dans le Sanguié (13% de la production
nationale en 2000 selon l'INSD), et les revenus qu'elle procure aux
producteurs, exigent une certaine rigueur dans l'encadrement et l'organisation
des maraîchers. Ce qui explique la création des structures
étatiques pour la supervision des activités et l'organisation des
paysans en groupements maraîchers et en coopérative.
2.1. Les structures étatiques et le système
d'encadrement
Selon les enquêtes de terrain, 42,6% des
maraîchers ne sont pas instruits. Ceux qui le sont ont un niveau qui se
limite au primaire et d'autres au niveau de formation dans les écoles
rurales. Cette situation nécessite une intervention pour vulgariser les
techniques modernes de production en maraîchage.
La structure étatique chargée de l'encadrement
des maraîchers dans le département de Réo est la DPAHRH.
Cette structure est souvent appuyée par des ONG et programme de
développement rural tels que le PNGT2 et l'AMB intervenant dans la
zone.
Le réseau d'encadrement de la DPAHRH pour l'ensemble
des activités agricoles est subdivisé en Zone d'Animation
Technique (ZAT) dans la province du Sanguié. Ces ZAT sont
structurées en 30 Unités d'Appui Technique (UAT) avec 5 UAT par
ZAT. L'ensemble de ces ZAT comprend au total 138 villages dont 32 seulement
sont encadrés. Le nombre d'UAT fonctionnelles est de 16. Pour ce qui est
de la culture maraîchère, l'encadrement concerne 5 ZAT
fonctionnelles qui sont celles de Réo, Kinkiali, Kilsio, Bonyolo et
Goundi.
La DPAHRH intervient dans la mise en place des groupements
maraîchers et des coopératives par l'obtention des certificats
d'agrément. Elle se charge de la sensibilisation des producteurs
à l'esprit coopératif et au respect du règlement
intérieur.
Les agents assurent aux groupements maraîchers,
l'encadrement technique à partir des séances d'animation sur
l'utilisation et le traitement des semences, la mise en place des
pépinières, le repiquage, l'application des engrais, le
traitement phytosanitaire et la conservation des produits maraîchers.
Ainsi, des séances de formation théorique sont organisées
suivies de séances pratiques dans des jardins aménagés
avec les groupements maraîchers.
Mais, en dépit des séances de formation
initiées pour les maraîchers, bon nombre d'entre eux trouvent que
l'assistance technique est insuffisante. Certains producteurs vont
jusqu'à douter du savoir-faire des techniciens. Cette insuffisance se
situe au niveau de l'utilisation des intrants. En effet, l'approvisionnement en
intrants est laissé aux producteurs. Les semences acquises dans le
commerce sont souvent de mauvaises qualités. Les variétés
présentées ne sont pas toujours adaptées aux conditions
éco-climatiques de la région. Les producteurs sont
également confrontés à la qualité douteuse de
certains produits phytosanitaires dont l'application reste sans effet sur les
parasites d'espèces végétales. C'est le cas de la mouche
blanche et de l'hélicoverpa A qui ont fait leur apparition au
cours de la campagne dernière et ont entraîné
d'énormes pertes en fruits de tomate. La mauvaise
utilisation des produits chimiques provoque parfois une
détérioration des plantes. En outre, il n'existe pratiquement pas
de formation aux procédés de gestion des groupements
maraîchers et des coopératives.
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