La plupart des ménages en milieu urbain comme en
milieu rural ont recours à l'oignon comme condiment de base pour la
préparation de leur sauce. Ces ménages connaissent donc une
demande constante en oignon tout au long de l'année. Cependant les
marchés locaux et urbains ne peuvent pas absorber instantanément
les grandes quantités d'oignon produites au cours de l'année.
Face à cette situation et dans l'optique d'accroître les revenus
des producteurs afin d'améliorer leur condition de vie, des projets de
développement rural notamment le PNGT2 ont initié une
série de formations pour la conservation des oignons. Le stockage de ces
oignons permet de prolonger la commercialisation sur la grande partie de
l'année. En effet, de nombreuses formations sur les techniques de
conservation de cette spéculation à partir des séchoirs
ont été initiées à l'endroit des maraîchers
les années précédentes. Mais celles-ci se sont
soldées par des échecs tout simplement parce qu'elles ne tenaient
pas compte du contexte socio-économique des 2 localités.
Les techniques modernes de conservation initiées par le
PNGT2 sont de deux sortes :
· La conservation des oignons bulbes dans un silo en paille
;
· La conservation des oignons découpés sur
plastique.
Pour la première technique, les oignons bulbes sont
conservés dans un silo en paille. Ce silo est entièrement
construit en bois avec 2 étagères distantes de 0,4 à 0,5m.
Le silo a une dimension de 3m de long sur 2,5m de large avec une hauteur
moyenne de 2,5m. Le toit peut avoir une ou deux pentes. Sur les
étagères faites en secco, deux couches d'oignon peuvent
être étalées. La capacité de stockage pour
l'ensemble du silo est estimée à 15 tonnes soit environ 30 sacs
d'oignon de 50kg. Ces oignons peuvent être stockés pendant 6
à 7 mois. Le silo est utilisé pendant 3 ans maximums, avec
renouvellement du toit. Le suivi consiste à enlever chaque semaine les
oignons décomposés pour ne pas affecter les autres. Les pertes
peuvent être évaluées entre 5 et 10% des quantités
stockées.
Les facteurs influençant l'aptitude à la
conservation sont d'ordre héréditaire et technique. Les facteurs
héréditaires sont liés à la qualité
gustative de la variété de l'oignon stocké, la
durée de la période de dormance naturelle, la couleur des
tuniques, leur nombre et leur épaisseur. Les variétés
aptes à la conservation sont le violet de garango, de
galmy et de
soumarana que l'on retrouve dans les deux
localités. Les facteurs d'ordre techniques sont
antérieurs à la récolte. Il s'agit de
qualité de l'arrosage et des engrais chimiques qui augmentent la teneur
en eau et amincissent les tuniques.
Les autres facteurs limitant sont les germes pathogènes
lors du stockage et les rats.
Pour y faire face, une plaque anti-rat en tôle sous forme
d'entonnoir est fixée à chaque perche à quelques
mètres du sol.
La deuxième technique consiste à couper les
oignons récoltés en rondelle ou en lanière après
avoir épluché la première écorce. Ces oignons
découpés sont ensuite trempés pendant 15 à 20 mn
dans une solution de vinaigre en raison de 30cl pour un litre d'eau. Il sont
séchés sur un plastique noir. La conservation de ces oignons
séchés peut enfin se faire dans des récipients ou des sacs
dans un endroit sec. Ils peuvent être conservés pendant toute la
saison sèche.
Par ailleurs, les ménages pratiquent des techniques
traditionnelles de conservation qui consistent à verser les oignons sur
du sable humide de manière à ne pas les superposer. Les oignons
sont généralement étalés dans des cases rondes ou
des locaux inhabités mais très bien aérés. Des
pertes sont souvent causées par l'humidité ou le contact avec le
sel qui provoque des pourrissements.