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Cultures maraà®chères dans l'économie des ménages à  Réo et à  Goundi dans la province du Sanguié au Burkina Faso

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par Siégnounou BOGNINI
Université de Ouagadougou - Maitrise 2006
  

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6. Le calendrier des cultures maraîchères et le calendrier agricole des cultures pluviales

L'objectif principal des cultures vivrières est le plus souvent de subvenir aux besoins alimentaires des ménages. Cependant, la production maraîchère est entièrement destinée à la commercialisation. L'agriculture pluviale est la principale activité économique à Réo et à Goundi. Elle occupe la population pendant la période hivernale. L'activité maraîchère est la principale en saison sèche. Les tableaux suivant donnent un aperçu des travaux champêtre et des cultures maraîchers à Réo à Goundi.

Tableau 8: Calendrier des cultures maraîchères

Récoltes

Mois

Oct.

Nov.

Déc.

Janv.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Activités

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sémi et repiquage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclo-binage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

engrais NPK + Urée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Traitement phyto

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Tableau 9 : Calendrier des travaux agricoles des principales cultures (sorgho, mais, mil, arachide, riz) à Réo et à Goundi

Récolte

Mois

Mai

Juin

Juillet.

Août.

Sept..

Oct.

Nov.

Activités

 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Les travaux agricoles s'étendent de mai a novembre, tandis que ceux réservés à la culture maraîchère débutent en octobre pour prendre fin en juin. Les travaux champêtres des principales cultures vivrières sont donc une suite des cultures maraîchères en saison sèche. En d'autres termes, la culture maraîchère prolonge le calendrier agricole traditionnel. Elle occupe les populations en saison sèche. Elle résout tant soit peu le problème de sous emploi en

milieu rural. Il n'existe aucune contrainte d'un calendrier sur l'autre. Les périodes d'inactivitéd'un calendrier sont mises à profit pour préparer les activités de l'autre.

II. LES FORMES D'UTILISATION DE LA PRODUCTION MARAICHERE

Il existe 2 formes d'utilisation des produits maraîchers récoltés : ces produits sont consommés par les ménages. Ils constituent donc une source d'alimentation. Ils sont également utilisés dans la médecine traditionnelle pour le traitement de certaines maladies

1. Les produits maraîchers comme une source d'alimentation

Les produits maraîchers sont des sources diversifiées de calories, vitamines, de sels minéraux dont l'organisme a besoin pour son fonctionnement. Les légumes contiennent également des glucides et protéines. Les vitamines que contiennent les légumes sont essentiellement les vitamines A, B1, B2, B3, PP, C et E.

Pour les couvertures des besoins en vitamine A, beaucoup de ménages ne peuvent pas compter sur les produits animaux souvent chers. Aussi, la cellulose est-elle un glucide non digestible dont l'absorption facilite le transit intestinal. Or si elle est abondante dans les grains de céréales, elle se trouve dans le son qui n'est pas consommé.

Par contre, selon Bertrand A. (1982), les légumes verts en contiennent une grande qualité de 0,5% à 1,5%. La richesse en sels minéraux et en vitamines est le principal atout des légumes dans une région où l'alimentation est basée sur les céréales. La teneur en sels minéraux (calcium, potassium, fer) rend l'eau facilement assimilable par l'organisme et certains d'entre eux sont facilement transportables. Par ailleurs, la teneur en eau des légumes frais reste la plus élevée de tous les aliments solides ; 77% pour la pomme de terre et 80 à 95% pour les légumes dits verts.

Il est souhaitable de faire cuire les légumes le moins longtemps possible et dans des marmites couvertes, afin de réduire l'oxydation par l'air qui détruit les éléments nutritifs. En effet, un légume ne peut être considéré de haute valeur nutritionnelle que s'il est consommé cru. Mais les carottes sont consommées crues dans les deux localités.

Les carences en légume dans l'alimentation peuvent provoquer une diminution de la résistance aux attaques microbiennes. Chez les enfants, les carences peuvent causer le marasme, le kwashiorkor et autres avitaminoses.

Malgré la richesse nutritionnelle des légumes, la part de la production utilisée dans l'alimentation de la famille du maraîcher est très faible. En effet, le maraîchage n'a pas été adopté par les paysans gourounsi pour leur alimentation. Les légumes doivent avant tout apporter un revenu. Et ne dit-on pas que ``le cordonnier est le plus mal chaussé ? `` Les producteurs réservent généralement les meilleurs légumes pour la vente et se contentent des moins bons ou des invendus pour la consommation. Dans certains cas, toute la production est orientée vers la commercialisation, ceci pour les variétés comme la pomme de terre, la laitue, les concombres, les carottes et les haricots verts. Toujours est-il que les ménages améliorent leurs rations alimentaires en consommant certains légumes.

Les produits maraîchers consommés par les ménages sont essentiellement l'oignon, le chou, la tomate locale et les aubergines. Les quantités varient selon la taille du ménage. Les quantités moyennes consommées par ménage peuvent être estimées à 5kg/semaine pour l'oignon, 3kg/semaine pour la tomate et 2kg/semaine pour les aubergines. Pour ce qui est du gombo, de l'oseille, des feuilles de haricot, de l'oignon et de l'aubergine locale, même si la quantification d'autoconsommation est difficilement estimable, il n'en demeure pas moins qu'elle soit importante. Ces légumes sont intégrés dans les habitudes alimentaires des paysans gourounsi. Selon une étude menée par MOUSTIER P., DAVID O.( 2001) sur les ménages africains, les fréquences de consommation sont supérieures à 4 fois/semaine pour la tomate locale, les légumes feuilles ainsi que l'oignon. Dans l'ensemble, à Goundi et à Réo, les fréquences de consommation diminuent progressivement au fur et à mesure que les récoltes

diminuent.

Ces produits maraîchers sont généralement associés au tô de mil ou sorgho qui constitue l'aliment de base en pays gourounsi. Ils permettent d'assaisonner les sauces. En revanche, les feuilles de chou, d'aubergine locale, et d'oignon sont souvent cuites simplement avec de l'eau. Elles sont ensuite essorées et assaisonnées de beurre de karité. Elles sont consommées simplement ou accompagnées de tô. Dans le tableau suivant, nous avons énuméré les valeurs nutritives des légumes et certains aliments consommés par les ménages

Tableau 10 : Composition chimique de quelques aliments (par 100 g de partie comestible)

Culture

Eau

%

Energie Kcal

Protéines (g)

Lipide s (g)

Glucide s (g)

Ca (mg)

Fe (mg)

Vit. A

(U.I.)

Vit. B1 (mg)

Vit. B2 (mg)

Vit. C

(mg)

Acide Nicotinique (mg)

Légumes - Racines - Tubercules et bulbes Carotte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Oignons

90

30

0,9

0

6,7

40

0,7

13 000

0,07

0,06

6

0,56

 

87

37

1

0

8,2

30

0,4

250

0,03

0,1

15

0,1

 

94

16

1,2

0

2,8

38

1,6

0

0,05

0,03

25

0,15

Légumes feuilles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chou vert

90

26

3

0,2

3

85

1

500

0,10

0,10

50

0,35

Manioc

80

53

7,0

1

10

?

?

10 000

0,14

0,26

300

?

Laitue

94

14

1,4

0

2

35

0,7

2 000

0,05

0,04

7

0,18

Patate douce

80

40

3,5

0,5

8

?

?

4 000

0,1

?

25

?

Légumes fruits

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Aubergine

93

20

1

0

4

15

1

0

0,04

0,05

25

0,7

Haricot

90

30

2

0

5,5

64

1,4

600

0,8

0,12

20

0,5

Concombre

96

10

0,6

0

1,8

10

0,3

200

0,04

0,05

10

0,18

Gombo

90

29

1,8

0

5,5

70

1

1 000

0,1

0,1

25

0,7

Tomate

92

18

1

0

3,5

9

0,4

1 200

0,05

0,04

25

0,7

Céréales

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mil

11

355

10,0

2,5

73

20

5,0

0

0,6

0,1

0

1,0

Riz

12

352

7,0

0,5

80

5

1,0

0

0,06

0,03

0

1,0

Maïs

12

363

10,0

4,5

71

12

2,5

0- 600

0,35

0,13

0

2,0

Tubercules

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Igname

54 - 84

104

2,0

0,2

24

10

1,2

0 - 200

0,1

0,03

10

0,4

Manioc

49 - 74

153

0,7

0,2

37

25

1,0

0

0,07

0,03

30

0,7

Pomme de terre

70 - 85

75

2,0

0

12

10

0,7

0

0,1

0,03

5 - 50

1,5

Légumineuse à graines

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Haricot niébé

10

340

22,0

1,5

60

90

5,0

0 - 50

0,5

0,25

0

2,0

Arachide

6

579

27,0

45,0

17

50

2,5

0

0,9

0,15

0

17,0

 

0 = trace Sources : Cultures vivrières tropicales, Westphal et AI, 1985

Nutrition humaine en Afrique tropicale, Latham M.C., 1979

En plus de leurs valeurs alimentaires, les légumes sont utilisés dans la pharmacopée traditionnelle en pays gourounsi.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote