2.1. Les marchés locaux
La commercialisation des produits maraîchers y est
faible et porte surtout sur les produits vites périssables, difficiles
à transporter compte tenu de leur fragilité. Ce sont la tomate,
le poivron, les feuilles de haricot, le gombo, l'oseille, l'aubergine locale.
La commercialisation de l'aubergine violette et l'oignon sur ces marchés
est très faible.
La commercialisation se fait uniquement les jours de
marché qui se tiennent tous les 3 jours à Goundi, Réo et
à Zoula. La tenue cyclique des marchés dans les 3
localités est un avantage pour les producteurs. Ces localités
disposent toutes d'aires d'échanges. La clientèle est
essentiellement constituée des ménages et revendeuses venant de
Koudougou, Goundi, Réo et Zoula. Les femmes s'intéressent plus
à l'achat en gros. La vente au détail est le fait des
productrices et des épouses des producteurs. Sur ces marchés, on
retrouve également de la pomme de terre, le haricot vert, la carotte
mais en très faible quantité compte tenu du fait qu'ils ne sont
pas intégrés dans les habitudes alimentaires des populations
locales. Cette gamme de produits est généralement vendue aux
fonctionnaires résidant dans la zone. Ces produits leur sont
généralement livrés dans les lieux de service.
En dehors des jours de marché, la commercialisation
s'effectue aux abords des routes Goundi-Koudougou et Réo-Koudougou
(cf.Photo N°9). Les clients qui s'y approvisionnent sont
principalement des passagers. Cependant, même les jours
de marché, certaines revendeuses s'installent aux abords de ces voies
car selon elles, les prix sont deux à trois fois plus
élevés qu'au marché. Les clients étant des
passagers toujours pressés, ceux-ci n'ont pas le temps de
débattre sur les prix fixés. Au vu de la nature des clients pour
la plupart constitués de grossistes et revendeurs, l'on pourrait
affirmer que ces marchés locaux sont plutôt des zones
d'approvisionnement des produits maraîchers en direction de Koudougou.
Planche N°9 : Vente de produits
maraîchers sur l'axe Goundi- Koudougou
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)
2.2. Le marché de Koudougou, principal pôle
d'attraction des produits maraîchers
Pour les 2 provinces Boulkiemdé et Sanguié,
Koudougou apparaît comme un pôle d'attraction. Koudougou est le
principal centre urbain et à titre indicatif, sa population est
passée de 51 926 habitants en 1985 à 72 490 habitants en 1996
selon l'INSD. En 2001, cette même population était de 129 214
habitants. La densité moyenne estimée à 195
hab/km2 en 1985 a pratiquement doublé en 2001 soit 221
/km2.
Cette croissance démographique s'accompagne tout
naturellement des besoins alimentaires propres aux citadins. Goundi et
Réo étant situés à proximité de ce centre
urbain, le marché de Koudougou reste le plus important pour les produits
maraîchers avec plus de 80% de
vente.
La commercialisation des produits maraîchers
relève plus du secteur informel. Ce secteur mobilise une multitude
d'acteurs qui sont entre autre les producteurs-vendeurs, les
grossistesrevendeurs, demi-grossistes, les revendeuses et les
détaillantes.
La vente des produits maraîchers sur les
différents marchés se fait en gros et en détail. La vente
en gros se fait à des endroits précis. Ces lieux sont
situés au centre de la ville non loin du grand marché. Cependant,
certains lieux sont réservés uniquement à l'achat en gros
des oignons destinés à être écoulés sur les
marchés régionaux et sous-régionaux. La provision en
oignon est continue tout au long de la campagne.
La vente au détail est pratiquée un peu partout
dans la ville de Koudougou. Dans ce secteur informel, les femmes prennent une
part active dans la mesure où la vente au détail des tomates,
choux, aubergines locales et violettes, concombres, carottes et autres leur
revient. Les lieux de vente se situent dans le marché central et les
marchés de quartier, dans les gares routières, aux abords des
routes, des supermarchés et hôtels. Les principaux clients sont
les ménages et les restauratrices. La forte concentration des
revendeuses et détaillantes aux abords des supermarchés comme
« BON MARCHE » et dans les gares routières, s'expliquerait par
l'affluence d'une clientèle notamment les voyageurs. Pour ce qui est des
hôtels de la place comme PHOTO LUXE la pomme de terre, les carottes, le
haricot vert constituent la gamme des produits qui y sont livrés. Il en
est de même pour les restaurants et les lieux de service public.
Comparativement aux autres marchés, le marché du
quartier ?Burkina? situé à l'entrée de la ville de
Koudougou sur l'axe Réo-Koudougou présente une
particularité. On y observe la vente en détail et en gros. Une
place est utilisée pour la vente en gros. Cet espace commercial est
situé aux abords de la route. L'autre partie surtout l'intérieur
du marché est réservée à la vente au détail.
Ce marché reçoit les détaillantes des autres
marchés de quartier.
Les sources d'approvisionnement chez les revendeuses et
détaillantes pour les marchés de quartier sont
diversifiées : producteurs, grossistes et demi-grossistes. La
fréquence de l'approvisionnement est fonction de l'écoulement, de
la nature des produits, de la capacité de stockage de chaque revendeuse
et détaillante, ainsi que les moyens financiers dont disposent
celles-ci. Chez les détaillantes, la provision est faite pratiquement
tous les jours du fait de la nature périssable des produits.
L'approvisionnement des marchés de quartier est aussi
assuré par les détaillantes elles-
mêmes. En effet, très tôt le matin,
à bicyclette ou à vélomoteur, elles se rendent à
Goundi ou à Réo pour l'achat des produits maraîchers. Elles
regagnent ensuite les marchés de quartier à Koudougou où
elles se consacrent durant toute la journée à la vente au
détail à la botte pour les carottes, feuilles de haricot et
oseille, ou au tas pour les autres produits.
Planche 10 : vente en gros d'oignon sur le
marché de Koudougou
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mars 2005)
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