II. LES SUGGESTIONS
Le maraîchage à Réo et à Goundi a
atteint une certaine ampleur, à la fois comme culture
autoconsommée et en tant que culture commercialisée,
destinée à ravitailler les centres urbains. Cette activité
est rendue possible par les conditions climatiques favorables au
développement des
légumes.
Cependant, les références techniques des
producteurs sont basées sur les expériences acquises depuis des
générations. Elles sont demeurées pratiquement identiques
depuis l'introduction des cultures maraîchères. En effet, la
perception paysanne de la modernisation des techniques de cultures est
influencée par les facteurs socio-culturels et économiques. En
outre, la production maraîchère ne bénéficie pas
d'un système d'encadrement adéquat. Tous ces facteurs concourent
à de faibles rendements.
La commercialisation des produits maraîchers à
Réo et à Goundi reste une contrainte majeure pour les
producteurs. Les circuits de commercialisation sont pour la plupart
traditionnels. Koudougou demeure le principal centre où tous les
produits maraîchers sont acheminés. Il en découle une
saturation du marché durant les périodes d'engorgement et par
conséquent une baisse des prix offerts aux producteurs. A cette
étroitesse du marché s'ajoute le manque de technique moderne de
conservation et l'instabilité des prix.
L'instabilité des prix des produits maraîchers
influent sur les revenus. Mais cette activité rentable
qui améliore sensiblement le niveau de vie des ménages,
connaît un certain nombre de difficultés qu'il serait
indispensable de surmonter.
Ainsi, une ébauche de solutions face à ces
contraintes passe nécessairement dans un premier temps par
l'amélioration de l'accès aux semences adaptées. Pour les
maraîchers produisant eux-mêmes une partie de leurs semences, un
appui à la sélection des semences serait préconisé.
Un catalogue de variétés recommandées pourrait être
diffusé auprès des fournisseurs d'intrants et mêmes les
producteurs. La production des légumes souffre particulièrement
de manque d'eau de fin de saison sèche et des puisards qui
s'éboulent. Face à cette situation, il s'agira d'aménager
les retenues d'eau par le contrôle régulier de leur envasement
à partir de profil topographique régulier et de buser les
puisards. Il faudrait également doter les groupements maraîchers
de motopompes ou pompes à pédale par des subventions.
Dans un second temps, dans le but de mieux approvisionner les
centres urbains et accroître les revenus des producteurs, il faudrait
pousser les maraîchers tout en mettant les moyens à leur
disposition, à s'organiser en coopérative maraîchère
pour faciliter la commercialisation des produits maraîchers. Cette
organisation permettrait de mieux exploiter les circuits commerciaux et dans
une moindre mesure trouver une solution face à l'engorgement du
marché de Koudougou par l'exploration des marchés
régionaux et sous-régionaux. Il faudrait
également renforcer les capacités existantes de
la COMAR qui est une structure expérimentée dans ce domaine.
Cette organisation passe nécessairement par l'amélioration des
techniques de conservation adaptées au contexte socio-économique
des producteurs. En outre, les organismes de développement rural
intervenant dans la zone travaillent exclusivement avec les producteurs sur les
problèmes de la production et de la commercialisation. Les
commerçants ne sont pas associés. Les commerçants et
producteurs ne se rencontrent que pour des opérations d'achat sur les
marchés. Face à cette situation, nous suggérons que soit
instauré un cadre de concertation entres ces 2 acteurs afin qu'ils
puissent ensemble analyser les problèmes de commercialisation et
proposer des mesures d'amélioration des circuits de
commercialisation.
Enfin, pour ce qui est des revenus dégagés par
le maraîchage, une sensibilisation des producteurs pour un investissement
dans les facteurs de production nécessaires à l'évolution
des cultures sous pluie ou du maraîchage serait préconisée
afin de mieux améliorer leur condition de vie.
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