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La coopération décentralisée entre la France et le Cameroun : un véritable partenariat ?

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par Cyprien BASSAMAGNE MOUGNOK
Université de Yaounde II - Soa - Master II 2007
  

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2) L'administration Camerounaise pendant la période post-coloniale

Toute nation qui a vécu une aventure impériale en garde une nostalgie de grandeur, même si cette aventure a été coûteuse humainement et moralement (Defarges, 1994 :65). En dépit de la diversité des puissances coloniales au Cameroun (Ngoh, 1988), seul le modèle administratif français antérieur à la réforme des années 1980 semble déterminer la dynamique centralisatrice de l'Etat au Cameroun (Sindjoun, 2002a).

Le 1er Janvier 1960, le Cameroun, territoire sous mandat français de 1916 à 1939 puis territoire sous tutelle de 1946 à1959 accéda à l'indépendance. Cet évènement était une rupture de continuité dans l'ordre juridique, car il y eut transfert au profit du Cameroun des compétences jusque - là réservées à la France (Oyono, 1990 :9). Cela supposait de la part du jeune Etat la possibilité de devenir maître de son destin et de son attitude dans le concert des nations. Cela impliquait davantage une autonomie de décision et un libre arbitre en matière de politique nationale et internationale. Malheureusement, en modernisant le Cameroun, la France dans sa volonté de "partir pour mieux rester" (Smith et Glaser, 1997 : 19) accéléra le processus de socialisation administrative des autorités locales Camerounaises. C'est la problématique de la francisation des cadres de l'administration et de la quasi-instrumentalisation de l'élite politique locale qui servirait éventuellement de courroie de transmission de l'idéologie néo-coloniale. A ce propos, Abel Eyinga pense qu'au lieu de parler de la coopération franco-Camerounaise, il serait peut être judicieux de parler de coopération franco-française ou des relations de la France avec son ombre (Eyinga, 1978).

Signalons que cette conception de la coopération entre la France et le Cameroun est minorisante, voire réductionniste car, non seulement elle reprend les catégories éculées de l'analyse dépendantiste, mais elle occulte également les logiques de réappropriation et de réinvention de la part des autorités locales politiquement intéressées.

Néanmoins, la coopération a quand même permis à la France de maintenir ses positions dans ses anciennes possessions d'outre-mer et de perpétuer en somme certaines données coloniales (Bourgi, 1980 : 383). Il s'agissait pour la France d'une façon ou d'une autre de diffuser sa culture administrative et sa langue. Personne d'autre ne l'a aussi nettement déclaré que Georges Pompidou : « De tous les pays, la France est celui qui tient le plus profondément à l'exportation de sa langue et de sa culture » (cité par Essama, 1984 :71). Cette exportation de la culture française semble être opératoire au Cameroun tant il est vrai que la France par le biais de la coopération décentralisée tend à favoriser le phénomène d'acculturation, heureusement mis à mal parfois par les trajectoires politique et socio- culturelle du pays.

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