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La coopération décentralisée entre la France et le Cameroun : un véritable partenariat ?

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par Cyprien BASSAMAGNE MOUGNOK
Université de Yaounde II - Soa - Master II 2007
  

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SECTION II : LES PRINCIPAUX DEFIS DE LA COOPERATION DECENTRALISEE FRANCE - CAMEROUN

La coopération décentralisée entre les collectivités locales Camerounaises et leurs homologues de l'hexagone pose de nombreux défis dont les plus importants, nous semble-t-il, sont la promotion d'un développement local durable assorti des politiques d'aide au développement (paragraphe 1), la valorisation des compétences locales à l'échelle national et international (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LA PROMOTION D'UN DEVELOPPEMENT LOCAL DURABLE ET LA DEMOCRATISATION DE L'ADMINISTRATION

A- LE DEVELOPPEMENT LOCAL DURABLE ET LES POLITIQUES D'AIDE AU DEVELOPPEMENT

Si des modèles comme la démocratie, la bonne gouvernance ou les droits de l'homme et libertés publiques sont généralement admis comme des normes universelles, le concept de "développement local durable" semble s'imposer moins facilement. A la croisée des chemins de l'économique, l'environnement ou le social, il est né d'une peur majeure apparue dans les années 1980 dû aux mouvements de surproduction et de surconsommation de telle sorte que, la gouvernance mondiale s'est mobilisée sur le sujet et plusieurs sommets dits "de la terre" se sont employés à promouvoir des mesures de nature à empêcher, sinon retarder le désastre annoncé. Dans les années 1990, des partenariats plus globaux à dominante institutionnelle et territoriale, d' « aide à la gouvernance locale » ou « d'appui institutionnel » ont émergé et semblent être une réponse pertinente au défi actuel de l'essor conjoint de la mondialisation et de la décentralisation. Les collectivités françaises ne sont pas les seules à être confrontées à la maîtrise de l'urbain. Tandis que la dimension internationale du développement des territoires, leur attractivité, le dynamisme des acteurs socio-économiques deviennent des enjeux majeurs à prendre en compte dans la promotion d'un développement durable (Santus, 2003 : 21), la promotion du développement local durable dans les « Suds », modèle élaboré, affiné et testé au Nord est consubstantielle aux politiques d'aide au développement ;la coopération décentralisée se contentant d'être un paravent pour la construction des balises néolibérales (2) et surtout une nouvelle politique d'acheminement de l'aide au développement (1).

1) La coopération décentralisée : une nouvelle recette d'acheminement de l'aide au développement ?

Dans les pays du Sud où le processus de décentralisation n'est pas toujours achevé, la coopération décentralisée revêt un autre sens et semble renvoyer plutôt à une nouvelle forme d'aide au développement (Finken, 1996 : 66-67). D'ailleurs, pour Jean-Louis Venard, la coopération décentralisée s'entend aujourd'hui dans un double sens : d'une part, les institutions de coopération tendent de plus en plus à favoriser la mobilisation des collectivités locales des pays développés au service du développement urbain en Afrique, en apportant des compléments de financement aux accords directs passés entre villes du Nord et du Sud, d'autre part, selon le sens qui lui est donné par la communauté économique européenne (CEE), la coopération décentralisée a pour objet de mettre l'aide au développement directement à la disposition des collectivités locales du Sud en contournant les administrations centrales des Etats (Jaglin ; Dubresson, 1993 : 24).

Remarquons tout de même que la coopération décentralisée peut certes être considérée comme une nouvelle technologie d'acheminement de l'aide au développement, mais fétichiser ou naturaliser cette appréhension de la coopération décentralisée, reviendrait à faire l'impasse sur tout un jeu de légitimation réciproque, d'où l'importance de remuer la problématique suivante : A quoi sert l'aide publique en Afrique ? Qui aide qui ? Et comment ?

Les gouvernements des grandes puissances le reconnaissent ouvertement : le propos de l'aide dite au développement n'est pas d'abord d'assurer le développement des pays pauvres mais de garantir leurs intérêts dans certaines parties du monde, qu'ils soient commerciaux, stratégiques ou tout simplement culturels ou politiques (Brunel, 1997 : 55-56). Dans le cas d'espèce, ce ne sont pas les pays les plus pauvres qui sont aidés en priorité par la France, mais ceux qui lui sont le plus utile dans une optique qui est d'abord clientéliste. Ainsi, parmi les objectifs de l'aide publique, le développement des pays pauvres n'est pas la première priorité (Brunel, 1997) ; elle contribue à contrario à promouvoir la culture néolibérale.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus