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La coopération décentralisée entre la France et le Cameroun : un véritable partenariat ?

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par Cyprien BASSAMAGNE MOUGNOK
Université de Yaounde II - Soa - Master II 2007
  

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B- LA TRAJECTOIRE SOCIOLOGIQUE DE L'ECHANGE SOCIAL

Alors que les théories anthropologiques de l'échange - don paraissent en conformité avec une démarche totalisante, les théories sociologiques de l'échange se s'inscrivent à contrario dans une perspective empreinte d'individualisme méthodologique (1), brouillant de ce fait le rapport entre échange social et échange économique (2).

1) De la nécessité d'une approche stratégique de l'échange social

Le principe de l'individualisme méthodologique énonce que pour expliquer un phénomène social quelconque - que celui-ci relève de la démographie, de la science politique, de la sociologie ou de toute autre science sociale particulière - il est indispensable de reconstruire les motivations des individus concernés par le phénomène en question, et d'appréhender ce phénomène comme le résultat de l'agrégation des comportements individuels dictés par ces motivations. Et cette proposition est valable quelle que soit la forme du phénomène à expliquer, qu'il s'agisse d'une singularité, d'une régularité statistique, qu'il se traduise par un ensemble de données quantitatives ou qualitatives etc. (Durand ; Weil, 1997 :161-162).

Contrairement au holisme méthodologique, l'individualisme méthodologique ne surestime pas les contraintes sociales et l'influence exercée par la société, les classes sociales ou la structure sur le comportement des individus (Montoussé ; Renouard, 2003). L'individu ne saurait être appréhendé comme une pâte molle sur laquelle viendraient s'inscrire les données de son environnement, lesquelles lui dicteraient ensuite son comportement dans telle ou telle situation (Assogba, 1999 :45). Le comportement d'un individu n'est jamais totalement déterminé puisqu'il peut choisir entre plusieurs systèmes de valeurs : l'individu est un être agissant dont l'action possède une finalité, ou plus précisément une rationalité qui est cependant limitée. Les difficultés rencontrées par le modèle d'un individu parfaitement rationnel ont amené certains sociologues (Raymond Boudon, Michel Crozier...) à proposer celui d'un individu à la rationalité limitée tout en maintenant la primauté de l'individu sur la structure (Montoussé ; Renouard, 2003 :66). Dans le cas d'espèce, expliquer le comportement rationnel d'un acteur, c'est mettre en évidence les « bonnes raisons » qui l'ont poussé à adopter tel comportement, telle attitude ou telle croyance étant donné son passé, les ressources et son environnement (Etienne ; Mendras, 1999).

Dans l'analyse de ces « bonnes raisons », Raymond Boudon a privilégié le paradigme utilitariste selon lequel les acteurs agissent selon leur intérêt (Durand ; Weil, 1997). Il s'agit d'un modèle construit à partir du postulat de l'homo oeconomicus qui traduit la volonté d'un individu de maximiser son utilité. S'intéressant principalement aux sources des intentions des acteurs - valeurs morales et tentant d'en rechercher les raisons objectives - (Durand ;Weil, 1997 :166), Boudon met en place un modèle qu'il dénomme « modèle cognitiviste », qui s'appuie sur deux types de rationalité :

- « rationalité instrumentale (ou utilitaire), fondement du paradigme utilitariste qui n'explique qu'une partie du comportement des acteurs et, qui correspond à la recherche de l'intérêt de chacun d'eux.

- La rationalité axiologique fondée sur les sens qu'accorde l'individu à son action ou aux raisons qui le conduisent à adopter tel ou tel comportement (Durand ; Weil, 1997).

L'individualisme méthodologique pose qu'on ne peut expliquer un phénomène social par une cause qui lui serait extérieure. Pour rendre compte d'un phénomène social, il faut partir de la motivation des acteurs. Sans doute, en raison d'une démarche épistémologique empreinte d'individualisme méthodologique qui, finalement, introduit la condition restrictive que les raisons du sujet doivent pouvoir être décrites dans le seul vocabulaire des coûts et des avantages, l'échange social peut parfois donner l'impression d'être un échange économique sans qu'il soit nécessairement réductible à celui-ci.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille