WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération décentralisée entre la France et le Cameroun : un véritable partenariat ?

( Télécharger le fichier original )
par Cyprien BASSAMAGNE MOUGNOK
Université de Yaounde II - Soa - Master II 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- LES EFFETS INDUITS DE LA DECENTRALISATION

Partout où elle s'est développée, l'action extérieure des collectivités locales a bénéficié d'un contexte déterminant de décentralisation territoriale (1) ; - qu'il s'agisse de dispositions juridiques anciennes, de réformes récentes ou d'un desserrement progressif du contrôle étatique sur l'action des collectivités locales (Petiteville, 1995 :16)- et surtout des politiques de démocratisation (2).

1) Le contexte de la décentralisation : le cas du Cameroun

Introduit dans le vocabulaire politico-administratif du pays depuis plus d'une décennie, la décentralisation occupe une grande place dans la vie politique camerounaise et suscite de nombreuses préoccupations aussi bien chez les différentes personnalités politiques nationales que chez les organismes d'aide bilatérale et multilatérale. Après les fondations engagées avec la récente révision constitutionnelle de Janvier 1996, d'autres jalons viennent d'être posés en vue de la transformation effective du Cameroun en « Etat unitaire décentralisé ».

En effet, la session parlementaire de Juin 2004 a eu pour point d'orgue l'adoption de trois lois relatives à la décentralisation. Il s'agit de la loi n°2004/017 portant orientation de la décentralisation, celle n°2004/018 fixant les règles applicables aux communes et la loi n°2004/019 régissant les régions. Sursaut républicain pour les adeptes bien endoctrinés à l'hymne de la gouvernance, pis-aller pour les fédéralistes convaincus, artifice pour les séparatistes abreuvés à la source d'un irrédentisme malveillant (Obam-Evina, 2004 :12), la décentralisation reste pour le Cameroun une entreprise noble que l'on devrait bâtir d'une démarche circonspecte. Il suffit de se munir des lunettes de sociologue pour comprendre l'utilité d'en rappeler les principes de base qui ne sont pas aussi clairement compris que pourrait le laisser penser la banalisation du concept.

Par opposition à la centralisation, la décentralisation est caractérisée par une répartition des compétences entre plusieurs personnes morales : l'Etat, les collectivités locales, les établissements publics... Il ne s'agit pas pour le pouvoir central de déléguer quelques unes de ses prérogatives à des représentants locaux mais, de transférer certaines de ses compétences administratives à des personnes morales distinctes (Finken, 1996 :12). L'article 2 de la loi d'orientation de la décentralisation définit d'ailleurs la décentralisation comme un « transfert par l'Etat aux collectivités territoriales [...] des compétences et des moyens appropriés ». Dans cette perspective, le pouvoir central n'exerce plus sur les collectivités décentralisées un pouvoir hiérarchique mais, un simple contrôle plus ou moins serré qui en Afrique subsaharienne en général et au Cameroun en particulier, porte le nom de « tutelle ». Suivant les conseils de Jacques Baguenard, la décentralisation suppose l'existence d'une sphère de compétences spécifique au bénéfice des collectivités locales, des activités locales prises en charge par les autorités locales indépendantes du pouvoir central tant pour leur nomination que pour leur révocation et une gestion autonome des affaires locales (Baguenard, 1980). C'est même la maturation de cette décentralisation dans les pays industrialisés (Finken, 1996) et le caractère progressif des politiques de décentralisation dans les pays du Sud qui auraient favorisé l'envol de la coopération décentralisée Nord-Sud car, ils auraient accru la marge d'autonomie des collectivités locales et crée les conditions de la dynamique d'extension de leurs activités hors des frontières nationales (Petiteville, 1995). La coopération décentralisée est donc l'un des multiples effets induits de la décentralisation (Thoenig, 1992) dont on ne saurait prématurément disjoindre de la démocratisation de l'Etat.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille