Chapitre 2: La famille dérivés de
crédit
III. Présentation des dérivés de
crédit
Le chapitre précédent nous a permis de cerner de
façon générique, ce qu'est un produit
dérivé. Ce chapitre ci nous permettra d'introduire et de
présenter les dérivés de crédit, qui sont des
outils modernes de transfert du risque.
Outil moderne dans le sens où leur apparition est
récente, rappelons le depuis des décennies, les instruments
servant à transférer le risque sont: les lettres de
crédit, les garanties données par l'état sur les
crédits, les contrats d'assurance et de réassurance, les contrats
à marge fixe ...
Cette partie permettra de connaître l'histoire des
dérivés de crédit, d'en découvrir la
réglementation et d'en appréhender les avantages et
inconvénients.
A. Histoire
Se sont les besoins des marchés financiers qui ont
poussé les banques à innover et à créer des
produits de plus en plus complexes. Officiellement, les premières
opérations sur les produits dérivés de crédit
datent de 1992 aux États-Unis d'Amérique. Mais des traces de
transaction préalables existent; une leçon d'histoire sera donc
utile.
L'histoire des dérivés de crédit est
étroitement liée à celle de celle de la
titrisation11 dont les premières opérations ont
été réalisées dans les années 70 aux
États -unis. Fait en premier sur des créances
hypothécaires garanties par l'état américain, le
marché de la titrisation a connu un « boom » fulgurant et son
utilisation c'est étendu sur des actifs divers (prêts à la
consommation par exemple).
Une nouvelle forme de produits de titrisation est apparue dans
les années 80 à 90. Il permet de céder des portefeuilles
d'obligation ou de créances bancaires. C'est la naissance des
Collateralized Debt Obligations (CDO) que l'on développera un peu plus
bas, ces produits ont à l'époque été
utilisés par les banques américaines pour titriser les
portefeuilles d'obligations à hauts rendements ou très
risqués (les fameux Junk bonds ou high yield bonds).
Les premières transactions de dérivés de
crédit ont été mises en place en 1991 par Banker Trust qui
avait la même année signé avec Mellon Bank un contrat qui
permettait à cette dernière de faire un prêt tout en
transférant le risque de crédit associé à Banker
Trust.
A l'époque, les produits dérivés de
crédit étaient diabolisés car jugés peu
transparents et peu liquides; à cela s'ajoutaient la complexité.
Perçus trop coûteux à cause des normes relatives aux fonds
propres.
11 La titrisation est une technique qui permet aux
entreprises de céder sur le marché des capitaux des titres
négociables adossés à des actifs financiers
générant des flux
La vision très prudente de l'époque va
disparaître avec l'effort de transparence du marché ainsi que
l'amélioration de la liquidité du produit.
Le marché des dérivés de crédit est
en forte expansion, pour preuve, leur encours notionnel est passé de 180
milliards de dollars (1996) à 20207 milliards de dollars en
200612.
Illustration 2 : Montant notionnel des encours de
dérivés de crédit
Les banques restent les acteurs majoritaires sur ce
marché, on y trouve aussi une forte implantation des entreprises
d'assurance. Face à cette suprématie « historique » des
banques et des assurances, il faut noter la place de plus en plus importance
prise au cours des 5 dernières années par les hedge funds.
Illustration 3 : Utilisation sectorielle des
dérivés de crédit
Malgré la crise économique qui secoue le monde,
les dérivés de crédit connaissent un engouement sans
pareil. La question que l'on se pose est : qu'elle est l'apport des
dérivés de crédit dans la
12 Source: BBA, Credit Derivative Report 2006
Mémoire de fin d'étude sur « La gestion du
risque : Cas des dérivés de crédit » gestion du
risque.
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