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Impact de politique étatique en matière foncière sur le développement rural au Rwanda

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par André NKUNDIBIRAMA RUNEZERWA
Université Nationale du Rwanda - Licencie 2007
  

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2.2 Régime foncier pendant la période coloniale

L'avènement de la colonisation devait introduire dans la société Rwandaise des éléments nouveaux, exogènes et dominateurs, susceptibles d'entraîner des modifications et des distorsions dans les équilibres internes. La colonisation allemande qui s'est installée dès la fin du XIX siècle dura jusqu'en 1916. En matière foncière, le pouvoir allemand reconnaissait l'autorité du Roi sur les terres. Les premières missions religieuses, catholiques et protestantes, achetaient les terrains pour enfin devenir des propriétaires. La colonisation belge a également introduit le droit écrit repris dans les « codes et lois du Rwanda ». Le droit colonial devait servir principalement les intérêts des colons et des autres étrangers désireux d'acquérir une parcelle ou un terrain au Rwanda, pour assurer la sécurité de leurs biens. Dès lors ce fut l'introduction d'un système foncier dualiste. La question fondamentale qui se pose est de savoir si les diverses dispositions figurant dans la législation représentent réellement le cadre foncier, à travers lequel la problématique foncière doit être analysée (Banque Mondiale, 1997 : 16).

L'administration belge mit en application l'ordonnance de 1885 relatives à l'occupation des terres. Deux idées principales qui se dégagent de cette ordonnance sont les suivantes :

- L'officier public colonial seul garantit les droits d'occupation des terres prises sur les indigènes. Les colons ou les étrangers qui veulent s'installer dans le pays doivent solliciter l'intermédiation du pouvoir colonial et suivre ses règlements pour l'obtention des terrains et procéder à l'établissement des conventions d'installation.

- L'occupation des terres doit se faire avec titre de propriété. Les indigènes ne doivent pas être dépossédés des terres qu'ils occupent. Les terres vacantes sont considérées comme appartenant à l'Etat. Cette disposition introduit dès lors dans le système foncier rwandais, introduite la dualité des systèmes.

La gestion politique dans l'ancien Rwanda se fondait sur le contrôle du système économique basé sur trois piliers, à savoir la maîtrise de la terre pour la production agricole, le bétail pour l'élevage, et la sécurité pour garantir la prospérité. La colonisation belge introduit des changements profonds dans la gestion du pays et qui devaient détruire le système traditionnel. Cette trilogie qui représentait le système des grands équilibres fut donc démantelée et transformée en une administration unifiée. La réforme de 1926 divise ainsi le pays en chefferies et supprime les pratiques en vertu desquelles un chef pouvait avoir plusieurs possessions dans différents coins du pays, lesquelles possessions caractérisaient son importance de la hiérarchie nationale. Cette réforme de gestion territoriale était pourtant un facteur d'unité et de cohésion nationale. La suppression des structures traditionnelles, dans le but de mieux contrôler le territoire et de faire passer les instructions coloniales, a fort perturbé la société rwandaise. Néanmoins, la gestion foncière a continué de s'inspirer des pratiques traditionnelles. (RUHASHYANKIKO N, 1985 : 22). Les terres occupées restent soumises à la gestion traditionnelle et seuls les colons et les étrangers bénéficiaient du nouveau système protégé par la colonie. Le droit écrit s'exerçait ainsi seulement sur les terres des missions catholiques et protestantes (décret du 24/01/1943 relatif aux cessions et concessions gratuites aux associations scientifiques et religieuses et aux établissements d'utilité publique), dans les circonscriptions urbaines et dans les centres commerciaux et de négoce.

En raison de la forte densité de population et de la volonté d'exploiter de nouveaux espaces, le pouvoir colonial introduit le système de paysannat. Cette forme est proche du système traditionnel de gukeba. Il se développa dans les régions de pâturages ou d'autres réserves et consistait à donner à chaque ménage une portion de terres de 2 ha surtout pour le développement des cultures de rente, telles que le coton à Bugarama, et le café au Mayaga. Après la suppression du système d'ubuhake et le partage du bétail dans les zones de pâturage (ibikingi), cette pratique favorisait l'extension des espaces agricoles au détriment de l'élevage. Elle traçait ainsi une nouvelle orientation du développement national fondé plutôt sur l'agriculture, et créa ipso facto la rupture des équilibres installés à travers l'histoire entre l'activité agricole et celle d'élevage. Cela devait engendrer des conflits latents et réels. Si, dans cette domination du système agricole sur le système pastoral, l'on n'enregistre pas des conflits ouverts entre le pouvoir et la population, il n'en est pas moins vrai que des tensions réelles se manifestent à Cette époque. L'on assiste ainsi aux migrations des populations éleveurs vers le Mutara, l'Ouganda et le Congo (RUHASHYANKIKO N, 1985 : 23).

A partir de 1959, le système foncier devient un facteur de conflit réel à travers la population. C'est la période où, la crise politique aidant, l'on enregistre les premiers réfugiés qui s'exilent en abandonnant leur propriété tant foncière qu'immobilière.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille