2.1.2.2. Au niveau micro
A l'échelon inférieur, la relation entre
pauvreté et survie des ménages est couramment observée.
Les ménages pauvres ou démunis sont caractérisés
par l'analphabétisme, la sous alimentation et la promiscuité,
favorisant ainsi la contagion de certaines maladies telles que la rougeole, la
diarrhée, le tétanos....
«Les enfants des familles pauvres vivent le plus
souvent dans un environnement caractérisé par approvisionnement
en eau limité et contaminé, l'absence de W-C et des conditions
peu hygiéniques de préparation et de conservation de la
nourriture » (Van Ginneken et. al., cités par Pison et al .,
1988). Aussi constate-t-on avec la Banque Mondiale (1990) que :
« Pauvreté et maladie restent fortement liées aussi
bien pour les enfants que pour les adultes ».
Pour Younoussi (1997), les ressources économiques du
ménage influencent la possession de toute une série de
biens : la disponibilité de l'eau potable, la présence
d'installation sanitaire, le type ou le confort du logement, le recours aux
moyens d'information nécessaire pour une utilisation des services
publics disponibles, etc. On peut donc s'attendre à une
amélioration des conditions de survie des enfants des ménages
aisés.
2.1.2.3. Caractéristiques
des ménages pauvres et mortalité des enfants
Dans toutes les sociétés, l'amélioration
des chances de survie du nourrisson et de l'enfant est le corollaire d'une
famille moins nombreuse et d'intervalle plus grand entre grossesses successives
(Biaye, 1994, cité par Younoussi, 1997).
Les caractéristiques du ménage (conditions de
vie du ménage) sont utilisées pour constituer la variable niveau
de vie en absence d'indicateurs monétaires représentant le revenu
du ménage. Les variables opérationnelles les plus
utilisées pour les représenter sont le plus souvent le mode
d'approvisionnement en eau potable, le type de matériaux de
construction, le nombre de personnes vivant dans le logement, type de toilettes
ou lieu d'aisance.
La qualité de l'eau consommée et la santé
des personnes (surtout chez les enfants) sont en étroite relation. Les
infections par les maladies parasitaires et certaines maladies pouvant
être fatale à la survie de l'enfant sont dues en grande partie par
la qualité de l'eau consommée. « On remarque le plus souvent
qu'une mère qui donne de l'eau saine à son enfant le
protège contre certaines maladies et par conséquent augmente ses
chances de survie » T. Vridaou, 2005.
Le type de toilette et le niveau de vie des ménages
sont fortement liés. Les ménages à revenu
élevé disposent des toilettes aménagées et à
l'inverse ceux dont le revenu est bas (familles pauvres) utilisent les latrines
non aménagées. Le risque de mortalité élevé
chez les familles pauvres est dû au risque élevé de
morbidité chez les personnes utilisant des latrines mal en point
(Moudjigui, 2003). L'existence de toilette mal aménagée se
perçoit en milieu urbain comme en milieu rural dans les régions
de l'Afrique subsaharienne. Les problèmes liés à
l'évacuation et à la canalisation des déchets se posent
avec acuité à tel point que les familles pauvres se trouvent dans
des difficultés d'élever leurs enfants dans des conditions non
hygiéniques. Cette situation donne lieu à une forte
morbidité et par voie de conséquence une mortalité
élevée des enfants vivant dans ces familles (Moudjigui, 2003).
De la qualité de l'eau de boisson dépend
beaucoup de maladies intestinales et parasitaires. De la quantité d'eau
disponible dépendent la propriété de l'individu et de la
maison, sans laquelle les maladies se propageraient rapidement. De même,
la présence des toilettes tenues dans de bonnes conditions
d'hygiène permet d'éviter le «péril
fécal» (Desgrées Du lou, 1996).
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