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Pauvreté et mortalité des enfants de moins de cinq ans en Mauritanie

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par Samba Idrissa SOW
Université de Yaoundé II / Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD), Yaoundé (Cameroun)  - DESS en Démographie 2008
  

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2.1.3.4. Les variables intermédiaires

Les variables intermédiaires, encore appelées déterminants proches sont celles qui ont un impact direct sur la santé de l'enfant. Il s'agit des variables comportementales et des variables biodémographiques.

2.1.3.4.1. Les variables comportementales

Nous retenons ici, les soins prénatals et l'assistance à l'accouchement, la vaccination, lieu d'accouchement, Allaitement et aliments de complément, etc. Ceux-ci constituent un ensemble d'attitudes que les parents, particulièrement la mère, se doivent d'observer afin d'accorder plus de chances de survie à leur enfant.

a. Visites prénatales et assistance à l'accouchement

La grossesse et l'accouchement sont généralement des périodes à risque pour la femme et l'enfant à naître. Ces risques sont en grande partie maîtrisés par des mesures de surveillance prénatale, une assistance qualifiée pendant et après l'accouchement (Locoh, 1990). Un bon suivi médical de la mère durant la grossesse pourrait augmenter les chances de survie du nouveau-né. Pour certains auteurs (Cheik et Etienne 1988, Kourgéni 1998, Akoto et Tambashe, 2002), une bonne prise en charge médicale de la grossesse mesurée par la précocité des consultations prénatales10(*) est associée à une faible mortalité.

Pour une bonne santé de l'enfant, les soins prénatals doivent être effectués à un stade précoce de la grossesse et doivent se poursuivre avec une certaine régularité jusqu'à l'accouchement. L'OMS recommande quatre visites prénatales, à intervalles réguliers tout au long de la grossesse ; le rapport de l'EDSM, 2000-01 relève malheureusement que plus d'un tiers (35%) des mères n'ont effectué aucune visite prénatale ; On note que 40% des naissances n'ont été précédées que de 2 à 3 visites et que dans 7% des cas, la mère n'a effectué qu'une seule visite ; enfin, seulement 16% ont fait l'objet de quatre visites prénatales. Le nombre médian de visites s'établit à 2,5 alors que l'OMS en recommande au moins quatre. La surveillance prénatale a pour objet de suivre régulièrement la croissance et le développement du foetus, de laisser prévoir quelles difficultés pourraient surgir au moment de l'accouchement et de dépister les anomalies qui peuvent mettre en danger la santé du foetus et/ou de la mère.

b. Vaccination

La vaccination est l'un des moyens les plus efficaces de lutte contre la mortalité des enfants. Quel que soit l'âge, le risque de décès pour l'enfant non vacciné est plus élevé que celui de l'enfant vacciné. Les vaccins contribuent d'une manière active à la lutte contre les maladies infectieuses telles que la rougeole et autres. Dackam (1990) montre dans une étude démographique à Yaoundé (Cameroun) l'influence de la vaccination sur la mortalité des enfants en calculant un taux de mortalité pour les enfants vaccinés et un autre pour les enfants non-vaccinés. Il constate à cet effet que les enfants vaccinés ont une faible mortalité comparativement à leurs homologues non-vaccinés.

Les programmes de vaccinations mis en place au lendemain de la conférence d'Alma-Ata en 1978 ont été appliqués dans presque tous les pays africains. Ils sont connus sous le vocable de Programme Elargi de Vaccination (PEV). L'immunisation est devenue le fer de lance de l'effet en matière de santé publique. Le Programme Elargi de Vaccination de l'UNICEF, a permis en Afrique de vacciner 38% des enfants contre la rougeole en 1986, et 34% contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (UNICEF, 1988). Comme l'a si bien noté Mosley (1985) « l'objet des programmes de vaccination est d'empêcher les épidémies et les décès causés par des maladies que l'on peut prévenir par vaccination ». Car, comme le souligne Dackam (1990), la plupart des maladies évitables par vaccin sont mortelles. En général, ces programmes visent les maladies transmissibles dont les principales sont la rougeole, le tétanos et la coqueluche.

La réussite des programmes de vaccination est fonction des moyens économiques, matériels, et de la qualification des ressources humaines dont dispose le pays. Les pays à revenu faible sont les plus exposés à ces types de maladies. Ainsi, « tous les spécialistes de la santé, biologistes ou sociologues, doivent reconnaître qu'en fait, la cause fondamentale des fortes mortalités par maladies transmissibles est la pauvreté » (Jones et al., cités par Vallin et Lopez, 1985). Pour ces auteurs, l'insalubrité, la promiscuité des populations, l'analphabétisme ou la malnutrition contribuent largement à la mortalité attribuée à ces maladies.

En Mauritanie, Les dernières données sur la couverture vaccinale montrent un faible taux de couverture. En effet, dans l'ensemble, seulement un tiers des enfants (32%) sont complètement protégés contre les maladies cibles du PEV et 25 % ont reçu toutes ces vaccinations avant l'âge de 12 mois. A l'opposé, 15 % des enfants n'ont reçu aucun vaccin avec des taux de déperdition très élevés, et ce malgré les efforts entrepris pour revitaliser le PEV de routine ces dernières années (EDSM, 2000). Ainsi les campagnes nationales de vaccination visant l'éradication de la poliomyélite et le contrôle de la rougeole ont donné des résultats satisfaisants, mais les taux de vaccination de routine sont encore faibles. La vaccination permet d'éviter certaines maladies meurtrières ou décès dûs à ces maladies. Conformément aux recommandations de l'OMS, un enfant est complètement vacciné lorsqu'il a reçu le BCG (protection contre la tuberculose), le vaccin contre la rougeole et trois doses de vaccin contre la polio et le DTCoq (protection contre la diphtérie, tétanos et coqueluche).

c. Allaitement et aliments de complément

Les pratiques d'alimentation constituent un facteur déterminant de l'état nutritionnel des enfants qui affecte à son tour, la morbidité et la mortalité des enfants. D'après l'OMS (1981) « un bébé alimenté avec le lait maternel est moins souvent malade et atteint de malnutrition qu'un bébé nourri au biberon avec d'autres aliments. Si tous les bébés étaient nourris exclusivement au sein jusqu'à environ six mois, il serait possible d'éviter le décès de plus d'un million de jeunes enfants chaque année dans le monde ».

Dans l'une de leurs recommandations, l'OMS et l'UNICEF suggèrent que les enfants soient uniquement nourris au sein jusqu'à 6 mois. Or les statistiques montrent que 28% des enfants de 0-3 mois sont allaités exclusivement alors que 25 % reçoivent de l'eau en plus du lait maternel et 65 % d'autres types de liquides ou aliments en plus du lait maternel. Ainsi les 1% des enfants sont non allaités au sein. L'allaitement au sein par son intensité et par sa fréquence, prolonge l'infécondité post-partum et par conséquent, affecte l'intervalle entre les naissances, il influe sur le niveau de fécondité.

Pour permettre un meilleur allaitement aux nouveau-nés, l'espacement des naissances est indispensable. Plusieurs études ont confirmé l'impact de l'espacement des naissances sur la mortalité néonatale (Akoto et Hill 1988). A partir des résultas des enquêtes menées par ces auteurs au Sénégal, au Lesotho, au Kenya et au Ghana, ils ont montré que le risque pour un enfant de décéder durant le premier mois de la vie augmentait considérablement avec le nombre de frères et soeurs que sa mère a mis au monde dans les deux années qui précédaient sa propre naissance. « Un espacement des naissances peut accroître la concurrence entre frères pour les ressources maternelles et familiales et/ou augmenter les risques de transmission des maladies infectieuses telle que la rougeole (Kuate et Palloni (1993) ». En ce qui concerne l'alimentation de complément, l'OMS souligne qu'à partir de 6 mois le lait maternel ne suffit plus pour assurer la bonne croissance possible de l'enfant, d'où la nécessité d'introduire à cet âge des aliments solides de complément dans l'alimentation de ce dernier. L'alimentation de complément des enfants au-delà de six moins doit comprendre les farines, les légumes, les oeufs, les viandes, les fruits, etc. lorsque l'alimentation de complément est pauvre11(*) , l'enfant est exposé à des risques élevés d'infections qui peuvent être maternelles. Il ressort de l'EDSM, 2000-01 que plus du tiers des enfants de moins de cinq ans (35%) souffrent de malnutrition chronique et en environ 17% souffrent de sa forme sévère.

Pour pallier ce problème d'alimentation des enfants, les efforts des autorités doivent être orientés vers le renforcement des équipements et matériels nécessaires aux interventions nutritionnelles, la communication pour le changement de comportement en matière de nutrition ; le suivi et évaluation des interventions nutritionnelles.

* 10 Avant 4 mois et entre et 6 mois.

* 11 Les aliments de complément pauvres sont ceux qui ne sont qui ne contiennent pas de vitamine A, ni le fer, l'iode et proteino-énergique.

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