3.4.4. L'indicateur de
pauvreté construit
La construction de l'indicateur composite de pauvreté
(niveau de vie) est un processus délicat dans la recherche en sciences
sociales car ce résultat doit refléter plus ou moins la
réalité de la situation étudiée. Pour y arriver,
nous avons constitué trois groupes pouvant refléter le niveau de
pauvreté. Le niveau bas de l'échelle est considéré
comme pauvre, celui entre le bas et le haut de l'échelle comme moyen,
et celui en haut de l'échelle comme riche. En d'autres termes, notre
indicateur de niveau de vie est constitué de trois (3) groupes :
les pauvres, les moyens et les riches. Ces trois groupes reflèteraient
bien la réalité socio-économique des pays africains en
général et celle de la Mauritanie en particulier.
Les proportions obtenues à partir de ces trois groupes
sont de 46%, 35% et de 19% respectivement pour les pauvres, les moyens et les
riches.
Pour nous assurer de la validité de notre indicateur
composite, nous avons procédé à des croisements entre le
niveau de vie et quelques caractéristiques des ménages qui ont
contribué à sa construction. Il ressort, du croisement entre la
variable niveau de vie et la possession de l'électricité dans le
ménage que, 53,5% des ménages pauvres n'ont pas accès
à l'électricité alors que 91.2% des ménages riches
ont y accès. On observe cette même inégalité pour
l'accès à l'eau potable où l'on constate que la
majorité des ménages pauvres n'ont pas accès à
l'eau potable. En effet, seulement 5,6% utilisent l'eau de robinet, 34,9% l'eau
de pompe publique, 0,7% l'eau de citerne qui peuvent être
supposées de bonne qualité contre 36,1% qui utilisent l'eau de
puits non protégé, 19,7% l'eau de puits supposées de bonne
qualité. Quant aux riches, 57,4% des ménages ont accès
à l'eau de robinet dans la maison et 23,8% utilisent l'eau issue de
pompe publique. En outre, comme pour des ménages à
l'électricité et à l'eau potable, il existe des
inégalités entre individus, en ce qui concerne l'accès aux
toilettes dites modernes. A cet effet, il ressort que 92,4% des ménages
pauvres n'ont accès qu'aux latrines rudimentaires et seulement 1,6%
d'entre eux ont des toilettes modernes. Par contre, 70,4% des ménages
riches utilisent des toilettes modernes contre seulement 19,4 % qui ont des
toilettes aménagées. On fait le même constat avec les
variables comme la possession d'une radio, d'un réfrigérateur,
d'un téléphone, d'une voiture, le type de matériau du sol
etc. (voir annexe).
Nous avons classé les ménages aux
différents groupes suivants :
Groupes 1 : Ménages possédant
l'électricité, la télévision, le
réfrigérateur, l'automobile, le téléphone, le
carreau et chasse d'eau. Ils sont considérés comme ménages
riches (niveau de vie élevé).
Groupe2 : Ménages dont les logements sont
construits en terre, qui n'ont pas de toilettes et leur source
d'approvisionnement en eau est le puits. Comme ménages pauvres (niveau
de vie faible).
Et, entre ces deux groupes se trouvent les ménages de
niveau de vie moyen (possédant des touillettes rudimentaires, ayant des
forages comme source d'approvisionnement et du ciment comme matériel du
sol).
Il ressort en définitive d'importantes
inégalités d'accès aux biens de première
nécessité et aux services sociaux entre individus de
différentes couches sociales. Les enfants issus des ménages
pauvres ont un accès difficile à tous ces biens d'où
leurs conditions d'existences difficiles (exposition au décès).
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