Résultats et discussion
Ce chapitre, à travers l'analyse explicative par le
biais du modèle pas à pas, a permis d'identifier l'impact de la
pauvreté sur la mortalité des enfants. Au terme de ces analyses,
nous avons obtenu les résultats suivants :
· De l'introduction des variables
socio-économiques, l'incidence du niveau de vie a baissé. Donc
l'influence de niveau de vie sur le décès des enfants se
réalise en partie par ces variables. Ces résultats
reflètent la réalité Mauritanienne.
· Le contrôle des variables socioculturelles a
augmenté la signification de l'effet du niveau de vie sur le risque
de décès. Par ailleurs, le niveau d'instruction réduit le
risque de décès des enfants. De même, les enfants dont les
mères résident en milieu urbain ont moins de chance de
décéder que ceux dont les mères résident en milieu
rural. Ceci est d'autant vrai car dans le contexte Mauritanien, le niveau
d'instruction est très discriminatoire en matière
d'hygiène et de prévention des maladies chez les enfants. Par
ailleurs, il y a une forte concentration des infrastructures sanitaires dans
les milieux urbains.
· Le contrôle des variables comportementales a
diminué légèrement l'effet du niveau de vie (Cf, tableau
5.4) ; Donc ce dernier agit en partie à travers ces variables,
peut-être faute de n'avoir pas pris en compte d'autres variables que sont
la durée d'allaitement et l'intervalle intergénésique. Ce
résultat reflète également le contexte Mauritanien dans la
mesure où ce sont les femmes appartenant aux couches les plus
démunies qui ne bénéficient pas facilement des soins
obstétricaux.
· Le risque de décès selon le sexe
confirme la thèse d'une surmortalité masculine à bas
âge modèle (M12). Selon l'EDSM 2000/2001, le quotient de
mortalité des garçons est estimé à 127%o, soit
près de 20 % plus élevé que celui des filles (106%o).
· Dans le modèle (M12), on voit que la
signification du niveau de vie demeure, ça veut dire qu'il agit
directement ou indirectement sur le décès des enfants. Ce
résultat rejoint notre hypothèse (H3).
Pour terminer, il convient de préciser que la relation
entre la pauvreté et la mortalité des enfants de moins de cinq
ans est mieux expliquée par le contexte culturel mauritanien de
manière générale.
Conclusion partielle
Les résultats de nos analyses révèlent
que plus le niveau de vie est élevé moins le risque de
décès des enfants est élevé. Ce résultat est
confirmé par la littérature. D'autres travaux dont ceux de
Geronimus, 1987, Jakobsen, 1987 cités par Barbieri, 1991, H Mosley,
1985, Bininguisse, (2001) ont abouti à cette même conclusion. Ces
auteurs ont expliqué l'effet positif du niveau de vie par
l'environnement socio-économique qui détermine les risques de
l'enfant en matière de santé.
D'autre part, le risque moindre de décès des
enfants est déterminé par les capacités financières
des ménages à prendre en charge les soins obstétricaux
(vaccination antitétanique...), et un traitement adéquat en cas
de maladie.
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