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Processus électoraux en Afrique noire francophone

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par Mazamesso WELLA
Université de Lomé - DEA - Droit public 2011
  

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B- Un mimétisme inadéquat

La démarche suivie par les constituants africains se justifie par l'histoire coloniale. La dimension historique est grande dans l'influence exercée par le droit occidental sur le droit africain. En réalité l'importation du droit du colonisateur n'est pas en soi condamnable car il fallait, en tant que nouveaux Etats indépendants, se fonder sur quelque chose.

Mais la difficulté ou du moins l'impact négatif de cette situation réside non seulement dans le fait que le modèle importé n'est pas sans reproche mais aussi les facteurs socioculturels et ethniques très diversifiés du continent n'ont pas été suffisamment pris en compte. De surcroît les efforts d'adaptation présentent des faiblesses. Que les élections en Afrique soient qualifiées de non concurrentielles ne doit pas surprendre même si les irrégularités rencontrées ici ne sont pas les mêmes ailleurs car tous les systèmes européens ne sont pas concurrentiels ou pour le moins ne l'ont pas toujours été68. Il faut aussi souligner que les imperfections, du moins certaines, sont des éléments constitutifs permanents du fonctionnement des démocraties électorales occidentales et des régimes apparentés. Il paraît ainsi normal que la copie porte les erreurs de l'originale.

Toutefois analyser les élections africaines en termes de copie serait dangereux et limiterait l'intérêt du sujet. Le mimétisme africain doit être qualifié de faux mimétisme car l'Afrique ne s'est pas contenté de recopier ou d'imiter l'Occident mais a fait preuve d'originalité comme l'atteste la création des commissions électorales. Ainsi le problème se pose en des termes différents. L'originalité africaine est-elle adaptée à ses réalités ? N'est-elle pas source de plus d'irrégularités que l'invention occidentale ? A ces questions nous pouvons répondre par l'affirmative en nous fondant sur l'observation de la situation. S'il

67Du Bois de GAUDUSSON (J.), « Le mimétisme postcolonial, et après ? », op. cit. p. 49

68 Voir QUANTIN (P.) « Pour une analyse comparative des élections africaines », Politique Africaine N°69, 1998, p.12

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est vrai qu'une suspicion de partialité du Ministère de l'Intérieur justifie l'institution des commissions électorales, la création de celles-ci à quelques jours de la date du scrutin, leur composition et compétence ne sont pas de nature à rendre sincères et fiables les opérations électorales.

Comment expliquer la prise de fonctions des membres de la commission électorale guinéenne neuf jours avant le jour du scrutin? Comment la commission de la République Démocratique du Congo avec des maigres moyens logistiques pouvait distribuer le matériel électoral en une seule journée dans un pays qui fait dix fois la France?

Le vote est secret et doit l'être mais la technique du vote en Afrique, calquée sur le modèle occidental pose de sérieuses difficultés dans un environnement où la majorité des électeurs est analphabète, sans éducation civique, mettant ainsi en cause le caractère secret du vote.

PARAGRAPHE II : UNE INGENIERIE AFRICAINE LACONIQUE L'effort des acteurs politiques africains en vue de la gestion efficiente des élections n'est pas négligeable sauf aux yeux des pessimistes. Cet effort qui se justifie par la création des commissions électorales semble être remis en cause par l'issue controversée des scrutins et souvent justifiée par les dysfonctionnements de ces institutions. Ces difficultés sont d'ordre structurel et conjoncturel. La réversibilité des processus électoraux en Afrique est donc liée d'une part aux limites normatives des commissions électorales (A) et d'autre part à leur l'inféodation par le pouvoir en place (B).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein