WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Processus électoraux en Afrique noire francophone

( Télécharger le fichier original )
par Mazamesso WELLA
Université de Lomé - DEA - Droit public 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A- Un mimétisme manifeste

Peut-on encore, au XXIème siècle, analyser les démocraties en Afrique en termes de mimétisme et en se situant par rapport à la période coloniale? La question n'est pas surprenante car malgré des efforts de création des textes originaux, l'arsenal juridique et institutionnel africain est largement une photocopie du droit occidental et particulièrement de l'ancienne métropole.

Malgré une rupture dans les années 1970-1980, le renouveau constitutionnel africain des années 1990 illustre, à plus d'un titre, l'intérêt marqué au droit occidental par les Etats africains. On ne saurait, à cet effet, ignorer les ressemblances textuelles, les recopies d'articles de constitution, la reprise de systèmes forgés ailleurs, les conditions d'élaboration des nombreux régimes aboutissant à de véritables « copier-coller »66. Nombre de lois fondamentales adoptées au moment des indépendances apparaissent comme des textes miroirs de constitutions en vigueur au nord et plus spécialement dans les anciennes métropoles, reprenant, volontairement ou contraints et forcés, tout un dispositif institutionnel, une série de dispositions juridiques ou encore, ceci n'excluant pas cela, des modèles types d'institutions.

Cette situation illustre la permanence du facteur externe qui est un des traits de l'histoire africaine. Ces analyses, quelque peu oubliées dans les années 1970 et 1980 à une époque de remise en cause des régimes démocratiques et de rupture de l'ordre constitutionnel existant, ressurgissent avec le déclenchement des transitions démocratiques dans les années 1990.

L'Afrique est de nouveau marquée par un regain de mimétisme, avec l'établissement de régimes plus proches que jamais des modèles extérieurs, en réalité de l'un d'entre eux, la démocratie libérale et pluraliste. Les transitions ont gommé, éradiqué du constitutionnalisme africain les particularités et originalités institutionnelles qui s'étaient développées dans les années 1970. Il existe encore un discours, légitimant, des élites des pays en développement qui insistent sur la performance des modèles exogènes sans analyser les structures sociales locales effectives. Même si certains réduisent ce mimétisme à l'appartenance à une même école en se fondant sur une différence

66Du Bois de GAUDUSSON (J.), Le mimétisme postcolonial, et après ?, Pouvoirs 2009/2, N° 129, p. 45-55.

d'interprétation et d'application67, les textes juridiques africains sont largement une transplantation des systèmes juridiques occidentaux. Cette influence étrangère qui s'explique par l'universalité des valeurs démocratiques a ignoré, dans bien de cas, les réalités socioculturelles et ethniques de l'Afrique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand