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La transposition dans l?ordre juridique national des directives cemac : une analyse sous le prisme de la pratique europeenne

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par GABRIEL CEDRIC MBOGNE CHEDJOU
Université de Yaoundé II/ Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master en relations internationales option intégration régionale et management des institutions communautaires 2012
  

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A- Bases juridiques de la mécanique camerounaise

Les bases juridiques renvoient ici aux différents textes nationaux qui de manière générale ou spécifique instituent les organes compétents et la procédure de transposition. Dans le cas précis du Cameroun, les textes répertoriés semblent relever, plus d'une approche générale de mise en oeuvre des normes internationales, que d'une approche spécifique à l'exercice de transposition des directives CEMAC.

Dans le cas des directives CEMAC en matière fiscale, la compétence des services de la DGI se fondait sur le Décret présidentiel n° 98/217 du 09 septembre 1998 portant organisation du Ministère de l'Economie et des Finances (MINEFI). Ce texte institue une Direction Générale des Impôts chargée « de l'élaboration des textes législatifs et réglementaires en matière d'impôts directs et indirects », elle comprend en son sein une Division de la législation et des relations fiscales internationales (qui élabore, en liaison avec les départements ministériels compétents, les textes législatifs et réglementaires en matière d'impôts directs et indirects), qui dispose à son tour de deux cellules : la Cellule de la législation, et la Cellule des relations fiscale internationales.

En ce qui concerne les directives relatives aux communications électroniques, les compétences du MINPOSTEL, de ses services ainsi que de l'ART, reposent sur :

- la Loi n° 98/014 du 14 juillet 1998 régissant les télécommunications au Cameroun modifiée et complétée par la Loi n° 2005-013 du 29 décembre 2005 ;

- le Décret présidentiel n° 98/197 du 8 septembre 1998 portant organisation et fonctionnement de l'Agence de Régulation des Télécommunications ;

- le Décret présidentiel n° 2005/124 du 15 avril 2005 portant organisation du Ministère des Postes et Télécommunications ;

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Selon l'article 8 al a de la loi n° 98/014, la législation et la réglementation en matière de télécommunications sont du domaine exclusif de l'Etat, et l'administration chargée des télécommunications164 veille à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'une politique sectorielle des télécommunications165. L'ART veille à l'application des textes législatifs et réglementaires sur les télécommunications166. Par ailleurs, la Direction de la réglementation du secteur des télécommunications du MINPOSTEL est chargée « de la mise en oeuvre et de l'évaluation de la réglementation, en liaison avec l'Agence de Régulation des Télécommunications, de la mise en oeuvre de la réglementation internationale des télécommunications... »167

Comme on le constate, ces textes consacrent une compétence des administrations concernées en matière d'élaboration et d'application des règles, tant nationales qu'internationales, dans leur domaine respectif, mais ne portent aucune disposition spécifique en matière de transposition des directives CEMAC. Aucun autre texte camerounais ne définit par ailleurs une procédure nationale de transposition des directives CEMAC. Le Cameroun n'a donc pas fait le choix d'une réglementation spéciale pour la mise en oeuvre des directives, comme c'est par exemple le cas en France.

En effet, en ce qui concerne une réglementation spécifique à la procédure nationale de transposition des directives communautaires, le cas de la France est assez exemplaire.

La méthode de transposition des directives communautaires est déterminée en France par la Circulaire du 27 septembre 2004 relative à la procédure de transposition en droit interne des directives et décisions-cadres négociées dans le cadre des institutions européennes. Ce texte définit une procédure de transposition qui repose sur trois piliers :

- En premier lieu, l'impact de l'acte en préparation sur le droit interne doit être apprécié le plus en amont possible. C'est l'étude d'impact juridique168.

164 La loi n° 98/014 du 14 juillet 1998 régissant les télécommunications au Cameroun, définit l'administration chargée des télécommunications comme le Ministère ou le Ministre selon le cas, investi, pour le compte du gouvernement, d'une compétence générale sur le secteur des télécommunications (article 3 al 1).

165 Article 21 al 1de la loi n° 98/014 du 14 juillet 1998 régissant les télécommunications au Cameroun.

166 Article 22 al 2 de la loi n° 98/014 et article 3 al 1 du décret présidentiel n° 98/197 du 8 septembre 1998 portant organisation et fonctionnement de l'Agence de Régulation des Télécommunications.

167 Article 37 al 1 du Décret présidentiel n° 2005/124 du 15 avril 2005 portant organisation du Ministère des Postes et Télécommunications.

168 Voir l'annexe I de la circulaire du 27 novembre 2004, Op. Cit.

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- Dans un deuxième temps, un effort de programmation doit prolonger le travail ainsi accompli en amont de l'adoption de l'acte par les institutions européennes.

- Enfin, c'est la constitution d'un réseau interministériel de correspondants de la transposition. Les ministères concernés indiquent dans les meilleurs délais au secrétariat général du comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne (SGCI) les coordonnées de deux correspondants en charge de la transposition169. Le contrôle du respect de ces trois axes est notamment assuré par le SGCI, depuis 1986170.

La transposition des directives communautaires en France s'appuie également sur le Décret n° 2005-1283 du Premier ministre, 17 octobre 2005, relatif au comité interministériel sur l'Europe et au secrétariat général des affaires européennes, J O R F du 18 octobre 2005. Ce texte remplace notamment le SGCI 2005 par SGAE171 qui assure en liaison avec le secrétariat général du Gouvernement, le suivi interministériel de la transposition des directives et des décisions-cadres172. Le SGAE établit à cet effet une base de données régulièrement actualisée, sur l'ensemble des directives à transposer, pour suivre le respect par les départements ministériels du calendrier de transposition173. Il participe aussi aux réunions régulièrement organisées par le secrétariat général du gouvernement (SGG), en présence des directeurs de cabinets des ministères, pour dresser un programme de travail, afin de focaliser leur attention sur les échéances et les difficultés en matière de transposition174.

La transposition des directives en France se fonde enfin sur la Circulaire du 21 juin 2010 relative à la participation du Parlement national au processus décisionnel européen, J O R F du 22 juin 2010, qui consacre le contrôle du Parlement français sur le processus de transposition175.

169 Voir l'annexe II de la circulaire du 27 novembre 2004, Op. Cit.

170 Ce mécanisme centralisé de suivi de la transposition des directives communautaires est créé dans le souci de mettre fin en un dépassement de plus en plus fréquent des délais qui avait conduit à un développement non négligeable, des procédures précontentieuses et contentieuses de la Commission contre la France. Voir SAURON Op. Cit. p.47.

171 Décret n° 2005-1283 du Premier ministre, 17 octobre 2005, relatif au comité interministériel sur l'Europe et au secrétariat général des affaires européennes, J O R F du 18 octobre 2005.

172 Voir article 2 al 2 du Décret du 17 octobre 2005, Op. Cit.

173 SAURON Op. Cit. p.50.

174 Ibid.

175 Voir annexe III de la Circulaire du 21 juin 2010 relative à la participation du Parlement national au processus décisionnel européen, J O R F du 22 juin 2010.

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