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Etude de la dépression chez l'adolescent haà¯tien devenu handicapé

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par Mario MARCELLUS
Universite d'Etat d'Haiti, Faculte des Sciences Humaines - Licence en psychologie 2005
  

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CHAPITRE II : L'ADOLESCENCE

2.1- Adolescence : Définition

Aujourd'hui, définir l'adolescent, ses critères et ses limites d'âge ne fait pas l'unanimité parmi les chercheurs. En effet, se référant aux transformations physiologiques qui surviennent à cette période, l'adolescence est généralement entendue comme la période de vie qui s'étend de la puberté à l'âge adulte (Audétat et Voirol, 1997). Cette période de la vie est caractérisée par des transformations qui marquent le passage de l'enfance à la maturité du point de vue biologique. Ces transformations éveillent des intérêts et des émotions. Elles provoquent inquiétudes et une hypersensibilité à l'apparence physique.

Selon Claes (1993), les transformations physiologiques et les remaniements du schéma corporel apparaissent comme le point de départ de la crise pubertaire, et provoquent un sentiment de changement chez l'adolescent. Pour s'affirmer à la fin de sa construction identitaire, l'adolescent choisit de s'opposer aux autres. Les parents sont les premières victimes. La famille, telle que perçue par l'adolescent, se caractérise par des rapports contradictoires de coopération et d'opposition. L'opposition peut s'exprimer sous des formes différentes : opposition ouverte ou agression chez les garçons, résistance plus discrète mais néanmoins résolue chez les filles.

Sur le plan cognitif, de nouvelles possibilités de pensée prennent la place des opérations concrètes : la pensée formelle. Celle-ci permet à l'adolescent de réfléchir sur des situations abstraites, détachées des objets concrets. Ceci donne lieu à de nombreuses interrogations du type `'qui suis-je ?'', `'pourquoi suis-je ici ?''. La pensée formelle domine donc à ce stade du développement, et on assiste à une augmentation des périodes de réflexion ou de rêverie (Bazilashe, 1995).15(*)

Par ailleurs, les études de Simmons et Rosenberg (1968)16(*) auprès de 1917 enfants et adolescents américains répartis en trois groupes d'âges (huit - onze ans / douze-quatorze ans / quinze ans et plus) ont montré que l'image positive de soi décline au début de l'adolescence (groupe de douze-quatorze ans) pour se stabiliser, voire s'améliorer par la suite.

Dolto (1988)17(*) fait remarquer que l'adolescent se montre vulnérable aux remarques dépréciatives émanant d'autres adultes qui ont pour rôle d'encadrer les jeunes. Au cours de cette mutation, il reproduit une fragilité du bébé qui naît, extrêmement sensible à ce qu'il reçoit comme regard et entend comme propos le concernant. L'auteur affirme que si les adolescents sont blessés affectivement au cours de cette période de vulnérabilité, ils en portent les cicatrices pour toujours. Dolto (1988) souligne le rôle très important que peuvent jouer `'les personnes latérales'' (enseignants, animateurs de groupes de jeunes) pour les fortifier, c'est-à-dire favoriser la confiance en soi, le dépassement du sentiment d'impuissance et de découragement. Mais en fait, quelles sont les étapes de cette période de vie ?

Selon Débesse (1960)18(*), on peut distinguer la prime adolescence de la grande enfance. En d'autres termes l'adolescence pubertaire, de la 12è et à la 16è année, où dominent les transformations organiques, et l'adolescence juvénile de la 16è à la 20è année, où les apprentissages sociaux et culturels passent au premier plan.

Audétat et Voirol (1997)19(*) admettent que généralement l'adolescence commence aux alentours de 12 ans et se poursuit jusqu'aux environs 18-20 ans, quand les principales transformations biologiques, psychologiques, et sociales sont accomplies.

Quant à Cleas (2001)20(*), il croit que la période de l'adolescence se situe entre 12 et 18 ans.

2.2- L'adolescence : l'évolution du mot 

Le mot d'origine lui-même, adulescens, existait déjà dans la Rome antique. Étymologiquement, adulescens signifie « celui qui est en train de croître » et ne se réfère à aucune catégorie d'âge en particulier.

Au long du Moyen Âge, la population est divisée en enfants et adultes autour de l'âge naturel de la puberté.

Les termes utilisés pour désigner les jeunes sont alors plus fréquemment liés à l'appartenance à un groupe ou à une condition sociale qu'à une tranche d'âge.

Au milieu du XIXe siècle que le mot adolescence apparaît dans le vocabulaire des sociétés occidentales pour désigner les jeunes collégiens poursuivant leurs études et financièrement dépendants. C'est à cette époque que l'industrialisation prend son essor et que l'espérance de vie s'accroît. À peu près simultanément, un costume particulier à cet âge permet de distinguer les jeunes des enfants et des adultes, mais l'adolescence ne concerne encore alors qu'un nombre très restreint d'individus appartenant à la bourgeoisie.

2.3- L'adolescence : une notion nouvelle au milieu du XIXe siècle

C'est au point de convergence du retard dans l'accès à la société adulte et de l'institutionnalisation d'une formation cloisonnée de longue durée que va naître l'idée d'une « adolescence ».

Les jeunes sont à la fois précieux pour l'avenir à un moment où les connaissances évoluent très rapidement, et dangereux par leurs excès. La prise en main des individus pendant cet âge jugé malléable s'impose, et les jeunes vont se heurter à des pressions sociales grandissantes à leur égard. Les confrontations engendrées contribueront à faire de l'adolescence une période réputée tumultueuse.

Au XIXe siècle se développe, avec le triomphe de la raison, l'idée d'une jeunesse irresponsable. Ce nouveau « statut » s'accompagne de mesures de « correction paternelle » dont l'enfermement des enfants à la demande de leur père (étendu par le Code civil de 1804), et l'enrôlement forcé au régiment ou au couvent. Les jeunes réagissent de plus en plus souvent par un repliement sur soi, par des révoltes collectives, des manifestations politisées et éprouvent une solidarité accrue de classe d'âge au-delà des clivages sociaux. Les réactions parfois violentes des fils face à la répression des pères contribuent à développer, au début du XXe siècle, une peur des jeunes dont la presse se fait largement l'écho. Durkheim dénonce les jeunes comme étant des facteurs de désintégration de la société. Il affirme en 1897, dans Le Suicide, que «  l'appétit sexuel de l'adolescent le porte à la violence, à la brutalité, voire au sadisme. Il a le goût du viol et du sang »21(*)

* 15 BAZILASHE, J. & al. (1995). Approche de l'adolescent. Vous avez dit... Pédagogie, 1995, pp. 5-21.

* 16 ROSENBERG Morris, « Concerving the self «, New York: Basic Books. 1979, p. 11

* 17 DOLTO Françoise, La cause des adolescents, Paris : Laffont. 1988. P.384

* 18 DEBESSE Maurice, Les étapes de l'éducation, PUF, Paris. 1960, 203p

* 19 AUDETAT, M-Cl. & VOIROL, C., L'adolescent, Neuchâtel : Psynergie, 1997. P.2

* 20 CLEAS, Michel « Pratiques parentales et comportements déviants à l'adolescence» in Enfance, PUF, 2001, pp. 379-399

* 21 HEURRE Patrice, « L'histoire de l'adolescence : rôles et fonctions d'un artifice », Journal français de psychiatrie, mars 2001 (no14), p. 6-8.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld