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Le projet de loi sur les partis politiques au Maroc

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par Hassan Bentaleb
Université Montpellier 1 - Master recherche en science politique 2005
  

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3- Le financement étranger dans la vie partisane :

Selon le Dahir des libertés publiques de 1958, les partis politiques comme les associations à caractères politiques sont obligées d'être constitués et de fonctionner avec des fonds purement nationaux. Et tout parti ou association à caractères politiques ne respectant pas cette clause, est puni d'un à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 20.000 à 100.000DH.

Pourtant, la vie partisane et politique a connu l'intrusion des fonds étrangers. Et même si ce sujet est une zone grise pleine de polémiques, d'approximations, de mystères et de légendes, il est peu contestable que certains candidats et partis aient fait appel à des ressources en provenance de l'étranger pour assurer leurs activités politiques. Il n'est pas possible de ne pas envisager de telles recettes. Le chercheur marocain, Aballah Saaf, envisage ces recettes dans la vie politique marocaine, pour deux raisons :

- L'existence des liens forts entre certains partis politiques marocains et deux organisations mondiales : les mouvements communistes, et les mouvements de libérations arabes. Certaines sections de ces mouvements ont lutté avec le mouvement national et progressiste marocaine, et elles se sont soutenues matériellement et moralement.

- Deuxième raison, la situation politique des partis marocains de gauche, dans les années noires de répression « les années de plomb ». Privé de moyens d'action et menace dans leur existence, au moment même où l'Etat verse des sommes colossales à des partis fantômes (partis de Makhzen), la possibilité d'accepter des fonds en provenance des mouvements amis peut être compris dans une logique de légitime défense, et de combler les déficits financiers.

Après, la situation a évolué dans un autre sens, et du coup, ces fonds étrangers vont devenir inadmissibles par les militants. C'est dans ce sens que le témoignage de Fqih El Basri est utile pour confirmer l'existence de ces liens financiers entre certains partis politiques marocains et certains pays étrangers. Fqih El Basri raconte dans sa biographie : « on ne peut pas oublier le service rendu par Ben Bella, le président algérien à l'époque pour nous aider à acheter une imprimerie pour notre parti, et il n a pas hésité à nous rendre service ». Fqih El Basri, à une autre occasion, a donné plus de détails : « à propos de l'imprimerie et la maison d'édition, je suis parti chez Ben Bella, et il m'a dit est ce que 200 millions ça suffirait ? (...) Et je crois que cette somme de la part de nos frères algériens n'est qu'une réponse au navire d'armes envoyé de notre part à la révolution algérienne ».

Ce qui ressort de ce témoignage de Fqih El Basri, c'est qu'il parle de l'aide à partir de contexte de la coopération et la coordination entre certains mouvements nationaux et le mouvement de libération nationale algérienne. Et donc l'Algérie, selon Fqih El Basri et d'autres résistants, ne peut être considérée comme un pays étranger. A ce témoignage, il faut ajouter le témoignage d'un membre du MP qui évoque la question des fonds étrangers reçus par son parti, dans les années quatre-vingts dix, en provenance de pays du Golf. Et même si ce témoignage confirme les rumeurs à propos des liens financiers entre des partis politiques marocains -surtout ceux désignés comme des partis du Makhzen- et certains pays du Golf, il reste à prouver ces liens, surtout que les concernés refusent tout commentaire. Et d'autre part, ce témoignage arrive à un moment où le témoin quitte son parti après un conflit, ce qui touche la crédibilité de ce témoignage, et donne l'occasion à ces adversaires d'attribuer son témoignage comme calomnie à l'encontre du parti.

Pourtant, la vie politique marocaine ne manque pas de ce genre de liens, comme le cas de l'UNFP, avec certain pays et mouvements politiques du Maghreb et du Machrek. Et le cas de certains partis de Droite marocaine avec des pays du Golf. Ainsi que le cas du PPS avec le mouvement communiste international. Et même si le PPS ne cache pas ces liens politiques et idéologiques, surtout avec l'URSS, reste que les témoignages et les documents qui prouvent ces liens financiers sont très faibles.

Les dirigeants du PPS insistent sur leur indépendance financière vis-à-vis de ce mouvement, car ils savaient déjà que c'est illégal. Et aussi parce qu'ils craignent que l'Etat exploite ce motif pour dissoudre le parti. En sachant que l'Etat a déjà dissout le parti deux fois. La première fois : quand il avait encore le nom de Parti Communiste Marocain avec comme motif son incompatibilité avec la religion musulmane ! Et la deuxième : quand il change de nom pour devenir PPS. Cette fois, parce qu'il représente un danger pour le régime monarchique en place.

Pourtant, les rumeurs à propos de ce genre de financement concernent trop les mouvements islamistes marocains, puisque dans les dernières années, ces mouvements ont été le plus soupçonnés d'avoir reçu des fonds étrangers, surtout de l'Arabie Saoudite, de l'Iran, et de tous les pays et des organisations désignées sous le nom de « l'international islamiste ». Mais on retourne au point de départ, puisque au-delà de la négation des ces mouvements et de l'affirmation de leur indépendance vis-à-vis de l'étranger, il n'y a pas de documents et chiffres accablants6(*).

* 6 -Ibid.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand