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Les facteurs d'intégration du Rwanda à  la communauté de l'Afrique de l'est

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par Eric Rutsindintwarane
Institut d'à‰tudes Politiques de Toulouse - Maitrise 2009
  

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Chapitre II. Cadre théorique de référence

II.1. L'adoption d'une théorie

Avant d'adopter l'approche théorique qui nous intéresse, il importe d'examiner les fondements théoriques couramment utilisées dans le domaine d'intégration régionale afin de voir dans quelle mesure elles sont pertinentes pour notre cadre d'analyse.

II.1.1. L'inventaire des théories

La construction du cadre théorique de référence puise ses fondements essentiellement dans l'article intitulé «Des fondements théoriques et stratégiques de la construction communautaire » de  Naceur Bourenane, dans l'ouvrage « Intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest » sous la direction de Réal Lavergne. Il discute de la théorie classique de (volontariste et de l'instrumentaliste), d'une approche différente axée sur le concept de la construction communautaire privilégiant les actions de type stratégique telle que proposée par N. Bourenane(1996).

II.1.1.1. La théorie classique volontariste

Naceur Bourenane (1996) situe les fondements théoriques des modèles classiques de l'intégration régionale dans trois écoles ayant dominé la pensée économique des années 1960 : l'école néoclassique, l'école marxiste et l'école développementaliste. Selon lui, les premiers discours scientifiques sur l'intégration régionale se situaient dans le prolongement de la théorie des avantages comparatifs et du commerce international. Les recommandations des économistes libéraux étaient en faveur de la libre circulation des facteurs de production, ainsi que de la levée des barrières tarifaires et non tarifaires.

La théorie classique de l'intégration se développe à partir de la réflexion pionnière de J.Viner (1950) qui s'intéresse aux effets de l'union douanière sur l'échange international ; celui-ci montre que la formation d'une union douanière, qui se traduit par l'institution d'un tarif extérieur commun, engendre deux effets possibles, l'un de détournement des échanges, au détriment des pays non-membres, et l'autre de création des échanges au profit des pays membres de l'union (B. Békolo-Ebé, 2001). C'est en fonction de ces deux effets que l'on peut juger de l'incidence et des conséquences économiques de l'union douanière. Les développements ultérieurs, que l'on doit notamment à R.G. Lipsey (1957) et J.E. Meade (1956), analysent l'incidence sur l'utilisation des ressources du côté des consommateurs et les effets de bien-être, et s'intéressent, avec C.A. Cooper et B.F. Massell (1965) aux avantages que 1'union peut présenter en termes de marché pour chaque économie membre. Ces travaux influencent fortement le processus dans les PED (H. Myint ,1967 ; G. Meier, 1968 ; R.F. Mikessell (1970) et P. Robson, 1971).

En réduisant les barrières commerciales entre des pays voisins, la mise en place d'unions douanières et de zones de libre-échange pouvait être envisagée comme un mécanisme de rationalisation de l'activité économique de chaque pays, s'inscrivant ainsi dans le sens d'un renforcement progressif du commerce international. D'inspiration marxiste-léniniste, une lecture différente s'y oppose (Inotai, 1982 ; Benallègue, 1987). Selon cette approche, l'intégration est le résultat d'une évolution naturelle de l'économie capitaliste dominée par la loi de l'internationalisation du capital.

Selon ces auteurs (op.cit), ce type d'intégration serait générateur d'exclusion et de paupérisation des petites entreprises et de nombreuses catégories sociales, du fait même du mode de fonctionnement du marché. Ainsi, dans les PED intéressés à poursuivre activement le développement sous l'impulsion de l'État, l'intégration ne devrait pas se faire selon le libre jeu des forces du marché. L'intégration dans les PED devrait concerner en premier lieu la production et obéir à une démarche d'utilisation rationnelle des ressources disponibles, selon une approche planifiée et centralisée de gestion des besoins et des moyens susceptibles de les satisfaire, souligne N. Bourenane(1996).

Cette lecture comme le mentionne d'ailleurs N.Bourenane (op.cit) se fonde sur un certain nombre de postulats qui n'ont pu être vérifiés empiriquement, notamment l'efficacité de la planification en comparaison avec le marché. L'analyse préconisée par deux auteurs français (Marchal, 1965 ; Perroux, 1966) marque un tournant dans les travaux sur l'intégration. Ces auteurs proposent les éléments d'une lecture fondée sur une prise en compte de la dimension historique des phénomènes économiques et sociaux. Selon Marchal (1965), il y a lieu de distinguer l'intégration comme résultat du développement, de l'intégration conçue comme moyen et comme condition du développement. L'intégration économique peut être appréhendée comme le produit historique de la transformation des structures techniques, économiques et sociales.

Elle peut aussi être définie comme une démarche collective consciente, construite, de sociétés humaines cherchant l'amélioration de leur bien-être à savoir : un choix de politique économique (op.cit). Marchal(1965) montre qu'en tant que produit de l'histoire des sociétés, l'intégration est d'abord le résultat d'une transformation sociale. Autrement dit, elle ne peut pas intervenir n'importe où, ni dans n'importe quelle condition. Perroux (1966) poursuit la même démarche, qu'il articule autour de trois questions : Qui intègre? Comment? Et au profit de qui?

Sur le plan opérationnel, ces deux auteurs ne s'éloignent cependant pas tellement des approches volontaristes de leurs prédécesseurs ou de certaines approches théoriques du développement des années 1960 (N. Bourenane, 1996). Pour Marchal (1965), la mise en oeuvre de l'intégration doit se fonder sur l'industrialisation comme vecteur intégrateur, et sur des forces sociales capables de la supporter et de l'animer. Dans la même ligne de pensée, Perroux (1966) emprunte aux théories du développement et de l'industrialisation trois catégories conceptuelles : les pôles de développement, les unités motrices et l'industrialisation. Il présente l'industrialisation comme mécanisme de développement, dans un contexte de protection douanière, au profit de l'ensemble des pays concernés. Sur cette base, Perroux (op.cit) fait la distinction entre trois modalités d'intégration : l'industrialisation par le marché, par les investissements ou par les institutions.

Cette lecture développementaliste et industrialiste de l'intégration finit par conférer un caractère secondaire à la dimension sociale dé l'intégration, niant ainsi la démarche initialement préconisée, en la remplaçant par une autre, à la fois techniciste et spatialisée (N. Bourenane, 1996). Perroux (1966) a donc ouvert les perspectives d'une analyse socio-économique et politique de l'intégration, pour s'en éloigner ensuite, sous l'effet prégnant des théories du développement.

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