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Une difficulté majeure en psychologie de la santé : comment appréhender des refus de soins chez des malades atteints d'une maladie grave et d'un syndrome dépressif ?

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par Veronique DI MERCURIO
Université Paris 8 - Master 2 psychologie clinique 2008
  

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C.1.2 Analyse des signes anxio -dépressifs

La dépression fait partie des troubles de l'humeur et est caractérisée par un état dépressif dans lequel on retrouve les quatre composantes suivantes:

· Humeur triste accompagnée d'une vision de pessimisme du monde et de soi- méme

· Ralentissement ou inhibition

· Idées de suicide et/ou comportement suicidaire

· Signes objectifs comme l'insomnie, l'asthénie, l'anorexie, etcÉ

Dans le cas étudié, nous avons retrouvé toutes les caractéristiques d'un état dépressif. L'humeur triste était visible, observable dans la mine, la voix, les propos pessimistes et le sentiment d'incurabilité, le sentiment d'ennui, l'indifférence affective, l'incapacité à trouver du plaisir, la perte des intéréts antérieurs qu'on ne peut plus faire comme avant, une vision négative de soi avec sentiment de dévalorisation et d'incapacité, une vision négative du futur.

Le ralentissement moteur était visible à travers la mimique, la lente ur du débit verbal, de la modulation de la voix, des réponses brèves ou laconiques, la difficulté à mettre en mot le ressenti et les idées, les troubles de la mémoire.

Le ralentissement psychique pouvait s'observer à travers les troubles de la mémoire et de la concentration, de la sensation de fatigue psychique, diminution de la thématique idéique par un discours pauvre, sans aucune idée nouvelle dans

l'entretien et des ruminations mentales, une grande fatigabilité pour réaliser des activités antérieurs ou participer à une discussion, perception d'un ralentissement du temps avec sentiment que le temps ne passe pas.

Les idées suicidaires n'étaient pas vraiment vérifiables mais s'observaient par le comportement de refus d'aide et de soin et la conviction d'incurabilité.

Enfin, comme signes objectifs nous pouvions observer l'anxiété, les troubles du sommeil, les troubles du caractère avec hostilité, méfiance des soignants, refus de contact, repli sur soi.

C.1.3 Une forme aggravée de la dépression : la mélancolie?

La forme mélancolique est une forme aggravée de la dépression. Elle se produit par accès ou phases et si certains psychiatres parlent de psychose, cela ne concerne que le trouble et non pas la personne qui en est atteinte.

Dans la cas de notre patiente, la phase mélancolique a durée plusieurs semaines, et ne s'est pas reproduite pendant au moins 2 mois après l'acc»s. Les idées délirantes interprétatives se sont estompées progressivement et nous pouvons supposer qu'il s'agira d'un épisode unique dans la vie de cette patiente.

Les éléments dits psychotiques consistaient en des interprétations et idées délirantes d'incurabilité, de persécution et de méfiance. Par exemple, elle justifiait sa méfiance en étant persuadée que les médecins lui montraient des résultats positifs d'analyses qui n'étaient pas les siennes. Elle s'était aussi persuadée que les soignants la faisaient souffrir volontairement. Pendant cette période, les refus de soins et d'alimentation sont devenus de plus en plus nets, à la fois verbaux et physiques. La vie de cette patiente étant alors en danger, la seule issue a été pour l'équipe médicale et psychiatrique, de décider d'une hospitalisation en milieu psychiatrique afin de procéder à une réalimentation d'autorité, avec l'aide d'un traitement antipsychotique, en plus d'antidépresseurs à forte dose. Au bout de quelques jours, ce traitement a montré une grande efficacité, et a aussi généré un 2e choc émotionnel.

Nous pouvons supposer qu'aprés le traumatisme de l'annonce, un 2e traumatisme lie à l'hospitalisation a permis à la patiente d'entamer un processus psychique de récupération de son jugement critique. Cette récupération rapide de sa conscience confirme bien que nous n'avions pas à faire à une personnalité psychotique.

Nous pouvons ainsi affiner notre diagnostic comme une depression psychogéne (de type nevrotique) aggravée par une forte angoisse de mort liée à l'annonce du cancer, voire traumatique, sur un terrain de personnalité pathologique anxieuse.

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